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Fellag au TAP…

Le parvis du théâtre ausitorium de Poitiers Hier soir, je suis allée voir Fellag, dans mon abonnement 2009-2010 au théâtre auditorium de Poitiers. Le spectacle, Tous les Algériens sont des mécaniciens, est joué par Fellag et Marianne Épin. Ils forment sur scène un couple qui revisite la vie actuelle en Algérie, le rapport fétichiste à la voiture (qui tombe en panne et que chacun veut réparer), de la débrouille, de la douche au compte-goutte (au sens propre), de l’arrivée des Chinois depuis quelques années sur les chantiers, de la relation complexe à la France, par l’intermédiaire d’un ancien résistant (du maquis urbain d’Alger), de jeunes qui rêvent d’émigrer, de l’arabisation des études… J’ai bien ri, même si je sais bien, contrairement à beaucoup dans la salle (aïe, un public plutôt âgé et très blanc-blanc), que l’eau est une denrée très rare au robinet (pas vue du tout dans l’un de mes lieux de résidence en Algérie il y a quatre ans, pendant plusieurs jours), qu’effectivement, les Chinois construisent de nombreux immeubles, etc. Si vous avez l’occasion de voir ce spectacle vers chez vous, n’hésitez pas un instant, allez y.

Et pour mes amis de Chelghoum, le colis de nouvel an est en partance, j’ai fait le plein de friandises, j’achève une petite broderie…

Le prochain spectacle sera un BD-concert, le 8 janvier, Un homme est mort, d’après la BD de Kris et Davodeau, par Christophe Rocher… Étienne Davodeau, je viens de vous en parler il y a quelques jours… et j’en ai récupéré trois autres volumes à la médiathèque.

La montagne de l’âme, de Gao Xingjian

Couverture de La montagne de l'âme, de Gao XingjianJe sais, le prix Nobel de littérature 2008 sera annoncé demain… Surprise, surprise, aurai-je lu certains de ses livres ? Peu probable… Mais j’essaye de parler chaque mercredi d’un livre écrit par un prix Nobel de littérature.

Le livre : donc en attendant le lauréat 2008, pendant mes vacances, j’ai lu le gros (668 pages) livre de Gao Xingjian, La montagne de l’âme, publié en 1990 mais que j’ai trouvé chez un bouquiniste en version des éditions de l’Aube, 2000, ISBN 2-87678-526-9. La traduction est de Noël et Liliane Dutrait, avec des révisions de l’auteur, qui a fait des études supérieures de français et vit en France depuis 1988. Il a d’ailleurs écrit directement en français plusieurs pièces de théâtre, et a obtenu la nationalité française en 1997. Son prix Nobel a été remis en 2000 et je vous recommande la page qui lui a été consacrée par l’académie Nobel à cette occasion.

L’histoire : enfin, plutôt, les histoires, car se mêlent différents temps dans la vie du narrateur, et aussi différents modes de narration, avec le je, le tu et le il. Et l’histoire est difficile à résumer. D’un côté, il y a un voyage dans la Chine méridionale profonde après la révolution culturelle, le narrateur, écrivain, a été d’ailleurs  » rééduqué  » dans une ferme. Il part re-découvrir le passé, archéologique ou mythologique, à la recherche de l’homme sauvage (le Yeti… ?), à la rencontre des chercheurs dans une réserve de pandas, à la collecte de chants traditionnels de minorités ethniques (tiens, le retour du patrimoine immatériel, je vous en parlerai un autre jour), etc. D’un autre côté, le narrateur (le même ?) fait une (des ?) rencontre(s) féminine(s) tout en partant à la recherche d’un lieu mythique et mal localisé, la Montagne de l’âme. Recherche du passé de la Chine, du passé du narrateur aussi…

Mon avis : un roman idéal pour une croisière… Les chapitres défilent lentement les uns après les autres, le je et le tu se mêlent, la quête du passé, de la religion, de l’origine. Tiens, au passage, le pithécanthrope apparaît même sous la forme de dents, avec un débat entre le narrateur et un chercheur : s’agit-il d’un singe primitif ? Ou d’un ancêtre ? Et l’homme sauvage ne serait-il pas un descendant de ce Pithécanthrope qui n’aurait pas évolué ? Bon, cela ne représente que 3 ou 4 pages du livre… (pages 461 à 463 dans l’édition que j’ai).
C’est vraiment un livre profond, dans lequel il faut pénétrer doucement, se laisser porter et emporter à la recherche de cette montagne… et aussi à une réflexion parfois plus philosophique, parfois plus politique (la réhabilitation des droitiers de la révolution culturelle), parfois plus  » développement durable « , alors que ce livre a été écrit avant cette mode… Il y a de grandes interrogations par exemple sur le (futur, réalisé depuis) barrage des Trois-Gorges. À lire, c’est sûr, mais à condition d’avoir du temps devant vous pour vous laisser porter par l’auteur et le narrateur…

Et pour l’étape suivante de ma croisière, il faudra encore patienter un peu. J’espère n’avoir oublié personne dans mes réponses à la messagerie, aux commentaires, etc. Si c’est le cas, ne m’en veuillez pas, vous avez tous fait vivre mon blog en mon absence et je vous en remercie.

logo tour du monde en lecture J’ai sélectionné ce livre pour le tour du monde en lecture proposé par Livresque.

Logo du challenge ABC critique de BabelioJ’ai sélectionné ce livre pour le défi ABC critique organisé par Babelio.