Après Rhodes, cap pendant la nuit sur la Crête. Nous arrivons de bon matin à Heraklion, direction Knossos, comme des dizaines de bus. J’y étais venue une semaine juste avant les jeux olympiques, en 2004. C’était une pagaille énorme, avec des chantiers pas finis et très en retard. J’avais alors voyagé en bus local, et étais venue à Knossos depuis Heraklion en bus urbain, ce n’est qu’à quelques kilomètres du centre-ville. Cette fois ci, un bus climatisé, et un vent de sable venu d’Afrique, très décapant et très désagréable. C’était le site de Crète que j’avais le moins aimé, cette nouvelle visite me l’a confirmé… Pour un archéologue, c’est un vrai massacre de reconstructions hasardeuses en ciment, proposées par sir Arthur Evans (1851-1941), vous pourrez admirer les jolis troncs en béton qui ont remplacé les troncs d’arbre (disparus) de la construction d’origine qui utilisait des matériaux fragiles (ou plutôt, qui se conservent mal dans le temps) comme la brique crue et le bois.
Alors, certes, c’est le lieu supposé du palais du roi mythique Minos, il y a des constructions néolithiques sur place, puis surtout de l’Âge du Bronze ancien (ici daté vers 2100-1900 avant notre ère). Le palais de Knossos, comme les autres palais minoéens, disparaît vers 1750 avant notre ère.
Il est un peu plus tard ré-aménagé par une dynastie achéenne, parlant le grec mycénien, et atteint son apogée vers 1500 avant notre ère. C’est de cette époque que datent la cour centrale et ses fresques (que j’avais vues en 2004 au musée d’Heraklion, qui était fermé pour travaux en 2008), les immenses magasins pour le stockage des réserves d’huile (d’olive) et de céréales.
Un petit coucou au trône en albâtre attribué au roi Minos. Les fresques que vous voyez ici sont aussi des reconstitutions… Ça donne une idée, mais sans doute pas la bonne de ce qu’étais le décor du palais, même si des fragments ont été retrouvés lors des fouilles.
Le réseau d’amené et d’évacuation des eaux a été moins massacré que le reste… Si les guides n’en parlent pas, regardez quand même, c’est très important, l’eau, pour la vie d’un aussi grand palais…
Et puis, n’oubliez pas de jeter un coup d’œil au petit théâtre, qui devait accueillir environ 500 personnes, un des plus anciens de Grèce. Vous apercevez à peine les faibles gradins sur la photo. Il est préférable de venir sur le site après le flot des bus touristique, donc plutôt en début d’après-midi, mais pas en été, gare à la chaleur !
Si vous allez en Crête, visitez plutôt Phaistos, au cœur des montagnes, et/ou Malia, les sites sont plus calmes, il vous faudra certes un peu d’imagination (ou des reconstitutions virtuelles) pour comprendre l’agencement des bâtiments, mais vous n’aurez pas l’esprit parasité par les reconstructions fausses de Knossos. Et si vous le pouvez, faites aussi un détour par Zakros, les fouilles y sont plus récentes, le site (paysage) est magnifique, en bord de mer…
Petit récapitulatif des articles que j’ai publiés sur ma croisière en mer Égée (octobre 2008) :
- le départ du Pirée
- Mykonos ;
- Éphèse, la bibliothèque ;
- Éphèse (2) ;
- Patmos ;
- le port de Rhodes ;
- les remparts de Rhodes ;
- vieilles rues de Rhodes ;
- l’hôpital des hospitaliers et le musée archéologique de Rhodes ;
- l’acropole du Mont Smith à Rhodes ;
- Rhodes, la rue des Chevaliers et le Palais des Grand-Maîtres ;
- Rhodes, une villa envahie par la végétation ;
- Rhodes, le départ ;
- et bientôt la suite…
Cela faisait longtemps que je ne vous avais pas emmenés en Grèce… Mais voilà, samedi dernier, c’était la journée annuelle des archéologues de Poitou-Charentes, à Angoulême, pendant que les officiels allaient inaugurer le
Et là, vous tombez sur un ensemble de pierres dont l’organisation est illisible, un site complètement envahi par la végétation, sans panneau autre que le panneau d’identification… Il y a même encore la cabane de chantier au fond. Voilà ce que donnent tous les sites archéologiques s’ils ne sont pas détruits, enfouis ou restaurés et entretenus avec de gros moyens… Nous en avons de nombreux dans cet état en France… sans compter les morceaux de murs conservés, sans grand sens, dans des tas de parkings souterrains. Un petit sujet de réflexion pour le nouveau ministre de la culture ? Il a de plus urgentes questions à régler, y compris pour l’archéologie et le patrimoine…
Aujourd’hui, il a fait très beau à Poitiers, même s’il fait encore frais. J’ai eu envie de retourner virtuellement à Rhodes.
Le palais des Grands-Maîtres se trouve tout en haut, au bout de cette rue. C’est là que se trouvait la seconde acropole à l’époque hellénistique, l’autre, sur le mont Smith, je vous l’ai
Mais ici, j’y suis allée en fin de matinée, plus aucune tranquillité, sauf dans les pièces en sous-sol qui renferment une collection d’objets antiques assez remarquable.
Gros coup de vent entre minuit et 4h du matin. Dans la résidence, il n’y a que quelques branches et petits arbres qui sont tombés. Pour le jardin, je n’y suis pas encore passée. En ville, j’ai vu une voiture bien écrasée par la chute d’une cheminée, quelques tuiles ici et là, mais vraiment pas trop de dégâts. Le soleil brillait ce matin. Du coup, cela m’a donné envie de retourner à Rhodes.
Le musée archéologique de Rhodes se trouve dans l’ancien hôpital des chevaliers. Je trouve très dommage que la lecture du bâtiment qui contient le musée ne soit pas mieux mis en valeur.
Sans guide, difficile de comprendre le bâtiment à l’exception de la très grande salle des malades avec sa chapelle, au premier étage, qui fait un peu saillie en façade.
Le bâtiment a été construit entre 1440 et 1484, par l’ordre hospitalier et militaire de Saint-Jean-de-Jérusalem pour accueillir et soigner les pélerins (petit rappel, les chevaliers ont été chassés de la forteresse de Saint-Jean-d’Acre en 1291 et on accosté à Rhodes en 1306, d’où ils ont chassé les Génois en 1309. Ils occupèrent l’île de Rhodes jusqu’en 1523). La construction, en grand appareil de pierre de taille, est très soignée.
Les collections du musée sont composées d’éléments trouvés sur l’île, et reflètent donc son passé protohistorique (mycéniens, minoens), grec, romain, etc. Et bien sûr, des tas de boulets de canon, que l’on trouve partout, en ville comme dans les fossés des