Archives par étiquette : patrimoine

Merci à Mamazerty (cartes et photographies…)

Nantes, monument à Villebois-Mareuil, signature de Deglane sur le socle, cliché Mamazerty

Ces deux dernières semaines, Mamazerty ne m’a pas seulement envoyé les photographies pour le reportage sur le mémorial du champ de tir du Bêle à Nantes.

Nantes, le monument à Villebois-Mareuil, deux vues rapprochées, de face et de côtéElle est aussi allée en ville pour faire des photographies des signatures sur le monument à Villebois-Mareuil. Je n’avais pas pu mettre cette photographie de la signature de l’architecte , qui était floue… J’ai ajouté celle de Mamazerty à mon article…

Nantes, monument à Villebois-Mareuil, signature de Raoul Verlet sur le socle, cliché Mamazerty

Elle a aussi refait toutes les photographies des marques du fondeur (Antoine Durenne, dans une très belle version) et du sculpteur Raoul Verlet. Surprise, j’avais vu celle sur le bronze, pas cherché plus… il y en avait une autre sur le socle en pierre! Un monument couvert de signatures 😉

Mamazerty, juin 2013, cartes à publicité et carte maisonPar ailleurs, elle m’a envoyé plein de cartes à publicité accompagnées d’une jolie carte maison…

Mamazerty, juin 2013, carte maison… la voici de plus près.

Mamazerty, juin 2013, cartes à publicitéLe jaune serait-il à la mode chez les graphistes?

Mamazerty, juin 2013, cartes à publicité et deux cartes postalesAh oui, j’ai oublié, il y avait aussi deux cartes postales pour me donner envie d’une escapade à Vannes… Euh, vue la météo d’hier à Poitiers, pas sûre que cela donne envie de voir s’il fait aussi mauvais en Bretagne…

Mamazerty, juin 2013, cartes à publicité et marque pageet oui, je vous l’avais dit, Mamazerty a fait une énorme collecte de cartes!

Niort, le chemin de croix de l’église Saint-Étienne-du-Port

Niort, le chemin de croix de l'église Saint-Etienne-du-Port, 1, la signature Nazouska-Chantrel Le chemin de croix de l’église Saint-Etienne-du-Port de Niort, (revoir l’église et ses mosaïques), est l’œuvre de Madeleine Nasouska-Chantrel, qui a signé sur le chanfrein (la partie en biais) inférieur de la dernière station: « chemin de croix NASOUSKA CHANTREL » . Présenté et primé au salon des artistes français de 1924, ce chemin de croix en métal argenté a été béni le 15 mars 1935. Elle est aussi l’auteur du chemin de croix de l’église de Drancy. Le chemin de croix traditionnel comporte  les 14 stations très standardisées. Je vous ai fait deux montages (pas très grands, mes photographies n’étant pas toujours très nettes, et parfois déformées, il n’est pas toujours possible de se mettre en face). Impossible de mettre le flash, le métal se réfléchissant trop, mais l’appareil photo a eu du mal à faire le point dans certains cas. Je vous mets donc le thème traditionnel de chaque station et quelques précisions si nécessaire. Alors que beaucoup d’artistes de cette époque osent des interprétations très modernes du chemin de croix (voir le chemin de croix de Jean Claro dans l’église Saint-Hilaire de Poitiers ou le chemin de croix de Rosine Sicot dans l’église Saint-Hilaire de Niort), nous avons ici une figuration très classique et traditionnelle.

Niort, le chemin de croix de l'église Saint-Etienne-du-Port, 2, les stations 1 à 8

Station 1. Jésus est condamné à être crucifié. Pilate est assis sur son trône, un juge lit la sentence inscrite sur un parchemin, Jésus est debout, un soldat derrière lui le tient par l’épaule.

Station 2. Jésus est chargé de sa croix. Jésus est debout au centre, présentant ses paumes vers l’avant. Il est encadré de deux soldats dont l’un lève la croix.

Station 3. Jésus tombe pour la première fois sous le poids de la croix. Jésus est agenouillé et tente de relever la croix, aidé par un homme alors qu’un autre derrière lui semble lui tendre une éponge. A l’arrière se tient un soldat.

Station 4. Jésus rencontre sa mère. Devant un décor d’architecture urbaine (que l’on retrouve sur la plupart des stations, tantôt simple mur, tantôt forteresse), Jésus ploie sous le poids de la croix alors que Marie, voilée, se présente devant lui.

Station 5. Simon de Cyrène aide Jésus à porter sa croix. Jésus est de plus en plus plié sous le pods de la croix que Simon tente de soutenir alors qu’un soldat semble protester.

Station 6. Sainte Véronique essuie le visage de Jésus. Véronique, agenouillée devant Jésus, lui tend un linge.

Station 7. Jésus tombe pour la deuxième fois. Jésus est prosterné au sol. Un passant le bat avec un bâton, un autre tire la croix pour la redresser, un soldat observe la scène.

Station 8. Jésus rencontre les femmes de Jérusalem qui pleurent. Trois femmes en prière et un enfant font face à Jésus qui les bénit. Il est debout et semble moins épuisé que dans les stations précédentes.

Niort, le chemin de croix de l'église Saint-Etienne-du-Port, 3, les stations 9 à 14

Station 9. Jésus tombe pour la troisième fois. Jésus semble évanoui, allongé sur le sol, un soldat le tire par le bras, un autre relève la croix pendant que le troisième observe la scène.

Station 10. Jésus est dépouillé de ses vêtements. Jésus est debout, deux soldats lui tirent la tunique vers le bas.

Station 11. Jésus est cloué sur la croix. Trois soldats procèdent à la mise en place des clous, la couronne d’épines est posée au sol à côté des clous restant.

Station 12. Jésus meurt sur la croix. Jésus est en position relâchée sur sa croix, sa mère et deux personnages, l’un priant, l’autre pleurant à ses côtés.

Station 13. Jésus est détaché de la croix et son corps est remis à sa mère. Jésus a été descendu de la croix, Marie l’embrasse sur le front alors que deux hommes s’apprêtent à le mettre dans son linceul.

Station 14. Le corps de Jésus est mis au tombeau. Les deux hommes portent en terre Jésus enfermé dans son linceul, deux autres personnes éplorées se tiennent à l’arrière.

Photographies de mi-juillet 2011.

Le mémorial du champ de tir du Bêle à Nantes

Nantes, le camp du Bêle, rue Claude et Simon Millot, cliché MamazertyIl y a quelques semaines, en cherchant de la documentation pour mon article sur le monument aux Cinquante Otages à Nantes, je suis « tombée » sur plusieurs articles qui parlaient très brièvement du champ de tir du Bêle, également à Nantes, où les otages avaient été fusillés. Intriguée, je questionne ma « nantaise préférée », Mamazerty. Elle n’en avait jamais entendu parlé, mais décide de se renseigner et d’aller faire des photographies… que voici dans cet article. Ce fut pour elle une vraie aventure de le trouver: lieu de mémoire, mais inconnu de l’office du tourisme… Après plusieurs tentatives, ils l’ont envoyée au terminus de la ligne 1 du tram, en lui disant que c’était à 5 minutes à pied… et en fait, il n’était pas du tout où ils lui avaient dit, elle a mis plus d’une heure et demie à le trouver! Un grand merci à Mamazerty pour ces photographies! Et si vous cherchez l’adresse, entrez dans votre GPS ou votre logiciel de cartographie préféré (pour moi, open street map) la rue Claude et Simone Millot (« résistants nantais, victimes de la barbarie Nazie »)

Nantes, le camp du Bêle, vue générale, cliché MamazertyComme il y a très peu d’informations sur ce champ de tir dans la documentation dont je dispose, je me suis permis de retranscrire le panneau d’information présent sur place :

Le Bêle, un champ de tir devenu lieu de mémoire
Camp d’entrainement militaire depuis 1879, le champ de tir du Bêle devient pendant la Seconde Guerre mondiale le principal lieu d’exécution des résistants à Nantes. Le 30 août 1941, on y fusille Marin Poitiers, premier résistant nantais à tomber sous les balles de l’Occupant. En octobre 1941, 16 des 50 otages y trouvent la mort. Suite au « procès des 42 », mes 37 condamnés à mort y sont exécutés les 29 janvier, 13 février et 7 mai 194.
Cette même année, le « procès des 16 » s’achève par 15 condamnations à mort : 11 résistants sont fusillés au Bêle, le 25 août 1943. En tout, ce sont plus de 80 personnes qui seront fusillées au champ de tir du Bêle pendant la guerre.

Nantes, le camp du Bêle, les Otages de Jules Paressant, cliché MamazertyUn autre panneau, posé visiblement récemment, raconte l’histoire des cinquante otages, je vous renvoie pour celle-ci aux liens dans mon article sur le monument aux Cinquante Otages à Nantes.

Nantes, le camp du Bêle, Signature de Jules Paressant, 1991, cliché MamazertyPour les 50 ans de cette tragique première exécution, la ville de Nantes a inauguré en 1991 un monument commandé à Jules Paressant. La stèle que vous apercevez en avant du monument rappelle le contexte de son érection :

Les otages, Jules Paressant, 1991

Le 20 octobre 1941, le lieutenant-colonnel Hotz
commandant de la place de Nantes
était exécuté par la résistance.

En représailles et sur ordre du régime Nazi,
16 otages emprisonnés à Nantes
furent fusillés en ce site du Bêle, le 22 octobre,
ainsi que 27 autres à Châteaubriant
et 5 autres résistants nantais au Mont-Valérien.

Le thème des Otages a depuis lors profondément
marqué m’ouvre de Jules PARESSANT,
sculpteur, peintre et mosaïste nantais.
L’artiste a réalisé cette œuvre en commémoration
du cinquantenaire de l’exécution des Otages.

 Nantes, le camp du Bêle, casemate de tir, cliché MamazertyVoici une vue rapprochée de la casemate de tir qui a été conservée…

Nantes, le camp du Bêle, casemate de tir, deux détails, cliché MamazertyEt deux détails de cette casemate.

Nantes, le camp du Bêle, parc, cliché MamazertyLe parc autour invite au recueillement…

Nantes, le camp du Bêle, vue d'ensemble, cliché MamazertyUne dernière vue avant de repartir sur la pointe des pieds…

Et comme Mamazerty a fait des vues rapprochées de la stèle avec le nom des victimes fusillées sur ce lieu, en voici la liste, j’espère que je n’ai pas sauté de ligne:

L’A.N.F.F.M. de la résistances française à ses glorieux martyrs fusillés en ces lieux de 1941 à 1944.
Adam H., Allano M., Aubert C., Bale L., Barbeau C., Birien P., Blot J., Blouin A., Blanco B., Blasco M., Boissard M., Bosquet M. , Bouvier J., Bregeon A., Brisson Y., Carrel R., Chrarriol E.,Chauvin A., Chauvin E., Chevy R., Cléro V., Coiffe L., Colas J., Creuze F., Dabat M., David J., Bronstein S.

De Feliquier H., Douineau R., Dréant, Duguy M., Fougeard R., Fourny A., Fraix J., Cabaret A., Garbatz M., Gautier H., Gautrer A., Gil J., Glou J.P., Gomez A., Grassineau R., Grelleau P., Grolleau J.P., Juilloux J., Guinolseau A., Hervé R., Héry J., Héry J., Ignasiac L., Jamet G., Jost L., Jouaud M., Lacazette M., Lagathu M.

Lebris E., Leeièvre H., Legendre M. Legrand R., Lelan C., Lemée E., Le Moal A., Lepaih L., Le Parc E., Lerrend, Losq J., Michel M., Millot C., Mougenot F., Pérocheau A., Platiau J., Poirier M., Prietteau, Rouault A., Royer F., Sanchez, Sérot J., Temple J., Thomazeau F., Tompousky G., Turpin C., Viaud M.

 

Photographies de Mamazerty en mai 2013.

PS du 8 août 2016 : voir aussi le commentaire ci-dessous concernant Y ont été également injustement fusillées Manuela Alvarez et Victorine Faucher le 6 mai 1918

 

 

 

Poitiers, les peintures de Marie Baranger dans l’église Sainte-Thérèse, transept nord et sud

Poitiers, église Sainte-Thérèse, peinture de Marie Baranger sur le mur nord du transept, vue généraleAprès la visite générale de l’église Sainte-Thérèse à Poitiers et son chemin de croix, je continue à vous faire découvrir les peintures de Marie Baranger (1902-2003) dans cette église avec les deux grands panneaux peints dans le transept, en 1934-1935, je vous laisse relire les premiers articles pour l’histoire de l’église. Sur le mur nord se déroule une scène de la vie de Jeanne d’Arc. L’autel latéral de la chapelle, à l’est, est aussi consacré à Jeanne d’Arc, je vous le montrerai dans un prochain article.

Poitiers, église Sainte-Thérèse, peinture de Marie Baranger sur le mur nord du transept, Jeanne d'Arc à chevalJeanne d’Arc à cheval tient un étendard sur lequel on peut lire « Jésus » et « Marie ».

Sur la droite de la scène, des soldats (fantassins) gardent une condamnée (Jeanne d’Arc à Rouen) liée à un poteau, faisant face à un crucifix.

Poitiers, église Sainte-Thérèse, peinture de Marie Baranger sur le mur nord du transept, fileuseAu milieu de la scène, devant le cheval, une paysanne en sabots (Jeanne d’Arc avant la « révélation ») tient une quenouille (instrument que je vous ai déjà montré pour la fileuse de la Visitation sur la façade de l’église Notre-Dame-la-Grande à Poitiers et que vous verrez aussi dans les mains de Ève dans l’église de Saint-Savin).

Au-dessus de la porte, sur la gauche de la scène peinte, des anges observent la scène, installés devant une église.

Le mur sud du transept est occupé par une scène de la vie de sainte Thérèse (l’autel secondaire lui est aussi consacré, à voir bientôt).

Poitiers, église Sainte-Thérèse, peinture de Marie Baranger sur le mur sud du transept, bénédiction de ThérèseAu centre de la scène, sainte Thérèse, agenouillée et toute de bleu vêtue, reçoit la bénédiction d’un prélat assis sur sa cathèdre.

Poitiers, église Sainte-Thérèse, peinture de Marie Baranger sur le mur sud du transept, processionSur la gauche du panneau peint, une procession, figurée de dos, entre dans une église.

Un homme âgé accompagne une fillette en la tenant par la main. Il s’agit d’une scène inspirée d’une image populaire : « Sainte-Thérèse de l’Enfant Jésus, à six ans, découvre au firmament étoilé l’initiale de son nom » (information de Brigitte Montagne, dossier de protection de l’église Sainte-Thérèse de Poitiers, 2013).

Au-dessus de la porte, la sainte présente des images du Christ.

Photographies de novembre 2012 et avril 2013.

L’ancienne auberge du Dauphin ou maison de la Vierge à Niort

Niort, la maison de la Vierge, 1, les deux façades

Vers le haut de la rue Saint-Gelais, à l’angle de la rue Vieille Rose, à Niort, se trouve une maison construite en partie en pan de bois qui mériterait une sérieuse étude d’archéologie du bâti avant sa rénovation… Elle présente un rez-de-chaussée en moellons, un premier étage en pan de bois rue Saint-Gelais et en moellons rue Vieille Rose. Les fenêtres à mouluration entrecroisée sont en accord avec une datation de la fin du 15e ou du début du 16e siècle, mais une étude pourrait réserver quelques surprises. Mais la ville, qui en a été propriétaire de 1995 à 2009, n’y a pas engagé d’étude ou de travaux, la laissant à l’abandon jusqu’à la revendre aux enchères en 2009. La maison a été inscrite au titre des monuments historiques en 2001. Deux artistes (un musicien et une peintre) l’ont achetée pour en faire leur atelier et y organiser des expositions…

Dans la nuit du 27 décembre 1588, la maison a été témoin d’affrontements sanglants entre catholiques et protestants. Elle a plus tard accueilli une auberge dite du Dauphin.

Niort, la maison de la Vierge, 2, la Vierge à l'Enfant à l'angle Elle est aussi connue sous le nom de maison de la Vierge, en raison de la statue de la Vierge à l’Enfant (plus récente, disons en gros du 19e siècle, sans garantie) abritée dans une niche dans l’angle.

Niort, la maison de la Vierge, 3, des détails d'architecture Au 20e siècle, une épicerie a occupé son rez-de-chaussée. Le choix de faire des réparations en plaquant des aplats de ciment est une très mauvaise idée (sans doute pas autorisée par les Monuments historiques), sur une maison à pan de bois, cela peut aggraver les dégradations en ne laissant pas passer l’eau qui s’accumule dans les murs.

Les photographies datent de juillet 2011.

Le fronton du muséum de Nantes

Nantes, le muséum, façade et frontonLe muséum de Nantes accueillait plusieurs expositions dans le cadre du Voyage à Nantes en juillet 2012 (date des photographies de l’article), à revoir ici… En revanche, malgré ses 200 ans fêtés en 2010, l’extérieur et en particulier le beau fronton sculpté n’ont pas eu le droit à un petit nettoyage, il en aurait pourtant grand besoin. Le premier muséum de Nantes (voir sur le site du muséum) a été créé en 1810 dans l’école de Chirurgie de la rue Saint-Léonard. Le bâtiment qu’il occupe encore aujourd’hui, œuvre de l’architecte Gustave Bourgerel, a été inauguré  le 19 août 1875.

Le fronton, sculpté en très haut relief, est l’œuvre de [Louis] Guillaume Grootaërs (Nantes, 1816 – Montaigu, 1882), qui a réalisé une partie de la sculpture du passage Pommeray et est l’un des sculpteurs de la fontaine de la place Royale (invisible sous le mur d’escalade lors de ma visite, mais j’ai pu la photographier en octobre 2012).

Nantes, fronton du muséum, chimère assiseLe fronton est encadré à chaque extrémité des rampants par des tigres ailés assez graciles.

Nantes, le muséum, fronton, partie centrale

Le fronton est dominé par une grande femme debout, allégorie de la Science, encadrée de deux enfants potelés qui la sépare de deux femmes assises, le règne animal et le règne végétal, qui font face à des enfants.

Nantes, le muséum, fronton, allégorie de la scienceLa femme brandit un flambeau : elle symbolise la la Science éclairant le monde entre le règne animal (à gauche, incluant des fossiles), le le règne minéral incarné dans le globe terrestre à droite et le règne végétal sur toute la partie droite.

 

Nantes, le muséum, fronton, partie gauche, le règne animalA gauche, dans un décor de plantes tropicales, un singe, un oiseau et une tête de lion occupent la pointe gauche du fronton.

Nantes, le muséum, fronton, partie gauche, le règne animalDevant, deux enfants debout, légèrement vêtus, l’un armé d’une lance, leur tournent le dos et font face à l’allégorie assise représentant le règne végétal. Entre l’allégorie assise et la science, un chérubin joue avec un grand crâne animal.

Nantes, le muséum, fronton, règne végétal à droiteSur la droite, un autre chérubin semble empêtré dans son vêtement devant le globe terrestre montré du doigt par la Science.

Nantes, le muséum, fronton, règne végétal à droiteL’allégorie assise reçoit une profusion de plantes de deux enfants représentés debout, nus ou presque (le deuxième porte une sorte de pagne et une besace). Un troisième enfant, accroupi sur la droite, coiffé d’un chapeau cloche, manie le burin et le marteau et porte un sac, il pourrait symboliser le géologue… La partie en pointe à droite est occupée par des fleurs et des plantes où se cache au moins une chenille ou un ver.

Photographie de juillet 2012.

Pour aller plus loin : Alain Delaval, La réception des sculpteurs malinois à Nantes au XIXe siècle / Mechelen en de vroeg 19de-eeuwse beeldhouwkunst en architectuur – Acte du colloque : Malines et la sculpture au début du XIXe siècle : entre tradition et innovation, musées communaux de Malines (Belgique), 10-11 mars 2006.

 

Poitiers, le chemin de croix de Marie Baranger, église Sainte-Thérèse

Chemin de croix de Sainte-Thérèse de Poitiers par Marie Baranger, les huit fenêtresEn vous présentant l’église Sainte-Thérèse à Poitiers, je vous annonçais des articles sur les peintures de Marie Baranger (1902-2003). Je commence par vous montrer le chemin de croix, peint autour des fenêtres. Problème, il y a quatre fenêtres au sud (première ligne du photo-montage) et quatre au nord (ligne du bas)… donc deux « cases » de trop par rapport aux chemins de croix dont les quatorze stations sont normalisées, comme vous avez pu le voir sur ceux de Rosine Sicot dans l’église Saint-Hilaire à Niort ou de Jean Claro dans l’église Saint-Hilaire à Poitiers

Qu’à cela ne tienne, une scène hors station a été ajoutée au début et à la fin… L’ensemble est peint dans des tons ocres et plutôt sombres, qui contrastent avec les autres peintures de l’église. Vous n’y voyez pas grand chose? Pas de panique, j’ai fait des vues de détail!

Chemin de croix de Sainte-Thérèse de Poitiers par Marie Baranger, texte de la station 7 et instruments de la passionLes stations du chemin de croix sont marquées par une croix avec le texte de la station (repeint plusieurs fois, sans respecter l’inscription précédente, la superposition devient parfois illisible voire erronée, comme sur la station 8, sur le photomontage), un autre texte accompagne la plupart des stations, je vous en donnerai le texte au fur et à mesure, et sous chaque fenêtre sont peints les instruments de la passion du Christ (clous, fouet, marteau, couronne d’épines, corde), la plupart en très mauvais état suite à des infiltrations d’eau.

Chemin de croix de Sainte-Thérèse de Poitiers par Marie Baranger, fenêtre 8, signatureMarie Baranger n’a pas signé son œuvre, mais porté la mention suivante sur le dernier panneau peint (à droite de la quatrième fenêtre nord) : « Peint en l’année jubilaire de la rédemption, 1934-1935 ».

Chemin de croix de Sainte-Thérèse de Poitiers par Marie Baranger, fenêtre 1, à gauche, introductionLa première scène donc, à gauche du mur sud, porte la mention suivante : « Sainte mère de Dieu / que je compatisse / à votre douleur / pendant la passion / de votre fils ». En bas à gauche, un serpent coiffé d’une couronne rappelle le pêché originel, au centre de la scène, le Christ, agenouillé, accablé, avec une goutte de sang qui coule sur son front, et la Vierge Marie, debout, réconfortée par un personnage en grande partie masqué, au-dessus, les apôtres sont endormis dans la montagne, alors que tout en haut, un ange veille.

Chemin de croix de Sainte-Thérèse de Poitiers par Marie Baranger, fenêtre 1, à droite, station 1Station 1. « Jésus condamné à mort ». Le texte précise « Comme un agneau / il a gardé le / silence et / n’a pas ouvert / la bouche ». Le Christ est représenté debout, chaussé de sandales, un troupeau de moutons à ses pieds, les mains liées, la tête déjà couverte d’une couronne d’épine. Derrière lui, les trois juges lisent la sentence.

Chemin de croix de Sainte-Thérèse de Poitiers par Marie Baranger, fenêtre 2, à gauche, station 2Station 2. « Jésus chargé de sa croix », « Jésus est libre parce qu’il l’a voulu ». Le Christ, debout, commence à porter sa croix. A ses pieds, un soldat romain, l’un debout, l’autre, réduit à une tête, armé d’un fouet et d’un gourdin.

Chemin de croix de Sainte-Thérèse de Poitiers par Marie Baranger, fenêtre 3, à droite, station 5 Chemin de croix de Sainte-Thérèse de Poitiers par Marie Baranger, fenêtre 2, à droite, station 3Station 3. « Jésus tombe », « il a été brisé pour nos crimes ». En bas, le Christ trébuche, du sang dégouline de son front, au-dessus, les soldats veillent.

Chemin de croix de Sainte-Thérèse de Poitiers par Marie Baranger, fenêtre 3, à gauche, station 4Station 4. « Jésus rencontre sa mère », « grande est comme la mer ta douleur ». Le Christ a repris sa croix, il rencontre Marie, voilée, de dos, ils semblent perdus dans un paysage urbain fait d’arcs boutants…

Chemin de croix de Sainte-Thérèse de Poitiers par Marie Baranger, fenêtre 3, à droite, station 5Station 5. « Simon aide Jésus », « J’ai espéré celui qui s’affligerait avec moi et il n’est pas venu ». Simon de Cyrène, un de ses enfants accroché à sa robe, allège le poids de la croix en la soutenant. Au-dessus, le paysage se dégage, laissant apparaître la montagne.

Chemin de croix de Sainte-Thérèse de Poitiers par Marie Baranger, fenêtre 3, au-dessus, angeEn haut de la troisième fenêtre sud, un ange porte le Sacré Cœur avec un message devenu difficile à lire : « Cœur de Jésus rassasié d’opprobre ».

Chemin de croix de Sainte-Thérèse de Poitiers par Marie Baranger, fenêtre 4, à gauche, station 6Station 6. « Véronique essuie le visage du Christ », « Fais lever sur nous la lumière de ta face ». A gauche en prière, « Sainte Thérèse de la sainte face » (si ce n’était pas écrit sur sa robe, impossible à identifier); elle reçoit une flèche dans le cœur. Véronique tient le saint suaire sur lequel s’est imprimé le visage du Christ. A gauche du suaire, Jésus continue son chemin, la croix toujours soutenue à l’arrière par Simon.

Chemin de croix de Sainte-Thérèse de Poitiers par Marie Baranger, fenêtre 4, à droite, station 7Station 7. « Jésus retombe », « l’année de ma rédemption est venue ». Jésus est à nouveau tombé, agenouillé, il reçoit les coups de fouet des soldats.

Chemin de croix de Sainte-Thérèse de Poitiers par Marie Baranger, fenêtre 5, à gauche, station 8On passe du côté nord, en commençant par la gauche…
Station 8. « Jésus et les femmes de Jérusalem », « que le méchant abandonne sa voie et le criminel ses pensées ». Les saintes femmes en prière, l’une debout, l’autre agenouillé, font face au Christ qui les bénit. Tout en haut, un personnage regarde la scène.

Chemin de croix de Sainte-Thérèse de Poitiers par Marie Baranger, fenêtre 5, à droite, station 9Station 9. « Jésus tombe de nouveau », « il grandira, il sera exalté et souverainement élevé ». Le Christ est affalé sur le rocher, une flèche lui indique le chemin à suivre. Il est toujours précédé de soldats armés de lances.

Chemin de croix de Sainte-Thérèse de Poitiers par Marie Baranger, fenêtre 6, à gauche, station 10Station 10. « [Jésus] a été dépouillé de ses vêtements ». Le Christ, debout, de face, est en train d’être déshabillé par les soldats. La scène au-dessus reste un peu mystérieuse (liée à sainte Thérèse?)

Chemin de croix de Sainte-Thérèse de Poitiers par Marie Baranger, fenêtre 6, à droite, station 11Station 11. « [Jésus] a été crucifié », « toutes les nations lui seront soumises ». La croix disparaît sous le corps du Christ, les soldats lui ont déjà cloué sa main gauche. Tout en haut, l’inscription « Suscipe sancte Pater hanc immaculata Hostiam » est un texte de bénédiction de l’ordinaire de la messe… dans une version abrégée, en principe, c’est « Suscipe sancte Pater omnipotens aeterne Deus, hanc immaculatam hostiam« .

Chemin de croix de Sainte-Thérèse de Poitiers par Marie Baranger, fenêtre 7, à gauche, station 12Station 12. « [Jésus] est mort », Dieu a tant aimé le monde qu’il lui a donné son fils unique », et « votre roi » à gauche de la tête du Christ (sa couronne royale gît au pied de la croix, à côté d’un serpent qui fuit, Jésus a toujours la couronne d’épines sur la tête). Un prêtre (l’abbé Joseph Bressollette, qui a organisé les travaux de déménagement de l’église) lit une Bible ou un bréviaire sur la gauche, sur la droite, la Vierge et, peinte en rouge, Marie-Madeleine. L’orage se déchaîne avec de gros éclairs. On aperçoit un petit personnage, le centurion repentant…

Chemin de croix de Sainte-Thérèse de Poitiers par Marie Baranger, fenêtre 7, à droite, station 13Station 13. « Jésus est remis à sa mère », « oh qu’elle fut triste et affligée la mère sainte et bénie du Fils unique de Dieu ». Joseph d’Arimathie détache doucement le corps du Christ de la croix, retenu par des draps. A gauche, la Vierge, jusqu’ici vêtue de noir, est maintenant couverte d’un long vêtement ocre et coiffée d’un voile blanc.  Sur la droite, les saintes femmes ont préparé le suaire et le tiennent prêt à recevoir le corps du Christ.

Chemin de croix de Sainte-Thérèse de Poitiers par Marie Baranger, fenêtre 8, à gauche, station 14Station 14. « [Jésus] a été enseveli », « celui qui mange ma chair, celui-là à la vie éternelle et je le ressusciterai au dernier jour ». Le Christ, dans son linceul, est entouré des saintes femmes, à ses pieds, deux hommes semblent être des prêtres. En-dessous, deux soldats censés surveiller le tombeau, mais l’un s’est déjà endormi. Au-dessus, le jardin des oliviers, dont la barrière est fermée…

Chemin de croix de Sainte-Thérèse de Poitiers par Marie Baranger, fenêtre 8, à droite, le Christ ressuscitéLa dernière scène est une scène additionnelle. « Jésus est ressuscité, il est toujours avec vous, Alléluia ». Tout en haut, le Christ victorieux, tout de blanc vêtu, bénit le peuple en tenant une croix dans sa main gauche. En dessous, un diacre (le neveu de l’abbé) l’encense, alors que tout en bas, un diable au corps de lion capitule.

Photographies de novembre 2012 et avril 2013.

Le monument à Villebois-Mareuil par Raoul Verlet à Nantes

Nantes, monument à Villebois-Mareuil, carte postale ancienneAllez, nous poursuivons la découverte de l’œuvre de Raoul Verlet (Angoulême, 1857 – Cannes, 1923), après le  monument aux morts de 1870, dit monument aux mobiles de la Charente et le monument à Sadi Carnot à Angoulême, puis le monument à Adrien Dubouché à Limoges, voici le monument à Georges de Villebois-Mareuil à Nantes (place de la bourse).

Nantes, monument à Villebois-Mareuil, signature de Deglane sur le socle, cliché MamazertyJuste après la mort de Villebois-Mareuil, un comité de souscription publique est mis en place et siège à Paris. Il s’agit de réunir la somme nécessaire à l’érection d’un monument à Nantes, la ville où il a passé son enfance, par l’intermédiaire du journal La liberté. Il lance un concours et choisit le projet présenté par l’architecte Henri [Adolphe Auguste] (Paris, 1857 – Paris, 1931, oups, ma photographie de sa marque était floue, je ne l’ai pas mise, mais depuis, Mamazerty m’a fait une belle photographie bien nette!) et le sculpteur Raoul Verlet (« R. Verlet sculpt. »), qui avaient déjà collaboré pour  le monument à Sadi Carnot à Angoulême.

Nantes, le monument à Villebois-Mareuil,  signature de Raoul Verlet sculpteur

La maquette en plâtre, datée de 1900, a été donnée en 1926 avec le fond d’atelier de l’artiste par sa veuve au musée des Beaux-Arts d’Angoulême. D’après la fiche du musée, cette maquette a été détruite après 1955. Un « portrait du colonel de Villebois-Mareuil » est présenté par Raoul Verlet au salon des artistes français de 1901 sous le n° 3587 et « monument à Villebois-Mareuil » au salon des artistes français de 1902 sous le n° 2915 (sur la même page que Le Rhône et la Saône par André Vermare).

Nantes, monument à Villebois-Mareuil, signature de Raoul Verlet sur le socle, cliché MamazertyEt voici une deuxième signature du sculpteur Raoul Verlet, sur le socle, trouvée par Mamazerty.

Monument à Villebois-Mareuil à Grez-en-BouèreCe dernier pourrait être cet autre monument plus modeste, à Grez-en-Bouère en Mayenne, le village où il était né le 22 mars 1847, réalisé (avec le reliquat de la souscription?) également avec l’architecte Henri Deglane.

Nantes, le monument à Villebois-Mareuil, marque du fondeur Durenne

revenons à Nantes.. La fonte est réalisée par Antoine Durenne, dont on voit ici la marque : « Etabents métallurgiques A. Durenne Paris ». Une très belle version de la marque (que l’on trouve aussi sur le monument aux morts de Saint-Benoît près de Poitiers)…

Nantes, monument à Villebois-Mareuil, carte de l'inauguration du monumentLe monument a été inauguré le 26 octobre 1902. Vous pouvez voir la couverture de la plaquette (voir page 5 du document) et une photographie de cette cérémonie d’inauguration sur le site des archives municipales de Nantes. L’une des plaques apposées sur le socle témoigne de cette inauguration :

Ce monument / offert à la ville de Nantes / et le comité d’organisation / de la souscription publique / ouverte pas le journal la Liberté / a été inauguré le 26 octobre 1902 / sous les auspices de la municipalité.

La grille n’est mise en place qu’en 1903. En 1909, un projet de déplacement est abandonné.

Nantes, le monument à Villebois-Mareuil, deux vues générales

Le monument se compose d’un haut piédestal avec la dédicace à l’avant et la mention de la souscription à l’arrière, d’une plaque de bronze à droite et à gauche, et au sommet, d’un groupe sculpté en bronze (Villebois-Mareuil et une allégorie). La maquette en plâtre montrait un projet un peu différent: si le groupe sculpté avec le soldat et l’allégorie dominent bien le monument, à leurs pieds se trouvait sur l’arrière une entrée de mine avec des outils, une vieille femme et des enfants, devant, une femme allongée nue, et sur le côté, tirailleur boer armé. Je n’ai pas trouvé de document sur le changement de programme entre la maquette et la réalisation, ce n’était pas une question d’argent, pour une fois, puis que projet était chiffré à 42.000 francs alors que la souscription en avait rassemblé 45.000…

La dédicace sur le socle résume en quelques lignes la vie de Villebois-Mareuil:

Au colonel / de / Villebois-Mareuil / né à Nantes / le 22 mars 1847 / mort / au champ d’honneur / à Boshof Transvall / le 5 avril 1900.

Nantes, le monument à Villebois-Mareuil, deux vues rapprochées, de face et de côté

Villebois-Mareuil est représenté mortellement touché, encore debout mais tombant en arrière, retenu par une allégorie (représentant l’Afrique?) portant un drapeau déployé. La statue a échappé aux fontes de 1943/1944, un journal ayant mis en avant que Villebois-Mareuil avait combattu contre les Anglais, mais a perdu son épée lors du démontage et du remontage.

Nantes, le monument à Villebois-Mareuil, détail des visages et de la besaceL’allégorie embrasse (au sens propre) le soldat mourant. Ce dernier est représenté en tenue de combat avec son équipement.

Nantes, le monument à Villebois-Mareuil, plaque de la bataille de Blois, vue générale

Lors de la guerre de 1870-1871, il est affecté à une compagnie de chasseurs à pied à Tours, siège du gouvernement provisoire. En janvier 1871, il combat, avec l’armée de la Loire, dans les faubourgs de Blois, lorsqu’il est blessé. Cette blessure lui vaut d’être élevé au rang de capitaine.

Nantes, le monument à Villebois-Mareuil, plaque de la bataille de Blois, trois vues de détail

Il est représenté galvanisant ses troupes au centre du relief. Sur la droite, un soldat a été mortellement touché, remarquez son couvre-chef fixé hors du cadre du relief.

Après avoir combattu dans les troupes coloniales (en Tunisie en 1881, nommé colonel en 1892), il démissionne de l’armée en 1895 et participe à la création de la ligue royaliste et antisémite de l’Action Française.

Nantes, le monument à Villebois-Mareuil, plaque de la bataille de Boshof, vue générale

En 1899, lors du déclenchement de la seconde Guerre des Boers après l’affaire de Fachoda, il s’enrôle aux côtés des Boers contre l’Empire britannique. Il débarque en Afrique le 22 novembre 1899, au Mozambique. Il rejoint le Transvaal et est nommé à la tête de plusieurs unités de la Légion des étrangers. Il est tué le  5 avril 1900 à Boshof au nord de la colonie du Cap, aujourd’hui en Afrique-du-Sud.

Nantes, le monument à Villebois-Mareuil, plaque de la bataille de Boshof, deux vues de détailSur le côté gauche du relief, Villebois-Mareuil, touché, est à la tête des troupes étrangères qui semblent équipées de bric et de broc (dénoncé par Villebois-Mareuil avant le combat), alors qu’en face, les Anglais sont correctement armés avec de nombreuses munitions.

Photographies de juillet 2012.

Pour aller plus loin, lire  le catalogue réalisé par Béatrice Rolin, Fantômes de pierre : La sculpture à Angoulême 1860-1930, éditions du Germa à Angoulême (1995).

Monument à la gloire de la résistance jurassienne, à Lons-le-Saunier

Lons-le-Saunier, monument aux résistants du Jura, 1, deux vues de face Je vous ai déjà montré le monument aux morts de 1914-1918 à Lons-le-Saunier. Si l’on en fait le tour, à l’arrière se trouve le monument « A la gloire de la résistance jurassienne / 1939 / 1945 », ainsi qu’il est écrit sur le socle. Il se compose d’un fond d’où se dégagent trois hommes et a probablement été réalisé avec la technique préférée de l’artiste qui l’a élaborée et utilisée à partir de 1926, la taille directe sur le béton en train de prendre. Le monument se trouve face aux thermes, au carrefour des avenues Jean Moulin et Paul Seguin. Il rend hommage aux 450 déportés morts, aux 392 fusillés et aux 355 maquisards tués dans la résistance du Jura en 1939-1945.

Lons-le-Saunier, monument aux résistants du Jura, 2, signature de Charles Sarrabezolles Ce monument est une œuvre de Charles [Marie Louis Joseph] Sarrabezolles (Toulouse, 1888 – Paris, 1971), qui se fit aussi appeler Carlo, de 1950, dont il porte la signature : « C. Sarrabezolles / sc », premier second grand prix de Rome de sculpture en 1914 (le premier grand prix a été attribué cette année là à Paul-Marie-Marc Leriche et le deuxième second grand prix à Antoine Ambrosio-Donnet, le jury a exceptionnellement récompensé trois sculpteurs).

Lons-le-Saunier, monument aux résistants du Jura, 3, deux détails des têtes

Le fond du monument, avec son décor dessinant une suite de collines, symbolise le département du Jura . Au centre se trouve un homme âgé, plus grand que les autres, barbu aux cheveux mi-long. Torse nu, musclé et les poings serrés de part et d’autre de ses deux compagnons, il symbolise le Jurassien. Devant lui se tiennent deux personnages, à gauche, vêtu d’une veste, un maquisard aux poings serrés lui aussi. A droite, torse nu et émacié (on voit ses côtes), un déporté.

Lons-le-Saunier, monument aux résistants du Jura, 4, plaque commémorative A côté se trouve une plaque commémorative :  » Première armée française / commandée par / le général de Lattre de Tassigny / forgée en Afrique et en Italie / débarquée en Provence / grossie des forces françaises / de l’intérieur. A pris part/ à la libération du Jura / dans sa marche victorieuse / au Rhin et au Danube « . Derrière, vous apercevez le monument aux morts de 1914-1918. De l’autre côté se trouve un monument aux morts en Afrique du Nord entre 1952 et 1962… ça sera pour un autre article.

Photographies de juillet 2012.

Retrouvez d’autres monuments aux morts et monuments à la résistance sur cet index des monuments aux morts.

Le monument aux Cinquante Otages à Nantes (et De Gaulle)

Nantes, monument des cinquante otages, 1, vue généraleLe 20 octobre 1941, le militant communiste Gilbert Brustlein abat à Nantes Karl Hotz, responsable des troupes d’occupation allemande, qui avait de 1929 à 1933, au titre des réparations des dommages de la Première Guerre mondiale, dirigé les travaux de remblaiement de l’Erdre à Nantes depuis 1929. En rétorsion, les autorités allemandes arrêtent 50 otages à Nantes, Châteaubriant (camp de Choisel, parmi lesquels Guy Moquet) et Paris (fort de Romainville), 48 ont été fusillés le 22 octobre 1941, 2 épargnés. Les seize otages nantais ont été fusillés  sur le champ de tir du Bèle à Nantes, où se trouve un autre monument commémoratif que j’essayerai de voir lors d’un prochain voyage à Nantes. Vous pouvez voir le récit de ces événements sur cette vidéo.

 

Nantes, monument des cinquante otages, deux vues rapprochées

Le monument se compose d’un socle en granite sur le bord de l’Erdre, aménagé en gradin côté avenue, surmonté du socle avec le nom des otages et d’un grand obélisque composé de six lances monumentales, en cuivre martelé, de 13,5 mètres de haut, encadré de deux statues longilignes.

Nantes, monument des cinquante otages, signature de l'architecte Pradin

Si je n’ai pas trouvé la signature du sculpteur,  (Saint-Brieuc, 1908 – 1984, dont je vous ai parlé pour le nouveau buste de Jules Verne au jardin des plantes de Nantes), celle de l’architecte est en revanche inratable sur le socle, « M. Fradin Architecte 1952 » (Marcel Fradin). Contrairement à ce qui est dit sur de nombreux sites en ligne, l’inauguration a eu lieu en 1952 et non en octobre 1951, date du dixième anniversaire de cet événement. Le cour avait pris le nom de « Cinquante Otages » dès 1944 et la décision prise d’élever un monument dédié aux otages et à tous les martyrs de la Résistance.

 

Nantes, monument des cinquante otages, 6, inscriptions sur le socle Le socle porte les inscriptions suivantes :

– « A la gloire / des otages / fusillés par les Allemands / le 22 octobre 1941 »

– le nom des 48 otages fusillés classés par ordre alphabétique (à retrouver par exemple ici avec l’histoire de l’attentat)

– la devise de la Résistance : « Patriam servando victoriam [T]ulit » (En servant la patrie il a remporté la victoire)

– « La Résistance à ses morts ».

Diverses plaques et stèles ont été ajoutées depuis.

Nantes, monument des cinquante otages, 4, le socle et les deux figures sculptées

Les statues sont en cuivre martelé et ont été réalisées par l’entreprise de chaudronnerie Coyac, à Nantes. Les deux allégories représentent à gauche, la France renaissante (parfois aussi identifiée à la Paix) et à droite, la Résistance.

Nantes, monument des cinquante otages, les deux allégories

La France, aux cheveux longs, porte un grand épi de blé. La Résistance,aux cheveux réunis en chignon, porte la main à l’épée qu’elle porte au côté.

Nantes, monument à De Gaulle, deux vues Le monument à Charles de Gaulle a été mis en place en face du monument aux Cinquante Otages en 2010.

Nantes, monument à De Gaulle, signature F. Boudier et marque du fondeur Il s’agit d’un tirage unique d’une œuvre de Françoise Boudier, qui a apposé sa signature à côté de la marque du fondeur : « Christophe Le Floch / fonderie d’art Blain 44 / F. Boudier 1/1″.

Photographies de juillet 2012.

Pour aller plus loin : voir l’article de Xavier Trochu, Le monument des 50 Otages, dans Les Annales de Nantes et du Pays nantais, n°280, p. 7-12.

Tous les lieux de mémoire de la résistance à Nantes sur le site du château de Nantes… et l’exposition En guerres à Nantes et Saint-Nazaire (jusqu’au 23 février 2014).

Retrouvez d’autres monuments aux morts et monuments à la résistance sur cet index des monuments aux morts.