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Juge Bao et la belle endormie, de Patrick Marty et Chongrui Nie

pioche-en-bib.jpgCouverture de Juge Bao et la belle endormie, de Patrick Marty et Chongrui NieCe petit album, le troisième d’une série consacrée au Juge Bao (999-1062), avait été mis en valeur dans une sélection de bandes dessinées de la médiathèque.

Le livre : Juge Bao et la belle endormie (tome 3 de la série Juge Bao), de Patrick Marty (scénario) et Chongrui Nie (dessins), éditions Fei, 2011, 156 pages, ISBN 978-2-35966-006-7.

L’histoire : En Chine, sous la dynastie des Song du Nord au 11e siècle. Le juge Bao a été chargé par l’Empereur d’enquêter sur la famine sévit à He Zhong, capitale de la province du He Nan. Il soupçonne des détournements du riz envoyé par l’empereur par le gouverneur de la province, le duc ZHao. Avec l’aide de ses soldats, de son secrétaire-médecin légiste et d’un adolescent plein d’astuces, le voici qui suit de près une nouvelle livraison de vivres. Malgr la famine qui sévit, le duc ZHao veut donner un grand banquet pour fêter la naissance de son petit-fils, le fils de sa nièc, qui semble bien hostile. La maternité du bébé est revendiquée par une autre jeune femme,  récented’une tentative de meurtre par empoisonnement, comme un homme retrouvé justement mort au même moment. Que se passe-t-il dans cette province chinoise?

Mon avis: Cet album en noir et blanc est dans un format assez inhabituel, 13 sur 18 cm « à l’italienne » (horizontal). Il m’a beaucoup fait pensé, en bande dessinée, à la série du juge Ti par Robert Van Gulick aux éditions 10/18… qui sont inspirés du même personnage mi historique mi mythique. Le scénario est bien mené. Le dessin à la plume est vif, parfois nerveux, avec forces hâchures (vous pouvez le voir déjà sur la couverture). Les aplats noirs sont traités de même, avec des grattages qui donnent des hâchures blanches.  Il faut que j’emprunte les autres tomes de la série à la médiathèque! Ils semblent avoir beaucoup de succès, je suis sur liste d’attente pour le premier tome de la série (voir Juge Bao et le Phoenix de Jade, Juge Bao et le roi des enfants, Juge Bao et l’auberge maudite, Juge Bao et les larmes du Bouddha)…

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Halte à la douane! Revue « enfantines » sur Mouchin (1935). 5. Pauvres gendarmes

Couverture de la revue Enfantines, n° 67, halte à la Douane à MouchinJe continue à vous faire découvrir le numéro n° 67 de la revue Enfantines Halte à la douane sur , dans le Nord, paru en 1935. Le numéro est certes publié en ligne, mais c’est en mode image, avec une couverture différente de la mienne. Après les douaniers, la circulation, la fraude en auto et la fraude avec les chiens, voici les gendarmes… pas à Saint-Tropez, chez les ch’tis et vus par les enfants de primaire (enfin, les garçons!).

Et un grand merci à mon père qui est parti en reportage dans le village de Mouchin pour illustrer les lieux avec des photographies!

revue Enfantines, n° 67, halte à la Douane à Mouchin, pages 8 et 9

Et maintenant, voici quelques histoires…

Pauvres gendarmes
Un jour, une auto de fraude ayant réussi à franchir la frontière, se trouvait en panne, sur le bord de la route, dans la plaine de Planard.
Le calvaire de Mouchin vers Planard, cliché Lucien DujardinLes deux fraudeurs descendent et auscultent le moteur. Un ouvrier arrive avec son vélo.
– Bonjour, mon camarade; tu n’as pas vu de douaniers par là? Nous sommes des fraudeurs et notre auto est en panne.
– Non! je n’ai pas vu de douaniers, mais j’ai vu deux gendarmes. Et ils arrivent par ici.
– Ca, c’est mauvais! Quoi faire? Tiens, voilà dans ce champ un mont de fumier et une fourche. Bonne affaire!
L’un des fraudeurs s’en va tout seul, à pied, sur la route et l’autre va dans le champ. L’auto reste seule sur le bord du chemin.
Les gendarmes arrivent.
– Tiens! Tiens! Qu’est-ce que c’est que cette auto? Fouillons-là. Ah! mais, c’est une auto de fraude? Et pleine de tabac encore. Bonne prise!
Le fraudeur, qui s’était mis consciencieusement à répandre le fumier dans le champ arrive tout doucement, l’air innocent, vers les gendarmes.

revue Enfantines, n° 67, halte à la Douane à Mouchin, illustration page 9, les gendarmes poussent une voiture

 Ceux-ci demandent au « cultivateur »:
– Vous n’avez pas vu le propriétaire de cette voiture?
– Non! elle était déjà là quand je suis arrivé dans mon champ.
Les gendarmes. – Vous ne vous y connaissez pas dans la mécanique?
Le fraudeur. – Si, un peu.
Les gendarmes. – Alors, vous e pourriez pas essayer de dépanner cette voiture?
Le fraudeur. – Je vais essayer.
Et le fraudeur, abandonnant sa fourche, se met à vérifier le moteur. celui-ci se met à marcher.
Les gendarmes. – Vous allez conduire cette voiture au bureau des douanes.
Le fraudeur. – Volontiers… mettez-vous à côté de moi.
Et l’auto démarre, fait 20 mètres, et s’arrête.
Bon! encore la panne. Descendons.
Tout le monde descend, et le moteur ne consent pas à tourner.
Le fraudeur. – Si vous poussiez un peu derrière, peut-être qu’étant lancée, elle se mettrait en route?
Les gendarmes. – On va pousser, mettez-vous au volant.
Et les gendarmes poussent

Voir la suite: une belle ruse, le passage à niveau et un pauvre chien et les dernières pages consacrées à d’autres ruses.

L’espion de Staline d’Isabel Kreitz

pioche-en-bib.jpgLogo BD for WomenCouverture de L'espion de Staline d'Isabel KreitzUne bande dessinée trouvée dans les bacs de la médiathèque. Après le travail en collaboration d’Isabel Kreitz (Haarmann, le boucher de Hanovre, scénario de Peer Meter), voici un travail en solo de cette dernière, réalisé un peu avant.

Le livre : L’espion de Staline de Isabel Kreitz (scénario et dessins), traduit de l’allemand par Paul Derouet, collection écritures, éditions Casterman, 2010, 255 pages dont un dossier documentaire d’une dizaine de pages, ISBN 9782203029637.

L’histoire : 1930, la narratrice et pianiste Eta Harich-Sneider suit son mari à Shanghaï et y fait la connaissance de Richard Sorge, militant communiste. Après l’invasion de la Mandchourie, Richard est parti au Japon et Eta rentrée en Allemagne. 1941. Eta Harich-Sneider, devenue une pianiste renommée, débarque à son tour à Tokyo sous le prétexte d’une série de concerts et loge à l’ambassade d’Allemagne, prise sous leur aile par Ott, l’ambassadeur, et sa femme. Elle y retrouve Sorge, devenu journaliste allemand comme couverture, espion à la solde de la Russie en réalité, qui boit trop et court les femmes… et bientôt aussi Eta.

Mon avis : un album en noir et blanc qui raconte l’histoire de Richard Sorge mais montre surtout, par un beau travail au crayon, une ambassade d’Allemagne au Japon convertie au Nazisme, dont les membres doivent s’assurer de la collaboration du Japon contre l’URSS que l’Allemagne s’apprête à lâcher, le tout en gardant une vie mondaine de salon… L’histoire est présentée comme les souvenirs de la pianiste, racontés des années plus tard, et insiste finalement plus sur les frasques de Sorge que sur son activité d’espion (Staline refuse de le croire quand il lui fait savoir que l’Allemagne va lâcher le pacte germano-soviétique). Une histoire intéressante également éclairée par le dossier documentaire en fin d’album.

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Terre des hommes d’Antoine de Saint-Exupéry

Logo de pioché en bibliothèqueCouverture de Terre des hommes d'Antoine de Saint-ExupéryJe continue l’exploration du rayon « large vision » de la médiathèque de Poitiers, il va d’ailleurs falloir que j’aille dans la nouvelle annexe de Saint-Eloi, il paraît qu’ils ont acheté pas mal de livres de ce type… Bon, je vous ai montré deux monuments dédiés à Antoine de Saint-Exupéry par  (Saint-Exupéry et le petit Prince à Toulouse et le monument à Saint- Exupéry à Paris), mais n’avais pas relu récemment ses oeuvres. J’ai choisi Terre des hommes, qui a reçu le grand prix du roman de l’académie française en 1939.

Le livre : Terre des hommes d’Antoine de Saint-Exupéry, première édition en 1939 (lu en large vision aux éditions Feryane, 1994, 239 pages).

L’histoire: 1926. Antoine de Saint-Exupéry va réaliser son premier vol pour la société Latécoère. Aux commandes d’un avion de l’aéropostale, il va livrer le courrier de Toulouse à Dakar. Il se rémémore les vols de ses illustres prédécesseurs, Jean Mermoz et Henri Guillaumet, dont il relate notamment le crash et la longue marche dans les Andes. Il poursuit avec ses propres vols, jusqu’en 1935, en Amérique du Sud, au Sahara, où il s’est écrasé avec son navigateur André Prévot et a failli mourir de soif, évoque au passage la colonisation…

Mon avis: je ne me souvenais plus trop du livre, ma mémoire a sans doute influencée par le film sur l’aéropostale dans les Andes qui passait il y a longtemps au . En particulier, je ne me souvenais pas qu’il était question de colonisation, de « rebelles » en Afrique-du-Nord. Au collège (ou était-ce au lycée?), on nous avait seriné avec ce livre sur la nature de l’homme, ce qui avait gâché le plaisir de la lecture. Alors oui, Saint-Exupéry s’interroge dans ce livre sur ce qu’est un homme, mais aussi sur ce qu’un homme peut endurer, sa capacité de survie (Guillaumet dans les Andes, lui dans le désert Lybien). Ce livre est bien plus que cela, c’est un texte bien écrit, les étoiles, les phares, les repères dans la nuit ou la tempête (la géographie du pilote peut tenir plus à la position d’une ferme qu’à la carte de base), la mer de nuages… Je ne regrette pas de l’avoir relu tant d’années après une première lecture scolaire!

Halte à la douane! Revue « enfantines » sur Mouchin (1935). 4. La fraude avec les chiens

Couverture de la revue Enfantines, n° 67, halte à la Douane à MouchinJe continue à vous faire découvrir le numéro n° 67 de la revue Enfantines Halte à la douane sur , dans le Nord, paru en 1935. Le numéro est certes publié en ligne, mais c’est en mode image, avec une couverture différente de la mienne. Après les douaniers, la circulation et la fraude en auto, voici la fraude avec les chiens… avec une « prime au rendement » pour les douaniers. Âmes sensibles s’abstenir. L’illustration est un bois gravé par les enfants (enfin, les garçons!). Et un grand merci à mon père qui est parti en reportage dans le village de Mouchin pour illustrer les lieux avec des photographies! J’en ai aussi ajouté sur les précédents articles, n’hésitez pas à aller les (re)lire, je ferai aussi un article complet pour vous présenter les lieux après la transcription de toutes les pages de la revue! Pour aujourd’hui, la flèche indique la ligne d’arbres qui borde l’Elnon, le ruisseau qui marque la frontière tout au long du village depuis 1713 (avant les traités d’Utrecht, Tournai était en France et la frontière différente, vivent les guerres de Louis XIV)…

revue Enfantines, n° 67, halte à la Douane à Mouchin, pages 6 et 7

La fraude avec les chiens.
C’est la petite fraude.
Les fraudeurs utilisent des petits chiens, car il est interdit de franchir la frontière avec de grands chiens (taille autorisée: 3m325).
Le fraudeur résident en France se rend plusieurs fois, accompagné de ses chiens, en Belgique, chez des amis.
Après quelques passages, les chiens connaissent la route. Alors, un jour, le fraudeur laisse ses chiens en Belgique sous la garde de son complice et retourne seul chez lui.
La frontière franco-belge au bas-préau à Mouchin, photographie de Lucien DujardinLe soir venu, on met sur le dos des chiens une charge de tabac (une « blatte » ou ceinture) et on les lâche.
Comme ils ont faim (on les laisse quelquefois plusieurs jours sans manger, ils rentrent à toute vitesse, galopant à travers champs et ruisseaux avec leur charge sur le dos (de 1 à 2 kg, suivant leur force et leur entraînement).

revue Enfantines, n° 67, halte à la Douane à Mouchin, illustration page 7, un douabier tire sur un chien

Malheureusement pour elles, ces pauvres bêtes se font souvent prendre. Les douaniers les poursuivent et les tuent au revolver.
Ils leur coupent ensuite une patte afin de pouvoir prouver à leurs gradés qu’ils ont capturé un chien (à chaque chien tué, les douaniers touchent une prime de 15 francs).
C’est bien malheureux de voir ces pauvres petits chiens utilisés à cette triste besogne.

Voir la suite: les gendarmes, une belle ruse, le passage à niveau et un pauvre chien et les dernières pages consacrées à d’autres ruses.

Top BD des blogueurs, février 2014

Logo top BD des bloggueursLe classement du TOP BD des blogueurs proposé par Yaneck / Les chroniques de l’invisible du mois dedécembre est arrivé… merci à lui pour ces savants calculs et cette organisation. Il y a eu pas mal de changements ce mois-ci, voir ses commentaires dans son article! Un mois assez stable.

Comme d’habitude, en gras, les albums que j’ai chroniqués ici…

1- (=) Le journal de mon père, 18.67, Jiro Taniguchi, Casterman
2- (=) Persépolis, 18.64, Marjanne Satrapi, L’Association
3- (=) Un printemps à Tchernobyl, 18.63, Emmanuel Lepage, Futuropolis, voir mon avis
4- (=) Le loup des mers, 18.55, Riff Reb, Soleil
5- (=) Asterios Polyp, 18.5, David Mazzuchelli, Casterman
6- (=) Idées Noires , 18.5, Franquin, Fluide Glacial
7- (=) NonNonBâ, 18.5, Shigeru Mizuki, Cornélius
8- (=) Maus, 18.49, Art Spiegelmann, Flammarion, j’ai parlé ici du tome 1 : mon père saigne l’histoire, et du tome 2, Et c’est là que mes ennuis ont commencé
9- (=) Daytripper, 18.46, Fabio Moon, Gabriel Ba, Urban Comics
10- (-) Pendant que le roi de Prusse faisait la guerre, qui donc lui reprisait ses chaussettes? , 18.43, Benoît Zidrou, Roger, Dargaud
11- (=) Tout seul, 18.38, Christophe Chabouté, Vents d’Ouest
12- (=) Les derniers jours de Stefan Sweig, 18.36, L. Seksik, G. Sorel, Casterman
13- (=) Le sommet des dieux, 18.33, Yumemuka Bura, Jirô Taniguchi, Casterman, Tome 1 ,Tome 2,Tome 3, Tome 4, Tome 5.
14- (=) Universal War One, 18.33, Denis Bajram, Soleil, Tome 1, Tome 2, Tome 3, Tome 4, Tome 5, Tome 6.
15- (=) V pour Vendetta, 18.22, Alan Moore, David Lloyd, Delcourt
16- (=) Le Grand pouvoir du Chninkel, 18.19, Van Hamme, Rosinski, Casterman
17- (=) Abaddon, 18.17, Koren Shadmi, Ici-Même, Tome 1, tome 2.
18- (=) Rouge Tagada, 18.08, Charlotte Bousquet, Stéphanie Rubini, Gulf Stream Editeur
19- (=) Abélard 18.04, Régis Hautière, Renaud Dillies, Dargaud, Tome 1, Tome 2.
20- (=) Universal War Two tome 1, 18, Denis Bajram, Casterman
21- (=) Mon arbre, 18, Séverine Gauthier, Thomas labourot, Delcourt
22- (=) Il était une fois en France, 17.98, Fabien Nury, Sylvain Vallée, Glénat, Tome 1, Tome 2, Tome 3, Tome 4, Tome 5,Tome 6.
23- (=) Habibi, 17.95, Craig Thompson, Casterman
24- (=) Gaza 1956, 17.92, Joe Sacco, Futuropolis, voir mon avis : Gaza 1956
25- (=) Trois Ombres, 17.9, Cyril Pedrosa, Delcourt
26- (=) Herakles tome 1, 17.88, Edouard Cour, Akiléos
27- (=) Saga, 17.88, Bryan K. Vaughan, Fiona Staples, Urban Comics, Tome 1, Tome 2,
28- (=) Une métamorphose iranienne, 17.87, Mana Neyestani, Editions Ca et là
29- (=) Manabé Shima, 17.83, Florent Chavouet, Editions Philippe Picquier
30- (=) Scalped, 17.83, Jason Aaron, R.M. Guerra, Urban Comics, Tome 1, Tome 2, Tome 3, Tome 4, Tome 5, Tome 6, Tome 7,
31- (=) Les ignorants, 17.8, Etienne Davodeau, Futuropolis, je l’ai aussi beaucoup aimé
32- (=) Joker , 17.75, Brian Azzarello, Lee Bermejo, Urban Comics
33- (=) L’histoire des trois , Adolf, 17.75, Osamu Tezuka, Tonkam
34- (=) Blankets, 17.73, Craig Thompson, Casterman
35- (=) Le pouvoir des innocents- Les enfants de Jessica tome 1, 17.73, L. Brunschwig, L. Hirn, Futuropolis
36- (=) Calvin et Hobbes, 17.7, Bill Watterson, Hors Collection, Tome 1, Tome 2, Tome 15, tome 17,
37- (=) Les seigneurs de Bagdad, 17.7, Brian K. Vaughan, Niko Henrichon, Urban Comics
38- (=) Holmes, 17.69, Luc Brunschwig, Cecil, Futuropolis, Tome 1, Tome 2, Tome 3.
39- (=) Urban, 17.69, Luc Brunschwig, Roberto Ricci, Futuropolis, Tome 1, Tome 2,
40- (=) La petite famille , 17.67, Loïc Dauvillier, Marc Lizano, Editions de la Gouttière
41- (=) Tokyo Home, 17.67, Thierry Gloris, Cyrielle, Kana
42- (=) Anjin-san, 17.67, Georges Akiyama, Le Lézard Noir
43- (=) Lorenzaccio, 17.67, Régis Peynet, 12 Bis
44- (=) L’Orchestre des doigts, 17.65, Osamu Yamamoto, Editions Milan, Tome 1, Tome 2, Tome 3, Tome 4.
45- (=) Portugal, 17.61, Cyril Pedrosa, Dupuis
46- (=) Voyage aux îles de la Désolation , 17.58, Emmanuel Lepage, Futuropolis
47- (=) Elmer , 17.58, Jerry Alanguilan, Editions Ca et là
48- (=) Moi, René Tardi, prisonniers de guerre au Stalag IIB, 17.58, Jacques Tardi, Casterman
49- (-) Pinocchio, 17.55, Winschluss, Les Requins Marteaux
50- (=) Alice au payx des singes, 17.52, Nob, Nicolas Keramidas, Glénat

Halte à la douane! Revue « enfantines » sur Mouchin (1935). 3. La fraude en auto

Couverture de la revue Enfantines, n° 67, halte à la Douane à MouchinJe continue à vous faire découvrir le numéro n° 67 de la revue Enfantines Halte à la douane sur , dans le Nord, paru en 1935. Le numéro est certes publié en ligne, mais c’est en mode image, avec une couverture différente de la mienne. Après les douaniers, et la circulation, voici la fraude en voiture… L’illustration est un bois gravé par les enfants (enfin, les garçons!). La route était encore pavée quand j’étais petite, mais désormais, il ne reste des pavés que sur quelques chemins agricoles, juste pour le folklore du Paris-Roubaix! Le tabac était déjà moins cher en Belgique qu’en France…

Et si vous voulez continuer sur le thème du tabac, vous pouvez voir les publicités des années 1960-1970 publiées il y a quelques jours par Pourquoi pas Poitiers.

Et un grand merci à mon père qui est parti en reportage dans le village de Mouchin pour illustrer les lieux avec des photographies!

revue Enfantines, n° 67, halte à la Douane à Mouchin, pages 4 et 5

La frontière franco-belge au bas-préau à Mouchin, photographie de Lucien Dujardin

La flèche indique la ligne d’arbres qui borde l’Elnon, le ruisseau qui marque la frontière tout au long du village de Mouchin depuis le traité d’Utrecht de 1713. Cliché Lucien Dujardin

La fraude en auto
Pour frauder en auto, les contrebandiers opèrent de plusieurs façons.
La plus courante est la suivante :
Profitant d’une nuit noire, par mauvais temps, des porteurs, un ballot de tabac sur le dos, franchissent en un point quelconque la frontière.

Ils se dirigent alors vers l’intérieur du village et dissimulent les ballots dans la paille d’une meule, dans la grange d’une ferme, dans un hangar ou, tout simplement, quelquefois dans un fossé ou derrière une haie.
Dans la journée, une auto arrive et, rapidement, le chargement s’effectue. L’auto démarre et file à toute allure.
Quelquefois encore, par temps sec, et quand les champs sont dénudés, l’auto chargée en Belgique, se lance sur la route, rentre dans une pâture, fonce droit à travers champs et jardins, culbute les haies, rejoint la route pavée… et file!

revue Enfantines, n° 67, halte à la Douane à Mouchin, illustration page 5, douaniers derrière une voiture

Il faut alors aux fraudeurs une auto puissante qui ne les laisse pas en panne dans les champs!
Pour protéger leur fuite et éviter qu’on puisse les signaler, les fraudeurs n’hésitent pas, au besoin, à couper les fils téléphoniques.
L’auto passée, les fraudeurs vont écouler leurs marchandises vers les centres miniers. Ils vendent leur tabac aux mineurs beaucoup plus cher qu’ils ne l’ont acheté, mais meilleur marché que le tabac de la régie française. Aussi la clientèle ne manque pas.

Voir la suite: la fraude avec les chiens, les gendarmes, une belle ruse, le passage à niveau et un pauvre chien et les dernières pages consacrées à d’autres ruses.

Sur la route de Banlung de Rochel et Vink

pioche-en-bib.jpgCouverture de Sur la route de Banlung de Rochel et VinkJe poursuis ma découverte de l’histoire contemporaine du Cambodge. Après Kampuchéa de Patrick Deville, L’élimination de Rithy Panh, L’eau et la terre, Cambodge, 1975-1979 et Lendemains de cendres, Cambodge, 1979-1993 de Séra, voici la suite de l’histoire avec l’organisation des élections de 1993, racontée dans cette bande dessinée trouvée dans les bacs de la médiathèque.

Le livre : Sur la route de Banlung, Cambodge, 1993, de Jacques Rochel (scénario), Vink (scénario et dessins) et Hubert (couleurs), avec la collaboration de Ciné, éditions Dargaud, 56 pages suivies d’un dossier sur les élections de 1993, 2011, ISBN 978-2205065091.

L’histoire : 1993 au Cambodge. L’ONU supervise l’organisation des premières élections libres du Cambodge. Jacques Rochel, un français vivant à New-York, né d’une mère vietnamienne, est envoyé dans la région de Ratana Kiri, une province proche du Viêt Nam et berceau des Khmers rouges. Il est notamment affecté chaque mois à la réception et à la distribution du paiement en liquide des personnes recrutées pour l’organisation des élections. Cette valise contenant 200 000 $ est convoitée par les Khmers qui continuent à occuper la région, et se méfient de ce Jacques qui parle chinois et semble aussi compromis avec les ennemis vietnamiens (ils ont renversé le régime Khmer rouge en 1979) pour rencontrer une médecin venue de l’autre côté de la frontière. Restée dans le New-Jersey, sa femme lui apprend que leur fils aîné vient d’être diagnostiqué comme autiste. Entre fantômes du passé et avenir de son fils, Jacques Rochel terminera-t-il sa mission de six mois au Cambodge?

Mon avis : une bande dessinée aux dessins assez classiques (effet renforcé par le lettrage très « carré », je finis par préférer les expressions plus libres dans le dessin et les textes) sauf deux grandes peintures pleine page. L’ONU tente d’organiser des élections libres à coups de dollars qui servent à payer des locaux chargés de convaincre les gens de se faire faire des cartes d’électeurs puis de voter, tout en restant neutres. Un amour de jeunesse de l’un des expatriés peut-il menacer ainsi la neutralité des élections? Le coût de ces élections pour la communauté internationale (des milliards de dollars) laisse pantois… surtout après l’indifférence dans laquelle la communauté internationale a laissé les Khmers rouges saigner le pays de 1975 à 1979. Quant à la famille laissée aux États-Unis, le diagnostic d’autisme et l’organisation de sa prise en charge, elle est peu évoquée, une remarque ici et là où pointe l’inquiétude du père impuissant à distance…

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Halte à la douane! Revue « enfantines » sur Mouchin (1935). 2. La circulation

Couverture de la revue Enfantines, n° 67, halte à la Douane à MouchinJe continue à vous faire découvrir le numéro n° 67 de la revue Enfantines Halte à la douane sur , dans le Nord, paru en 1935. Le numéro est certes publié en ligne, mais c’est en mode image, avec une couverture différente de la mienne. Après les douaniers, voici la circulation… A méditer pour ceux qui veulent revenir sur la libre circulation en Europe. Qui se plaint des taxes??? les garçons d’une école primaire, méthode Freinet (au moins pour cet atelier d’écriture), au milieu des années 1930 dans un petit village du Nord… [PS: et si vous voulez continuer sur le thème du tabac, vous pouvez voir les publicités des années 1960-1970 publiées le même jour par Pourquoi pas Poitiers].

Et un grand merci à mon père qui est parti en reportage dans le village de Mouchin pour illustrer les lieux avec des photographies!

revue Enfantines, n° 67, halte à la Douane à Mouchin, pages 3 (bas) et 4

La circulation

la route de Douai à Tournai, passage de l'ancien poste frontière de Mouchin, cliché Lucien Dujardin

La route de Douai à Tournai, passage de l’ancien poste frontière de Mouchin, cliché Lucien Dujardin

Pour aller en Belgique, de Mouchin, une seule route est ouverte à la circulation automobile, hippomobile ou cycliste. C’est la route nationale de Douai à Tournai, qui franchit la frontière à Bercu. L’est la route « légale ».

Le passage de la frontière au Bas-Préau à Mouchin, cliché Lucien Dujardin

Le passage de la frontière au Bas-Préau à Mouchin, cliché Lucien Dujardin

La route du « Bas-Préau » est interdite aux voitures de toutes sortes, comme aux vélos. Seuls les piétons sont autorisés à circuler.
Les piétons, en plus des routes citées ci-dessus, peuvent se rendre en Belgique par de nombreux sentiers. Ils n’ont besoin d’aucun papier. Mais on les fouille et on les interroge quand ils rentrent en France:
– Vous n’avez rien à déclarer? Pas de tabac? Pas de cigarettes? Pas d’allumettes?
Les automobilistes doivent être munis d’un « tryptique » [sic] valable un an (coût: 60 francs). Ce tryptique [sic] est délivré par les soins d’un « automobile club » quelconque dont il faut faire partie.
Il faut ensuite, à l’automobiliste qui veut se rendre en Belgique, un permis international de conduite (20 fr.), un carnet fiscal de passages (10 francs), un carnet à souches (5 fr.), et il doit encore acquitter 8fr.40 de taxes diverses.
Tout cela est bien cher… et bien compliqué!
Les cyclistes doivent avoir leur vélo plombé. Cette opération se fait une fois par an et oblige le propriétaire du vélo à acquitter un droit fixe de 3 francs (prix du plomb).

Voir la suite: la fraude en auto, la fraude avec les chiens, les gendarmes, une belle ruse, le passage à niveau et un pauvre chien et les dernières pages consacrées à d’autres ruses.

On ne peut pas être heureux tout le temps, de Françoise Giroud

Logo de pioché en bibliothèqueOn ne peut pas être heureux tout le temps, de Françoise GiroudJe continue l’exploration du rayon « large vision » de la médiathèque.

Le livre: On ne peut pas être heureux tout le temps, de Françoise Giroud, éditions Fayard, 2001 286 pages, ISBN 9782213608198 (lu en large vision aux éditions Feryane).

Quatrième de couverture:

« L’idée d’écrire ce livre m’est venue un jour où je pestais contre de petites infirmités de vieillesse et où j’ai laissé tomber un carton plein de photos. J’en ai accumulé en tous genres, avec les gens célèbres que j’ai interviewés dans quantité de circonstances de ma vie publique. Je me disposais à jeter tout cela et puis une photo décolorée, une Polaroïd m’a accroché l’oeil. Elle fixait un moment que j’avais complètement oublié et qui résonnait avec le présent. J’ai pensé que j’allais m’en emparer et, à partir de là, voyager dans le passé en zigzags, au gré des photos qui me tomberaient sous la main… j’ai connu de grandes douleurs, de grands malheurs -on ne peut pas être heureux tout le temps- de grandes amours, des honneurs aussi… »

Mon avis: Françoise Giroud est décédée il y a plus de dix ans maintenant (le 19 janvier 2003), des suites d’une mauvaise chute. Dans ce livre écrit à 85 ans, elle revient, au gré de la redécouverte de photographies échappées d’une boîte tombée par terre, sur l’ensemble de sa vie. On y croise de nombreux journalistes bien sûr, et en premier lieu Jean-Jacques Servan-Schreiber, L’Express, Elle, Giscard dont elle fut la secrétaire d’Etat à la culture (gouvernement Barre, avec un récit assez drôle de l’inauguration du centre Pompidou) puis de la condition féminine (gouvernement Chirac), sa soeur, Douce, résistante et déportée, décédée quelques années après son retour, ses amis, ses amants. Des récits de quelques pages émergés de photographies, sans ordre chronologique, un peu comme les portraits qu’elle a dressés dans l’Express jadis. Mais je dois avouer que j’ai parfois eu du mal à m’accrocher au texte (somnolence d’après sieste?)…