Le contexte de lecture de cette bande dessinée est assez particulier, je vous renvoie à mon avis sur la première partie pour vous le remémorer. Sinon, sachez juste que je l’ai emprunté à la médiathèque suite à un avis de Zazimuth.
Le livre : La communauté [entretiens] deuxième partie de Hervé Tanquerelle (dessin et scénario) et Yann Benoît (scénario), éditions Futuropolis, 2010, 174 pages, ISBN 9782754802321.
L’histoire : dans la région de Nantes, de 1974 à 1985 et de nos jours. Hervé mène un entretien avec Yann, son beau-père, pour reconstituer l’expérience qu’il a vécue, la création et la vie d’une communauté à la campagne. Nous avons quitté dans le premier tome la communauté à son apogée, après une grande fête avec tout le voisinage, en 1974. La minoterie a été aménagée, l’atelier de sérigraphie fonctionne bien, chacun participe aux tâches communes (jardin, petit élevage, courses, atelier, garde des enfants, repas du midi et du vendredi soir). Si l’artisanat ne se vend pas bien, ils trouvent très vite un nouveau créneau, la fabrication de jouets en bois qu’ils vendent dans des salons d’abord, puis à des boutiques qui constituent leur carnet d’adresses. Avec l’extension, la vie communautaire devient pesante à chacun, surtout l’absence de budget privé: tout est mis en commun dans des caisses dédiées à chaque type d’activité ou de besoin de la communauté. L’individualisme finit par reprendre ses droits peu à peu, au fil des tensions, des coucheries (qui étrangement sont aussi partagées avec tout le groupe). AU début des années 1980, les premiers quittent la communauté, le début de la fin d’une utopie…
Mon avis : j’ai adoré, tant sur le fond, le récit de l’expérience sans en cacher ses aspects négatifs, que sur le graphisme. Les astuces de narration, qui permettent de voir tout le temps que l’on est dans le récit et la transcription d’un entretien (renforcé par la présence dans le champ de certaines cases du micro, ou l’interrogatoire de la femme de Hervé, fille de ), la vision « de haut », à la façon de témoins, la façon de montrer aussi le fossé entre la minoterie et le monde extérieur, que ce soit l’environnement proche (le village et ses habitants) ou plus lointain (les clients étrangers qui viennent visiter l’atelier de fabrication).
Pour aller plus loin : voir le site de Hervé Tanquerelle
Cette BD sera soumise pour le classement du TOP BD des blogueurs organisé par Yaneck / Les chroniques de l’invisible. Mes chroniques BD sont regroupées dans la catégorie pour les BD et par auteur sur la page BD dans ma bibliothèque.