Archives mensuelles : septembre 2014

Abel Pann au musée d’histoire du judaïsme

Wagons à bestiaux », planche n°16 (1916) tirée du portfolio In the name of Czar, New York, 1921 – Photo Christophe Fouin © Mahj

« Wagons à bestiaux », planche n°16 (1916) tirée du portfolio In the name of Czar, New York, 1921 – Photo Christophe Fouin © Mahj

Pendant mes vacances, j’ai privilégié des lieux avec un public peu nombreux, pour éviter au maximum les risques de bousculade. A Paris, j’ai choisi l’exposition Abel Pann au musée d’histoire du judaïsme, juste à côté du site des archives nationales, rue du Temple, non loin du square du Temple (revoir la statue de Béranger et Wilhelm et Eugène Delaporte). J’avais lu une petite note je pense dans Télérama pour cette exposition qui se poursuit jusqu’au 30 novembre 2014. 1ttention, passage sous portique, évitez tout objet suspect genre ciseaux, etc. En revanche, le jour où nous y sommes allé, à 10h alors que ça n’ouvrait qu’à 11h (pas douées, les filles…), les deux plantons policiers avaient l’air de s’ennuyer et prenaient leur casse-croute tranquillement avec leur sac posé sur le trottoir. Pas terrible comme garde, surtout après la tuerie du musée juif de Bruxelles, mais bon, heureusement, nous n’étions pas terroristes. Le renfort de gardiennage à l’ouverture et le portique avec sas blindé étaient eux beaucoup plus sérieux!

L’exposition: il s’agit d’une exposition-dossier qui présente plusieurs séries de lithographies -souvent coloriées- et d’estampes de Abel Pann, né Abba Pfeffermann (Kreslawka, Lettonie, 1883 – Jérusalem, 1963). Arrivé à Paris en 1905, il a fréquenté les artistes de La Ruche (cité d’artistes dans le 15e arrondissement, près du square Georges-Brassens, voir le site officiel). En 1914, après quelques années à Jérusalem, il décide de venir rechercher ses affaires pour un départ définitif… et se retrouve coincé par la première guerre mondiale. Il passe alors d’un registre de créateur d’affiches et de caricaturistes (quelques exemples présentés dans les vitrines) à des réalisations patriotiques. En 1917, il part pour New-york puis Jérusalem dans les années 1920 et se consacre alors aux études et à l’illustration de la Bible. L’exposition montre, sur deux salles, pour l’essentiel, des lithographies.

Mon avis : C’est la série In the name of Czar qui m’a le plus frappée, je vous en propose une illustration du dossier de presse. Cette série est consacrée aux exactions contre les juifs de la part de l’armée du tsar et des polonais dès 1914. Il a réalisé cette série sur une année, à partir de décembre 1915. Malgré la guerre et bientôt la Révolution d’octobre (1917), l’ambassadeur de Russie ne trouve rien de mieux que de faire interdire la publication de cette oeuvre! Il ne réussira à les publier qu’en 1921 à New-York. Vous ne trouvez pas que ces wagons à bestiaux qui déplacent des populations juives ont comme un avant-goût très amer des discriminations des juifs polonais à partir de 1937 puis leur élimination pendant la deuxième guerre mondiale? La population juive de Pologne est passée de plus de 3 millions de personnes en 1931 à moins de 12.000 aujourd’hui (en 2000, population qui se déclare juive, alors que plus de 50.000 personnes parleraient yiddish). Dans la première salle, ce sont surtout Les désastres de la guerre » (en référence à Goya, pas évoqué dans l’exposition), qui sont illustrés: difficultés des soldats et des populations civiles, évacuations, exactions. Celui qui m’a le plus marqué, réalisé en 1915, un bébé à quatre pattes au milieu des ruines, avec pour titre « La classe 1935 se débrouille », terrible quand on sait ce qui arrivera en 1935 ou dans les années qui ont suivi à ce bébé… Il est vraiment dommage que le musée n’ait pas réalisé de catalogue ni même de mini-dossier à cette occasion.

En tout cas, si vous allez sur Paris, n’hésitez pas à aller voir ces surprenantes estampes et lithographies, et si vous ne connaissez pas le musée d’histoire du judaïsme, à le visiter, dans ce cas, prévoyez un bon moment, je le trouve passionnant et l’ai revisité avec de nouvelles approches par rapport à mes précédentes visites.

J’ai retrouvé mon premier essai de hardanger!

Essai de sapin en hardangerTout en bas de ma pile d’ouvrages à finir, à finitionner, abandonnés, complètement, partiellement, etc., j’ai retrouvé ce sapin en hardanger, aiguille plantée dans la toile pliée en deux… Il date de … ouf! Bien avant mon blog, avant même mon arrivée à Poitiers … en 1992, oups! Il vient d’un kit, toile grossière, je sais maintenant qu’il vaut mieux essayer sur une toile plus fine…

Hal de Vavi, les onze étapes… voir la rubrique hardanger, pour laquelle ça serait bien que je remplace les photographies quand c’est possible. Le plus drôle, c’est que j’ai retrouvé il y a plusieurs mois, elle doit être rangée dans un classeur, mais lequel??? De mémoire, il fallait finir le tour et découper pour en faire une pendouille. Bon, de toute façon, je ne pense pas que ce désastre soit récupérable, à moins d’un détournement radical!

Le haricot magique, l page de couverture terminéeVous avez vu les points de feston??? J’ai fait de sérieux progrès, même en voyant mal et en travaillant par tranche de 5 minutes (voir la page 1 du haricot magique par exemple)! Qui sait, pour noël??? En option « déco pour mon ficus », je ne vais pas me séparer d’une « relique », LOL! Je vais cogiter à un usage possible!!

Dimensions: 8 cm de côté (à quelques millimètres prêt).

Top BD des blogueurs, août 2014

Logo top BD des bloggueursLe classement du TOP BD des blogueurs proposé par Yaneck / Les chroniques de l’invisible du mois d’août 2014 est arrivé… merci à lui pour ces savants calculs et cette organisation! Bravo à lui, voir ses commentaires dans son article! En gras, ceux (qui deviennent rares) que j’ai lus… et Les ignorants d’Étienne Davodeau descend peu à peu dans le classement et va sans doute bientôt sortir, il est en avant-dernière position… en revanche, je viens de lire Un printemps à Tchernobyl d’Emmanuel Lepage (8e ce mois-ci) et Les derniers jours de Stefan Zweig, de L. Seksik et G. Sorel (avis à paraître bientôt).

1- (=) Le journal de mon père , 18.67, Jiro Taniguchi, Casterman
2- (=) Asterios Polyp , 18.65, David Mazzuchelli, Casterman
3- (=) Persépolis , 18.64, Marjanne Satrapi, L’Association
4- (=) Le loup des mers , 18.55, Riff Reb, Soleil
5- (=) Idées Noires , 18.5, Franquin, Fluide Glacial
6- (=) NonNonBâ , 18.5, Shigeru Mizuki, Cornélius
7- (=) Maus , 18.49, Art Spiegelmann, Flammarion, j’ai parlé ici du tome 1 : mon père saigne l’histoire, et du tome 2, Et c’est là que mes ennuis ont commencé
8- (=) Le pouvoir des Innocents Cycle 2- Car l’enfer est ici, 18.41, Tome 1, Tome 2,
9- (=) Tout seul , 18.38, Christophe Chabouté, Vents d’Ouest
10- (=) Le sommet des dieux, 18.33, Yumemuka Bura, Jirô Taniguchi, Casterman, Tome 1,Tome 2,Tome 3, Tome 4, Tome 5.
11- (=) Universal War One, 18.33, Denis Bajram, Soleil, Tome 1, Tome 2, Tome 3, Tome 4, Tome 5, Tome 6.
12- (-) Un printemps à Tchernobyl , 18.28, Emmanuel Lepage, Futuropolis, voir mon avis
13- (+) Les vieux fourneaux tome 1 , 18.28, Wilfrid Lupano, Paul Cauuet, Dargaud
14- (=) Daytripper , 18.27, Fabio Moon, Gabriel Ba, Urban Comics
15- (=) V pour Vendetta , 18.22, Alan Moore, David Lloyd, Delcourt
16- (=) Le Grand pouvoir du Chninkel , 18.19, Van Hamme, Rosinski, Casterman
17- (=) Pendant que le roi de Prusse faisait la guerre, qui donc lui reprisait ses chaussettes? , 18.13, Benoît Zidrou, Roger, Dargaud
18- (=) Les derniers jours de Stefan Zweig , 18.06, L. Seksik, G. Sorel, Casterman, voir mon avis, Les derniers jours de Stefan Zweig,
19- (=) Herakles 18.05, Tome 1, Tome 2, Edouard Cour, Akiléos
20- (=) Abélard, 18.04, Régis Hautière, Renaud Dillies, Dargaud, Tome 1, Tome 2.
21- (=) Universal War Two tome 1 , 18, Denis Bajram, Casterman
22- (=) La fille maudite du capitaine pirate , 18, Jérémy Bastian, Editions de la Cerise
23- (N) Le muret , 18, Pierre Bailly, Céline Fraipont, Casterman
24- (=) Il était une fois en France, 17.98, Fabien Nury, Sylvain Vallée, Glénat, Tome 1, Tome 2, Tome 3, Tome 4, Tome 5,Tome 6.
25- (=) Habibi , 17.95, Craig Thompson, Casterman
26- (=) Les derniers jours d’un immortel , 17.92, Fabien Vehlmann, Gwen de Bonneval, Futuropolis
27- (=) Gaza 1956 , 17.92, Joe Sacco, Futuropolis, voir mon avis : Gaza 1956
28- (=) Les ombres , 17.88, Zabus, Hippolyte, Phébus
29- (=) Scalped, 17.86, Jason Aaron, R.M. Guerra, Urban Comics, Tome 1, Tome 2, Tome 3, Tome 4, Tome 5, Tome 6, Tome 7,
30- (=) Manabé Shima , 17.83, Florent Chavouet, Editions Philippe Picquier
31- (=) Trois Ombres , 17.78, Cyril Pedrosa, Delcourt
32- (=) Anjin-san , 17.75, Georges Akiyama, Le Lézard Noir
33- (=) Joker , 17.75, Brian Azzarello, Lee Bermejo, Urban Comics
34- (=) Mon arbre , 17.75, Séverine Gauthier, Thomas labourot, Delcourt
35- (=) L’histoire des trois Adolf, 17.75, Osamu Tezuka, Tonkam
36- (=) Blankets , 17.73, Craig Thompson, Casterman
37- (=) Le pouvoir des innocents Cycle 3- Les enfants de Jessica tome 1 , 17.73, L. Brunschwig, L. Hirn, Futuropolis
38- (=) Holmes, 17.7, Luc Brunschwig, Cecil, Futuropolis, Tome 2, Tome 3.
39- (=) Calvin et Hobbes, 17.7, Bill Watterson, Hors Collection, Tome 1, Tome 2, Tome 15, tome 17,
40- (=) Les seigneurs de Bagdad , 17.7, Brian K. Vaughan, Niko Henrichon, Urban Comics
41- (=) Urban, 17.69, Luc Brunschwig, Roberto Ricci, Futuropolis, Tome 1, Tome 2,
42- (=) Washita, 17.69, Tome 1, Tome 2, Tome 3, Tome 4, Tome 5.
43- (=) Lorenzaccio , 17.67, Régis Peynet, 12 Bis
44- (=) Match! , 17.67, Grégory Panaccione, Editions Delcourt
45- (=) Tokyo Home , 17.67, Thierry Gloris, Cyrielle, Kana
46- (=) Les Carnets de Cerise, Joris Chamblain, Aurélie Neyret, Soleil
Tome 1, Tome 2,
47- (=) L’Orchestre des doigts, 17.65, Osamu Yamamoto, Editions Milan, Tome 1, Tome 2, Tome 3, Tome 4.
48- (=) Melvile , 17.64, Romain Renard, Le Lombard
49- (=) Les ignorants , 17.63, Etienne Davodeau, Futuropolis, je l’ai aussi beaucoup aimé
50- (=) Rouge Tagada , 17.63, Charlotte Bousquet, Stéphanie Rubini, Gulf Stream Editeur

Tha, Jim, Ḥa…

Alphabet arabe brodé, Tha, Jim, Ḥa...J’ai continué mon alphabet arabe tiré de Alphabets étrangers, de Fabienne Bassang, toujours pas dans l’ordre des lettres de l’alphabet, avec de droite à gauche:

ﺙ ṯa (tha) θ en phonétique
ﺝ ǧim (jim) ʤ , ʒ , ɡ en phonétique
ﺡ Ḥa ħ en phonétique

Zone brodée de 18,5 sur 7 cm.

Alphabet arabe brodé, tha à dhalVous avez donc, de droite à gauche,

ligne 1:
étape 2: ﺙ ṯa (tha), ﺝ ǧim (jim), ﺡ Ḥa
étape 1 : ﺥ ẖa (kha), ﺩ dal, ﺫ ḏal (dhal)

Winter sleep, de Nuri Bilge Ceylan

Je suis allée voir à une séance de 16h (le film dure 3h16) de Nuri Bilge Ceylan, qui a reçu la palme d’or au festival de Cannes 2014. De ce réalisateur, je vous ai parlé de Il était une fois en Anatolie et de Les trois singes.

Le film: de nos jours, en hiver, dans un petit village à moitié troglodyte au centre de l’Anatolie, en Cappadoce. Après avoir été comédien pendant 25 ans à Istanbul, Aydin [Haluk Bilginer] est retourné depuis plusieurs années dans son village natal, où il gère des biens hérités de son père et tient un petit hôtel, avec l’aide de Hidayet [Ayberk Pekcan], fréquenté par des touristes du monde entier. Avec lui vivent sa jeune épouse, Nihal [Melisa Sözen], et sa sœur Necla [Demet Akbağ], récemment divorcée. Rien ne va plus avec Nihal, ils vivent dans le même lieu, mais lui se réfugie dans son bureau, où il a pour ambition d’écrire une anthologie du théâtre turc (et en attendant rédige des articles pour une revue), et elle s’ennuie dans ses appartements, à la recherche d’une bonne cause à aider.

Mon avis: les paysages, quand on peut les apercevoir, sont superbes, avec quelques belles scènes extérieures, comme la capture d’un cheval. Cependant, l’essentiel du film se déroule en intérieur, dans le huis-clos de l’hôtel troglodytique, même si le bureau est séparé du reste de l’hôtel dont il est séparé par une cour. Une mention au début du générique de fin signale que Nuri Bilge Ceylan s’est inspiré de nouvelles de Tchékhov, les personnages tournent en rond, mariage (arrangé?), plus d’amour en tout cas, misanthropie (au moins en apparence) et arrogance du personnage principal, pouvoir de l’argent (riche propriétaire qui n’hésite pas à réclamer avec force son dû, tout en faisant des dons -pas si anonymes qu’il veut bien le dire- à des œuvres). Pas de doute, Nuri Bilge Ceylan a du talent pour tourner des scènes intérieures peu éclairées, comme dans Il était une fois en Anatolie, mais j’ai franchement préféré ce précédent film. L’action la plus « violente », ici, est la vitre de la voiture brisée par une pierre lancée par le fils d’un locataire auquel ils ont pris certains biens, dont la télévision, dont on apprendra plus tard qu’elle manque énormément à la grand-mère. Cette pierre, colère d’un petit garçon, aura une certaine importance dans l’hiver morne et monotone de ce village isolé, mais néanmoins relié à internet.

Ce film a été inclus dans le festival Télérama 2015, dans lequel j’ai vu:

Rentrée des classes… comme un seul mouton?

Juin 2014, Poitiers, M. Mouton dans une voiture qui tracte une caravaneAprès avoir annoncé la sortie par une caravane…

Poitiers, M. Mouton, septembre 2014, retour à la normaleM. Mouton annonce pour la rentrée des classes un « retour à la normale », tout le monde suivra gentiment « tout doux comme un agneau » en se comportant « comme un mouton »?

Poitiers, M. Mouton, septembre 2014, télé qui musèleJe n’ai sans doute pas vu la nouvelle livraison du  facétieux M. Mouton (voir les épisodes précédents dans Moutons poitevins, la synthèse…) dès son collage à Poitiers, et oui, moi aussi, je suis partie en vacances!  Dans la série « dénonciation des médias » et suivi aveugle de la publicité, il y a le téléviseur qui musèle le mouton…

Poitiers, M. Mouton, septembre 2014, écran d'ordinateurMais en faisant cet article, aurai-je moi aussi droit à un tweet ou un google+1??? Je n’ai pas rapporté de vidéo de mes vacances, contrairement à M. Mouton 😉

Poitiers, M. Mouton, septembre 2014, incendie de la Moneda, coup d'état du 11 septembre 1973 au ChiliLe 11 septembre approche, avec la date à nouveau sur cette variante, 11 septembre 1973, coup d’état au Chili et renversement d’Allende, ici avec l’incendie du palais La Moneda à Santiago (voir une autre vue sur le dossier des Affaires étrangères françaises en 2013).

Poitiers, M. Mouton, septembre 2014, sur une vitrineAu niveau des grands formats sur des vitrines, je n’ai vu que celui-ci, rue de la Cathédrale. Les moutons y dansent à la façon des personnages de Keith Haring.

PS: aux amis de Melle, Châtellerault ou ailleurs, si vous en repérez aussi, partagez-les!

Nativité cinquante et quelques de Lionel-Edouard Martin

Couverture de Nativité cinquante et quelques de Lionel-Edouard Martin J’ai poursuivi la lecture des livres pour la voix des lecteurs, voir les titres déjà lus, Petites scènes capitales, de Sylvie Germain, Profanes, de Jeanne Benameur, et N’entre pas dans mon âme avec tes chaussures, de Paola Pigani. Je vous ai déjà parlé de Anaïs ou les gravières de Lionel-Edouard Martin.

Merci à Grégory qui a organisé ce groupe de lecteurs avec Florence, Jenny, Michèle.

Le livre: Nativité cinquante et quelques de Lionel-Edouard Martin, éditions du Vampire Actif, 2013, 221 pages, ISBN 9782917094105.

L’histoire: quelque part à l’est de la Vienne, dans les années cinquante, un soir de noël. Isolé dans sa ferme de Villemort, près de La Trémouille, Maît’Louis le rebouteux attend des visiteurs qu’il ne connaît pas encore. Jean-Dieu le boulanger lui a apporté le pain et a installé avec lui les guirlandes reliées à l’éolienne, pour guider ceux qui arriveront. De son côté, MaTante est malade, comme le nourrisson, brûlant de fièvre. Le tilleul au biberon n’ayant pas eu d’effet, la famille part à la recherche du médecin de garde, à bord de l’Ariane, malgré le mauvais temps…

Mon avis: On aime ou pas le style, je suis sûre qu’une phrase comme « C’est un jour mou comme de la mie de pain saucée dans du civet » (page 39) a prodigieusement agacé Grégory notre « chef de groupe » pour le prix des lecteurs (il m’a cité d’autres passages, quand nous en avons discuté après ma lecture et la rédaction de l’essentiel de cet article). Un « récit du terroir » formaté pour un certain public, comme il le pense? Moi qui ai lu quelques livres « de terroir », justement, ces derniers mois (l’offre en large vision n’est pas terrible à la médiathèque, je vous ai épargné mes avis jusqu’à présent, j’en écrirai sans doute un quand même), je peux vous certifier que l’écriture est bien meilleure pour Nativité cinquante et quelques. Un roman ancré dans le territoire du Montmorillonais, comme Anaïs ou les gravières, avec les communes de Journet, La Trimouille (La Trémouille dans le livre), Haims, des écarts comme Villemort. Un roman ancré dans les images de la Nativité, le marronnier illuminé brille comme l’étoile du Berger. La fin est prévisible, certes, mais j’ai bien aimé l’écriture, le passage d’un point de vue à l’autre, de la famille à la maison isolée. Quant au portrait du médecin de garde alcoolique, il me rappelle celui qui, dans une autre campagne (dans le Nord), n’avait pas pu venir pour la crise d’appendicite de ma soeur, trop imbibé, il avait fallu aller chez lui (mais il avait posé le bon diagnostic et non renvoyé la famille dans la nuit neigeuse!).

Sinon, spontanément, j’ai tiqué sur « [je] bayerais aux corneilles » page 137, tout en ayant un doute… toujours les incertitudes de mon cerveau. Vérification faite, la bonne orthographe est bien Bayer (aux corneilles, aux grues)

Quant au classement pour le Prix des lecteurs, je ne sais pas, les quatre livres que j’ai lus pour l’instant sont très différents… les cinq lecteurs de notre groupe aussi! Cela risque d’être difficile de se mettre d’accord pour un seul titre pour le vote de l’ensemble des groupes! Il me reste à lire Composite, de Denis Bourgeois.

Pour aller plus loin : voir le site personnel de Lionel-Edouard Martin.

Suivre mes (nos) lectures de la sélection de la Voix des lecteurs 2014 (liens au fur et  mesure des lectures), groupe organisé par Grégory :

Profanes, de Jeanne Benameur, éditions Actes sud
Composite, de Denis Bourgeois, éditions Ego comme X
Petites scènes capitales, de Sylvie Germain, éditions Albin Michel
Nativité cinquante et quelques de Lionel-Edouard Martin, éditions Le Vampire actif
N’entre pas dans mon âme avec tes chaussures, de Paola Pigani, éditions Liana Levi

Des défenses… de mammouth!

Mammouth avec les pièces en vracJ’ai voulu tester si j’étais enfin capable d’assembler mon mammouth au tricot…

Mammouth, essai de couture d'une patte sous la caméraJe n’y vois toujours pas assez pour la laine poilue, il faudrait peut-être que j’essaye en utilisant la caméra de mon visioagrandisseur maison comme un « microscope opératoire »! Travailler sous la caméra et suivre ce que je fais à l’écran… premier essai pas probant, mais il faudrait que j’essaye sur un support plus simple… Le principal souci est de connecter ce que l’on sent dans les mains et ce que l’on voit à l’écran. Ici saisie de l’écran de l’ordinateur avec le logiciel de la caméra (pas de traitement d’image avec portanum) sur une pièce simple, une patte, enfin, un rectangle…

Les défenses du mammouth assembléesEn attendant, j’ai quand même assemblé et rembourré les défenses! Les voici de plus prêt, l’écru est faisable!

Modèle du tricot du mammouth de Karine la grenouille (zut, apparemment, elle a fermé son blog, mais j’ai gardé le fichier)… Après la tête, le corps interrompu faute de munitions et enfin terminé, j’ai tricoté les « annexes », les pattes, les dessous des pattes, les oreilles et les défenses. Laine Phildar Maritza, coloris pourpre.