J’ai déjà lu un certain nombre d’albums de Ville Ranta (L’exilé du Kalevala, Papa est un peu fatigué, Suite paradisiaque). Aussi, quand j’ai vu ce titre dans les nouvelles acquisitions de la médiathèque, je n’ai pas hésité, je l’ai emprunté!
Le livre : Sept saisons de Ville Ranta (scénario et dessin), traduit du finnois par Kirsi Kinnunen, éditions Çà et Là, 2013, 265 pages, ISBN 978-2-916207-89-6.
L’histoire : à Oulu, port finlandais au bord de la mer Baltique, vers 1840. Après trois ans de voyage à travers le monde, Maria Piponius revient dans sa ville natale. Elle tombe amoureuse de Hans Nyman, pasteur, journaliste et enseignant, veuf depuis un an, père de deux filles et à qui les convenances de la société luthérienne interdisent tout rapport sexuel (même si sa relation avec sa servante n’a rien de chaste), surtout qu’il espère bien être élu doyen de la communauté protestante d’Oulu. Cèderont-ils à leurs pulsions alors que la pensée piétiste le leur interdit?
Mon avis : Cet album rappelle L’exilé du Kalevala, qui se passe une dizaine d’année plus tôt, mais cette fois en couleurs dans la même verve que Suite paradisiaque. Ville Ranta s’est débarrassé de la contrainte des cases et des bulles, mais l’aquarelle délimite chaque scène, alternant des tons sombres, légers voire éclatants. Le titre annonce Sept saisons… qui sont finalement toutes très hivernales (Premières neiges, Au cœur de l’hiver, Glace et lumière, Nuits blanches, La rentrée, Bleu ténèbres et Neige mouillée). Les deux protagonistes sont torturés par leurs pulsions en désaccord avec leur rigorisme protestant, candidat au poste de doyen de l’église luthérien pour l’un, piétiste et limite mystique pour elle. Le choc entre diktat de la religion et pulsions est très bien rendu au fil des pages, dans une ambiance froide et souvent neigeuse de ville du nord. Pulsions qui vont jusqu’à des scènes de sexe très réalistes entre hommes et femmes (comme Adam et Eve dans Suite paradisiaque) et même entre femmes lors d’un bain ou au sauna. L’ambiance de la petite ville, de son ambiance, de ses ragots peut parfois être lourde. A lire, surtout si vous avez déjà lu L’exilé du Kalevala.
Pour aller plus loin : voir le site officiel de Ville Ranta.
Cette BD sera soumise pour le classement du TOP BD des blogueurs organisé par Yaneck / Les chroniques de l’invisible. Mes chroniques BD sont regroupées dans la catégorie pour les BD et par auteur sur la page BD dans ma bibliothèque.