Je poursuis cette semaine d’avant le 11 novembre (retrouvez d’autres monuments aux morts sur cette page) avec le monument dédié « A la gloire de l’armée française / 1914-1918 » apposé sur le mur du cimetière de Passy, en marge de la place du Trocadéro à Paris. Il est l’œuvre de Paul Landowski (Paris, 1875 – Boulogne-
Je n’ai pas trouvé la signature de Landowski (il faut dire que la crasse qui recouvre le monument n’aide pas), mais j’ai repéré celle des architectes : « A Drouet, J. Derudder / P. Tabon architectes ». J’ai essayé de reconstituer dans ce document (voir ) les extraits du journal de Paul Landowski qui concerne ses multiples avancées, réflexions, modifications. Au fil des mois, il hésite, n’est pas satisfait de son travail…
Ainsi que l’explique l’inscription, ce monument a été « érigé par le comité national / du monument à l’infanterie / fondé en 1936 devenu en 1951 / le comité national du monument / à la gloire de l’armée française / 1414-1918 ».
La composition s’organise autour d’une allégorie féminine (l’armée française) tenant de sa main droite une épée pointée vers le bas et dans sa main gauche un bouclier dont l’ornementation lui a donné beaucoup de mal, il a testé énormément de motifs (voir son journal mis en ligne, j’ai essayé d’extraire dans ce document ce qui concerne le Trocadéro). Il est plus ou moins parti d »un motif plutôt ornemental, symbole d’une sorte de Persée terrassant le dragon« , testé sur la maquette (journal, 29 juillet 1954). Mais il hésite, change, essaye Liberté, égalité fraternité le 30 août 1954, revient au projet initial. En décembre 1955, sur le chantier même, il hésite encore « Je mijote autour de Jeanne d’Arc et des soldats de Charles Martel et des soldats de l’an II« . Puis le 5 janvier 1956: « Mais j’ai enfin trouvé le bouclier qui portera au recto une image de Jeanne d’Arc. Le fond représente la bataille archi séculaire des champs Catalauniques« . Le 20 janvier, il décide de refaire le bouclier : « Bien que toute petite, Jeanne d’Arc prendra tout son sens symbolique. Au-dessus, la bataille des champs Catalauniques, au-dessous les soldats de l’an II (Valmy, Jemmapes)« . Le 27 janvier, il en parle encore « j’ai travaillé à la Jeanne d’Arc du bouclier. Cette composition de plus en plus heureuse. C’est ce qu’on peut appeler élever le débat. Avec ce petit détail, j’étale le sujet. C’est l’armée française reliée aux temps mérovingiens, c[‘est]-à-d[ire] aux temps où s’est forgée la France, au temps où la France est devenue une patrie (Jeanne d’Arc), au temps où la France est devenue le symbole de la Liberté (quatre-vingt-treize). La guerre de 1914-18 a été son apogée« .
Elle est encadrée par des soldats des différentes armes, y compris un spahi des troupes coloniales sur son cheval, et non uniquement de l’infanterie comme prévu au départ par le comité pour l’édification du monument.
A gauche, un sapeur avec sa tenue complète (y compris une semelle de chaussure qui dépasse de son sac à dos) et sa pioche.
A droite, une femme soutient un soldat mourant (déjà mort?) dénudé.
Photographies d’octobre 2010.
PS: voir des extraits du journal de Paul Landowski au fur et à mesure de l’avancée de ce monument
A Pons, près du donjon, place de la République, se tient le monument à « Émile Combes / 1835 – 1921 / sénateur de Charente-Inférieure / ancien président du conseil ». Désolée pour le contre-jour, c’était un matin tôt et je ne suis pas restée assez longtemps pour prendre une photographie quand le soleil aurait tourné. Après ses études, Émile [Justin, Louis] Combes (Roquecourbe, Tarn, le 6 septembre 1835 – Pons, Charente-Maritime, 25 mai 1921), s’installe comme médecin à Pons en 1868, dont il devient maire en 1876 (jusqu’en 1919) puis sénateur en 1885 (jusqu’à sa mort en 1921, vive le renouvellement politique!). A la tête du parti radical, anticlérical, il devient président du conseil en 1902, menant la la loi de séparation des Églises et de l’État, mais démissionne le  1er janvier 1905, soit presque un an avant sa promulgation le 9 décembre 1905.
Le buste en bronze porte la signature « Paul Landowski 1927-28 ». Vous pouvez découvrir Paul Landowski (Paris, 1875 – Boulogne-
Le buste en bronze (euh, j’ai comme un doute en l’écrivant… en pierre patinée couleur bronze?, la 
En tout cas, sur les vues anciennes (ici une carte postale / cliché de Charter), le buste était blanc, en calcaire ou en plâtre en attendant la fonte du bronze?
A gauche, un homme est assis, le bas du corps ceint dans un vêtement à l’antique. Il tient sur ses genoux un volume où est inscrit « pour la République ». La représentation allégorique de la République sous les traits d’un homme est extrêmement rare, l’artiste voulait ici souligner l’importance de la famille. Au-dessus de la sculpture se trouve cette citation: « Nous n’avons qu’une pensée / toujours présente à l’es- / prit de la pensée de la tâche / que nous avons assumée / nous n’avons qu’un passion / toujours absente toujours / vibrante au cœur le  dé- / vouement à la République ».
A droite, une femme est assise devant un enfant, il s’agit d’une allégorie de l’Éducation. Elle est surmontée d’une autre citation d’Emile Combes : « Je n’ai jamais cessé d’avoir foi / dans cette instruction pour /former l’intelligence de nos / enfants et pour inculquer à / leur âme le principe d’une morale. / D’autant plus solide qu’elle / dérive uniquement des idées / éternelles et nécessaires de justice, de droit et de devoir ».