Archives par étiquette : archéologie

Voyage en mer Egée (2) : Ephèse (1)

Le site d'Éphèse avec la bibliothèque au fond, en bas Suite de mon voyage en Grèce. Je n’ai pas pu rédiger cet article hier soir, je me rattrape donc ce matin… Mardi 30, à l’aube, nous débarquons en Turquie, à Kusadasi. Direction la soit-disant maison de la Vierge, aucun intérêt, c’est une création récente, sauf un petit baptistère reconverti en citerne à eau dans les premiers siècles de notre ère. Ensuite, direction le site archéologique d’Éphèse. Impossible de tout voir en moins de deux heures, ni de tout vous montrer en un seul article. Voici donc pour commencer l’Artémison, dédié à Artémis et considéré dans l’Antiquité comme l’une des sept merveilles du monde. Et bien non, puisqu’il n’y a presque plus rien à voir de ce temple, incendié en 356 avant J.-C. et reconstruit puis détruit en 262 par les envahisseurs barbares… Une partie du décor sculpté se trouve au British museum à Londres…
La foule sur le chemin vers la bibliothèque Je commence donc cette visite par la bibliothèque, que l’on voit vraiment depuis le haut du site et quasiment tout au long de la visite. C’est un monument romain, construit à partir de 117 de notre ère par un gouverneur de la ville, Julius Aquila, et dédiée à son père, Celsus Polemaneus.

La façade de la bibliothèque d'Eacute;phèseContrairement à ce qu’à dit le guide, l’emplacement de cette bibliothèque n’était donc pas prévu à l’avance mais a été le résultat d’une évolution de l’urbanisme de la ville, bien après la construction de la grande voie menant de la ville administrative et des palais à cette bibliothèque. Attention, il s’agit bien sûr d’une reconstruction, à partir d’éléments trouvés sur place… entre 1970 et 1978. Elle aurait contenu jusqu’à 12000 rouleaux, tous incendiés lors des invasions dites barbares (incendie par les Goths en 263 de notre ère).

La fontaine voisine a quant à elle été construite avec les débris à la suite de cet incendie. Toute cette complexité chronologique n’a absolument pas été abordée par le guide sur place… Et comme vous le voyez, nous n’étions pas seuls !
Petit récapitulatif des articles que j’ai publiés sur ma croisière en mer Égée (octobre 2008) :

  1. le départ du Pirée
  2. Mykonos ;
  3. Éphèse, la bibliothèque ;
  4. Éphèse (2) ;
  5. Patmos ;
  6. le port de Rhodes ;
  7. les remparts de Rhodes ;
  8. vieilles rues de Rhodes ;
  9. l’hôpital des hospitaliers et le musée archéologique de Rhodes ;
  10. l’acropole du Mont Smith à Rhodes ;
  11. Rhodes, la rue des Chevaliers et le Palais des Grand-Maîtres ;
  12. Rhodes, une villa ;
  13. Rhodes, le départ
  14. et bientôt la suite…

La montagne de l’âme, de Gao Xingjian

Couverture de La montagne de l'âme, de Gao XingjianJe sais, le prix Nobel de littérature 2008 sera annoncé demain… Surprise, surprise, aurai-je lu certains de ses livres ? Peu probable… Mais j’essaye de parler chaque mercredi d’un livre écrit par un prix Nobel de littérature.

Le livre : donc en attendant le lauréat 2008, pendant mes vacances, j’ai lu le gros (668 pages) livre de Gao Xingjian, La montagne de l’âme, publié en 1990 mais que j’ai trouvé chez un bouquiniste en version des éditions de l’Aube, 2000, ISBN 2-87678-526-9. La traduction est de Noël et Liliane Dutrait, avec des révisions de l’auteur, qui a fait des études supérieures de français et vit en France depuis 1988. Il a d’ailleurs écrit directement en français plusieurs pièces de théâtre, et a obtenu la nationalité française en 1997. Son prix Nobel a été remis en 2000 et je vous recommande la page qui lui a été consacrée par l’académie Nobel à cette occasion.

L’histoire : enfin, plutôt, les histoires, car se mêlent différents temps dans la vie du narrateur, et aussi différents modes de narration, avec le je, le tu et le il. Et l’histoire est difficile à résumer. D’un côté, il y a un voyage dans la Chine méridionale profonde après la révolution culturelle, le narrateur, écrivain, a été d’ailleurs  » rééduqué  » dans une ferme. Il part re-découvrir le passé, archéologique ou mythologique, à la recherche de l’homme sauvage (le Yeti… ?), à la rencontre des chercheurs dans une réserve de pandas, à la collecte de chants traditionnels de minorités ethniques (tiens, le retour du patrimoine immatériel, je vous en parlerai un autre jour), etc. D’un autre côté, le narrateur (le même ?) fait une (des ?) rencontre(s) féminine(s) tout en partant à la recherche d’un lieu mythique et mal localisé, la Montagne de l’âme. Recherche du passé de la Chine, du passé du narrateur aussi…

Mon avis : un roman idéal pour une croisière… Les chapitres défilent lentement les uns après les autres, le je et le tu se mêlent, la quête du passé, de la religion, de l’origine. Tiens, au passage, le pithécanthrope apparaît même sous la forme de dents, avec un débat entre le narrateur et un chercheur : s’agit-il d’un singe primitif ? Ou d’un ancêtre ? Et l’homme sauvage ne serait-il pas un descendant de ce Pithécanthrope qui n’aurait pas évolué ? Bon, cela ne représente que 3 ou 4 pages du livre… (pages 461 à 463 dans l’édition que j’ai).
C’est vraiment un livre profond, dans lequel il faut pénétrer doucement, se laisser porter et emporter à la recherche de cette montagne… et aussi à une réflexion parfois plus philosophique, parfois plus politique (la réhabilitation des droitiers de la révolution culturelle), parfois plus  » développement durable « , alors que ce livre a été écrit avant cette mode… Il y a de grandes interrogations par exemple sur le (futur, réalisé depuis) barrage des Trois-Gorges. À lire, c’est sûr, mais à condition d’avoir du temps devant vous pour vous laisser porter par l’auteur et le narrateur…

Et pour l’étape suivante de ma croisière, il faudra encore patienter un peu. J’espère n’avoir oublié personne dans mes réponses à la messagerie, aux commentaires, etc. Si c’est le cas, ne m’en veuillez pas, vous avez tous fait vivre mon blog en mon absence et je vous en remercie.

logo tour du monde en lecture J’ai sélectionné ce livre pour le tour du monde en lecture proposé par Livresque.

Logo du challenge ABC critique de BabelioJ’ai sélectionné ce livre pour le défi ABC critique organisé par Babelio.

Voyage en mer Egée (1) : Mykonos

La baie de Mykonos Je vais essayer de vous présenter mon voyage au fil des jours à venir…
Le premier jour donc, lundi 29 septembre, départ d’Athènes. Arrivée en fin d’après-midi sur l’île de Mykonos, il y avait un monde fou, tous les bateaux de croisière (au fond de la première photo) partis en fin de matinée du Pyrée arrivant à peu près en même temps… avant le coucher de soleil. Le ciel est bleu, mais il y a un petit vent frais. Voici juste quelques images, pas de visite archéologique ici. Les restaurants débordent sur le chemin en bord de mer, il faut se faufiler, mais ça vaut la vue à partir des moulins… Les moulins à Mykonos Les restaurants en bord de mer à Mykonos

Petit récapitulatif des articles que j’ai publiés sur ma croisière en mer Égée (octobre 2008) :

  1. le départ du Pirée
  2. Mykonos ;
  3. Éphèse, la bibliothèque ;
  4. Éphèse (2) ;
  5. Patmos ;
  6. le port de Rhodes ;
  7. les remparts de Rhodes ;
  8. vieilles rues de Rhodes ;
  9. l’hôpital des hospitaliers et le musée archéologique de Rhodes ;
  10. l’acropole du Mont Smith à Rhodes ;
  11. Rhodes, la rue des Chevaliers et le Palais des Grand-Maîtres ;
  12. Rhodes, une villa ;
  13. Rhodes, le départ
  14. et bientôt la suite…

Reconstitution de l’amphithéâtre de Poitiers

Reconstitution de l'amphithéâtre par Golvin, sur le parking Carnot à Poitiers

Aujourd’hui (14 septembre 2008), je suis à la journée des associations de Poitiers, stand D1, petite présentation ici… Si jamais vous passez par là, en dépit de la météo déplorable annoncée, faites moi un petit coucou !

Je vous parlais la semaine dernière du TAP / théâtre auditorium de Poitiers et des manifestations autour de l’Amphithéâtre retrouvé, dans le cadre d’une manifestation Patrimoine et création, dont une première avait eu lieu il y a deux ans. Voici la grande bâche (20 m sur 7,2 m) sérigraphiée et accrochée depuis fin août (et jusqu’à fin octobre) sur la façade du parking Carnot. Il s’agit d’une nouvelle restitution de l’amphithéâtre romain de Poitiers. Elle a été réalisée par Jean-Claude et Sophie Golvin. Je trouve que c’est assez impressionnant, à comparer avec les restitutions proposées dès le milieu du 19e siècle et que vous pouvez voir sur le site de Vieux-Poitiers.

Pour les Poitevins, il s’agit bien de l’amphithéâtre de Limonum Pictonum (Poitiers antique) sur cette page, et pas du site dit de Vieux-Poitiers à Naintré… À une petite trentaine de kilomètres de Poitiers, il y a en effet ce que l’on appelle une agglomération secondaire, avec un théâtre… et qui porte le nom de Vieux-Poitiers. Si vous passez par là, il est possible de le visiter.

Pour revenir au parking Carnot, je trouve que cette reconstitution est très belle, surtout, elle améliore considérablement la façade ! Si vous êtes à Poitiers, levez la tête sur cette façade, parce que d’après mes questions, très peu de gens ont remarqué cette toile. Le vrai amphithéâtre est à quelques dizaines de mètres… Visite très bientôt, mais pas dimanche prochain ! Il faut varier les sujets…

Et en rebond sur cette actualité, mes collègues du service régional de l’inventaire (Région Poitou-Charentes) ont mis en ligne un album photographique avec des vues anciennes (dont la destruction d’une partie des arènes en 1856) et actuelles, et en clin d’œil sur les projets de liaison de la gare et des hauts quartiers au XIXe siècle, préoccupation qui est aussi celle du lieu d’implantation du nouveau TAP (théâtre-auditorium de Poitiers).

Reflets d’or au musée national du Moyen-Âge / thermes de Cluny

Les thermes de Cluny à Paris, vus depuis le boulevard Saint-Michel Je vous avais prévenu, il ne faut pas me lâcher deux jours à Paris avec une amie aussi folle d’expositions que moi… Et ceci n’est encore qu’un début ! Car nous avons vu tout ça en deux jours, le lundi, je suis allée seule au Musée d’archéologie nationale, anciennement musée des antiquités nationales, dont le nom apparaît toujours sur le site internet officiel. C’est à Saint-Germain-en-Laye, à un bout de la ligne A du RER. J’y allais pour un projet avec Oxford, prélever des échantillons pour datation au radiocarbone, rien à voir donc… Si vous êtes curieux, vous retrouverez tout cela sur mon site personnel, lieu d’échange avec des Paléolithiciens. Et aussi papoter un peu avec la responsable du département du Paléolithique, Catherine Schwab, que je n’avais pas vue depuis longtemps. Mais aujourd’hui, je voulais vous parler du musée national du Moyen-Âge/thermes de Cluny, qui a pour point commun avec le Musée d’archéologie nationale d’avoir testé au premier semestre 2008 la gratuité de certains musées nationaux, opération suspendue sans publicité depuis le 1er juillet.

En ce moment donc, et jusqu’au 1er septembre 2008, a lieu une exposition très pointue intitulée Reflets d’or, d’Orient en Occident, la céramique lustrée, IXe – XVe siècle. Cette exposition a été organisée avec le département des arts islamiques du musée du Louvre, département qui est en pleine restructuration. De quoi parle l’exposition ? De la céramique à décor de lustre métallique… Que des termes techniques, qui ne vous diront sans doute pas grand chose, et si vous ne connaissez pas avant, il y a peu de chance que vous ayez compris après la visite, sauf si vous prenez le temps de lire de très (trop) longs panneaux… Pour essayer de vous expliquer, il s’agit d’un décor fait d’oxydes de cuivre et d’argent et faisant l’objet d’une cuisson très particulière, après la première cuisson des céramiques…

Mais si vous ne connaissez pas ce musée, il faut vraiment que vous le visitiez – à moins que vous ne soyez handicapé, car côté accessibilité, c’est un des pires musées que je connaisse. Il est situé dans l’ancien hôtel à Paris des abbés de Cluny, et une grande partie est constituée de thermes romains, que vous pouvez voir quand vous passez sur le boulevard Saint-Michel. Cette partie est actuellement en cours de rénovation. Parmi les collections du musée, ne ratez surtout pas la très célèbre tapisserie de la Dame à la licorne, qui a le droit depuis quelques années, enfin, à une salle bénéficiant de bonnes conditions de conservation (sur la page que je vous ai mise en lien, cliquez sur les petits boutons en bas pour voir la suite et les détails de cette tapisserie). J’adore aussi la très belle collection d’émaux de Limoges.

La prochaine exposition aura lieu du 1er octobre 2008 au 12 janvier 2009 et pour thème Celtes et Scandinaves, rencontres artistiques, VIIe – XIIe siècle.

Expo Aux origines de Pharaon à Bougon

Pour l’expo : Le 6 juin dernier, j’étais à l’inauguration au musée départemental des Tumulus de Bougon, dans les Deux-Sèvres, entre Poitiers et Niort en gros, de l’exposition  » Aux origines de Pharaon « . Certains visiteurs semblaient s’attendre à voir de l’or, des hiéroglyphes, etc. En fait, il s’agit d’une exposition sur une période plus ou moins contemporaine à celle des tumulus de Bougon : le quatrième millénaire avant notre ère. Donc pas d’or, mais de superbes objets en silex, en poterie, etc. Magnifique ! À voir absolument si vous passez dans le secteur, jusqu’au 2 novembre 2008. Faites un petit détour, nombre d’entre vous, pour leurs vacances, passeront par l’autoroute A10, il suffit de sortir à Saint-Maixent si vous venez du nord (Paris), à Niort-Nord si vous venez du sud (Bordeaux). C’est aussi à moins de 50km du Futuroscope.

C’est un musée très agréable, ouvert il y a une quinzaine d’années, en pleine nature, dans un grand ensemble qui comprend aussi la nécropole mégalithique (tumulus/dolmen) de Bougon et des reconstitutions de maisons néolithiques et autres animations.