Après le monument aux morts de 1914-1918 de Metz et l’Orpheline à Cahors, je continue à vous présenter des œuvres de Paul Niclausse. Retour à Metz, au centre de l’avenue Foch, avec des photographies prises en août 2012 du monument à Albert Ier, roi des Belges (Bruxelles, 1875 – Marche-les-Dames, 1934). Devenu roi en décembre 1909, c’est lui qui a inauguré en 1910 le musée royal d’Afrique à Bruxelles (alors musée du Congo belge, à Tervuren près de Bruxelles). Aujourd’hui, l’inscription clame « Au / roi / soldat / Albert Ier« , pendant la première guerre mondiale, le roi a été très actif à la tête de ses troupes après que l’Allemagne a piétiné la neutralité de la Belgique.
Comme le monument aux morts de 1914-1918 de Metz, celui-ci a été amputé. Il ne conserve plus aujourd’hui que le buste du roi habillé en soldat, mais il était à l’origine (il fut inauguré en juin 1936) encadré par deux reliefs sculptés, comme on peut le voir sur cette carte postale ancienne. Ces deux allégories vêtues à l’Antique regardent vers l’extérieur du monument, à gauche, une femme symbolisant L’indépendance et à droite, un homme représentant Le courage.
Albert Ier est habillé en simple soldat, casque vissé (enfin, retenu par une jugulaire) sur la tête.
Ce buste est un peu abandonné au milieu de l’allée centrale fleurie de ce boulevard… Une petite explication en accompagnement serait la bienvenue… Pourquoi ce monument à Metz (« juste » parce qu’il a tenu tête aux Allemands et ainsi permis indirectement le retour de Metz à la France en 1918?), dans quel contexte (plus que certainement pendant la deuxième guerre mondiale) a-t-il perdu ses reliefs allégoriques?
Et pour rire un peu, je vous propose cette page de chansons paillardes de garnison, qui rapproche (sans doute involontairement) L’artilleur de Metz et La chanson du roi Albert!
Sur un sujet voisin, (re) voir le monument « à la France, la Belgique reconnaissante, 1914-1918″ de Isidore de Rudder à Paris.
En vous présentant le
Le groupe sculpté comprend au centre, une chèvre, encadrée par un couple de paysans âgés (avec des rides prononcées) et chaussés de sabots. L’homme, chauve, se trouve du côté de la tête et la femme, tête protégée par un fichu, à l’arrière.
La femme soutien un nourrisson emmailloté (l’orpheline), mise à téter au pis de la chèvre…
J’ai choisi aujourd’hui de vous présenter le monument aux morts de 1914-1918, du souvenir français et de la ville de Metz car il a connu une histoire liée aussi à la seconde guerre mondiale (pour cette dernière, revoir le monument en
A l’origine, ce monument,
Pendant la Deuxième Guerre mondiale, dès 1940, les Allemands suppriment les reliefs sculptés pour ne conserver que l’allégorie féminine et le soldat mort. Cette carte postale porte pour légende « Metz, das Deutsche Denkmal » (le monument allemand) et sur la stèle martelée, on peut lire l’inscription en lettres gothiques qui a remplacé les bas reliefs: « Sie starben für das Reich » (ils sont morts pour l’Empire).
L’inscription allemande a été enlevée dès la fin de la guerre. Le monument ne conserve que le groupe sculpté central composé d’une mère et d’un soldat mort. Une figuration très allégorique du deuil, avec la mère représentée assise, pieds nus et habillée d’une longue robe drapée à l’Antique. Elle porte sur ses genoux le soldat figuré nu, tête et pieds en appui sur les massifs qui l’encadrent. Sans uniforme, impossible de savoir que ce soldat a combattu dans les rangs allemands, puisque la Moselle était allemande depuis 1871.
L’inscription qui a été ajoutée à la base du socle est désormais « Aux morts de la guerre », sans préciser laquelle… En bas à droite, il reste toujours l’inscription d’origine « érigé par le Souvenir français ».
Voici un détail des têtes de la mère, avec les cheveux tressés ramenés sur le front, et du soldat mort.