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Es-tu le maître de l’aube ? de Pearl Buck

Couverture du livre de Pearl Buck, es-tu le maître de l'Aube? Alors que la justice vient de débouter des appelés du contingent victimes d’irradiation lors d’essais nucléaires au Sahara dans les années 1960 (pour cause de prescription) et qu’un autre procès à lieu en Polynésie, où les populations locales étaient encore moins protégées lors des essais, j’ai eu envie de lire un livre sur ce type d’essais.

Le livre : Es-tu le maître de l’aube ?, de Pearl Buck (prix Nobel de littérature en 1938), traduit de l’américain par Lola Tranec, Le livre de poche n° 3564, 380 pages, dans l’édition de 1976 (1ère édition : 1959), ISBN 2-253-00416-2.

L’histoire : 1940. Les États-Unis ne sont pas encore entrés en guerre, des savants qui ont fui le régime Nazi ont rejoint le pays. Le grand physicien Burton Hall réussit à convaincre le pouvoir politique de lui donner carte blanche pour constituer une équipe qui sera chargée de mettre au point la bombe atomique. Certains hésitent, comme Stephen Coast, un de ses collaborateurs, devant les risques d’une telle bombe. Mais les savants sont mobilisés, l’industrie aussi, un réacteur est construit dans le Nevada, où aura lieu la première réaction en chaîne de l’histoire le 2 décembre 1942. En filigrane, le sort des Japonais qui vivaient depuis longtemps aux États-Unis et qui sont internés après Pearl Harbor…

Mon avis : j’ai bien aimé la réflexion sur le danger de la bombe atomique, de l’énergie nucléaire, les compromis que certains acceptent (si on travaille sur la bombe, on pourra aussi travailler ensuite sur le traitement de certains cancers), le peu de précautions prises lors des essais de plein air par des savants pleinement conscients des dangers (surtout lorqu’arrive un accident avec une irradiation mortelle)… À lire ou relire dans le contexte actuel…

PS: sur le sujet de l’émigration japonaise et la seconde guerre mondiale, voir aussi Voir aussi Certaines n’avaient jamais vu la mer de Julie Otsuka, Si loin de vous de Nina Revoyr et Citoyenne 13 660 de Miné Okubo.

Claude Pauquet, paysages urbains en Poitou-Charentes

Façade de la maison de l'architecture à Poitiers En ce moment se tient à la maison de l’architecture de Poitou-Charentes à Poitiers, jusqu’au 20 mai 2009 (voir ma présentation ici) une exposition de photographies de Claude Pauquet. Pour ceux qui ne peuvent pas voir l’exposition sur place, vous pouvez découvrir ici toutes les photographies de cette exposition réalisée dans le cadre d’une mission pour la région Poitou-Charentes. Cette exposition, paysages urbains, fait écho à celle de Marc Deneyer sur les Paysages naturels, qui vient de s’achever à la médiathèque de Poitiers et dont je vous ai déjà parlé.

Nouvelles re-vertes

Couverture du livre nouvellesre-vertes pioche-en-bib.jpgLe livre : Nouvelles re-vertes, collectif, éditions Thierry Magnier, 2008, 173 pages, 978-2-84420-715-9. Le site de l’éditeur est en cours de construction… mais leur catalogue est en ligne.

L’histoire : pas l’histoire, treize histoires par treize auteurs, autour de la planète qui vire au vert, des nouvelles ancrées dans le monde d’aujourd’hui ou sous forme de science-fiction, toutes pleines d’humour. J’ai beaucoup aimé celle de la vie post-pétrole, celle sur la ville utopique au Brésil (Télérama y avait consacré un long article cet été, beaucoup d’émissions radio en ont parlé, il s’agit ici d’une version plus imaginée), ou la jeune ingénieure agronome qui essaye de rendre fertile un lopin de terre en Afrique…

Mon avis : j’ai pioché ce livre sur la table des nouvelles acquisitions de la médiathèque. Des nouvelles courtes, variées même si elles ont pour thème commun l’avenir de la planète devenue sensible aux questions écologiques… Rapide et agréable à lire. Il est classé chez l’éditeur dans la catégorie livre pour adolescent… Mais tout adulte soucieux de l’avenir de la terre pourrait (devrait ?) le lire.
Et pourquoi Re-vertes, direz-vous ? Et bien, parce qu’il y a déjà eu des Nouvelles vertes, chez le même éditeur, Thierry Magnier, en 2005. Mais je ne les ai as lues…

La vie moderne de Raymond Depardon

Les critiques étaient mitigées, et j’ai été déçue par le travail de photographies qu’il a fait récemment dans la région Poitou-Charentes. J’avais donc boudé le film lors de sa sortie, surtout qu’il n’est pas resté longtemps à l’affiche. J’ai pourtant profité de ce qu’il soit sélectionné pour le festival Télérama pour aller le voir.

L’histoire : c’est un documentaire, donc pas d’histoire, quoique… Depuis une dizaine d’années, Raymond Depardon suit des familles de paysans / d’agriculteurs / d’éleveurs (cela dépend de l’idéologie, agriculture productiviste contre agriculture qui se veut raisonnée ou paysanne) de moyenne montagne, surtout dans les Cévennes, en Lozère, mais aussi en Ariège, en Haute-Saône et en Haute-Loire. Le troisième et dernier épisode (last but not least?) a été filmé sur une année environ.

Mon avis : les deux frères de plus de 80 ans, qui ronchonnent contre la nouvelle femme non paysanne (et en plus ch’ti du Pas-de-Calais) de leur neveu, sont absolument à voir… comme un témoignage historique ou ethnographique. Mais le gros tracteur tout propre (enfin, presque, il a dû avoir droit à un coup de bombe de boue pour 4×4) et tout neuf dont je tairai la marque n’est absolument pas crédible dans ce type de petites parcelles en terrasse. C’est d’ailleurs un autre tracteur que l’on voit sur les autres séquences, sans doute un sponsoring de la marque ? Ou du vendeur du coin ? Ou l’agriculteur qui veut montrer la belle machine dont il rêve ? C’est dans ce film que j’ai vu pour la première fois le reportage sur les obsèques de l’abbé Pierre… et probablement la dernière traite à la main de deux vaches que maintiennent un vieux couple dans une économie de subsistance. C’est une image beaucoup trop pessimiste et noire de la vie de moyenne montagne, un manque absolu d’espoir, un quart-monde rural… et un public qui rit sur certaines scènes qui, en fait, sont pathétiques, mais ces urbains sont incapables de les comprendre. À voir ou pas ? Je ne sais pas. Comme un témoignage sur certains agriculteurs de moyenne montagne, certainement, comme un tableau actuel de l’agriculture dans cette zone certes difficile, sûrement pas.

La fçade de la fondation Cartier à Paris Actuellement : la fondation Cartier à Paris, que j’aime bien fréquenter (voir par exemple mes avis sur l’exposition César ou celle consacrée à Patti Smith), organise jusqu’au 15 mars 2009 une exposition intitulée Terre natale, ailleurs commence ici, de Gérard Depardon et Paul Virilio, accompagnée d’un catalogue (éditions de la fondation Cartier, EAN 9782869250833, 299 pages). Je n’ai vu ni l’exposition ni le livre…

Pour les 15 films du festival Télérama, ils se partagent en quatre catégories :

Ceux que j’ai vus et dont je vous ai parlé (pas beaucoup cette année)

Ceux que j’ai ratés et que je vais essayer de voir cette semaine au théâtre

Ceux que j’ai ratés et que je vais essayer de voir cette semaine au Dietrich

Ceux que je n’irai pas voir, sauf si vous avez des arguments pour me convaincre d’y aller…

  • À bord du Darjeeling Limited de Wes Anderson
  • L’heure d’été d’Olivier Assayas
  • Home d’Ursula Meier, finalement vu au Dietrich
  • Into the Wild de Sean Pen
  • Juno de Jason Reitman
  • There will be blood de Paul Thomas Anderson