Archives par étiquette : Amérindien

Les sauvages de Lucie Lomova

Couverture de Les sauvages de Lucie Lomova

pioche-en-bib.jpg Logo BD for Women

Le château de Schönbrünn à Vienne en Autriche en 1993, 2, de plus près

Il y a quelques mois, j’avais lu un premier album de cette auteure tchèque, Anna en cavale pour le mois de l’Europe centrale organisé par Schlabaya, j’en ai emprunté un autre à la médiathèque.

Le livre : Les sauvages de Lucie Lomová (dessin et scénario), traduit du tchèque par Marianne Canavaggio, collection traits féminins, éditions de l’an 2, 2011, 152 pages, ISBN 978-2742796472. Avec une postface de Yvonna Fricova, l’épouse du petit-fils d’Alberto Fric.

L’histoire : juillet 1908, sur les rives du fleuve Paraguay. Alberto Vojtech Fric, sur le point de rentrer en Europe, découvre que la tribu des Chamacoco est décimée par un mal étrange et mortel. Après une cérémonie d’initiation, il n’arrive pas à découvrir l’origine de la maladie. Il décide d’emmener avec lui un de ces jeunes indiens, Tcherwuish. Après de péripéties (difficultés pour l’accès au bateau et à l’hôtel), ni le médecin qu’il rencontre à Asunción ni celui de Buenos Aires ne trouve la cause de cette maladie… Fric décide alors de l’amener avec lui en Europe, à Vienne puis à Prague. Là, le jeune Fric doit essayer de vendre les collections qu’ils rapportent et des conférences pour vivre, Tcherwuish découvre l’Europe, les railleries, la méfiance, le racisme ordinaire… Un jeune médecin trouve l’origine de sa maladie, un parasite. Le temps passe, pas facile de réunir les fonds pour le voyage retour… Retourneront-ils en Amérique-du-Sud?

Mon avis : ce récit est basé sur une histoire vraie, racontée par une descendante en postface du livre. Il raconte, sans doute mieux que l’exposition Exhibitions au musée du Quai Branly à Paris, le rapport ambigu, dans l’Europe des années 1910 à 1930, de l’Européen et de « l’autre ». Même si Fric présente Cherwuish comme son ami, celui-ci reste un « bon sauvage », qui ne connaît pas les codes de la vie à Prague (où en plus monte le nazisme)… Quand il se « déguise en indien », les conférences attirent les foules… Mais quand il va rentrer chez lui, ça sera aussi l’incompréhension de ceux qui sont restés et pour qui il est aussi devenu un étranger… Une belle histoire, bien illustrée, et qui peut aussi faire réfléchir…

Logo 2012 du Top BD des blogueurs Cette BD sera soumise pour le classement du TOP BD des blogueurs organisé par Yaneck / Les chroniques de l’invisible. Mes chroniques BD sont regroupées dans la catégorie pour les BD et par auteur sur la page BD dans ma bibliothèque.

Les disparues de Vancouver d’Elise Fontenaille

Couverture des Disparues de Vancouver d'Elise Fontenaille pioche-en-bib.jpgJ’ai emprunté ce livre à la médiathèque, où il était mis en valeur dans les nouvelles acquisitions.

Le livre : Les disparues de Vancouver de Élise Fontenaille, éditions Grasset, 2010, 191 pages, ISBN 978-2-246-73671-4.

L’histoire : Vancouver, février 2010, les Jeux Olympiques d’hiver vont commencer. Quelques personnes veulent se souvenir… 12 mai 1999. À force de se battre, quelques personnes ont réussi à faire admettre la disparition de nombreuses filles dans le downtown eastside. Mais ces filles ne semblent avoir aucune importance pour la ville, la plupart sont d’origine indienne (Native Nations), survivantes ou descendantes d’un programme « d’élevage » (et pas d’éducation…) des enfants d’origine indienne dans des sortes de camps de concentration jusque dans les années 1970, puis confiés à l’adoption dans des familles blanches. Elles sont prostituées, droguées, parfois mineures, dans ce parc et ses environs. Elles ont disparu sans laisser de trace. Mais un homme a décidé de se battre contre l’indifférence de la police, des habitants, de la municipalité. Waine avait connu Sarah comme prostituée, mais avait lié connaissance avec elle, en était tombé amoureux, tentait de l’aider de la sortir de la drogue, de lui donner des repères, de la faire relier des liens avec ses deux enfants lorsqu’elle a disparu… Ce n’est qu’après la 69e disparition en 2002 que le coupable est arrêté… je vous laisse en découvrir le récit. Mais depuis, 9 autres filles ont disparu dans ce parc…

Mon avis : un récit terrible à partir d’une histoire vraie, même s’il est inscrit « roman » sur la couverture. Un livre pour dénoncer la barbarie d’un homme (et probablement quelques complices), mais surtout la position des blancs bien pensants par rapport aux populations indiennes. C’est tout un système qui est dénoncé, système qui place les Nations indigènes au rebut de la société blanche colonisatrice et qui se passerait bien de ces prédécesseurs dont certains ont réussi malgré tout à survivre, hommes et surtout femme de troisième zone.

Lincoln

Couverture du tome 1 de Lincoln Couverture du tome 2 de Lincoln Couverture du tome 3 de Lincoln Couverture du tome 4 de Lincoln Couverture du tome 5 de Lincoln pioche-en-bib.jpgIl y a peu de temps, à la librairie francophone sur Fance-Inter, Georges-Marc Habib, libraire à Paris, recommandait le volume 6, French lover, de la série Lincoln en bande dessinée. Ni une, ni deux, je le note dans le joli carnet offert par Emmanuelle et trouve lors de la visite suivante à la médiathèque non pas ce volume 6, mais les cinq premiers de la série… dont vous pouvez aussi découvrir des extraits sur le site officiel de Lincoln.

Les livres : la série Lincoln, scénario Olivier Jouvray, dessins Jérôme Jouvray et mise en couleurs Anne-Claire Jouvray, aux éditions Paquet, tous en format de 46 planches. Tome 1 : Crâne de bois, 2002, ISBN 978-2-940199-89-2 ; tome 2 : Indian tonic, 2003, ISBN 978-2-940334-26-9 ; tome 3 : Playground, 2004, ISBN 978-2-940334-50-1 ; tome 4 : Châtiment corporel, 2006, ISBN 978-2-88890-063-7 ; tome 5 : Cul nu dans la plaine, 2007, ISBN 978-2-88890-151-8.

L’histoire : les aventures d’un jeune cow-boy paumé, qui a eu une enfance difficile, commence à vivre de rapines avant de tomber sur Dieu lui-même (tome 1), qui le rend immortel et décide d’en faire un redresseur de torts… et le diable, de le mettre au service de ses intérêts. Avec trois jeunes hommes, paumés comme lui, il se retrouve dans le far-west où les blancs usurpent les terres des Indiens (tome 2). Puis direction New-York, les bandits et le maire (tome 3). Devenu flic, il accepte de nombreux pots de vin… et finit dans un pénitencier dans le désert (tome 4)… fusillé mais immortel, le voici donc maintenant à la frontière mexicaine, entre pleine guerre civile (tome 5).

Mon avis : j’ai eu un peu de mal à me faire au graphisme et aux bagarres à n’en plus finir… mais Dieu et Satan sont très sympathiques. Pas au point quand même d’acheter le dernier volume paru, j’attendrai qu’il soit disponible à la médiathèque.

Logo du classement BD de Yaneck Cette BD sera soumise pour le classement du TOP BD des blogueurs organisé par Yaneck / Les chroniques de l’invisible. Mes chroniques BD sont regroupées dans la catégorie pour les BD et par auteur sur la page BD dans ma bibliothèque.

L’Hiver indien de Frédéric Roux

Couverture de l'hiver indien de Frédéric Roux Il y a une quinzaine de jours, j’ai reçu ce livre de la part de Suzanne, de Chez les filles.com.

Le livre : L’Hiver indien de Frédéric Roux, éditions Le livre de poche, 2009, ISBN : 9782253126409, 503 p.

L’histoire : à la fin des années 1990, à Neah Bay dans l’état de Washington, au nord-ouest des États-Unis, sur la côte pacifique, non loin de Canada (Vancouver est de l’autre côté de la baie). Les indiens Makahs vivent dans la misère dans leur réserve, des aides publiques, un peu de la chasse (les daims pullulent), beaucoup de combines. Le diabète, l’obésité (abus de hamburgers) et l’alcoolisme font des ravages. Un jour, trois hommes décident de changer de vie en relançant la pêche à la baleine, abandonnée il y a des dizaines d’années. Ils vont monter un équipage de six « bras cassés », convaincre le conseil tribal… et déchaîner les passions. Des militants écolos rappliquent du monde entier pour s’opposer à cette chasse. Arriveront-ils à capturer une baleine ?

Mon avis : le récit se lit comme un roman d’aventure. Ce n’est pas de la grande littérature, mais c’est très agréable à lire. Je trouve cependant qu’il manque un petit quelque chose, je ne sais pas exactement quoi, sans doute la fin m’a-t-elle déconcertée… même si elle permet de comprendre alors la couverture. J’ai bien aimé l’idée de la play-list à la fin, c’est-à-dire la liste des morceaux de musique mentionnés tout au long du texte.

Pour aller plus loin : dans une sorte de postface, Frédéric Roux dit s’être inspiré d’un épisode raconté dans l’émission Thalassa en 1999. Je suis donc allée me renseigner…

Selon l’université Laval Québec, la langue Makah, qui appartient au groupe linguistique Wakashane du Sud, a quasiment disparu et ne compte plus de 10 à 30 locuteurs… Les Makahs eux-mêmes ne sont plus qu’environ 1200 a 1500 individus (contre 40 000 à la fin du 19e siècle), ils ont abandonné la pêche à la baleine en 1927, à cause la disparition de la ressource, sur-exploitée par les blancs plus au sud de leur territoire. La baleine grise n’est plus sur la liste des espèces menacées depuis 1994.

Ils ont fait en 1997 une demande de reprise de la pêche artisanale auprès de la commission baleinière internationale, qui leur a accordé en 1999 4 ou 5 baleines grises (les sources divergent et sur le site de la commission baleinière internationale, je n’ai trouvé que le chiffre global accordé aux peuples amérindiens). D’après leur tableau, une baleine a été abattue en 1999. En 2007, cinq chasseurs makahs ont tué une baleine de 9 m de long avec des harpons et un fusil souvent utilisé pour chasser les éléphants, sans avoir obtenu l’accord du conseil tribal, ils auraient été poursuivi (je n’ai pas trouvé la fin de I’histoire). La reprise de la chasse par les Makahs a en effet abouti à un défoulement parfois violent des opposants à la chasse. Cet épisode de la reprise de la chasse à la baleine par les Makahs fait l’objet d’un sujet pour l’enseignement des droits de l’homme, Les textes et documents rassemblés pour ce dossier sont très intéressants. Vous trouverez aussi sur le site de la FAO un article sur La pêche artisanale à la baleine en Amérique du Nord.

Logo de Chez les filles Le site Chez les filles.com (merci à eux et notamment à Suzanne) m’ont déjà envoyé ces autres livres, que j’ai parfois aimés, parfois pas du tout. Retrouvez-les sur la page des livres reçus pour critique.

Mon anniversaire vu par Manumaddy

Le cadeau envoyé par Manumaddy Toujours dans le cadre de l’échange anniversaire, organisé par Vivi / Jujuraph, voici le cadeau par Manumaddy. Elle m’a offert un très beau coussin brodé d’une jeune amérindienne portant son bébé.

Le détail de la broderie de l'indienne Voici un détail de la broderie. Au dos, un beau tissu mauve, mon APN n’a pas voulu prendre la bonne couleur… Pour accompagner le coussin, un joli livre de broderie, Tapisserie nature, d’Agnès Delage-Calvet. Ces motifs de tapisserie peuvent aussi s’adapter au point de croix… Un grand merci à Manumaddy.

Je lui avais envoyé en juin un coq et ses poules (une beige, une rousse et une blanche), montés sur un album photo. Et bien sûr une carte, et une ardoise en forme de poule. Dans le cadre d’un autre projet, je lui ai aussi envoyé un carré destiné à un plaid et orné… de poules.