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Dans la maison de François Ozon

Affiche de Dans la maison de François Ozon Quelques fidèles lecteurs attendent mon article sur Poitiers le dimanche à midi… il n’y en aura pas cette semaine, week-end pourri, week-end cinéma! J’ai vu Dans la maison de François Ozon, Amour de Michael Haneke et je verrai en fin d’après-midi Une famille respectable de Massoud Bakhshi. Je vous parle aujourd’hui du plus léger, paru le plus anciennement, il risque donc de disparaître bientôt des affiches… Pour ceux qui attendaient un article sur Poitiers, j’aborderai demain un sujet poitevin en rebond sur le dernier livre de Boris Cyrulnik (Sauve-toi, la vie t’appelle)… [depuis, j’ai aussi vu Une nouvelle amie, Ricky, Frantz de François Ozon].

Le film : de nos jours dans un lycée de banlieue (quelle banlieue, d’ailleurs?). C’est la rentrée scolaire, le lycée expérimente un retour aux uniformes, et Germain Germain (Fabrice Luchini), professeur de français désabusé, hérite d’une seconde où la plupart des élèves ne peuvent pas aligner plus de deux phrases pour parler de leur week-end. Mais voilà que se détache une copie bien écrite, bien construite, par Claude (Ernst Umhauer). Il partage la copie avec sa compagne, Jeanne (Kristin Scott Thomas), galeriste menacée d’expulsion par deux vieilles filles jumelles, nouvelles propriétaires qui ne comprennent pas son « commerce » (il faut dire que l’exposition en cours, sur le sexe et les totalitarismes n’a rien pour les rassurer…). Claude annonce la suite à venir à la fin de sa copie… Au fil des épisodes, il entre dans la maison de l’un de ses camarades, Rafa/Raphaël (Bastien Ughetto), mère au foyer (Esther / Emmanuelle Seigner), père (Raphaël comme son fils / Denis Ménochet)  fan de basket et représentant dans une entreprise qui travaille avec la Chine. De copies en cours particuliers, Germain se laisse embarquer dans une histoire qui finit par le dépasser…

Mon avis : je n’avais plus vu de film de François Ozon depuis le ridicule poulet (pardon bébé aux ailes de poulet) de Ricky… j’avais boudé les suivants. j’y suis allée pour… Fabrice Luchini (revoir mes avis sur Paris de Klapisch, La fille de Monaco de Anne Fontaine), et je n’ai pas été déçue (même si les apparitions de ce dernier en voyeur dans la maison des Rafa frôle à nouveau le ridicule). Nous avons à nouveau un film sur la vie de la famille, en parallèle à la relation prof/élève (oups, apprenant, pas élève, dans le nouveau jargon de l’éducation nationale…). J’ai passé un très bon moment avec un Fabrice Lucchini très brillant et un jeune acteur (Ernst Umhauer) très prometteur dans le rôle de l’élève. Un scénario pas très original a priori, avec l’évolution de l’éducation nationale, les relations profs/élèves, le fonctionnement d’une famille « normale », mais au fil des minutes, on finit par se demander où est la limite entre réalité et fiction, le film et le récit, le récit des rédactions s’inspire-t-il de la réalité ou entre-t-on dans le fantasme ou la littérature??? Si vous ne savez pas quoi faire par ce dimanche pluvieux (en tout cas, ici à Poitiers, il pleut depuis jeudi matin), n’hésitez pas à aller le voir au cinéma!

Pour aller plus loin : le site officiel du cinéaste François Ozon.

Le festival Télérama 2013 et ses films…
Ceux que j’ai vus avant le festival et dont je vous ai parlé (pas beaucoup cette année)

Ceux que j’ai vus pendant le festival

Ceux que je ne verrai pas

  • Moonrise Kingdom de Wes Anderson
  • Margin Call de J.C. Chandor
  • Holy Motors de Leos Carax
  • Tabou de Miguel Gomes
  • The Deep Blue Sea de Terence Davies
  • Les adieux à la reine de Benoît Jacquot
  • Elena de Andreï Zviaguintsev

Entre les murs de Laurent Cantet

Bien que ce film ait reçu la palme d’or à Cannes en 2008, je n’étais pas allée le voir. Chose réparée grâce au festival Télérama.

L’histoire : une année scolaire avec une classe de quatrième d’un collège classé ZEP à Paris, ce film est adapté de François Bégaudeau, professeur de français. Quelques scènes très bien vues, la réunion de pré-rentrée, la violence de la récré, les idéaux des nouveaux venus, le conseil d’administration (et la revendication sur le tarif de la machine à café), les cours où les élèves ne comprennent pas des mots qui devraient faire partie du vocabulaire courant, la réunion parent-prof, le conseil de discipline…

Mon avis : Certains ont trouvé que le film exagérait par rapport à la réalité. Par rapport à ce que me racontent des amis professeurs en ZEP en banlieue parisienne, ça doit être en-deçà de la réalité… Ce film fait réfléchir à cette forme de discrimination qu’une mère non francophone, en réunion parent-professeur, se voit réduite à la traduction de son autre fils, puis, en conseil de discipline, n’est pas assistée par un interprète, seul l’élève  » mit en jugement  » assure la traduction… C’est inadmissible, que fait la Halde ? Certes, la mère dit qu’elle comprend, mais c’est faux et le proviseur ne peut être dupe. Mais si certains passages sont très réalistes, je trouve que ce film joue trop sur l’ambiguïté film de fiction / film documentaire.

Pour aller plus loin : le site officiel du film.

Pour les 15 films du festival Télérama, ils se partagent en quatre catégories :

Ceux que j’ai vus et dont je vous ai parlé (pas beaucoup cette année)

Ceux que j’ai ratés et que je vais essayer de voir cette semaine au théâtre

Ceux que j’ai ratés et que je vais essayer de voir cette semaine au Dietrich

Ceux que je n’irai pas voir, sauf si vous avez des arguments pour me convaincre d’y aller…

  • À bord du Darjeeling Limited de Wes Anderson
  • L’heure d’été d’Olivier Assayas
  • Home d’Ursula Meier, finalement vu au Dietrich
  • Into the Wild de Sean Pen
  • Juno de Jason Reitman
  • There will be blood de Paul Thomas Anderson