Il y a quelques semaines, Theoma a parlé de ce livre de Jérôme Garcin, que j’écoute régulièrement au Masque et la plume sur France Inter… Je l’ai trouvé à la médiathèque. [Depuis, du même auteur, j’ai lu Bleus horizons].
Le livre : Olivier de Jérôme Garcin, série blanche, éditions Gallimard, 2011, 158 pages, ISBN 978-2-07-013163-1.
L’histoire : Jérôme Garcin ancre son récit de nos jours à Paris, en Normandie, à Versailles auprès de Bartabas… Jérôme et Olivier Garcin sont jumeaux, nés le 4 octobre 1956. Inséparables jusqu’au drame de ce 7 juillet 1962, ils ont un peu plus de cinq ans et demi. Au retour d’un week-end en Normandie, leur père s’arrête pour voir des vaches, Olivier traverse la route… et est fauché par une voiture qui ne s’arrête pas (et ne sera jamais retrouvée). Après un long coma, il décède… Mais Jérôme a été éloigné chez une tante, il ne voit pas son frère mort, ne va pas à l’enterrement, et quand il rentre chez lui, toute trace de son frère a été effacée, plus de vêtements, de jouets, on n’en parle plus… Est-il vraiment mort, pour son frère? Ne reviendra-t-il pas? Onze ans plus trad, c’est son père qui meurt d’un accident de cheval. Un récit poignant sur ce double drame, à 53 ans, Jérôme Garcin s’interroge sur l’absence de ce jumeau, figé dans sa mémoire à 5 ans… et qui l’habite chaque jour, comme s’il vivait pour deux…
Mon avis : un beau texte poignant sur la gémellité et le deuil impossible, faute de matérialité de la mort, Jérôme Garcin n’a pas revu son frère après son vol plané sur la route. Cette mort comme effacée, qui l’a hanté et dont il a eu tant de mal à parler directement, qu’il a très rarement évoquée alors qu’elle a été si présente dans sa vie.