Je viens de vous parler de Cadavre d’État, de Claude Marker et de vous annoncer qu’il y a employé une multitude de mots rares. Qui souhaite les utiliser dans un de ses articles ? Je vous en propose quelques-uns, mais si vous lisez le livre, vous en trouverez plein d’autres… que certain(e)s auront peut-être du mal à comprendre en dépit du contexte.
D’abord, il y a deux mots que je n’avais jusque là entendu que dans le patois ch’ti… L’aubette (pages 25, 198, 321), la rue de l’aubette était pour moi la rue qui conduit à la douane… Mais mon portail lexical préféré, CNRTL pour centre national de ressources textuelles et lexicales, qui comprend plusieurs versions du dictionnaire de l’académie française, propose pour l’aubette plusieurs sens, dont celui de guérite élevée, poste d’observation (cliquer sur ce lien, puis sur l’onglet aubette 2…).
Le second mot que je pensais ch’ti est le verbe mucher, cacher, dont le sens se comprend dans la phrase j’ai muché ma […] tignasse celte sous une perruque (page 254). Mais le portail lexical me dit qu’il est vieux ou régional dans l’ouest et le centre… Il devrait ajouter dans le nord…
Page 237, il [l’adjoint de la commissaire] baderait dans le sous-sol… Il y a quelques mois, Bidouillette / Tibilisfil avait proposé de placer dans un texte badebet, et je vous avais présenté ce mot avec le verbe bader…
Pour goguelu (vaniteux, présomptueux), j’avais deviné le sens dans le contexte de la page 302, mais je suis allée vérifier dans le portail lexical… qui le dit populaire et vieilli !
Et enfin, une petite colle, qui pourrait, sans tricher, conjuguer à tous les temps le verbe défectif chaloir ? L’auteur ne l’a même pas mis dans l’expression la plus connue, peu me chaut, mais dans la société […] qui tant me chaut (page 286).
Qui placera dans un même article tous ces mots ? Et je vous en ai épargné d’autres…
Les mots rares proposés par Bidouillette, M. et M. (Michel et Michèle) Vallière et autres :
- plein de mots rares piochés dans Cadavre d’État de Claude Parker (aubette, mucher, bader, goguelu, chaloir)…
- l’antépénultième étape du SAL l’hiver à la montagne…
- les personnages mal appariés du déjeuner du 15 août
- la provende que je ne voulais pas offrir aux limaces
- je tiens des propos flagorneux sur mon orchidée brodée
- je procrastine pour la finition du SAL à la poursuite des souris et pour vous parler des spectacles
- un parangon, à propos de Séraphine, parangon de la femme de peine, de Martin Provost
- au débotté pour mon avis sur Le silence de Lorna de Jean-Pierre et Luc Dardenne
- une bonne grâce, soi-disant croisée dans une vieille rue de Rhodes
- une paire d’affiquets que je voudrais trouver pour protéger les pointes de mes aiguilles à tricoter bifides
- une bougette, dont je vous proposai d’ouvrir les cordons
- (se) douloir, pour lequel j’ai eu tant de difficultés à trouver une phrase plausible
- badebet, placé dans cet article, voir aussi les moules qui ne badent pas
- sigisbée, casé ici
je ne connais que le verbe bader!
En Lorraine (enfin dans ma famille…) une aubette (qu’on peut peut-être prononcer aubiate parfois) est une fille un peu nounouille mais c’est un terme affectueux. Quand à mucher il me semble que dans les histoires de yannick Jaulin il parle de la musse comme de la cachette, du terrier d’un animal… mais ma mémoire me joue parfois des tours.