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Théorème vivant de Cédric Villani

Couverture de Théorème vivant de Cédric Villani

Un livre lu chez mon mon père… Après La Déesse des petites victoires de Yannick Grannec, un nouveau livre sur l’aventure mathématique qui se passe également pour partie à l’institute for advanced studies/IAS à Princeton (États-Unis). Après la logique de Kurt Gödel, voici la dynamique des gaz de Cédric Villani…

Le livre : Théorème vivant de Cédric Villani, éditions Grasset, 2012, 282 pages, ISBN 9782246798828.

L’histoire : de mars 2008 à Lyon, à fin 2010 à Paris, en passant par un semestre à Princeton. Après avoir reçu la médaille Fields en 2010 (décernée tous les 4 ans à 2 à 4 mathématiciens de moins de 40 ans, considérée comme l’équivalent d’un Prix Nobel pour les mathématiques), Cédric Villani entreprend de raconter la genèse de ces travaux qui lui ont valu cette prestigieuse médaille. Tout commence un dimanche à l’école normale supérieure de Lyon, une discussion à bâtons rompus autour d’un problème (l’équation de Boltzmann pour les gaz hors d’équilibre et l’amortissement Landau) avec l’un de ses collaborateurs et ancien thésard, Clément Mouhot… Un problème qu’il avait abordé sans le résoudre complètement dans sa thèse. De séminaires en colloques, le voici parti pour un semestre avec femme et enfants à Princeton, un univers où tout est fait pour éviter les tracas de la vie quotidienne et permettre les échanges entre mathématiciens, physiciens, etc., notamment à la sacro-sainte heure du thé… Entre contes inventés pour ses enfants, lecture de mangas (ça vide la tête) et échanges de méls avec son ami, le lecteur assiste à la résolution d’un problème complexe…

Mon avis : pas de panique, le livre comporte bien des équations très complexes… mais on peut le lire en les considérant comme des « illustrations ». Beaucoup plus jolies que celles écrites en langage « tex », qui transcrit en code ces équations, reconstituées grâce à un logiciel libre. Le Tex suffit aux mathématiciens, pour le lecteur, l’équation est sinon plus parlante, du moins plus jolie! Le pourquoi du comment de l’avancée au fil des messages électroniques peut sembler ardu, mais c’est le cheminement qui est intéressant, la petite étincelle qui au détour d’un chemin (au sens propre, la promenade semble propice à l’éclosion des idées des mathématiciens) fera avancer la résolution du problème. Il montre aussi que les échanges entre mathématiciens mais aussi physiciens et autres, à Princeton et lors des séminaires, peut faire bouillonner les idées, qui s’entrechoquent, se confrontent, entre générations, entre disciplines, pour faire jaillir de nouvelles pistes.

Pour aller plus loin : le site officiel de Cédric Villani

Logo rentrée littéraire 2012Ce livre entre dans le cadre du défi 1% de la rentrée littéraire organisé à nouveau cette année par Hérisson.

 

Bienvenue chez des ch’tis… un conte de noël

Après Bienvenue chez les Ch’tis de Dany Boon, voici un huis-clos chez d’autres ch’tis, sans l’accent, dans une maison bourgeoise de Roubaix : Un conte de Noël d’, l’un des trois films français du dernier festival de Cannes [depuis, du même réalisateur, j’ai aussi vu Jimmy P. et Trois souvenirs de ma jeunesse]. Un film long (2h30), mais je n’ai pas vu le temps passer, avec un joli choix d’acteurs excellents, , Jean-Paul Roussillon, , Anne Consigny, Melvil Poupaud, Emmanuelle Devos et . Pour l’histoire, vous en avez certainement entendu parler. Il y a fort longtemps, le petit Joseph est mort à l’âge de 6 ans d’une maladie génétique rare, une sorte de leucémie. Aujourd’hui, à la veille de noël, sa mère est atteinte de la même maladie et attend un donneur compatible, l’occasion de réunir toute la famille séparée depuis des années suite à de sombres histoires de famille. J’ai beaucoup aimé, mais vous laisse découvrir par vous-mêmes. Ici, il passe en salle d’art et essai, et samedi soir, il y avait beaucoup de monde en dépit du match de foot, je suppose que les fans de foot sont plus rarement fans de cinéma d’art et essai.

Je voudrais cependant vous livrer mes réflexions sur quelques points.

Comme vous le savez peut-être, je suis secrétaire de l’association Valentin APAC, Association des Porteurs d’Anomalies Chromosomiques, membre de la fédération des maladies orphelines, qui organise dans quelques jours sa journée de collecte de dons dite des nez rouges. Alors, si vous en voyez près de chez vous, participez ! Il y a quelques semaines, avec certains membres, j’ai participé à une session de l’école de l’ADN de Poitiers, qui nous a expliqué les différents processus des remaniements chromosomiques. Alors, j’ai été littéralement séduite par une scène du film : de superbes mitoses qui se réalisent sous nos yeux. Si vous voulez voir sur des schémas à quoi ça ressemble, voici les ressources proposées lors de l’école de l’ADN, une mitose sur le site de Jussieu et une autre le mitose en animation flash.

Au-delà, ce site pose un problème d’éthique important. Alors que Joseph était malade, le couple a mis en route un autre bébé, en espérant que celui-ci serait du bon groupe HLA compatible avec l’enfant malade. Dès l’amniocentèse, il s’est révélé que ce n’était pas le cas… et ce sera très lourd pour l’enfant pas encore né, appelé parfois à tort (pas dans le film) comme un bébé médicament, et surtout cause de son rejet, de son absence d’investissement affectif par la mère (Junon / Catherine Deneuve éblouissante). Cet Henri (magistralement interprété par Mathieu Amalric) que l’on découvre dans le film comme un raté, un alcoolique, rejeté et mal-aimé dès son enfance.

Il y aurait plein d’autres petites touches à commenter, la médaille Fields (équivalent du prix Nobel pour les mathématiques, toujours attribuée à un jeune mathématicien, de moins de 35 ans) du mari d’Élisabeth, la schizophrénie de leur fils Yvan, etc.

Il a reçu le prix des auditeurs 2009 du Masque et la plume sur France-Inter, Jean-Paul Roussillon a reçu le César 2009 du meilleur acteur dans un second rôle.

Post-scriptum : merci à tous mes visiteurs, la barre des 10 000 visiteurs uniques (depuis le 3 janvier) pour 23 500 pages vues et presque 200 articles, a été franchie ce matin. Le cinq centième commentaire devrait tomber ce mois-ci, j’enverrai un petit cadeau à celle (et oui, peu de probabilité que ce soit celui, les gars semblent fuir mon blog, mais je ne serai pas sexiste) qui postera ce commentaire. Et je pars ce midi pour Tournus, à un colloque organisé par l’université de Dijon sur les petites villes, retour vers minuit vendredi, et je repars samedi à l’aube pour Niort, à une réunion de l’association des archéologues de Poitou-Charentes. Je vous ai préparé de petits articles pour patienter…

Pour les 15 films du festival Télérama, ils se partagent en quatre catégories :

Ceux que j’ai vus et dont je vous ai parlé (pas beaucoup cette année)

Ceux que j’ai ratés et que je vais essayer de voir cette semaine au théâtre

Ceux que j’ai ratés et que je vais essayer de voir cette semaine au Dietrich

Ceux que je n’irai pas voir, sauf si vous avez des arguments pour me convaincre d’y aller…

  • À bord du Darjeeling Limited de Wes Anderson
  • L’heure d’été d’Olivier Assayas
  • Home d’Ursula Meier, finalement vu au Dietrich
  • Into the Wild de Sean Pen
  • Juno de Jason Reitman
  • There will be blood de Paul Thomas Anderson