Archives de l’auteur : Véronique Dujardin

Sac origami

Sac origami bleu, avec la poignée marronJ’ai réalisé ce sac origami réversible il y a un moment… tr-s en retard pour l’anniversaire  d’Emmanuelle / le Marquoir d’Élise… C’est un modèle de Viny DIY publié dans le numéro d’avril 2016 de Modes et travaux, qui proposait quelques sacs très sympas. J’ai choisi deux tissus bleus assortis, mais le simili cuir marron que j’ai d’abord choisi ne me convenait pas finalement… L’idée de la poignée pour un sac de course proposée dans le modèle me semblait bonne.

Sac origami bleu, avec la poignée griseDu coup, j’ai plongé dans ma réserve de tissus et retrouvé un coupon de simili cuir gris (dans lequel j’avais prévu de me faire une pochette, jamais réalisée…). Le résultat me plaît mieux…

Profession du père, de Sorj Chalandon

pioche-en-bib.jpgCouverture de Profession du père, de Sorj ChalandonEn attendant la nouvelle rentrée littéraire (nouveau défi organisé par Hérisson par en vue?), j’ai lu un roman salué lors de celle de 2015, c’est la première fois que je lisais un livre de Sorj Chalandon, dont je lis les critiques cinéma chaque semaine dans Le Canard enchaîné. J’ai emprunté ce livre à la médiathèque.

Le livre : Profession du père, de Sorj Chalandon, éditions Grasset, 320 pages, 2015, ISBN 9782246857136.

L’histoire : dans les années 1960, quelque part dans une ville de province. Émile, 12 ans, a un père qui a plein de métiers, à l’entendre… Que répondre dans la case « profession du père », sur la fiche du collège? Champion du monde de judo, prêtre, agent secret, ami intime de De Gaulle?Et qui est ce mystérieux parrain américain? La vie du petit garçon n’est pas simple, entre entraînement pour la cause de l’OAS (allant jusqu’à lui faire prendre des risques pour déposer des lettres anonymes) et punitions qui vont au-delà de la maltraitance… Qu’est devenu ce petit garçon, comment s’en est-il sorti?

Mon avis : le roman (autobiographique) parle avec légèreté et beaucoup d’humour des « missions » confiées par ce père mythomane à son jeune fils, mais on souffre avec lui dans l’armoire où il est enfermé, puni, au pain et à l’eau, avec la mère au minimum complice passive du bourreau… quoiqu’elle encaisse aussi sa part de la violence du mari. Un fils chassé de chez ses parents le jour de ses 18 ans (ils déménagent en lui laissant le dernier mois dans l’ancien appartement). Il faut attendre que ce père devienne vieux, incontrôlable, enfin enfermé à l’hôpital psychiatrique pour que le fils fasse admettre à sa mère la folie de ce père qui a pourri leurs deux vies. Que lui aussi admette quelque part cette terrible emprise du père, pour lequel il était prêt à tout faire, pour une parcelle d’amour (ou juste d’une levée de punition?). La folie qui a aussi eu des conséquences tragiques pour l’un de ses camarades de classe, mais ça, je vous laisse le découvrir en lisant ce roman poignant!

Centrale nucléaire de Civaux, juillet 2016, record de rejets dans la Vienne!

La centrale nucléaire de Civaux dans le département de la VienneCela fait longtemps que je ne vous ai pas parlé de la centrale nucléaire, installée sur un karst, de ses problèmes avec la sécheresse, de crue de la Vienne (et une promenade imprévue de carburant radioactif), de ses fuites de tritium en janvier 2012, la suite de cette fuite (février 2012)…

Un entrefilet, hier, dans la presse locale, m’a alertée:

« État des rejets dans la Vienne, de la Centrale de Civaux

La centrale de Civaux est située sur le bassin de la Vienne, entre les stations débitmétriques de Lussac-les-Châteaux (en amont) et de Cubord (en aval). La station de Cubord est la station débitmétrique de référence pour le suivi du fonctionnement de la centrale. Selon l’Autorité de Sûreté Nucléaire, « l’exploitant de la centrale prend toutes les dispositions pour garantir un débit moyen journalier minimum en Vienne à l’aval du rejet de la centrale supérieur à 10 m ». Au cours du mois de juillet, il est à noter que différents seuils de rejets ont été dépassés. Au total, le seuil de rejets chimiques a été franchi sur 22 jours, et huit jours pour le seuil de rejets radioactifs (avec dérogation) » (Centre presse, 10 août 2016).

Direction le site de l’autorité de sûreté nucléaire (ASN) pour vérification, mais je n’y ai pas trouvé l’information… le dernier avis d’incident date de juillet 2015 (pas à jour??? dernier arrêt de réacteur signalé en 2015 alors qu’il y en a eu plusieurs en 2016) et les lettres de suite d’inspection du 27 juillet 2016, mais cela ne concerne pas les rejets. Rien non plus sur celui de la commission locale d’information (CLI)…  En cherchant bien, j’ai fini par trouver les chiffres des rejets de juin 2016 sur le site d’EDF (dans la lettre d’information de juillet), mais pas ceux du mois dernier. Ils sont tous en vacances? Pourtant, 22 jours sur 31 de dépassement des rejets chimiques, et à nouveau des rejets radioactifs en dehors de la norme (encore du tritium? pire?), ça ne devrait pas être ainsi caché! Le dernier twitt de la centrale concerne… l’attentat de Nice, ils feraient mieux de surveiller ce qu’ils balancent à la rivière, d’autant qu’avec l’été, il y a des gens qui se baignent en aval…

Déjà en janvier 2016, les rejets de tritium liquide dans la Vienne avaient atteint 19 terrabecquerels (TBq), soit 21,5 % d’autorisation annuelle accordée à la centrale. A fin juin 2016, ils en étaient à 62,153 TBq sur 90 autorisés annuellement (70%). A suivre!

Abécédaire chat, sixième étape

Abécédaire chat, le chat pour ma sixième étapeLe SAL (projet de broderie en commun) « Chat va vider mon placard » (étendu aux broderies d’autres animaux), coordonné par Minouche fait une pause estivale, mais comme je n’avais pas rendu ma copie fin juin, voici mon avancée, j’ai presque terminé le grand chat en bas à droite et le Z…

d’Isabelle Haccourt-Vautier et Adeline CrasIl avance bien. C’est un modèle d’abécédaire pris dans le livre Brodez-moi chat d’Isabelle Haccourt-Vautier et Adeline Cras.

Revoir: la première étape, la deuxième, la troisième,  la quatrième, la cinquième étapes, à suivre…

Louise le Renardeau

Les pièces du doudou renardeauJe ne sais pas si Renardeau se dit au féminin, mais c’est le nom du modèle que j’ai choisi dans La forêt enchantée, doudous et petits cadeaux en couture créative, de Inge Snuffel et Mamarina, éditions de Saxe, 2014 (rééd. 2015). J’ai choisi le tissu orange tout doux que j’ai déjà beaucoup utilisé, de la polaire écrue et des petits morceaux dans des chutes de skaï… J’ai brodé les yeux.

Doudou renardeau orangePour une fois, le modèle était bien expliqué, je l’ai juste beaucoup moins bourré que ce qui est proposé, car je préfère toujours des doudous un peu mous pour des petits bébés. Le nounours, qui mesure presque 50cm de haut, a rejoint le berceau d’une charmante petite fille…

La Madone de Notre-Dame, par Alexis Ragougneau

pioche-en-bib.jpgCouverture de La Madone de Notre-Dame, par Alexis RagougneauJ’ai choisi de commencer mes vacances avec des polars… J’ai emprunté à la médiathèque un livre de cet auteur que je ne connais pas, en faisant confiance à l’éditeur dont j’apprécie en général les choix. Et aussi parce qu’il se passe pendant la procession de Notre-Dame (le 15 août), qui avait bloqué un certain temps notre bateau au retour de notre croisière l’année dernière sur la Seine le 14 août au soir.

Le livre : La Madone de Notre-Dame, par Alexis Ragougneau, éditions Viviane Hamy, 2013, 202 pages, ISBN 9782878585919.

L’histoire : de nos jours à Paris, le 16 août. Les gardiens de Notre-Dame ont repéré une très belle jeune fille habillée de blanc, figée depuis un moment sur un banc… mais c’est une touriste qui s’aperçoit qu’elle est morte. Le palais de justice et le quai des Orfèvres étant à deux pas, la procureure Claire Kauffmann, le commandant Landard et le jeune lieutenant Gombrowicz déboulent rapidement. Mais qui est cette inconnue, habillée dans une tenue peu décente? Le père Kern, qui effectue chaque été un remplacement à Notre-Dame, est chargé d’éviter le scandale et de faire en sorte que la police parte au plus vite. L’enquête révèle vite que la victime avait  la veille troublé la procession, avec sa tenue voyante dans les premiers rangs, et avait été prise à parti par Thibaut, un jeune habitué de Notre-Dame plutôt dérangé. Mais voilà qu’il se suicide pendant sa garde à vue, et le commandant n’est pas convaincu de sa culpabilité…

Mon avis : il s’agit du premier polar publié d’Alexis Ragougneau et il est construit de manière plutôt classique, avec des personnages que l’on retrouve souvent, le vieux flic grognon en fin de carrière, le jeune lieutenant qui y croit, la procureure torturée par ses problèmes personnels, le prêtre hanté par le suicide de son frère il y a des années, la victime mystérieuse. Il s’ouvre néanmoins par une description très réaliste de Notre-Dame. Côté face, une usine à touristes, avec ses bigotes habituées, ses SDF et ses gardiens qui tentent de maintenir un équilibre dans ce petit monde. Côté pile, le clergé qui ne veut pas de vagues et souhaite la réouverture rapide de l’édifice, sans scandale. Et il y a le père Kern, prêtre de banlieue et aumônier des prisons, qui devient peu à peu un personnage clef. Le dénouement final (chut…) n’est pas une grosse surprise, mais ce court roman (200 pages) est bien écrit… donc pas mal pour une petite lecture d’été sans prise de tête! Je vais lire le second roman de cet auteur, deux fois plus gros, emprunté en même temps…

Un pullover de mi-saison (4)

Pull gris de mi-saison terminé jusqu'au colJ’ai presque terminé mon nouveau pullover… Après avoir rattaché les manches avec le corps, les rangs étaient très longs (plus de 400 mailles)… heureusement que les diminutions ont vite permis d’avoir des rangs plus raisonnables! Me voici arrivée au niveau du col, il reste à arrêter les mailles, fermer les dessous de bras (quelques points), puis remonter les mailles un peu resserrées pour tricoter le col.

Modèle de Passion tricot n° 3 (4e trimestre 2015).

Sparrows de Rúnar Rúnarsson

Affiche de Sparrows de Rúnar RúnarssonCela fait déjà un petit moment que je suis allée voir Sparrows de Rúnar Rúnarsson.

Le film : de nos jours en Islande, au début des vacances scolaires. Depuis plusieurs années, Ari [Atli Oskar Fjalarsson], 16 ans, vit avec sa mère, Kristjana [Nanna Kristín Magnúsdóttir], à Reykjavik. Celle-ci doit partir en Afrique avec son nouvel ami et décide d’envoyer son fils chez son père, Gunnar [Ingvar Eggert Sigurðsson], dans une région isolée, au fond d’un fjord. Gunnar a perdu son bateau dans la crise économique, leur ancienne maison a été saisie et est toujours en vente. Chaque soir, il va manger chez sa mère [Kristbjörg Kjeld]. Dès le lendemain de son arrivée, le gringalet Ari doit aller travailler à l’usine de poisson. Son père boit trop avec ses amis, lui retrouve d’anciens camarades de classe avec qui ils n’ont plus beaucoup de points communs. Il est en pleine déprime, surtout après la mort de sa grand-mère. Il tente alors de s’insérer, fait l’expérience de l’alcool, de la drogue…

Mon avis : comme dans les romans, les polars et les films islandais vus ces derniers temps (voir en particulier Béliers de Grímur Hákonarson), on retrouve un pays où la vie à la campagne est très dure, avec des nuits interminables, au milieu de très beaux paysages de fjords, mais où, en plein été, personne ne quitte sa doudoune, où il pleut, il y a du brouillard, pas grand chose à faire sauf travailler (ici à l’usine de poisson), se divertir à la salle commune ou entre amis entre alcool, sexe et drogue. De la capitale ultra moderne, on ne voit que quelques images lors du départ en avion. Le sujet peut paraître banal et rebattu :  un père et un fils adolescent qui doivent apprendre à vivre ensemble après avoir été séparés plusieurs années à cause d’un divorce. Une société partagée entre deux groupes, les adolescents et les vieux, qui ont tous la même activité, travailler à l’usine de poisson et s’enivrer le soir dans deux groupes qui se croisent peu. Les personnages sont très crédibles, bien servis par les acteurs et mis en valeur par une excellente photographie. La musique du film, écrite par Kjartan Sveinsson (le pianiste de l’ancien groupe Sigur Rós), souligne avec justesse l’ennui sans fin. Certaines scènes sont très fortes, comme celle où Ari chante, seul, dans un silo abandonné, nostalgie de sa vie passée et de la chorale qu’il a dû abandonner. Si le film passe près de chez vous, n’hésitez pas, allez le voir!

Histoire d’une mouette et d’un chat qui lui apprit à voler, de Luis Sepúlveda

Cela fait un moment que je ne suis pas venue sur mon blog, mais je vais profiter de mes vacances pour rédiger une série d’articles pour chaque jour des prochaines semaines. En attendant, c’est Maryse qui m’a envoyé un article sur l’une de ses lectures estivales…

Histoire d’une mouette et d’un chat qui lui apprit à voler par Luis Sepúlveda (par Maryse)

Couverture de Histoire d'une mouette et d'un chat qui lui apprit à voler, de Luis SepúlvedaQuelques mots sur l’auteur Luis Sepúlveda, né au Chili le 4 octobre 1949:

Son œuvre est fortement marquée par son engagement politique et écologique et par sa lutte contre les dictatures des années 1970. Engagé très jeune dans les Jeunesses communistes, il fut emprisonné pendant deux ans et demi par le régime de Pinochet dans la tristement célèbre prison de Temuco. C’est grâce à l’intervention d’Amnesty International qu’il est libéré en 1977. Exilé, il voyage beaucoup en Amérique latine, puis il part en Europe; en 1982 il s’installe en Allemagne jusqu’en 1996, date à laquelle il va vivre en Espagne jusqu’à ce jour.
Le roman qui l’a fait connaître est « Le Vieux qui lisait des histoires d’amour« .

Le livre: Histoire d’une mouette et du chat qui lui apprit à voler, de Luis Sepúlveda, traduit de l’espagnol par Anne-Marie Métailié, 1996, collection Métailié Suites en co-édition avec le Seuil jeunesse.

L’histoire : Zorbas le chat grand noir et gros a promis à la mouette qui est venue mourir sur son balcon de couver son dernier oeuf, de protéger le poussin et de lui apprendre à voler. Tous les chats du port de Hambourg vont se mobiliser pour l’aider à tenir ces promesses insolites.

A travers les aventures rocambolesques et drôles de Zorbas et Afortunada, on découvre la solidarité, la tendresse, la nature et la poésie.

Mon avis: Plus qu’un roman, c’est une nouvelle poétique, un conte fantastique inclassable où les animaux parlent, se comprennent entre eux et comprennent le langage des hommes.
L’histoire commence dans un appartement du port d’Hambourg où un jeune garçon part en vacances pour deux mois laissant seul son chat « Zorbas le chat gros et noir » qu’un ami de la famille doit venir nourrir quotidiennement.
Puis, comme dans tous les ports, il y a des mouettes dont Kengah qui se prépare à partir vers le Sud avec ses congénères. Malheureusement pour elle, le sort en décide autrement, et lors d’une plongée pour s’approvisionner en harengs, un bateau fait sa vidange et elle se retrouve engluée dans le pétrole. Avec peine, elle arrive à reprendre son vol et atterrit sur le balcon de l’appartement où vit Zorbas. Celui-ci surpris de cette arrivée inattendue promet à la mouette qui sait qu’elle va mourir, de couver l’œuf qu’elle va pondre, de prendre soin du bébé et de lui apprendre à voler.
Ce n’est pas une mince affaire et seul il ne se sent pas capable d’y arriver alors il demande l’aide de ses amis, les chats du port aux noms savoureux qui ont chacun leur spécialité: Colonello qui a sa phrase fétiche : « vous m’enlevez les miaulements de la bouche », Secrétario, Jesaistout détenteur d’une encyclopédie à laquelle il se réfère sans cesse pour trouver des explications à tout.

C’est alors une véritable chaîne de solidarité qui se met en route pour venir en aide à Zorbas et lui permette de tenir les promesses faites à Kengah. La solidarité des chats et leur ingéniosité pour parvenir à leurs fins peut donner des leçons à bien des humains dans ce domaine. D’ailleurs ils ne ménagent pas quelques critiques bien senties à leur égard notamment en ce qui concerne la pollution du port.

La maladresse de Zorbas couvant le petit œuf, son ingéniosité pour le protéger de l’ami qui lui apporte ses croquettes, le premier mot du bébé mouette quand il naît en disant « Maman », son baptême, les tentatives pour la faire voler sont autant de moments délicieux et inoubliables.

Je l’ai lu d’une traite, ce fut un super bon moment de lecture émaillée d’anecdotes savoureuses et tendres. Bref, un bonheur!