Dans le cadre du festival Télérama 2010, j’ai aussi vu Le ruban blanc (Das weiße Band, Eine deutsche Kindergeschichte) de Michael Haneke, palme d’or à Cannes en 2009.
Le film : de l’été 1913 à l’été 1914, dans un petit village du nord de l’Allemagne (et non pas autrichien, comme on aurait pu s’y attendre avec Haneke). Il s’est passé de nombreux événements bizarres, rapportés par un narrateur âgé, qui avait 31 ans à l’époque et était l’instituteur du village, organisé entre le temple et son pasteur (et sa famille nombreuse), le manoir, son châtelain (baron), sa femme et leurs enfants, le régisseur du domaine, l’instituteur, les paysans, employés parfois sur le domaine pour les gros travaux (la moisson par exemple), le médecin, veuf (avec une fille de 14 ans et un garçonnet de 4 ans, à la naissance duquel la mère est morte), et sa voisine, la sage-femme, devenue sa gouvernante (et un peu plus), avec son fils handicapé mental (trisomique 21 d’après sa dysmorphie). Au début du film, le médecin fait une grave chute de cheval, à cause d’un câble tendu au milieu du chemin. Il est hospitalisé pour plusieurs mois. Les enfants aînés du pasteur sont punis violemment pour n’être pas rentrés chez eux le soir. Ils devront porter au bras un ruban blanc, pour se souvenir qu’ils doivent rester purs. Puis une paysanne est victime d’un accident mortel dans l’usine où le régisseur l’avait affectée pendant la moisson. Lors de la fête de la moisson, le fils de ce paysan, sous l’effet de la douleur, détruit un champ de choux alors que le fils du baron disparaît et est retrouvé sauvagement molesté… La jeune bonne des enfants, dont l’instituteur était tombé amoureux, et le précepteur sont renvoyés, la mère part en Italie avec les enfants. Que se passe-t-il dans ce village ? Quel(s) secret(s) terrible(s) les enfants du pasteur ont-ils appris pour qu’ils préfèrent les punitions plutôt que d’en parler ? La série d’événements n’est pas terminée, mais je vous laisse la découvrir…
Mon avis : un très grand film en noir et blanc, avec une photographie très travaillée, superbe ! Je trouve dommage que le sous-titre allemand (Eine deutsche Kindergeschichte, une histoire d’enfants allemande, ou aussi une histoire pour enfants…) n’ait pas été traduit pour le film français, car il explique bien le parti pris par le réalisateur. Par petites touches, petits tableaux apparemment assez indépendants, la vie du village est révélée, le temple, l’école, la noblesse, la paysannerie, mais aussi la médecine, la police, la vie à la ville voisine, à la campagne. Et les personnages humains, les adultères, l’inceste, les crimes, les punitions physiques et morales sur les enfants, le rigorisme, la violence faite aux femmes, le regard sur le handicap mental. Vous ne sortirez pas indifférent de ce film…
C’était la deuxième fois dans la journée (après Vincere) que j’assistais à l’assassinat de l’archiduc François-Ferdinand, héritier de l’empire austro-hongrois, et de son épouse la princesse de Hohenberg à Sarajewo le 28 juin 1914 (déclenchant la première guerre mondiale)… Contexte très différent pour les deux films…
PS : depuis, du même réalisateur, j’ai aussi vu Amour.
Les films que j’ai déjà vus du festival Télérama 2010 :