Étienne Davodeau était venu l’année dernière (en 2010) avec Richard Leroy, le vigneron, à Poitiers, lors du festival Filmer le travail, pour un spécial « dessiner le travail », avec une exposition et une interview par un sociologue (voir un extrait ici). J’ai acheté le volume dès sa sortie à la librairie, mais n’avais pas pris le temps de rédiger cet article… indispensable avant le festival d’Angoulême (fin janvier), il est dans la sélection finale…
Le livre : Les ignorants, récit d’une initiation croisée de Étienne Davodeau (scénario et dessin), éditions Futuropolis, 2011, 268 pages, ISBN 9782754803823.
L’histoire : début 2010, dans le vignoble de Montbenault, à Rablay-sur-Layon, en Anjou (Maine-et-Loire). En voisin, Étienne Davodeau propose à Richard Leroy de venir travailler bénévolement dans ses vignes (et ses chais) et en échange, de lui faire découvrir le monde de la bande dessinée. Commence alors une bonne année de découverte mutuelle, qui commence par trois mois de taille. Échange de savoirs et de savoirs-faire, découverte du travail au fil de l’année de la vigne suivant les principes de la biodynamie, escapades chez le tonnelier ou à l’imprimerie, échanges avec d’autres auteurs de bande dessinée, découverte du travail d’autres vignerons dans le Jura ou à côté de Bergerac…
Mon avis : un échange très riche, qui nous permet de découvrir une culture de la vigne respectueuse de la nature, avec peu de mécanisation, le respect du sol, le rejet maximal de l’utilisation de soufre… La découverte aussi du métier de dessinateur, de la chaîne de l’édition (il ne manque que les libraires…). Au fil des pages, j’ai revu différemment des titres que j’avais aimé ou pas ces derniers mois, noté d’autres à lire… Comme Richard Leroy , j’ai du mal avec l’univers de Moebius, à relire peut-être… Un dessin en noir et blanc que j’aime beaucoup, un gros album à découvrir absolument… Quant au vin… le chenin de Richard Leroy est un vin de France, il a quitté volontairement l’AOC… Ah, si, très pratique, à la fin, il y a une liste des vins goûtés et des albums lus (la dernière ligne imprimée trop bas, la moitié inférieure est en dehors du cadre d’impression)…
Les albums cités ou lus dont je vous ai parlé ici (en attendant une descente à la médiathèque…):
- de Baru, Fais péter les basses, Bruno ! (je n’avais pas trop apprécié), L’enragé : tome 1 et le tome 2
- de Art Spiegelman, Maus, un survivant raconte : tome 1 : mon père saigne l’histoire ; tome 2 : Et c’est là que mes ennuis ont commencé (à lire absolument, grand prix d’Angoulême en 2011, une grande exposition y est en préparation)
- de Dominique Goblet, Faire semblant c’est mentir (un beau récit autobiographique), Souvenir d’une journée parfaite
- Le photographe, tome 1, tome 2 et tome 3 de Lefèvre, Guibert et Lemercier (ces albums ne vous laisseront pas indemne…), il faut que je lise, de Guibert, La guerre d’Alan
- de Davodeau, Lulu femme nue, tome 1 et tome 2 et Rural! Chronique d’une collision politique (lien vers les autres titres que j’ai lus ci-dessous)
- de Rabaté, un titre programmé dans les prochaines semaines, voir Les petits ruisseaux
- de Aurélia Aurita, Fraise et chocolat
- Largo Winch… avant le blog
- de Delisle, Shenzen (mais j’ai préféré Pyongyang, assez d’actualité ces jours-ci, à relire si vous ne l’avez pas lu, et moins aimé Chroniques birmanes, Jérusalem, qui vient de paraître, est dans ma liste à lire… à voir maintenant ici: Chroniques de Jérusalem)
Depuis, j’ai aussi lu:
- Tueur de monde de Moebius
- Julius Corentin Acquefacques, t. 4 : Le début de la fin/ la fin du début, de Marc-Antoine Mathieu
Pour rappel, je vous ai parlé de nombreux albums d’Étienne Davodeau
- Le chien qui louche
- les ignorants
- Les mauvaises gens
- chute de vélo
- Lulu femme nue, tome 1 et tome 2, j’ai aussi vu l’adaptation au cinéma, Lulu femme nue, de Sólveig Anspach)
- Rural! Chronique d’une collision politique
- Un monde si tranquille 1. La gloire d’Albert
- Un monde si tranquille 2. Anticyclone
- Un monde si tranquille 3. Ceux qui t’aiment
- Le réflexe de survie
de Kris et Davodeau
et de Davodeau et Joub
Pour découvrir l’auteur : voir le site d’Étienne Davodeau, que je trouve très riche… et la venue à Poitiers de l’auteur.
Cette BD sera soumise pour le classement du TOP BD des blogueurs organisé par Yaneck / Les chroniques de l’invisible. Mes chroniques BD sont regroupées dans la catégorie pour les BD et par auteur sur la page BD dans ma bibliothèque.
Je l’ai lu pendant les vacances, prêté par ma soeur, et j’ai adoré !!!
je note, ça a l’air intéressant; s’il n’avait pas été dessinateur, tu crois que le vigneron aurait accepté?
Probablement… Ils sont voisins, le viticulteur est venu sur le tard à ce métier et Etienne Davodeau est curieux de découvrir des tas de métiers (c’est le premier non archéologue à décrire correctement un chantier d’archéologie préventive, avec ses tenants et aboutissants)… Au fait, il apparaît déjà dans d’autres albums, dans Rural, l’autoroute qui a défiguré le paysage dans le coin, et sous forme d’une bouteille de vin dans Lulu femme nue… Bonne journée!