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Millénium, tome 3, de Stieg Larsson

Couverture du tome 3 de Millenium de Stieg Larsson Voici le troisième tome de Millenium (pour le premier, il faut retourner ici, et le second, et l’adaptation au cinéma de Fincher David, Millenium : les hommes qui n’aimaient pas les femmes).

Le livre : La reine dans le palais des courants d’air, Millénium 3, de Stieg Larsson, traduction Lena Grumbach et Marc de Gouvenain, collection Actes noirs, Actes Sud, 2006, 710 pages, ISBN : 978-2742770311.

L’histoire : le volume s’ouvre par une Lisbeth Salander hospitalisée, gravement blessée avec une balle dans la tête, à côté de son ordure de père dont elle a essayé de se défendre en le blessant lui aussi gravement. Avec l’aide de Blomkvist et de sa sœur, avocate, et la complicité du chirurgien qui lui a sauvé la vie, elle va essayer de prouver son innocence en montrant qu’elle a été victime d’une monstrueuse machination depuis ses douze ans, alors qu’elle avait essayé de tuer son père après qu’il s’en est pris violemment à sa mère, qui en était restée handicapée.

Mon avis : encore plus que dans le volume précédent, l’on plonge dans le monde trouble des services secrets suédois, enfin, dans une cellule très spéciale créée pour protéger un ancien espion russe reconverti aux activités mafieuses… Prévoyez donc d’avoir quelques heures libres, sans être dérangé : le volume fait plus de 700 pages denses, mais impossibles à lâcher facilement.

Le ruban blanc de Michael Haneke

Affiche du film le ruban blanc, de Haneke Dans le cadre du festival Télérama 2010, j’ai aussi vu Le ruban blanc (Das weiße Band, Eine deutsche Kindergeschichte) de Michael Haneke, palme d’or à Cannes en 2009.
Le film : de l’été 1913 à l’été 1914, dans un petit village du nord de l’Allemagne (et non pas autrichien, comme on aurait pu s’y attendre avec Haneke). Il s’est passé de nombreux événements bizarres, rapportés par un narrateur âgé, qui avait 31 ans à l’époque et était l’instituteur du village, organisé entre le temple et son pasteur (et sa famille nombreuse), le manoir, son châtelain (baron), sa femme et leurs enfants, le régisseur du domaine, l’instituteur, les paysans, employés parfois sur le domaine pour les gros travaux (la moisson par exemple), le médecin, veuf (avec une fille de 14 ans et un garçonnet de 4 ans, à la naissance duquel la mère est morte), et sa voisine, la sage-femme, devenue sa gouvernante (et un peu plus), avec son fils handicapé mental (trisomique 21 d’après sa dysmorphie). Au début du film, le médecin fait une grave chute de cheval, à cause d’un câble tendu au milieu du chemin. Il est hospitalisé pour plusieurs mois. Les enfants aînés du pasteur sont punis violemment pour n’être pas rentrés chez eux le soir. Ils devront porter au bras un ruban blanc, pour se souvenir qu’ils doivent rester purs. Puis une paysanne est victime d’un accident mortel dans l’usine où le régisseur l’avait affectée pendant la moisson. Lors de la fête de la moisson, le fils de ce paysan, sous l’effet de la douleur, détruit un champ de choux alors que le fils du baron disparaît et est retrouvé sauvagement molesté… La jeune bonne des enfants, dont l’instituteur était tombé amoureux, et le précepteur sont renvoyés, la mère part en Italie avec les enfants. Que se passe-t-il dans ce village ? Quel(s) secret(s) terrible(s) les enfants du pasteur ont-ils appris pour qu’ils préfèrent les punitions plutôt que d’en parler ? La série d’événements n’est pas terminée, mais je vous laisse la découvrir…
Mon avis : un très grand film en noir et blanc, avec une photographie très travaillée, superbe ! Je trouve dommage que le sous-titre allemand (Eine deutsche Kindergeschichte, une histoire d’enfants allemande, ou aussi une histoire pour enfants…) n’ait pas été traduit pour le film français, car il explique bien le parti pris par le réalisateur. Par petites touches, petits tableaux apparemment assez indépendants, la vie du village est révélée, le temple, l’école, la noblesse, la paysannerie, mais aussi la médecine, la police, la vie à la ville voisine, à la campagne. Et les personnages humains, les adultères, l’inceste, les crimes, les punitions physiques et morales sur les enfants, le rigorisme, la violence faite aux femmes, le regard sur le handicap mental. Vous ne sortirez pas indifférent de ce film…
C’était la deuxième fois dans la journée (après Vincere) que j’assistais à l’assassinat de l’archiduc François-Ferdinand, héritier de l’empire austro-hongrois, et de son épouse la princesse de Hohenberg à Sarajewo le 28 juin 1914 (déclenchant la première guerre mondiale)… Contexte très différent pour les deux films…
PS : depuis, du même réalisateur, j’ai aussi vu Amour.

Les films que j’ai déjà vus du festival Télérama 2010 :

Millénium, tome 2, de Stieg Larsson

Couverture du tome 2 de Millenium, de Stieg Larsson Et voici le second tome de Millenium (pour le premier, il faut retourner ici, et la suite est par là, et l’adaptation au cinéma de Fincher David, Millenium : les hommes qui n’aimaient pas les femmes).

Le livre : La fille qui rêvait d’un bidon d’essence et d’une allumette, Millénium 2, de Stieg Larsson, traduction Lena Grumbach et Marc de Gouvenain, collection Actes noirs, Actes Sud, 2006, 656 pages, ISBN : 978-2742765010.

L’histoire : Lisbeth Salander a voyagé pendant presque un an grâce à l’argent qu’elle a réussi à détourner lors de la faillite d’un grand industriel. Elle se prend au jeu des mathématiques. De son côté, à Stockholm, Blomkvist reprend l’enquête sur la prostitution engagée par un journaliste et sa compagne étudiante en sociologie. Car tous deux ont été assassinés, et de manière incompréhensible, c’est Lisbeth Salander, juste de retour à Stockholm, qui est recherchée pour ces meurtres, ainsi que celui de son tuteur… celui qui l’avait sauvagement violée dans le tome précédent.

Mon avis : l’histoire peut sembler embrouillée racontée comme ça, mais je ne veux pas en dire plus, au cas où vous ne l’auriez pas lu. En fait, elle est très bien ficelée et l’on plonge dans le passé de Lisbeth mais aussi des services secrets suédois, les manipulations et les relations louches avec les instances judiciaires, médicales et mafieuses. Un second tome que j’ai dévoré comme le premier.

Millénium, tome 1, de Stieg Larsson

Couverture du premier tome de millenium, de Larsson Beaucoup de monde a lu la trilogie de Stieg Larsson. Je m’en méfiait un peu, n’était-ce pas dû au décès brutal de l’auteur après avoir rendu son manuscrit ? Une collègue me les a prêtés récemment… Attention, chaque tome est plus gros d’une cinquantaine de pages par rapport au précédent.

Le livre : Les hommes qui n’aimaient pas les femmes, Millénium 1, de Stieg Larsson, traduction Lena Grumbach et Marc de Gouvenain, collection Actes noirs, Actes Sud, 2006, 576 pages, ISBN : 978-2742761579.

L’histoire : Stockholm. Le journaliste Mickael Blomkvist vient de publier dans sa revue un texte mettant en cause un riche industriel suédois… et est condamné pour diffamation. Au même moment, il est appelé par un autre industriel, âgé, qui officiellement lui demande de rédiger sa biographie, mais qui souhaite en fait savoir de qui est arrivé il y a fort longtemps à sa nièce, disparue un jour alors que la petite île où ils habitent étaient bloquées à cause d’un accident sur l’unique pont. Il trouve de l’aide auprès de Lisbeth Salander, une hacker (pirate informatique) classée par la société comme asociale et à moitié débile (elle a été internée, mystérieusement, à l’âge de 12 ans et à 25 ans, est placée sous tutelle).

Mon avis : prévoyez un grand week-end pour le lire, sans autre obligation, car il est difficile d’en sortir… J’ai commencé un matin, avant d’aller travailler (je lis chaque matin ou presque), j’ai failli arriver en retard au bureau… Aller, encore une petite page… Bref, je l’ai dévoré, les deux tomes suivants aussi, mais je vous en parlerai une autre fois… (voir le tome 2 et le tome 3, et l’adaptation au cinéma de Fincher David, Millenium : les hommes qui n’aimaient pas les femmes).

Mon père est femme de ménage de Saphia Azzedine

Couverture du livre Mon père est femme de ménage de Saphia Azzedine Un ami m’a offert ce livre pour mon anniversaire, je l’ai lu un soir d’une traite (il n’est pas très long…).

Le livre : Mon père est femme de ménage, de Saphia Azzedine, éditions Léo Scheer, 2009, 172 pages, ISBN 978-2-7561-0195-8.

L’histoire : Actuellement, dans une banlieue parisienne. Paul a quatorze ans. Au collège, puis au lycée. Le soir, il accompagne son père, qui est  » femme de ménage « , pour l’aider, mais aussi lui tenir compagnie. Paul, Polo, a décidé de s’en sortir en apprenant un nouveau mot chaque jour. Il se rappelle son enfance, les attouchements sexuels subis de son oncle mais jamais avoués. Il vit difficilement sa vie actuelle, supporte mal sa mère qui passe la journée au lit, paralysée suite à un accident, sa sœur qui a avorté à 13 ans et ne vit que pour des concours de beauté, aurait bien aimé pouvoir partir en vacances… Au moins, ses copains immigrés partent parfois au pays, lui, il tourne en rond. Passera-t-il en filière générale au lycée ? Il a même un handicap sur certains de ses camarades : il est blanc, même si son père est femme de ménage. Quel sera son avenir ?

Mon avis : je suis facilement entrée dans le récit du narrateur, Paul, qui raconte sa vie à la première personne. Un récit parfois cru, parfois drôle, mais qui fait beaucoup réfléchir sur l’égalité des chances si haut criée par les politiques…

Logo du challenge du un pour cent rentrée littéraire 2009 Ce livre est le troisième que je lis dans le cadre du un pour cent rentrée littéraire 2009… Ce challenge, organisé par la Tourneuse de page, prévoit de lire et chroniquer d’ici juillet 2010 au moins 7 livres.

Logo du challenge ABC critique de BabelioJ’ai sélectionné ce livre pour le défi ABC critique organisé par Babelio.

Lucy comme les chiens de Catherine Rey

Couverture de Lucy comme les chiens de Catherine Rey Le livre : Lucy comme les chiens de Catherine Rey, éditions Le temps qu’il fait (un éditeur de Cognac), 2001, ISBN 2-86853-342-6, 121 pages. Il a reçu le Prix du livre en Poitou-Charentes en 2002, c’est un prix qui récompense le livre d’un auteur originaire de la région (Catherine Rey est née à Saintes) ou vivant en Poitou-Charentes.

L’histoire : au fin fond du bush australien, où vit l’auteure, à une époque non spécifiée. Lucy est un peu simplette, en langue courante, ou babache en ch’ti, déficiente mentale légère, en terme politiquement correct. Nane, sa mère, qui n’arrête pas de changer d’ami, alcoolique, la laisse juste dormir dans l’écurie. Un jour, elle la vend purement et simplement à un vieux monsieur, veuf, qui habite à trois jours de là en train. Elle devient sa bonne et son objet sexuel, il la quitte toute la journée en fermant tout à clef dans sa maison, la nourrit à peine, la bat. Un jour, il n’a pas payé la mensualité pour sa  » femme « …

Mon avis : un roman écrit dans une langue familière, un peu déroutante au départ, car le récit se déroule du point de vue de Lucy, la narratrice. Une histoire sombre, sordide, qui même si elle a peu de risque de se présenter exactement dans les mêmes termes, n’en doit pas moins encore exister. En plaçant le récit en Australie, l’auteure permet de prendre du recul, mais pas de s’interroger malgré tout sur ce qui peut se passer n’importe où… Un récit beaucoup plus sombre que Le pays sans adultes de Ondine Khayat, qui portait sur un thème proche (une femme et des enfants battus, avec un enfant d’une douzaine d’années comme narrateur).

Pour aller plus loin, voir les prix du livre en Poitou-Charentes.