Une nuit, Markovitch, de Ayelet Gundar-Goshen

livres, critiques citations et bibliothèques en ligne sur Babelio.comCouverture de Une nuit, Markovitch, de Ayelet Gundar-GoshenJ’ai reçu ce livre dans le cadre d’une opération Masse critique de Babelio, merci à eux et aux Presses de la cité.

Logo rentrée littéraire 2016C’est le premier dans la catégorie roman pour le défi de la rentrée littéraire organisé en 2016 par Hérisson et Léa.

Le livre : Une nuit, Markovitch, de Ayelet Gundar-Goshen, traduit de l’hébreu par Ziva Avran, Arlette Pierrot et Laurence Sendrowicz, Presses de la cité, 2016, 476 pages, ISBN 978225813385.

L’histoire : à la veille de la Seconde Guerre mondiale, dans un petit village de Palestine sous mandat britannique. Zeev Feinberg couche avec la femme du boucher, il se fait surprendre, il doit fuir. Avec son ami Yaacov Markovitch et un groupe d’une vingtaine d’hommes, il est envoyé en Europe par l’Organisation, objectif se marier en Allemagne nazie, revenir en Palestine avec elle et divorcer immédiatement, et ainsi contribuer au sauvetage de ces femmes. Tous jouent le jeu, sauf Markovitch, qui refuse de libérer Bella, faute d’accord du mari, fût-il fictif, les rabbins refusent de prononcer le divorce, Bella fera tout pour retrouver sa liberté… et se retrouve finalement à vivre dans ce petit village où l’on suit la vie de trois couples…

Mon avis : j’avoue que j’ai eu un peu de mal avec les cent premières pages, sans doute parce qu’il y a beaucoup de personnages, qu’il faut se familiariser avec chacun, qui est en couple (légitime ou pas) avec qui… L’écriture de ce roman est très particulière, avec de longs développements très imagés, comme des « zooms » ou des « arrêts sur image », sur des instants particuliers, puis en quelques phrases, on saute un certain temps, quelques semaines ou plusieurs années, on passe progressivement de 1939 à 1958 (et bien au-delà dans le dernier chapitre). Sur un fond d’histoires d’amour, de haine (la limite entre les deux est ténue), d’enfants, des sujets graves apparaissent en toile de fond, la Shoah, la fondation d’Israël, des commandos envoyés par l’Organisation (sioniste) en Europe assassiner des criminels nazis, la guerre des Six Jours, la Cisjordanie… Un livre à découvrir pour ce style très particulier plus que pour l’histoire, même si je me suis laissé prendre au sauvetage des adolescents perdus dans le désert.

Nuit européenne de la chauve-souris 2016

Une chauve-souris dans le tunnel de ma résidence, 1La nuit européenne de la chauve-souris, c’est demain soir (27 août 2016)! Il y aura partout en Europe des points d’observation… au frais dans les bois ou dans des grottes, avec des appareils pour rendre audibles les infra et ultrasons qu’elles émettent. Vous pouvez retrouver en suivant le lien toutes les informations et les lieux d’observation en France, pour les autres pays, je n’ai pas cherché… Protégez ces petites bêtes, laissez leur des gîtes sympathiques, la plupart de celles qui vivent dans nos contrées sont insectivores et mangent notamment des milliers de moustiques chacune! Celle de la photographie vient régulièrement se mettre au frais quelques jours dans le tunnel interne de la résidence où j’habite, qui permet de relier le « plateau » de Poitiers en ascenseur. Elle doit y trouver la fraîcheur des grottes. Les arbres, les greniers, les hangars en abritent aussi beaucoup, même s’il faut attendre de les voir sortir à la chasse aux insectes pour les voir.

Stalles de la cathédrale de Poitiers, dosseret, chauve-sourisSinon, pour les amis et visiteurs poitevins, vous pouvez aussi aller voir la chauve-souris sculptée sur l’un des dosserets des stalles de la cathédrale de Poitiers ou celles qui logent au-dessus des voûtes de l’église Sainte-Radegonde, et volent régulièrement dans la nef en passant par les anciens trous des cordes des cloches.

Pour aller plus loin : voir Le guide des chauves-souris en Poitou-Charentes, de Olivier Prévost (Collection les cahiers naturalistes, 2004, Geste éditions, 197 pages, ISBN 978-2845611625).

L’économie du couple, de Joachim Lafosse

Affiche de L'économie du couple, de Joachim LafosseNouvelle sortie cinéma, idéal pour être au frais, avec L’économie du couple, réalisé par Joachim Lafosse et présenté à la quinzaine des réalisateurs lors du dernier festival de Cannes.

L’histoire : de nos jours dans un ancien atelier transformé en appartement. Marie [Bérénice Bejo], universitaire et fille de bonne famille, veut se séparer de Boris [Cédric Kahn], architecte sans travail fixe. Elle a acheté la maison, mais lui a fait tous les travaux qui valorisent l’ensemble… Pour partir, il veut la moitié de la valeur de la maison, elle n’est prête qu’à lui céder que le tiers. En attendant, ils cohabitent avec, au milieu, leurs jumelles de 7/8 ans, la belle-mère [Marthe Keller], prête à confier à Boris le chantier de la restauration de sa propre maison, les amis…

Mon avis : a priori, pas facile de faire un film qui se passe dans sa quasi totalité -sauf le dernier quart d’heure- dans un lieu aussi petit, en gros quatre pièces, un grand salon avec un coin cuisine, trois chambres et une salle de bain, et la cour! Le huis-clos est d’ailleurs parfois pesant, le spectateur mis face aux règlements de compte autour de la vie bassement matérielle, face aux exigences de Marie, qui fixe ses règles, ses « jours » où Boris ne devrait rentrer qu’après le coucher des filles, la molle résistance de celui-ci. En face de ces exigences matérielles, Boris parle du « prix de l’amour », celui qui fait que l’appartement a pris tout son charme, sa valeur. La cohabitation d’un couple en voie de séparation le temps de régler les comptes, au sens propre, est un thème rarement abordé. Bon, j’ai trouvé qu’il y a parfois des longueurs, des moments trop pesants sans être vraiment crédibles, mais une idée de sortie pour ceux qui veulent fuir pendant presque deux heures les 39° annoncés sur une bonne partie du pays aujourd’hui et demain.

Évangile pour un gueux, par Alexis Ragougneau

pioche-en-bib.jpgCouverture de Évangile pour un gueux, par Alexis RagougneauAprès La Madone de Notre-Dame, j’ai emprunté à la médiathèque le second roman d’Alexis Ragougneau.

Le livre : Évangile pour un gueux, par Alexis Ragougneau, éditions Viviane Hamy, 2016, 360 pages, ISBN 9782878586152.

L’histoire : de nos jours à Paris, peu avant Pâques. Un SDF est retrouvé dans la Seine… Très vite, il s’avère que c’est Mouss, le meneur d’une occupation de la cathédrale Notre-Dame quelques mois plus tôt, la veille de Noël. Un petit groupe de sans domiciles fixes avait alors fait la une des médias, retenant le père Kern pour obtenir des logements décents, jusqu’à leur évacuation par les forces de l’ordre. Claire Kauffmann, devenue juge d’instruction, tente de reprendre contact avec le Père Kern, qui ne fait plus de vacations à Notre-Dame depuis cette histoire… Où était passé Mouss pendant ce trimestre? Pourquoi est-il si maigre et porte-t-il dans la mort les stigmates du Christ? Ses compagnons d’infortune savent-ils quelque chose?

Mon avis : on retrouve les principaux personnages de La Madone de Notre-Dame (mais il n’est pas indispensable de le lire d’abord), cette fois pour une plongée dans la vie des sans domiciles fixes et des « tenants de l’ordre », milices d’extrême-droite et une partie du clergé de Notre-Dame, les intégristes de Cohors Christi que tout oppose au père Kern. Plus épais que le premier volume, ce polar est aussi plus abouti, les portraits des personnages (Claire Kauffmann passée de procureure à juge d’instruction, le duo de flics toujours sans prénoms, Landard-Gombrowicz, le père Kern réfugié dans l’archivage de témoignages de vie de SdF) se précisent, toujours avec une écriture très agréable. Le portrait des sans logis est fouillé, Kristof, le Polonais qui vivait derrière Notre-Dame dans le premier opus a retrouvé sa fille qu’il cherchait depuis de nombreuses années mais ne peut s’empêcher de retourner dans la rue. A découvrir en attendant la livraison des livres de la rentrée littéraires dans les prochains jours!

Moka de Frédéric Mermoud

Affiche de Moka de Frédéric MermoudAprès quinze jours de fermeture, mon cinéma Arts et essais préféré à rouvert… Sortie cinéma dès hier avec une amie pour aller voir Moka réalisé par Frédéric Mermoud sur une adaptation d’un livre de Tatiana de Rosnay.

L’histoire : de nos jours à Lausanne, à l’automne. Diane Kramer [Emmanuelle Devos] ne se remet pas de la mort de son fils le 25 mars précédent, renversé en sortant du conservatoire par une voiture qui a pris la fuite alors qu’il montait dans le bus. Un détective qu’elle a recruté [Jean-Philippe Écoffey] lui donne les coordonnées de quatre véhicules couleur Moka qui pourraient correspondre à la description donnée par le chauffeur de bus. Contre l’avis de son mari [Samuel Labarthe], elle part, fait la connaissance d’un jeune délinquant qui va l’aider à trouver un revolver [Olivier Chantreau]. Elle retrouve la voiture, en vente, à Evian, s’immisce dans la vie de ses propriétaires, Marlène l’esthéticienne [Nathalie Baye], sa fille adolescente [Diane Rouxel] et son compagnon Michel [David Clavel], moniteur aux thermes.

Mon avis : la confrontation entre Nathalie Baye et Emmanuelle Devos est d’une grande force, avec une femme percluse de douleur et l’autre qui ne comprend pas qui est cette nouvelle cliente atypique, qu’elle croise et recroise en ville, mais Evian est si petit… Les paysages d’automne sur le lac Léman sont magnifiques, renforçant le jeu des deux actrices principales, offrant des pauses dans la narration, associant le spectateur à ces moments de réflexion.

Ambulance de Suso de Toro

pioche-en-bib.jpgCouverture de Ambulance de Suso de ToroUn livre trouvé dans les nouvelles acquisitions de la médiathèque.

Le livre : Ambulance de Suso de Toro, traduit de l’espagnol par Georges Tyras, collection Rivages Thriller, éditions Rivages, 173 pages, 2013, ISBN 9782743625344.

L’histoire : il y a quelques années à Saint-Jacques-de-Compostelle. Gringalet et Pepete viennent de sortir de prison. Ils ont besoin de came, braquent une station service, repartent avec un maigre butin, laissent le gérant pour mort, Pepete s’est fait une belle entorse… S’ensuit une cavale pathétique, ils ne peuvent pas sortir de la ville parce qu’une bombe a explosé dans une banque… Retourneront-ils illico en prison?

Mon avis : je ne sais pas pourquoi l’éditeur, l’auteur et le traducteur ont choisi de ne pas traduire Saint-Jacques-de-Compostelle et ont laissé Santiago de Compostela, mais cela n’a aucune importance car le roman pourrait se passer n’importe où, le « décor » est limité, une station service, une rue (deux, allez), une pharmacie, un appartement et un entrepôt. Les personnages aussi sont limités, trois truands, un flic pourri asthmatique, une prostituée, un vieux chien en manque d’affection… Une époque assez indéterminée, les truands comptent la caisse en pesetas et en euros. Le plasticage n’est qu’évoqué, un prétexte à bloquer les personnages en ville. Une bonne partie du récit est fait du point de vue de Pepete, le minable à la cheville blessée, ce qui change du point de vue du détective, mais je n’ai pas vraiment mordu à l’histoire ni au style de ce roman écrit essentiellement en langage parlé… Je vous laisse le lire ou m’en parler, je suis peut-être passée à côté de quelques chose, d’habitude, j’aime bien les choix de cet éditeur pour trouver des polars étrangers « différents »…

Une écharpe en jacquard

Premiers rangs de l'écharpe en jacquard tricotée en rondJ’ai terminé mon pullover gris mais pas encore pris la photographie… en attendant, dans les photographies que je ne vous ai jamais montrées, j’ai retrouvé cette écharpe tricotée l’automne dernier, assortie au bonnet offert à Danielle, un ensemble coordonné bonnet et écharpe créé par KAZEKOBO et paru dans Bonnets en jacquard (éditions de Saxe, 2015). Je l’ai tricotée en rond, cela permet d’avoir une double épaisseur sans avoir à faire les longues coutures, et les extrémités peuvent servir de manchon si on a oublié ses gants!

Echarpe en jacquardEt voilà le résultat!