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Mon ami Dahmer, de Derf Backderf

L’auteur de cette bande dessinée, Derf Dahmer, sera en dédicace demain 3 février 2018 chez Bulle d’encre, ma librairie BD préférée à Poitiers.

Article du 1er août 2014 pioche-en-bib.jpgCouverture de Mon ami Dahmer, de Derf BackderfUn album trouvé parmi les nouvelles acquisitions de la médiathèque. Il a reçu le prix Fauve de la révélation au festival d’Angoulême en 2014 et prix du polar SNCF (catégorie BD) 2014.

Le livre: Mon ami Dahmer, de Derf Backderf, traduit de l’anglais par Fanny Soubiran, éditions Çà et là, 2013, 222 pages, ISBN 978-2916207803.

L’histoire: à Richfield, près de Cleveland, dans l’Ohio, aux États-Unis, à partir de 1972. Jeffrey Dahmer et Derf Backderf vivent dans des maisons indiviuelles dans cette banlieue et entrent au collège. Solitaire, Jeffrey Dahmer est moqué par ses camarades. Pour se rendre intéressant, il mime des crises d’épilepsie et les tics du décorateur d’intérieur de sa mère. Cette dernière est dépressive, bientôt les parents, plus préoccupés par leurs relations que par leur fils, divorcent. Jeffrey se réfugie dans la forêt voisine, il est fasciné par les animaux morts, qu’il soumet à diverses expériences pour faire disparaître leur corps. Puis il commence à assassiner les animaux, ne supporte pas son attirance pour les hommes, continue à être ridiculisé au lycée, ses camarades semblent jouer cruellement avec lui…

Mon avis: Jeffrey Dahmer a commis son premier meurtre deux mois après sa sortie du lycée en 1978: il en a commis 16 autres de 1987 à 1991, les dévorant partiellement et devenant le « Cannibale de Milwaukee ». Il est mort assassiné en prison en 1994, condamné alors qu’il était manifestement fou. Journaliste de formation, Derf Backderf, qui l’a fréquenté au collège et au lycée, retrace ces années avec en toile de fond une interrogation: est-ce que ses camarades et surtout les adultes proches auraient pu voir ce qui commençait à se mettre en place dans sa personnalité et éviter qu’il ne bascule? S’il retrace la descente dans la folie de Dahmer, il n’aborde pas en revanche une question: cette folie n’aurait-elle pas dû l’envoyer à l’hôpital psychiatrique plutôt qu’en prison? Mais il arrête son récit avant qu’il ne bascule complètement. L’album en noir et blanc, avec des détails foisonnants à l’encre, rend bien cette ambiance ambigüe (attirance/répulsion) tant chez Dahmer que chez ses « camarades », car malgré le titre, personne n’est ami avec lui. Même si le graphisme des personnages, avec des têtes très « carrées », n’est pas ce que je préfère, il rend bien l’ambiance sombre et le désert affectif autour de Dahmer. Si sa mère se réfugie dans les médicaments et les idées fantasques, lui préfère l’alcool, dont il abuse même avant d’aller en cours, jamais réprimandé par les adultes, profs ou parents des autres élèves. Glaçant, mais à découvrir, plutôt pas avant d’aller se coucher!

Logo top BD des bloggueurs Cette BD sera soumise pour le classement du TOP BD des blogueurs organisé par Yaneck / Les chroniques de l’invisible. Mes chroniques BD sont regroupées dans la catégorie pour les BD et par auteur sur la page BD dans ma bibliothèque.

Take shelter de Jeff Nichols

Affiche du film Take shelter de Jeff Nichols Je poursuis le festival Télérama 2013 avec Take shelter de , un film qui a reçu plusieurs prix en 2011 dont le grand prix de la semaine internationale de la critique au Festival de Cannes et le grand prix du Festival du cinéma américain de Deauville [depuis, du même réalisateur, j’ai aussi vu Mud].

Le film : de nos jours dans l’Ohio. Curtis LaForche (Michael Shannon) travaille dans une carrière en équipe avec Dewart (Shea Whigham). Il vit avec sa femme, Samantha (Jessica Chastain) et sa fille sourde Hannah (Tova Stewart). En quelques jours, sa vie bascule à cause de violents cauchemars qui commencent tous par une tornade, cauchemars qui évoluent en vision en plein jour… Il a peur de devenir schizophrène comme sa mère, qui a basculé dans la maladie quand il avait dix ans. De son côté, sa femme met tous ses espoirs dans la possibilité de poser un implant cochléaire à sa fille, implant que la mutuelle de Curtis accepte de prendre en charge. Gardera-t-il son emploi et sa famille malgré ses actes irrationnels?

Mon avis : cela faisait longtemps que je n’avais pas vu de film apocalyptique (depuis Les derniers jours du monde des frères Jean-Marie et Arnaud Larrieu, je pense). Les scènes de tornades – celles des cauchemars et celles qui surviennent « en vrai » sont assez saisissantes. Mais contrairement à de nombreux critiques, j’ai eu du mal avec cette famille américaine à outrance, la femme soumise, qui prépare le petit déjeuner pour sa famille, gère le « qu’en dira-t-on », les rendez-vous pour la fillette (apprentissage de la langue des signes en particulier), le repas dominical avec ses parents après la messe. Le reste est aussi caricatural, le barbecue géant entre collègues, l’abri anti-tornade. Curtis fou comme sa mère ou prophète apocalyptique, je ne suis pas entrée dedans, et je me moque du débat pour savoir si la scène finale est une ultime vision ou une vraie tornade, si le film est une allégorie de la chute des États-Unis ou pas.

Le festival Télérama 2013 et ses films…
Ceux que j’ai vus avant le festival et dont je vous ai parlé (pas beaucoup cette année)

Ceux que j’ai vus pendant le festival

Ceux que je ne verrai pas

  • Moonrise Kingdom de Wes Anderson
  • Margin Call de J.C. Chandor
  • Holy Motors de Leos Carax
  • Tabou de Miguel Gomes
  • The Deep Blue Sea de Terence Davies
  • Les adieux à la reine de Benoît Jacquot
  • Elena de Andreï Zviaguintsev