Chose promise, chose due, après la statue de Béranger dans le square du Temple à Paris, voici la tombe que j’avais montrée il y a longtemps, en 2008, à l’ouverture de ce blog dans un autre contexte, avec les lieux de mémoire autour de Pierre-Jean de Béranger (1780-1857). D’un ton très libertaire pour certaines, nombre de ses chansons sont disponibles sur le portail Gallica de la Bibliothèque nationale de France, par exemple dans l’album illustré par Grandville.
Il partage sa tombe avec Jacques Antoine Manuel… dont voici le texte de la dédicace sur la plaque de fonte: « Manuel / né à Barcelonnette le 10 décembre 1775 / soldat volontaire en 1795 / avocat / membre de la chambre des représentants / député / expulsé par la majorité de 1825 / mort le 20 août 1827 / hier j’ai annoncé que je ne cèderais qu’à la force / aujourd’hui je viens tenir la parole / séance du 4 mars 1823 ». Une citation similaire (à l’exception du passage sur la force) est reprise sur le médaillon.
La plaque de Béranger, déjà descellée en 2008, n’était toujours pas refixée en novembre 2012, date de ces photographies. Elle porte l’inscription suivante : « Béranger / poëte national / né à Paris le 18 août 1780 mort le 16 juillet 1857 / Je désire être inhumé dans le tombeau / de mon ami Manuel ».
Sur la stèle sont apposés deux médaillons en bronze représentant les deux hommes de profil, face à face. Les deux médaillons, adjacents, ont été coulés d’une seule pièce et sont surmontés d’une couronne végétale indépendante.
Le médaillon représentant « Manuel, député de la Vendée » (texte inscrit à droite du visage), à gauche, reprend à gauche à peu près la citation de la dédicace : « Hier j’ai annoncé / que je ne cèderais / pas à la violence / aujourd’hui / je viens / tenir ma parole / séance du mardi / 4 mars 1823 ».
Ce médaillon porte la signature de David d’Angers et la date de 1831.
Le médaillon représentant Béranger chauve porte le texte « Béranger / né à Paris / en / 1780 ». Ce médaillon a été réalisé alors que Béranger était encore vivant… (David d’Angers est d’ailleurs décédé en 1856, un an avant Béranger).
Il porte la signature « F.-G. Magnades », peut-être le fondeur, l’auteur du médaillon étant David d’Angers.
Photographies de novembre 2012.
Dans le square du Temple à Paris, outre la
Le buste représente, comme en atteste la dédicace: « A / B. Wilhem / fondateur / 1781-1842 / l’orphéon français ». Il s’agit de Guillaume Louis Bocquillon, dit Wilhem ou Bocquillon-Wilhem (Paris, 1781 – Paris, 1842), musicien fondateur de l’orphéon, société de chant choral pour adultes, en 1833, et rédacteur d’une méthode de solfège qui porte son nom. Il a mis en musique plusieurs chansons de
Il porte la signature de Henri Louis Richou (1850-1932) et la date de 1924. Pour une histoire du monument, voir la
Le voici de plus près… bien maculé par les pigeons.
Le médaillon est dédié « A / Eugène Delaporte / propagateur / 1818-1886 ». Eugène Delaporte est le successeur de Guillaume Louis Bocquillon, dit Wilhem ou Bocquillon-Wilhem.
D’autres statues existaient dans le square du Temple, dessiné en 1857 (modifié en 1865, après la construction de la mairie du 3e arrondissement, voisine, en 1862) par l’architecte Jean Charles Alphand. Ces statues ont été fondues en 1942. On en signale 5 avant la mise en place du monument précédent (voir la
… que l’on voit mieux ici, de face. Une statue à caractère mythologique, mais impossible de l’identifier comme ça…
ou encore « la lanterne de Diogène » d’après la légende d’une carte postale ancienne…
… mais « Diogène cherchant un homme par Marioton » d’après une autre carte. Il s’agit de la statue de Diogène de Sinope par Eugène Marioton (Paris, 1854-1933). Il en reste d’autres tirages à petite échelle dans des collections privées, je n’ai pas feuilleté tous les catalogues de la société des artistes français pour vérifier s’il a été présenté au Salon.
Dans un
Elle remplace la statue de Amédée [Donatien] Doublemard (Flavigny-le-Grand-et-Beaurain, 1826 – Paris, 1900), grand prix de Rome de sculpture en 1855, conjointement avec
La dédicace à Béranger sur la statue actuelle est peu visible à cause de la végétation…
… de même que la signature.
– dans le square du Temple, sa statue par Henri Lagriffoul en 1953, qui remplace la statue de Amédée [Donatien] Doublemard (Flavigny-le-Grand-et-Beaurain, 1826 – Paris, 1900), présentée au
– la plaque de la rue Béranger, dans le troisième arrondissement ;
– sa tombe que j’avais eu bien du mal à trouver dans le cimetière du Père-Lachaise, en dépit de la carte postale ancienne la représentant que j’avais trouvée.
J’avais aussi collecté plein de reproductions de gravures illustrant ses chansons ou représentant Béranger, ainsi que d’une publicité, que j’avais pu acheter.
