D’abord, en cette journée internationale de la femme, je voulais remercier toutes les lectrices de ce blog… en constatant que l’écrasante majorité de ceux qui laissent des commentaires sont… des femmes ! Je reviens ce soir avec un article sur ce thème! Pour ce nouveau défi photo, je suis sortie deux fois… D’abord samedi… et non, pas en allant au marché, Monique / Bidouillette / Tibilisfil nous a donné le thème de la semaine à midi… Par ce beau soleil de l’après-midi, donc, je réfléchis un peu… Ces défis sont aussi l’occasion de redécouvrir mes précédents articles, Comme vous avez pu le constater, à Poitiers, on monte, on descend… par les escaliers de la Madeleine ou le chemin de la Cagouillère, les escaliers du diable, encore plus depuis que je sais qu’ils sont mentionnés pour la première fois en 1047, en empruntant la cueille aigüe ou encore les escaliers des Dunes, en montant voir la ville depuis le chemin des Crêtes, en glissant dans la grand’rue ou en essayant le chemin de Traine-Bot. Nous avons donc toutes les chances de voir des toits en contrebas… aussi depuis la grande passerelle de la gare, peut-être… Je commence par là, voici la vue depuis cette passerelle, dans le sens opposé des lampadaires… Pas de toit, mais l’explication au bruit incessant des motos depuis le matin… Grand rassemblement au bout du boulevard, vers la porte de Paris, gros bouchon et grosse insécurité un peu plus loin, motos sur les trottoirs, très difficile d’atteindre un magasin de tissu où je voulais passer… Pour information, ça fut pareil dimanche, avec un bruit infernal (les motos s’amusant à vrombir dans le tunnel sous le boulevard devant la gare. Sans compter les odeurs de pétrole mal brûlé…
Bon, je réfléchis vite pour mes toits, 30 minutes et je suis encore bredouille (enfin, avec du fil et du tissu quand même), décide de tricher et de prendre le bus pour monter en ville et éviter de me faire écraser en marchant sur la chaussée… Direction le toit du parking Carnot, par l’ascenseur (vous avez déjà essayé les escaliers de ces parkings???). Je me souviens d’une inauguration sur ce toit et de la belle vue… Comme vous le voyez, en ville, nous avons surtout de l’ardoise, dont l’importation (à l’époque depuis les ardoisières d’Anjou) a été facilité depuis l’arrivée du chemin de fer au 19e siècle…
Bon, reconnaissez-vous quelque chose? Je vous aide… La flèche jaune indique le toit de l’église Saint-Porchaire (tuiles plates sur le clocher, tuiles creuses sur la nef). La flèche rouge est pour l’hôtel de ville.
On tourne un peu et voici le lycée Victor Hugo, toit plat, toit en métal et pour le corps de bâtiment plus ancien, toit en ardoise (je vous reparlerai un jour de ce lycée…).
Du côté opposé, que voit-on?
La flèche jaune marque l’ancienne chapelle des Jésuites (collège Henri IV aujourd’hui, encore un article en perspective), l’arbre au bout de la flèche verte est un survivant du square de la République avec le monument aux morts de 1870-1871. Tiens, au bout de la flèche verte, que fait un toit en tôle ondulée en plein secteur sauvegardé?
En tournant le regard plus vers la rue Carnot, au fond, sur l’autre colline dans la brume, les immeubles à toit plat des Trois-Cités…
Je vous prouve que je suis tout en haut? même pas le vertige! Au bout de la flèche jaune, toujours l’hôtel de ville dont on distingue presque les tigres chimères d’Auguste Cain, et au bout de la flèche rouge, une statue de saint Nicolas.
Nous arrivons à dimanche… 13h03, départ de Poitiers… en TER. 13h08 (enfin, un peu plus, il y avait un peu de retard…), arrivée à Ligugé (pour un article que je souhaite préparer pour jeudi prochain, dans le cadre de la semaine hongroise…). Aïe, la gare… fermée, archi-fermée, même pas un distributeur de billets (à prendre dans un des deux ou 3 TER qui s’arrêtent encore ici dans chaque sens chaque jour).
Du haut de la passerelle qui domine les voies, une petite vue des villas du début du 20e siècle et des lotissements qui fleurissent ces dernières années… Tuiles creuses et tuiles mécaniques pour les toits. Si j’étais allée plus au nord, à Angles-sur-l’Anglin par exemple, vous auriez vu des toits de tuile plate (vous pouvez un peu les apercevoir sur cet ancien article consacré au monument aux morts de 1914-1918 créé par Aymé Octobre).
Je fais mes petites photographies pour jeudi… pense à vous avec ces violettes qui annoncent le printemps…
Et hop, chemin du retour, ben oui, bande de fainéant(e)s, une, deux, une, deux, et 9,5 km dont une bonne grosse moitié à travers bois et le long de la rivière!
Peu de toits donc pour cette promenade de retour (1h45), mais je n’ai pas résisté, en passant sous le viaduc de chemin de fer (pas la ligne que j’ai prise à l’aller, mais celle vers La Rochelle)… avec une cheminée d’usine à l’arrière…
Pour les piétons, Mappy (le trait en bleu) ne connaît que les routes! J’ai tracé mon trajet à peu près en rouge… J’ai évité au maximum les routes, en traversant le domaine de Givray, passant le long du Clain, un tout petit bout de route au sud de Poitiers, puis j’ai rejoint le cimetière de Chilvert, l’ancien chemin du tram pour rejoindre le rempart sud… Mappy disait 8,2 km en 2h, mon podomètre 9,5 km (en 1h45).
Donc, à Poitiers, en ville, plutôt de l’ardoise, vers le nord, des tuiles plates (et la langue d’oïl), vers le sud, les tuiles creuses (et la langue d’oc). La Fontaine disait, en descendant de Paris, qu’à partir de Châtellerault Chauvigny (à une vingtaine de kilomètres à l’est de Poitiers), on ne parlait plus français, il entrait en langue d’oc… Depuis, la limite a glissé un peu vers le sud, mais pas beaucoup…
Pour la Fontaine, voici le texte « Passé Chauvigny, l’on ne parle quasi plus français; cependant cette personne m’entendit sans beaucoup de peine: les fleurettes s’entendent par tout pays, et ont cela de commode qu’elles portent avec elles leur truchement », dans Relation d’un voyage de Paris en Limousin. Sixième lettre, écrite à Limoges, datée du 19 Septembre 1663, à lire en entier ici. Dans cette lettre, il rend compte de son parcours par Châtellerault, Chauvigny, Bellac. Il accompagne son oncle, ami de Fouché, qui a été limogé au sens propre, et relate dans ces lettres son trajet de Paris à Limoges… Le plus surprenant est qu’il écrit à sa femme… en ne parlant presque que d’aventures galantes tout au long du trajet.