Hier, je vous disais que l’église Saint-Porchaire à Poitiers était à un peu plus de 500m de chez moi… Cela m’a donné envie de ressortir quelques cartes postales anciennes, qui permettent aussi de voir l’évolution du magasin voisin… des véhicules et des tenues de ces dames notamment. Je commence par une vue aérienne de la fin des années 1950 ou des années 1960 (en tout cas après 1954, date de sa reconstruction, et sans doute avant 1963, à gauche, c’est l’ancienne toiture des galeries devenues depuis le hideux Printemps). Au premier plan vers la gauche donc, vous voyez le théâtre et à peu près au milieu, l’église Saint-Porchaire, dont la seule partie romane conservée est le clocher porche, pour lequel je vous ai déjà montré Daniel dans la fosse aux lions [à voir désormais restauré en 2012 ici]. J’ai aussi quelques cartes postales intérieurs, et d’autres photographies d’aujourd’hui (enfin, l’année dernière plutôt…), je vous les montrerai et commenterai une autre fois, je vous laisse à ce voyage dans le passé, des années 1900 aux années 1950… mais surtout des années 1920. J’ai un faible pour la dernière, avec ces femmes en grande tenue devant le magasin de mode (aujourd’hui, il y a à la place le CRIJ).
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Les apôtres, un pape et un évêque (Poitiers, Notre-Dame-la-Grande)
Aujourd’hui, nous retournons voir l’église Notre-Dame-la-Grande à Poitiers. Je vous ai déjà assez abondamment illustré le rez-de-chaussée de la façade (voir les liens en fin d’article) et le Christ encadré du Tétramorphe avec le soleil et la lune dans la mandorle tout en haut. Aujourd’hui, je vous montre le deuxième niveau, partagé en deux registres. Je vous ai déjà montré une partie de la sculpture des chapiteaux ( ici et là), je vous détaille aujourd’hui quelques statues qui sont dans les arcatures. Elles représentent les douze apôtres, un évêque et un pape, répartis sur deux rangées. Tous ont la tête encadrée d’une auréole qui marque leur sainteté (je vous rassure, pas de neige à Poitiers aujourd’hui, c’est une vieille photo que j’ai utilisée…)
Les six personnages du haut sont représentés debout, de face, les pieds légèrement écartés. Voici d’abord les trois du côté nord (à gauche)…
… et les trois du côté sud.
Les huit du bas assis. On commence par le côté nord…
…et le côté sud.
Le pape et l’évêque sont chaussés, les apôtres, pieds nus. L’identification des douze apôtres (ce que l’on appelle le collège apostolique) n’est pas facile, d’autant plus qu’une partie des têtes et des attributs qu’ils tenaient dans les mains a disparu. Saint Pierre se reconnaît quand même facilement aux deux clefs (du Royaume des Cieux, voir Matthieu, 16, 18-19)
…qu’il porte dans la main gauche alors qu’il bénit les passants de la main droite. Il est situé à la droite du Christ de la mandorle, pour le spectateur, le troisième en partant de la gauche dans la rangée du haut.
Le pape est situé en haut à gauche.
Il se reconnaît à sa crosse et à la tiare (coiffe sur la tête). Il est situé vers la droite du Christ et de saint Pierre, donc dans une position hiérarchiquement plus élevée que l’évêque.
À l’opposé, en haut à droite, se tient un évêque.
Il est vêtu de ses vêtements liturgiques : une chemise assez serrée, que l’on aperçoit derrière le col carré de son aube, une chasuble recouverte du pallium (pièce de tissu en T, brodé et orné d’une croix à la rencontre des bords du T, portée pendant la célébration de la messe par le pape, les primats, les archevêques et quelques évêques auxquels le pape donne ce privilège) et une étole (attribut du prêtre par excellence, pas celle que vous portez pour faire joli!) portée sous la chasuble et dont les bords sont richement décorés.
Voici un rapide schéma pour vous aider à distinguer ces éléments sur la photographie précédente. Sa position est proche de celle du pape : il tient une crosse de la main gauche et semble bénir de sa main droite aujourd’hui fracturée.
Aux pieds, il porte des sandales liturgiques à lanière. On les distingue à peu près sur ce détail, admirez au passage le décor de l’étole…
Le message est donc le suivant : Dieu et le Christ transmettent leur pouvoir à saint Pierre et aux autres apôtres, qui à leur tour le transmettent au pape, successeur de saint Pierre, de qui les évêques tiennent leur légitimité. Ni le pape, ni l’évêque ne sont clairement identifiés, le message se veut universel. Mais les donateurs ont peut-être pensé à Urbain II, le pape qui prêcha la première croisade (lors de sa tournée de propagande en 1096, il inaugura, oups, consacra les autels majeurs de nombreuses églises en France, dont l’autel majeur de l’église Saint-Jean-de-Montierneuf à Poitiers ou celui de Saint-Sernin à Toulouse), et à son ami alors évêque de Poitiers de 1087 à 1115, Pierre II. Avant d’être le pape Urbain II, Eudes de Châtillon, prieur de Cluny, avait inauguré en 1086 l’autel majeur de Notre-Dame-la-Grande. La façade actuelle fut construite lors d’un agrandissement de la nef de deux travées vers l’ouest, 30 à 40 ans plus tard. Dès sa mort en 1099, le pape Urbain II avait été considéré comme un saint. Quant à Pierre II, sa sainteté est elle aussi souvent soulignée dans les textes. Il eut à plusieurs reprises maille à partir avec Guillaume le Troubadour (1071-1126), comte de Poitiers sous le nom de Guillaume VII et duc d’Aquitaine sous celui de Guillaume IX (c’est le grand-père d’Aliénor d’Aquitaine, plusieurs fois excommunié par Urbain II pour sa vie dissolue que l’on peut percevoir à travers certains de ses poèmes qui nous sont parvenus). D’autres hypothèses ont été émises pour l’évêque, saint Hilaire (premier évêque de Poitiers), saint Martin (fondateur de l’abbaye de Ligugé à la demande du précédent, et enterré à Tours), saint martial, Guillaume Gilbert ou encore Gilbert de la Porée (mais là, côté dates, c’est un peu tiré par les cheveux, il fut évêque de Poitiers en 1142, après la construction de la façade…).
Pour aller plus loin : un petit livre bien pratique, paru juste après les restaurations du début des années 1990, par Yves-Jean Riou : Collégiale Notre-Dame-la-Grande à Poitiers, Collection itinéraires du patrimoine, n° 85, éditions CCCPC, 1995, ISBN : 2-905764-12-0.
Beaucoup plus cher, très illustré, sous la direction de Claude Andrault-Schmitt et Marie-Thérèse Camus, Notre-Dame-la-Grande, l’œuvre romane, éditions Picard, CESCM, 2002.
D’autres articles sur Notre-Dame-la-Grande
La façade occidentale
Quelques détails de la façade de Notre-Dame-la-Grande à Poitiers (2)
Choses promises, choses dues, je poursuis cette semaine l’article de la semaine dernière avec la suite du décor des arcs du deuxième niveau, partie sud, registre inférieur, de la façade de Notre-Dame-la-Grande à Poitiers… la partie encadrée sur la première photographie…
Contrairement aux trois autres clefs qui surmontent ces quatre apôtres, ici, le motif sculpté n’est pas une tête humaine mais un décor de tiges et des feuilles. cependant, si vous regardez bien, le motif de la clef n’est pas dans le prolongement du décor des claveaux (éléments qui forment l’arc) voisins, il ne s’agit donc pas de la clef d’origine.
Je vous ai montré la semaine dernière le détail du chapiteau gauche, passons au chapiteau de droite, avec un motif plissé sur le tailloir (petit rappel, pour le vocabulaire des chapiteaux, c’est sur le petit schéma ici). Au passage, sur cette vue un peu large, vous pouvez voir la richesse des vêtements des apôtres…
Voici le chapiteau de plus près, avec deux oiseaux affrontés qui ont une tête unique… de lion. Les artistes romans étaient friands de ces animaux hybrides de toute sorte, pas seulement des dragons (monstres parfois ailés mais toujours à queue de serpent), des griffons (lions ailés) et autres sirènes et tritons… une autre vision du monde d’ici et de l’au-delà.
Passons au quatrième et dernier arc de la série…
Sur la clef, nous trouvons une tête d’homme barbu et moustachu, bien peigné comme le premier que je vous ai montré la semaine dernière. Admirez les détails dans la sculpture et gravure profonde de la barbe…
Tout au fond de l’arc, au-dessus de l’auréole de l’apôtre, là où sur les autres arcs se mêlent des feuilles et des tiges, ici se cache une petite tête d’animal avec des oreilles pointues. De sa bouche sortent des tiges terminées en feuille, voici encore un motif classique dans l’art roman…
Et enfin (je n’ai pas pris de détail du dernier chapiteau, orné de feuilles), tout à droite, contre la tourelle, marche délicatement un félin.
Admirez sa démarche, corps de profil, tête de trois quarts, la queue qui passe sous la patte arrière et ressort sur son ventre pour remonter jusqu’au dos, là aussi dans une figuration assez fréquente, parfois, la queue peut se terminer en feuille.
Pour aller plus loin : un petit livre bien pratique, paru juste après les restaurations du début des années 1990, par Yves-Jean Riou : Collégiale Notre-Dame-la-Grande à Poitiers, Collection itinéraires du patrimoine, n° 85, éditions CCCPC, 1995, ISBN : 2-905764-12-0.
Beaucoup plus cher, très illustré, sous la direction de Claude Andrault-Schmitt et Marie-Thérèse Camus, Notre-Dame-la-Grande, l’œuvre romane, éditions Picard, CESCM, 2002.
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- l’Annonciation
- l’arbre de Jessé
- la Visitation
- la Nativité et Jésus au bain,
- Joseph contemplant Jésus enfant
- le tétramorphe
- deux éléphants affrontés
- une sirène (un triton plutôt)
- deux dragons
- au deuxième niveau, au sud, registre inférieur, les arcs et chapiteaux sur la gauche et sur la droite
- le soleil et la lune
Quelques détails de la façade de Notre-Dame-la-Grande à Poitiers
Je voulais aujourd’hui vous parler de la frise des apôtres sur la façade de Notre-Dame-la-Grande à Poitiers, mais il va falloir que j’aille refaire quelques photographies de détail pour illustrer cet article. Du coup, je vous montre aujourd’hui plein de petits détails sur la partie sud (droite) de la façade, au deuxième niveau, au-dessus de la tête de quatre apôtres, sur les arcs et les chapiteaux…
Je commence par la gauche. Vous remarquez tout de suite le décor de profusion de feuilles, de palmettes, de tiges…
Mais regardez de plus près… À gauche se cache une sorte de dragon, avec une queue de serpent (terminée par une petite tête), une patte à l’avant et une tête d’animal non identifiable. Mais vous le reconnaissez peut-être, je vous l’ai déjà présenté ici.
Sur la clef du premier arc se trouve un homme barbu et moustachu, aux cheveux bien peignés (donc plutôt du côté du Bien)…
… contrairement à son voisin sur le deuxième arc, complètement échevelé, comme souvent les diables de l’époque romane, échevelé comme aussi pour les luxures, les sirènes, bref, du côté du Mal et de la Tentation.
Le voici de plus près, vous le voyez mieux ainsi… avec sa grande moustache aussi.
Mais j’ai sauté le chapiteau à la retombée des premier et deuxième arcs. Vous voyez de beau feuillage sur le haut tailloir (petit rappel, pour le vocabulaire des chapiteaux, c’est sur le petit schéma ici).
Sur la corbeille du chapiteau ont pris place une scène très fréquente dans l’art roman, dite les oiseaux à la coupe. Deux oiseaux y boivent dans une coupe ou calice.
Passons de l’autre côté du deuxième arc.
Sur le chapiteau, nous voyons encore un autre monstre fréquent dans l’art roman, le monstre engoulant, une grosse tête qui semble avaler la colonne en-dessous de lui. Ici, il ne mange pas vraiment la colonne, mais vomit des rinceaux et des tiges. Vous remarquerez aussi qu’il porte une sorte de paire de corne, un peu comme un diable, mais qui se terminent en feuilles.
Juste au-dessus, sur l’écoinçon entre les deuxième et troisième arcs, un serpent avec une tête rigolote… Je vois que j’en suis déjà à 10 photos… je reporte la suite à la semaine prochaine! Vous comprenez pourquoi, presque chaque matin en allant au bureau, je fais une petite pause devant cette superbe façade…
Pour aller plus loin : un petit livre bien pratique, paru juste après les restaurations du début des années 1990, par Yves-Jean Riou : Collégiale Notre-Dame-la-Grande à Poitiers, Collection itinéraires du patrimoine, n° 85, éditions CCCPC, 1995, ISBN : 2-905764-12-0.
Beaucoup plus cher, très illustré, sous la direction de Claude Andrault-Schmitt et Marie-Thérèse Camus, Notre-Dame-la-Grande, l’œuvre romane, éditions Picard, CESCM, 2002.
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La façade occidentale
L’église Saint-Sernin à Toulouse (1)
Je reviendrai plus longuement sur cette église dans les prochaines semaines et prochains mois, mais c’était hier la saint Saturnin, ancien nom attribué aussi à saint Sernin de Toulouse… Il s’agit d’un chef-d’œuvre de l’art roman (avec deux phases importantes, la consécration de l’autel en 1096 par Urbain II dans son tour de France de consécration et de « racket » en vue de la première croisade et l’achèvement du transept et d’une partie de la nef en 1180)… et de la vision que l’on s’en fait au milieu du 19e siècle (enfin, que Viollet-le-Duc s’en est fait)! Saturnin est un évêque toulousain martyrisé en 250. Comme il est de coutume à l’époque romaine, il est enterré hors les murs… d’où les nombreux vestiges romains trouvés aux alentours et en partie conservés dans le musée Saint-Raymond voisin. Puis un culte s’est développé sur son tombeau « redécouvert », une première basilique est construite, agrandie, en reprenant des chapiteaux antiques, en réinterprétant des chapiteaux antiques et en créant un magnifique programme sculpté, récemment réétudiés et publiés par Quitterie et Daniel Cazes, avec des photographies de Michel Escourbiac, Saint-Sernin de Toulouse, De Saturnin au chef d’œuvre de l’art roman, Editions Odysée, 2008, 978-2-909478-23-4. Petit rappel, mes photos datent de fin février-début mars 2010… Je me contente aujourd’hui d’un rapide tour extérieur en commençant par le sud, la façade était alors sous échafaudage…
… la porte Miégeville, à qui je consacrerai plusieurs articles,
le chevet et le clocher si célèbre, vus du sud…
… puis du nord. Bon, un article court de mise en bouche… j’ai juste regardé pour une fois la météo dimanche et entendu que c’était la saint Saturnin lundi, et décidé d’intercaler cet article à la place de celui initialement prévu sur Toulouse…
David sur la façade de Notre-Dame-la-Grande à Poitiers
Je vous ai déjà montré plusieurs fois la façade de Notre-Dame-la-Grande (voir ci-dessous), mais nous n’en avons pas encore fait le tour… Cette fois, nous allons voir le personnage situé à droite de l’arbre de Jessé.
Cette fois, la sculpture est mal conservée, et le restaurateur a fait le choix de mettre un bloc non sculpté à la place de la tête détruite. De qui s’agit-il ? Probablement de David, qui est le plus souvent représenté ainsi, assis sur un trône (ici, le siège bas ne semble pas avoir de dossier), richement vêtu (ici un vêtement qui semble en brocard ou richement brodé) et jouant de la harpe ou psaltérion. David est, dans l’Ancien testament, le fils de Jessé, roi de Juda et d’Israël. On le trouve dans les deux livres de Samuel et dans le premier livre des Rois. Il est connu pour avoir vaincu le géant Goliath à l’aide de sa fronde, mais surtout, il est l’auteur présumé des Psaumes, d’où sa représentation sous les traits d’un musicien, et plus particulièrement un joueur de psaltérion, sorte de harpe qui, à l’époque romane, accompagnait les champs des Psaumes.
Les autres articles sur Notre-Dame-la-Grande
La façade occidentale
L’arbre de Jessé, Notre-Dame-la-Grande à Poitiers
L’arbre de Jessé est représenté sur la façade occidentale de l’église Notre-Dame-la-Grande à Poitiers. Si Jessé est un personnage de l’Ancien Testament, où il est abondamment cité, notamment associé à son fils David (ici représenté plus à droite) dans Samuel, chapitres 16 et suivants. Pour les chrétiens, les prophéties d’Isaïe (représenté plus à gauche parmi les prophètes) sont comprises comme s’appliquant à Jésus, « racine de Jessé » devient un surnom de Marie et l’arbre de Jessé une représentation du lignage de Jésus. Cela justifie sa position sur cette façade, à droite de l’Annonciation.
Le motif de l’arbre de Jessé devient fréquent dans l’art à partir du 11e siècle, tant en sculpture qu’en peinture ou sur les manuscrits. Ici, Jessé est représenté en buste, ses bras levés soutiennent les tiges de l’arbre qui s’étale au-dessus de sa tête.
Remarquez les manches qui tire-bouchonnent, en accord avec la position des bras. Les mains et les doigts sont finement représentés, ainsi que la passementerie sur le rebord de la manche.
La branche centrale se termine par une fleur stylisée sur laquelle est posée une colombe, symbole de ce que les chrétiens appellent l’esprit saint (un dogme qui me reste incompréhensible). Ce symbole de la colombe apparaît dans le Nouveau Testament, par exemple dans l’évangile de Marc (Mc 1,10) ou celui de Jean (Jn 1, 32-34). C’est l’une des parties de la façade où il reste de nombreuses traces de la peinture d’origine.
Sur d’autres représentations, les noms des descendants de Jessé peuvent être inscrits sur les feuilles, et cela peut être le Christ qui se tient au-dessus de sa tête.
Pour aller plus loin : un petit livre bien pratique, paru juste après les restaurations du début des années 1990, par Yves-Jean Riou : Collégiale Notre-Dame-la-Grande à Poitiers, collection itinéraires du patrimoine, n° 85, éditions CCCPC, 1995, ISBN : 2-905764-12-0.
Si vous voulez un beau livre beaucoup plus cher, alors il vous faut le livre dirigé par Marie-Thérèse Camus et Claude Andrault-Schmitt, Notre-Dame-Grande-de-Poitiers. L’œuvre romane, éditions Picard/CESCM Université de Poitiers, 2002.
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Le marché Notre-Dame à Poitiers
La construction du nouveau marché Notre-Dame au début des années 1970 près de l’église Notre-Dame-la-Grande à Poitiers fut un grand scandale. L’ancienne halle métallique (que vous verrez dans la série de cartes postales anciennes que je vous mets ci-dessous) a été remplacée par ce hideux bâtiment, dont on se demande comment un architecte des bâtiments de France a pu accorder le permis de construire, mais en plus, pour la construction du parking souterrain dessous, d’importants vestiges romains ont été détruits au bulldozer pendant la nuit qui a précédé la signature en cours d’une instance de classement monuments historiques. S’il y a toujours un marché animé le samedi matin, il n’a rien à voir avec ce que l’on voit sur cet ensemble de cartes postales que j’ai pu réunir… Au passage, pour ceux qui connaissent bien le quartier, vous repérerez un bâtiment à l’ouest du marché couvert, le long du bâtiment de l’université où se trouvent maintenant les restes du cloître de la collégiale. Ce bâtiment a aussi été détruit. bon, je vous mets les cartes postales sans commentaires, celles qui sont de Robuchon datent entre 1898 et 1922. j’adore l’ambiance qui s’en dégage… Pour compléter votre information, un autre marché couvert à structure métallique, le marché Saint-Hilaire, existait à Poitiers, à l’emplacement d’une partie de l’amphithéâtre romain… (à l’emplacement de l’immeuble sous lequel se tient désormais le vendredi soir le marché Magenta). Mais c’est une autre histoire.
Le bâtiment dont je vous parlais plus haut est visible sur la photo ci-dessus (façade sud), et celle d’avant, mais plus sur la photographie aérienne qui date de l’après Seconde Guerre Mondiale, ci-dessous.
Prophètes de la façade de Notre-Dame-la-Grande à Poitiers
Au-dessus de l’arcature aveugle nord de la façade occidentale de l’église Notre-Dame-la-Grande à Poitiers sont sculptés les quatre prophètes Daniel, Jérémie, Isaïe et Moïse. Ils sont encadrés à gauche par Nabuchodonosor et à droite par l’Annonciation.
Ils se distinguent par la présence d’une auréole qui marque leur sainteté. Ils ont été identifiés grâce aux citations de l’Ancien Testament gravées sur des rouleaux et des livres. Je n’ai pas vérifié si l’ordre est le bon… soit Daniel, Jérémie, Isaïe et Moïse. Avec mes jumelles, j’ai du mal à suivre les textes, et j’ai eu la flemme de vérifier dans le corpus des inscriptions de la France médiévale. Celui à l’extrême droite commence par PRO.
Si l’on regarde bien, les deux personnages de l’extérieur, agrandis en haut de la planche ci-dessous, portent des rouleaux, qui étaient constitués de peaux (parchemins) cousues les unes aux autres par leur petit côté. Les deux autres, au centre (en bas sur l’image ci-dessous), portent des livres, constituées de peaux assemblées et cousues entre elles au milieu des pages.
Pour aller plus loin : un petit livre bien pratique, paru juste après les restaurations du début des années 1990, par Yves-Jean Riou : Collégiale Notre-Dame-la-Grande à Poitiers, collection itinéraires du patrimoine, n° 85, éditions CCCPC, 1995, ISBN : 2-905764-12-0.
Si vous voulez un beau livre beaucoup plus cher, alors il vous faut le livre dirigé par Marie-Thérèse Camus et Claude Andrault-Schmitt, Notre-Dame-Grande-de-Poitiers. L’œuvre romane, éditions Picard/CESCM Université de Poitiers, 2002.
Retrouvez tous les articles sur Notre-Dame-la-Grande à Poitiers
La façade occidentale
Les scènes sont classées de gauche à droite et de bas en haut. Dans chaque article, un petit schéma vous les positionne.
Deux dragons de la façade de Notre-Dame-la-Grande à Poitiers
Aujourd’hui, nous retournons admirer la façade de Notre-Dame-la-Grande à Poitiers. J’ai rédigé cet article pour la communauté des gargouilles, cariatides etc. créée par Amaryllis, en pensant particulièrement à Zazimuth, à Cathdragon et à Faby / Fil de dragon. J’ai donc choisi deux dragons. Et oui, comme la semaine dernière, mais bien plus vieux, nous sommes maintenant au 11e siècle. Pour les oiseaux à la coupe dont je vous parlais la semaine dernière, il faut que j’aille faire des photographies…
Le premier, indiqué en rouge sur la première image, repose sur l’archivolte de la voussure du portail central (clic sur le lien suivant sur le site de la région Poitou-Charentes si vous voulez voir un schéma avec ces mots). Si vous faites attention, vous avez plus apercevoir sa tête à gauche de l’église de la scène de la Visitation.
Dans l’art roman (entre autre), le dragon se caractérise par une tête et un corps animal et une queue de serpent, qui peut se terminer à son tour par une tête de serpent. Les ailes sont facultatives. C’est un symbole des forces de l’Enfer, il est fréquemment combattu par des saints (je vous ai ainsi déjà montré sainte Marguerite d’Antioche et saint Georges associés à des dragons dans l’église de Civray.
Si l’on remonte d’un niveau sur la façade, au niveau des arcatures de la frise d’apôtres, dans un angle se cache un autre dragon. Il a un très curieux corps, avant une grande gueule armée de dents pointues, et fait le dos rond sur une feuille. Sa queue se termine par une tête de serpent.
Pour aller plus loin : un petit livre bien pratique, paru juste après les restaurations du début des années 1990, par Yves-Jean Riou : Collégiale Notre-Dame-la-Grande à Poitiers, collection itinéraires du patrimoine, n° 85, éditions CCCPC, 1995, ISBN : 2-905764-12-0.
Si vous voulez un beau livre beaucoup plus cher, alors il vous faut le livre dirigé par Marie-Thérèse Camus et Claude Andrault-Schmitt, Notre-Dame-Grande-de-Poitiers. L’œuvre romane, éditions Picard/CESCM Université de Poitiers, 2002.
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La façade occidentale
Les scènes sont classées de gauche à droite et de bas en haut. Dans chaque article, un petit schéma vous les positionne.