Après les attentats d’il y a quinze jours, M. Mouton a réagi à son tour à Poitiers (revoir l’index des précédents moutons). Lundi matin, c’est une collègue qui m’a signalé et transmis la photographie de la « vitrine » de la direction régionale des affaires culturelles (DRAC) avec ce grand Mouton (vitrine déjà montrée avec d’autres affiches-moutons, par exemple ici). Il n’affiche pas le désormais hélas célèbre Je suis Charlie, mais pose devant un mur criblé de balles (qui rappellent la forme de l’œil du mouton) avec un grand Why en rouge. La grande barre du Y est réalisée avec un crayon qui pointe sur la tête du mouton.
En faisant un peu plus attention en ville, j’ai trouvé d’autres grandes affiches aux emplacements les plus fréquemment utilisés pour les Moutons, et plein de petites affichettes, en noir et blanc ou en couleur. Il y a aussi une version moins utilisée, qui demande « … et maintenant? » avec un crayon à papier rouge posé à l’horizontale entre le texte et le mouton à côté des mêmes trois trous de balle. En tout cas, cette fois, ils sont restés plus longtemps que les autres en plein centre-ville.
Toujours en soutien à Charlie Hebdo, il faut que j’aille faire de meilleures photographies des grandes peintures au pochoir réalisées par des grapheurs, je les ai prises avec mon téléphone, mais ce n’est pas terrible…
Je profite de cet article pour vous montrer les moutons apparus en décembre.Il y en a un dont le message était tristement prémonitoire, avec un mouton coiffé d’un chapeau de fou du roi : « lorsqu’il ne tolère plus ses bouffons, le pouvoir est fragile… ».
Celui pour Noël est en couleur mais pixellisé, sans doute imprimé à partir d’un fichier d’un autre groupe: rappelons qu’on m’en a signalé à Châtellerault et Melle, et qu’Emmanuelle / le Marquoir d’Élise en voit de plus en plus souvent à Angoulême. Amis qui irez au festival de la Bande dessinée le week-end prochain, ouvrez l’œil (et pas la caméra), il y aura peut-être d’autres versions? Peut-être une version en rebond sur les bancs mis en cage par le maire UMP? (sauvé par Charlie, celui-ci, les dessinateurs de bande dessinée avaient auparavant l’intention de réagir à sa stupide action anti-SDF). Car à côté des messages généraux, nous avons eu à Poitiers des modèles très spécifiques, comme le rebond sur les Incroyables comestibles ou le château de Poitiers dans les Riches heures du duc de Berry.
Alors que les survols des drones se multipliaient sur les centrales nucléaires et que plusieurs incidents étaient signalés dans ma centrale nucléaire préférée (Civaux), les tours de refroidissement déjà montrées sont revenus barrées du message « tout va bien », message qui rappelle le « Jusqu’ici tout va bien » vu jusqu’à présent sur des détournements de panneaux routiers.
Fin novembre, il y avait aussi eu ce message au premier abord mystérieux sur la même vitrine de la DRAC: « 27 11 1914 le goût de l’obéissance ». Pas de mouton avec le message, mais ce dernier, sa graphie et son emplacement ne laisse guère de doute sur l’auteur. Le 27 novembre 1914 correspond à l’affaire de Vingré, arrestation des six premiers Poilus du 295e régiment d’infanterie (le caporal Paul Henry Floch et les soldats Jean Blanchard, Francisque Durantet, Pierre Gay, Claude Pettelet et Jean Quinault) qui seront fusillés pour l’exemple le 4 décembre 1914 pour avoir abandonné leur tranchée face à l’ennemi, avant d’être réhabilités le 29 janvier 1921.
Les moutons rouges dansant à la façon des personnages de Keith Haring de cette vitrine de la rue de la Cathédrale ont disparu depuis longtemps… mais ont été remplacés par le même modèle en noir et blanc, dédoublé, en tirage plus petit!
Parmi les propositions de décembre, on retrouve une bergerie industrielle, cette fois avec le message « La majorité c’est nous, nous voulons, nous choisissons ».
Après les moutons-loups, les moutons-papillons, voici les moutons-gorilles, ici répétés sur une gouttière (avec une centrale nucléaire).
Et quand on parle du loup… voici une nouvelle dénonciation des médias, avec un troupeau de moutons portant une antenne de télévision sur la tête et un grand mouton-loup avec un poste de télévision au bout de sa houlette, devant un paysage de ville ancienne. Au premier abord, je ne sais pas pourquoi, j’ai d’abord pensé à Albi, mais ça ne colle pas et je n’ai pas poussé la recherche pour l’identifier, pourtant, ça me dit quelque chose, caché dans un obscur coin de ma mémoire faiblarde…
… mais l’antenne rappelle à nouveau celle du mouton trouvé par Maryse cet été au Mexique.