Archives par étiquette : Paris

Nul n’est à l’abri du succès de Pascal Garnier

Couverture de Nul n'est à l'abri de Pascal Garnier

pioche-en-bib.jpgUn livre trouvé parmi les nouvelles acquisitions de la médiathèque.

Le livre : Nul n’est à l’abri du succès de Pascal Garnier, éditions Zulma, 2012 [première édition en 2001, l’auteur est décédé en 2010], 145 pages, ISBN 978-2-84304-576-9.

L’histoire : à la fin des années 1990, à Paris, La Châtre puis Lille. Jusque là, Jean-François Colombier, la cinquantaine, avait publié des livres sans grand succès. Quand il reçoit un célèbre prix littéraire, il est le premier étonné. Au cours d’une séance de dédicace dans une librairie de province, il rencontre Ève, 25 ans. Quelques mois plus tard, le voilà marié, mais deux ans après, il fugue, rejoint à Paris son fils qu’il ne voit que de loin en loin… et le voici embarqué avec lui, après un trajet en voiture, dans une nuit lilloise étrange…

Mon avis : un très court roman, ou plutôt une longue nouvelle, vite dévorée (150 pages, dont beaucoup de pages blanches entre les chapitres…), menée à un rythme soutenu. J’ai beaucoup aimé ce ton plein d’humour noir et d’autodérision de l’écrivain, son retour sur sa vie, les relations à son fils, conçu très jeune pour une nuit d’amour qui s’est terminée en mariage et presque aussi vite en divorce. Et voici finalement le fils dealer qui donne de la drogue à son père… Un texte à découvrir! Après Opium Poppy et Palestine de Hubert Haddad, je m’aperçois que j’aime assez les choix de cet éditeur, il faudra que j’en lise d’autres…

Mikaël de Herman Bang

Couverture de Mikaël de Herman Bang

pioche-en-bib.jpgUn livre trouvé parmi les nouvelles acquisitions de la médiathèque.

Le livre : Mikaël de Herman Bang, traduit du danois par Elena Balzamo, éditions Phébus, 2012 (première édition en 1904, réédition pour le centenaire de la mort de l’auteur), 241 pages, ISBN 9782752905765.

L’histoire : à Paris à la fin du 19e siècle. Eugène Mikaël, un jeune homme d’origine tchèque, est modèle du peintre Claude Zoret, qui le considère comme son fils adoptif. Claude Zoret reçoit beaucoup, mais n’expose plus à Paris depuis une mauvaise critique. Mikaël accepte d’être moqué (pour ses piètres talents de peintre notamment), de voir son corps nu exposé sur la toile à tous les visiteurs, mais aussi de déjeuner chaque jour avec le maître. Un jour, une princesse russe, Lucia Zamikov, se présente au domicile du maître pour qu’il réalise son portrait… Hésitant, il accepte, mais Mikaël tombe éperdument amoureux d’elle, s’éloigne du maître, dépense de plus en plus d’argent… jusqu’à ce qu’un « ami » informe Zoret de ce qui se passe…

Mon avis : lors de l’écriture de ce livre, l’histoire était à peu près contemporaine, alors que l’auteur a habité à partir de 1893 à Paris, a fréquenté Paul Verlaine et des peintres, notamment les nabis. Ceci est important, car cette relation du peintre à son modèle, aux marchands, à ses visiteurs (amis, flagorneurs, clients potentiels), relèvent d’expériences vécues par l’auteur. Le maître qu’il choisi ne fait pas partie de l’avant-garde de la peinture, à ce qui transparaît entre les lignes, il peint des scènes mythologiques sur ses grandes toiles… mais des femmes sur ses croquis, ou plutôt des femmes représentées par des parties de corps… Les princesses russes, à cette époque et encore plus après la Révolution de 1915, ont beaucoup fréquenté Paris, certaines ont aussi été modèles de peintre (voir l’exposition sur Misia, reine de Paris, au musée d’Orsay cet été 2012, et les études sur les égéries russes au début du 20e siècle). Une belle découverte, ce livre…

Villa des Quatre Vents de Jean Failler

Couverture de Villa des Quatre Vents de Jean Failler

Un livre acheté à la librairie… comme toute cette série (au passage, je m’aperçois que je ne vous ai parlé ici que du tome 32, Sans verser de larmes; depuis, j’ai ajouté ma critique du tome 35, Casa del Amor et 36 Le 3e oeil du professeur Margerie).

Le livre : Villa des Quatre Vents (Marie Lester tomes 37 et 38) de Jean Failler, éditions du Palémon, 2012, 294 et 301 pages, ISBN 978-2-916248-30-1 .

L’histoire : de nos jours dans le nord du Finistère. Dans une villa cossue, le facteur découvre les cadavres d’un homme d’affaires parisien, Louis Sayzé, et de la jeune fille à qui il devait livrer un recommandé, sans doute exécutés par un tueur professionnel. A la demande de « Paris », Mary Lester est détachée de son commissariat pour s’occuper de cette affaire où la gendarmerie soupçonne une affaire d’espionnage industriel. Très vite, elle se heurte à deux officiers des Renseignements généraux, sur le parking du crématorium, ils lui conseillent de laisser tomber… avant de la retrouver quelques jours plus tard à Paris…

Mon avis : un crochet de quelques centaines de pages à Paris, cela sort ce volume double des habituelles enquêtes en Bretagne… mais cette série, si elle me plaît (et à quelques autres aussi), ce n’est pas tant pour l’intrigue policière, mais pour découvrir la Bretagne… Or dans ce volume, peu de Bretagne, et une intrigue qui traîne en longueur (pour diluer sur deux tomes???) et parfois invraisemblable (cf. arbre coupé en plein Paris pour effacer des preuves). Je suis un peu déçue…

Paris sur sang de Chantal Montellier

Couverture de Paris sur sang, mystère au Père Lachaise, de Chantal Montellier

Logo BD for Womenpioche-en-bib.jpgAprès avoir lu deux enquêtes basées sur des faits réels (Tchernobyl mon amour et Les damnés de Nanterre), j’ai eu envie de poursuivre ma découverte de cette auteure avec cet autre album, de pure fiction cette fois, trouvé dans les bacs BD de la médiathèque.

Le livre : Paris sur sang, mystère au Père Lachaise de Chantal Montellier (scénario et dessin), éditions Dargaud, 1998, 87 pages, ISBN 9782205043549.

L’histoire : à Paris à la fin des années 1990. Arthur, un jeune homme de 16 ans est réveillé sur la tombe de Jim Morrison au Père Lachaise. Il ne sait pas ce qu’il fait là, ne connaît pas Morrison… Quelques mois plus tard, sa mère débarque chez Phil Devil, détective privé, et lui demande de découvrir ce qui est arrivé à son fils, revenu à une quarantaine de kilomètres de Lyon, séropositif alors qu’il ne s’est jamais drogué, n’a jamais été transfusé et n’a jamais eu de rapport sexuel… Difficile à croire pour Phil Devil. Tancé par son beau-père, Arthur avait fui la maison familiale pour Paris, là, il a peu de souvenirs, abordé sur un banc par un homme qui ressemblerait au Dr Crimetta, impliqué dans le scandale du sang contaminé, une grande maison… Maigre pour commencer une enquête…

Mon avis : un album en noir et blanc où se mêlent réel et fantastique, sur les traces d’une secte satanique qui joue avec le virus du sida. Autant dans les deux précédents albums que j’ai lus (Tchernobyl mon amour et Les damnés de Nanterre), j’ai pu faire abstraction du style de dessin, que je n’apprécie pas spécialement, emportée par le scénario, autant ici, j’ai eu du mal à entrer dans le récit, le fantastique et la science fiction ne sont décidément pas mes genres préférés. Un polar graphique plus ou moins inspiré sur fond de scandale du sang contaminé, mais je n’ai pas mordu à cet album.

Pour aller plus loin : voir le site officiel de Chantal Montellier.

Le miracle de Ariel Kenig

Couverture de Le miracle de Ariel Kenig

pioche-en-bib.jpgUn livre trouvé parmi les nouvelles acquisitions de la médiathèque.

Le livre : Le miracle de Ariel Kenig, éditions de l’olivier, 2012, 153 pages, 9782879299792.

L’histoire : en 2011, à Paris surtout. Une ancienne camarade d’Ariel le retrouve grâce à Internet. Elle a des photos de Pierre Sarkozy, le DJ qui vient d’échapper par miracle à une coulée de boue le soir de la Saint-Sylvestre au Brésil… Pourrait-il négocier ces photographies dans la presse à sensation? Parano, il ouvre un faux compte sur internet et prend contact avec plusieurs magazines…

Mon avis : une grosse nouvelle plutôt qu’un roman… Et peut-on parler de roman lorsque les personnages sont ancrés dans le monde réel, Nicolas, Jean et Pierre Sarkozy, Pascale Clark, Yann Arthus-Bertrand, Stéphane Hessel, etc. peuplent ces pages? En tout cas, c’est plus un brouillon qu’un livre bien abouti, il passe d’un sujet à l’autre, perd le fil de l’histoire, vire au people sans vraiment s’attarder sur le sujet, le bling-bling est là, les dérapages de l’ancien président aussi, mais pas l’épisode de la gastroentérite de Pierre dont le Canard Enchaîné avait raconté le « sauvetage » à grands frais… Le livre étant très court, je suis allée jusqu’au bout, mais ne vous en recommande pas la lecture…

Exocet de Jack Higgins

Couverture de Exocet de Jack Higgins

Un livre trouvé par hasard lors d’une brocante, j’ai trouvé qu’il irait bien pour le défi God save the livre, et parce que je venais de voir à la foire exposition de Poitiers, où l’Argentine était invitée, une curieuse carte du pays dans son contexte géopolitique… où les Malouines n’existaient simplement pas.

Le livre : Exocet de Jack Higgins, traduit de l’anglais par Françoise et Guy Casaril, le livre de poche n° 7510, 1986, 281 pages, 9782253040262.

L’histoire : avril 1982 (ce n’est pas précisé dans le livre, mais il y a un fond historique…) à Londres, à Paris, en Argentine et aux Malouines (Malvinas pour les Argentins, Falklands pour les Anglais). Pour tenter de vaincre les Anglais, les Argentins ont besoin de renouveler leur stock de missiles Exocet, mais la France a décrété un embargo sur les armes. Ils vont donc tenter d’en acheter clandestinement. Le colonel Raul Montera est chargé de l’opération, avec la complicité d’agents du KGB, alors que les Anglais réussissent à placer dans son lit Gabrielle Legrand, filles de parents français et anglais… Mais Gabrille devient vraiment amoureuse, la vente aura-t-elle finalement lieu?

Mon avis : le roman d’espionnage n’est pas ma tasse de thé… SI j’ai choisi celui-ci, c’est aussi pour la trame historique… encore que le roman a été écrit par un Anglais juste après les événements (première édition en Angleterre en 1983) et l’on a donc un récit orienté, les Argentins sont présentés comme assez nuls, ils perdent beaucoup de pilotes au combat et ne savent pas régler leurs bombes qui n’explosent pas en touchant les objectifs… A part ça, je n’ai pas trouvé un grand intérêt à cet affrontement de services secrets et de barbouzes…

Logo God save the livre Ce livre entre dans le défi God save the livre, saison 2, organisé par Antoni / passion livres. Il s’agit de lire un ou plusieurs livres anglais d’ici fin février 2013 et atteindre l’une de ces catégories : « Duty Harry » (1 livre lu), « Prince Charles » (5 livres), « Prince William » (10 livres), « Lady Di »(15 livres), « The Beatles » (20 livres et plus), « Queen Mom » (au moins un livre en VO)…

Rester sage de Arnaud Dudek

Couverture de Rester sage de Arnaud Dudek pioche-en-bib.jpgJ’ai trouvé ce livre parmi les nouvelles acquisitions de la médiathèque.

Le livre : Rester sage de Arnaud Dudek, éditions Alma, 2012, 118 pages, ISBN 978-2-36279-009-6.

L’histoire : à Paris de nos jours. Martin Leroy a 32 ans. Suite au rachat de l’agence de trekking où il travaillait, le travail a changé, puis il a été licencié, sa petite amie est partie. Au bout du rouleau, il décide d’aller faire entendre sa façon de voir à son ancien patron… Mais rien ne se passe comme prévu, le patron ne répond pas, il l’attend dans un bar où il croise un ami d’enfance, souvenirs, souvenirs, la rue où il se rend est bouclée suite à un problème au syndicat des libraires : l’ancien président mis en minorité refuse de quitter son bureau, etc.

Mon avis : des tableaux courts, par petite touche, on découvre l’environnement de Martin, un peu déroutant au début car on ne sait pas bien où l’on se trouve, on passe d’un lieu à un autre, d’un personnage à l’autre… pour arriver par petites touches à avoir le tableau d’un quartier par cette matinée où Martin a décidé de « punir » son ancien patron… Un livre court, vite lu, je ne suis pas sûre qu’il laisse un souvenir durable, mais pas désagréable à lire…

Le complot Gutenberg de Philippe Mouche

Couverture de Le complot Gutenberg de Philippe Mouche

pioche-en-bib.jpgVoici un livre trouvé dans une sélection de polars dans le forum de la médiathèque.

Le livre : Le complot Gutenberg de Philippe Mouche, éditions Gaïa, 2008, 251 pages, ISBN 978-2847201185.

L’histoire : Paris, avril 2001 (si on excepte le prologue, qui se passe cinq ans auparavant). Après avoir vécu à La Forge, dans le Sud-Ouest, pendant une quinzaine d’années, Éric Faure décide d’échanger son logement avec l’appartement parisien d’un couple d’amis homosexuels. La quarantaine arrivée, il a accepté le contrat d’une boîte toulousaine qui déménage à Paris, il y fera des illustrations de livres et d’émissions pour enfants. Chaque matin, il achète son journal au kiosque puis le lit tout en prenant son petit déjeuner, au mépris des tâches de graisse [elles reviennent souvent…]. Un matin, il tombe sur un article de Claire, une ancienne amie, dans lequel est insérée une note de claviste (un ancien métier disparu de la presse). Cette note fait allusion au rachat du journal par un grand groupe de communication, Vidétis, qui possède aussi une chaîne de télévision. Il renoue avec Claire, ainsi qu’avec d’anciens amis d’une sorte d’appartement collectiviste (l’Apparte) dans lequel il a vécu il y a quinze ans… Jusqu’à ce que Claire lui avoue qu’elle est victime de pressions, lui-même est menacé par deux gros bras (qu’il se mêle de ce qui le regarde). Qu’est-ce qui se cache derrière ce rachat d’un grand journal national par Vidétis? Quels intérêts financiers?

Mon avis : un polar un peu confus, qui mêle la défense de la presse quotidienne, les enjeux financiers, l’émergence de la presse gratuite, un ancien métier disparu (les clavistes qui ressaisissaient les articles des journalistes avant passage au maquettage), manipulation des publicités télévisées par l’insertion d’images pirates, méthodes policières d’infiltration peu orthodoxes. Et une fin qui m’a déroutée… Amateurs de polars efficaces et rapides, passez votre chemin, ce roman tourne, retourne, prend des détours… Ceci dit, il aurait peut-être quand même gagné à ne pas tout mélanger, l’actuel, la vie d’il y a quinze ans, les amis vrais et faux, la presse, la communication, l’illustration de livres pour enfant… A ne pas lire un soir, comme moi, un peu fatiguée, au risque de se perdre complètement… et de recommencer le lendemain de bon matin, en forme pour suivre l’intrigue…

Je ne suis pas celle que je suis de Chahdortt Djavann

Couverture de Je ne suis pas celle que je suis de Chahdortt Djavann

J’ai acheté ce gros livre à la librairie la Belle Aventure à Poitiers… Il faut faire vivre un peu les librairies indépendantes, mises à mal surtout ces derniers mois (concurrence d’internet, hausse de la TVA, etc.), et c’est un livre que j’ai pris un peu au hasard il y a un moment, mis en avant sur une table…

Le livre : Je ne suis pas celle que je suis de Chahdortt Djavann, éditions Flammarion, 2011, 536 pages, ISBN 9782081227545 .

L’histoire : à Bandar Abbas en Iran en 1990-1991 (avec une escapade de cinq jours à Istanbul, d’une nuit à Dubaï, d’une nuit terrible à Ispahan, quelques mois à Téhéran), quelques années plus tard à Paris. Donya alterne le récit d’une année universitaire à Bandar Abbas et des séances de psychanalyses à Paris, parfois un court chapitre sur sa vie parisienne… originaire de Téhéran, après un dur concours d’entrée à l’université, Donya est étudiante à Bandar Abbas, sur le golfe persique, à 20 minutes de bateau de Dubaï, sur l’autre rive. Elle étouffe sous le contrôle des délateurs et des Mollahs, mais réussit quand même à voir en secret Armand, à avoir des relations sexuelles avec lui, au risque d’une arrestation, d’une bastonnade et d’un mariage forcé. Un jour, lors d’un mariage, une amie de la famille lui propose d’aller rencontrer (et de se marier) à son fils, exilé à Londres depuis ses douze ans… La rencontre aura lieu à Istanbul, la mère de Donya l’accompagne… Quelques jours de liberté, Donya y voit l’occasion de s’évader de l’Iran, mais elle n’est pas amoureuse… et avoue son stratagème avant le mariage à son promis… C’est la rupture, le retour en Iran, la prise de risques de plus en plus importants, la dégringolade… L’analyse, pendant ce temps, est longue et douloureuse, beaucoup de silences au début, des mois avant que la parole ne se libère…

Mon avis : les chapitres s’entremêlent, une ou plusieurs séances chez l’analyste, la vie en Iran. Un livre terrible sur la condition de la femme en Iran, la torture à douze ans pour avoir distribué des tracts, le viol collectif à vingt ans pour avoir enlevé ses chaussettes après une longue journée de marche, pour soulager des ampoules, la prostitution comme seul moyen de se payer un avortement suite à la grossesse qui résulte du viol… Et peu à peu, chez le psy, émerge la violence familiale, la folie du père, la pédophilie d’un oncle. Mais que ces crimes ne vous rebutent pas dans la lecture, il y a de longues pages plus légères, beaucoup d’humour, ou de souffrance (comme lors de ces longues séances de blocage pendant l’analyse)… Une belle découverte grâce au libraire!

PS [juillet 2012]: et sur l’Iran toujours, si vous le pouvez, n’hésitez pas à aller voir en salle les enfants de Belle Ville de Asghar Farhadi.

Logo rentrée littéraire 2011Ce livre est le dernier lu dans le cadre du défi 1 % rentrée littéraire 2011, coordonné cette année par Hérisson

logo tour du monde en lecture Ce livre entre dans le cadre du défi du tour du monde des livres, organisé par Livresque, au titre de l’Iran.

Les honneurs perdus de Calixthe Beyala

Couverture de Les honneurs perdus de Calixthe Beyala

Ce livre m’a été prêté par une amie… un grand merci à elle pour cette découverte! Ce livre a reçu le grand prix du roman de l’académie française en 1996, un prix littéraire que je boude car généralement attribué à des livres pour lesquels j’ai du mal à adhérer (au moins pour la petite dizaine que j’ai testés). Dane, si ta jambe va mieux et que tu peux venir en ville, il faut que je te les rende (voir La mémoire mutilée de Mohamed Cherid, Une enfance algérienne sous la direction de Leïla Sebbar et Surtout ne te retourne pas de Maïssa Bey, et vous montrerai le marque-page fleuri qui a accompagné leur retour)…

Le livre : Les honneurs perdus de Calixthe Beyala, éditions Albin Michel, 1996, 405 pages, ISBN 978-2226086938.

L’histoire : à Douala au Cameroun puis à Paris, ces cinquante dernières années (des années 1950 à la fin des années 1990)… Dans le quartier de Couscousville, près de Douala, un père fête la naissance de son fils avant même la fin de l’accouchement… Hélas, le fils est une fille! Les années passent, alors que les amies de Saïda se marient les unes après les autres, Saïda Bénérafa ne trouve pas de prétendant, son honneur est déshonoré par un garçon qui tente de l’embrasser… le docteur-pharmacien certifie qu’elle est toujours vierge… Après la mort de son père, à plus de quarante ans, elle part rejoindre une lointaine cousine à Belleville… qui la met à la rue après l’avoir hébergée deux ans. Commence alors une autre vie, au service de Ngaremba, écrivain-public du quartier qui vit seule avec sa fille…

Mon avis : Saïda est une femme soumise… à l’autorité de son père, au qu’en-dira-t-on du quartier, puis à sa cousine Aziza, enfin à Ngaremba. Illettrée, avec pour seul bagage l’enseignement de l’école coranique, elle va apprendre à lire sur le tard… tout en prenant conscience que sa virginité si jalousement défendue peut devenir un handicap dans sa nouvelle vie… Le poids de la tradition, la difficile émancipation ou au moins la libération de la soumission à autrui, tels sont les sujets abordés dans ce roman. Que sa longueur (plus de 400 pages bien tassées) ne vous rebute pas, c’est un roman qui tient aussi du témoignage poignant sur la vie de ces femmes au pays mais aussi en France… Rien n’est facile, ni là-bas, ni ici, bien loin du rêve de la vie meilleure…

Pour aller plus loin : le site officiel de Calixthe Beyala.

logo tour du monde en lecture Ce livre entre dans le cadre du défi du tour du monde des livres, organisé par Livresque, au titre du Cameroun.