
L’église Saint-Jean-de-Montierneuf à Poitiers a une longue histoire. Ce monastère neuf, montierneuf / moutier neuf, hors les murs, fut fondé en 1069 en pénitence d’avoir épousé une trop porche parente par Guy-Geoffroy-Guillaume (Guillaume VI de Poitiers ou Guillaume VIII d’Aquitaine, son tombeau / cénotaphe plutôt / est maintenant à l’entrée à droite, mais protégé en raison de travaux actuellement), consacrée en 1096 par Urbain II, le pape qui prêcha la première croisade, en présence de Guillaume VII le Troubadour, aussi connu sous le nom de Guillaume IX duc d’Aquitaine, qui dut aussi faire des donations en pénitence (si vous lisez les textes dudit Guillaume, vous comprendrez…). De cette époque, il reste surtout le chœur roman, mais la plupart des chapiteaux sont des copies, les originaux sont au musée Sainte-Croix, ainsi que l’inscription de la dédicace de 1096. Elle fut très remaniée à l’époque gothique avec la reconstruction des voûtes (sans doute au 13e siècle) et du chevet (que je vous ai montré ici) à l’époque gothique (au 14e siècle). Incendiée en 1562 par les protestants, les voûtes de la nef et du transept sud s’effondrent alors, l’église et notamment la nef et la façade sont reconstruits au 17e siècle, en 1643/1644 pour la façade, et jusqu’en 1668/1672 pour le chevet et les arcs-boutants. A la fin du 18e siècle, le clocher s’effondre, en détruisant à nouveau la voûte de la nef et le tombeau de Guillaume de Troubadour. Je vous montrerai aussi un de ces jours les bâtiments abbatiaux, qui ont ensuite abrité, après le monastère, des casernes, une grande école (en lien avec l’armée, ENSMA, école de dynamique et d’aérotechnique, que vous pouvez apercevoir ici), puis aujourd’hui le cinéma d’art et d’essai Le Dietrich et des bureaux sur une aile, le rectorat dans une autre aile, en attendant la rénovation de la troisième aile.
Aujourd’hui, je vais vous parler du portail, qui date de 1644… date inscrite sur la porte. En cherchant bien dans la façade, on trouve aussi de nombreux remplois de l’ancienne façade romane.
Ce portail est reconstruit dans un style classique, avec des colonnes corinthiennes…
… et un fronton orné de feuillages et de putti (angelots à l’allure de poupons) baroques…
…et assez maladroits.
C’est à peine mieux sur le linteau… mais il y a de drôles de petits animaux qui se cachent dans le feuillage (je vous en ai montré un dans le défi photo de la semaine). On part de la gauche vers la droite…
Une petite bête tout à gauche…
…un oiseau qui picore au-dessus d’une feuille sur le premier putti, un escargot qui rampe juste à côté et un quadripède indéfinissable (un chien?)…
Un peu plus à droite, deux putti encadrent un masque aux cheveux de végétaux…
… du centre du motif végétal, en symétrique du (chien?), émerge une curieuse bestiole, lézard à grandes dents ou dragon?
Au centre, deux bêtes à quatre pattes, guère identifiables, deux putti et en haut, des oiseaux…
… un détail des bêtes au centre…
La partie droite est plus ou moins symétrique…
Si on regarde bien, le masque est ici décalé vers le haut par rapport à l’autre côté… et a une sorte de rose sur le front à la place des feuillages. Il y a aussi moins de petites bêtes, juste un petit oiseau… rien au milieu des feuilles.
Et le dernier putti à droite est encore plus maladroit que les autres, l’oiseau sur les feuilles au-dessus de sa tête pas terrible (et cassé), et à droite, une autre bête à quatre pattes, peut-être un chien…
Au-dessus, des armoiries…
… et tout en haut, sur la clef de la fenêtre qui surmonte le portail, les lettres IHS (le monogramme du Christ, nous sommes quand même sur un édifice religieux) surmonté d’un masque.
Je vous avais déjà parlé du
Aujourd’hui, nous revenons à la façade principale et à ses sculptures, notamment celles qui se trouvent sur les fenêtres à moulurations entrecroisées. Les culots sont ornés de petits personnages, qui sont soit des êtres hybrides (tête humaine et corps animal), soit des angelots. Je commence par la gauche…
Un autre détail… Je suis sûre qu’il a sa place parmi les monstres de la communauté des têtes et visages sculptés.
Sur le linteau de la porte, des armoiries encadrées d’angelots. Je ne suis pas allée vérifier à quelle famille elles appartiennent…
La deuxième fenêtre…
…et la troisième
…le culot gauche…
… le droit.
Quant à la quatrième fenêtre, elle est cachée par la végétation.
Il paraîtrait que les anges gardiens avaient leur fête le 2 octobre. Je vous ai donc préparé un article sur les anges des stalles nord de la
À l’autre extrémité, l’ange a été scié au milieu…
Tous les autres écoinçons impairs portent un ange de face, les deux bras levés et tenant dans chaque main une couronne. Mais si vous regardez dans le détail, les coudes, les ailes ont des positions un peu différentes, de même que le drapé de la tunique, les visages, etc. Certains portent une sorte de médaille autour du cou.
Celui du troisième écoinçon du côté nord a été retaillé en
Voici pour le côté nord les anges des écoinçons 5, 7, 9 et 11…
et 13, 15, 17 et 19. Je vous montrerai une autre fois les anges du côté sud.












écoinçon 10 : un 

