Il y a des années, j’achetais les Marie Lester quand ils sortaient, puis j’ai trouvé que la série « baissait », même si elle permet une visite de la Bretagne… Je vous ai parlé des tomes 32, Sans verser de larmes, 35, Casa del Amor, 37 et 38, Villa des Quatre Vents. Je suis tombée sur le tome 36 à la brocante… (les tomes 40 et 41 sont parus cette année).
Le livre : Le 3e œil du professeur Margerie, de Jean Failler, collection Mary Lester, tome 36, aux éditions du Palémon, 2011, 349 pages, ISBN : 978-2-916248-19-6.
L’histoire : à Quimper, de nos jours. Absent lors de la photo de classe, un professeur de physique est retrouvé abattu d’une balle entre les deux yeux dans sa classe du lycée La Fontaine, chic lycée privé. En l’absence de Marie Lester, toujours à Noirmoutier (Casa del Amor), c’est le lieutenant Fortin qui est chargé de l’enquête, mais elle rapplique dare-dare. Lors de l’interrogatoire de la classe, il y a un absent, Patrick des Essarts, victime d’une mauvais chute d’après son père, un célèbre colonel. Si le professeur Margerie était bon physicien, il était détesté de ses élèves et de ses collègues, une raison suffisante pour le supprimer? Faisait-il réellement des recherches pour la Défense Nationale? Que se passe-t-il chez les Des Essarts? Que viennent faire dans le tableau Gonzague Saint-Piou et ses déclamations littéraires?
Mon avis: pas de doute, la série tourne un peu en rond… Dénoncer les nantis qui se croient tout permis livre après livre devient redondant. Pour changer quand même, trois adolescents sortent du rang, refusent le chemin tracé par leur (riche et célèbre) famille et s’adonnent au théâtre. Une écriture formatée pour un public adepte de polars locaux (un filon…), un zeste de registre familier (le lieutenant Fortin, accro de L’équipe, ne peut guère faire mieux, clichés, clichés…) , un registre plus soutenu voire recherché (Marie Lester, la flic intello, Gonzague Saint-Piou), remuez fort et vous obtenez ce livre ou un autre. Bon, admettons que ça passe comme littérature de salle d’attente (on attend beaucoup à l’hôpital…) ou pour un trajet en train, bref, quand on ne peut pas trop se concentrer mais qu’on n’a pas envie d’attendre à ne rien faire. Et Jean Failler est plutôt au-dessus du panier dans ce genre.
Pour les amateurs de ce genre de littérature, vous pouvez vous promener sur mon blog, en Bretagne (les autres Marie Lester, Sans verser de larmes, Casa del Amor, Villa des Quatre Vents), en bord de Loire, d’Amboise (Embrouille à Amboise, de Philippe-Michel Dillies) à son estuaire (Drôle de chantier à Saint-Nazaire de Firmin Le Bourhis), en Poitou-Charentes à Rochefort (Les naufragés de l’Hermione de Christophe Lafitte) ou Poitiers (L’assassinat de l’ingénieur Leberton, de Jacques Farisy)… Plus exotiques, et un cran au-dessus côté littérature, traductions par de grands éditeurs et non plus publications d’éditeurs régionaux/régionalistes, les polars à Venise (les livres de Dona Leon, Requiem pour une cité de verre, L’affaire Paola, Mort à la Fenice, La femme au masque de chair), en Suède (Arnaldur Indridason : La voix, la Cité des jarres, La femme en vert, L’homme du lac, Hiver arctique, Hypothermie, Étranges rivages) ou en Israël (les ouvrages de Batya Gour, Meurtre au kibboutz, Le meurtre du samedi matin, Meurtre à l’université, Meurtre au philharmonique), etc.