Archives par étiquette : Liban

Les échelles du Levant d’Amin Maalouf

pioche-en-bib.jpgCouverture de Les échelles du Levant d'Amin MaaloufUn livre trouvé à la médiathèque, au rayon « large vision ».

Le livre : Les échelles du Levant de Amin Maalouf, éditions Grasset, 1996, 298 pages, ISBN 978-2-246-49771-X (lu en large vision, éditions Littera Corps 16).

L’histoire : Paris, en 1976. Le narrateur rencontre un homme d’un certain âge qui lui raconte sa vie sur quatre jours. Ossyane est le descendant d’un dirigeant ottoman assassiné ou suicidé à Istanbul, sa grand-mère état devenue folle en découvrant le corps, recueillie par un médecin qui était chargé de la soigner après l’avoir épousée… et qui en aura un fils, le père d’Ossyane, de sa sœur aînée et de son petit frère, à la naissance duquel la mère, arménienne, est décédée. Élevé par des précepteurs dans une maison à Beyrouth, au Liban, où se succède un public varié pour des fêtes et des expositions, Ossyane part à Montpellier suivre des études de médecine. Mais voilà qu’éclate la Deuxième guerre mondiale, Ossyane entre dans la Résistance… où il rencontre brièvement Clara, une jeune juive expatrié, qui deviendra sa femme après la guerre. Les deux jeunes amoureux habiteront alternativement à Beyrouth, chez le père dOssyane, et à Haifa, où Clara a conduit son oncle, seul rescapé de sa famille, quand la guerre les sépare à nouveau…

Mon avis : un livre écrit comme un conte oriental, la vie d’une famille racontée en cinq jours à un homme, le narrateur, qui nous en fait le récit. Une histoire qui commence à Istanbul, se poursuit par la Résistance en France avant de retourner au Proche-Orient avec le début des guerres du Proche-Orient liées à la création d’Israël. Le tout sur fond d’histoires d’amour et de folie (celles de la grand-mère et celles du narrateur), de croisements de peuples (turcs, arméniens, juifs), de magouilles (du frère). Un très beau roman!

 

Nos si brèves années de gloire de Charif Majdalani

Couverture de Nos si brèves années de gloire de Charif Majdalani

pioche-en-bib.jpgVoici un livre trouvé parmi les nouvelles acquisitions de la médiathèque.

Le livre : Nos si brèves années de gloire de Charif Majdalani, collection Cadre Rouge, éditions du Seuil, 2012, 188 pages, ISBN 978-2021055108.

L’histoire : à Beyrouth, du début des années 1960 au début de la guerre civile libanaise, en 1975. Ghaleb Cassab, le narrateur, est le fils de filateurs ruinés. Après ses études, il s’emploie chez plusieurs personnes avant de se fixer dans un magasin de tissus. Là, il en profite pour draguer certaines clientes, même si elles se présentent voilées. Après plusieurs aventures, il tombe amoureux d’une femme inaccessible: elle est promise à un homme beaucoup plus riche et plus âgé, qui a remboursé les hypothèques des parents de la belle pour obtenir le mariage. De dépit, Ghaleb va avec un ami acheter des chevaux, puis un jour, suite à une victoire aux échecs, il devient l’heureux propriétaire de tout un lot de machines à coudre… qu’il a du mal à écouler. Et voilà qu’un riche propriétaire lui propose de déménager à travers la montagne une usine mise sous séquestre en Syrie… je vous laisse découvrir la suite par vous même…

Mon avis : j’ai arrêté mon résumé beaucoup plus tôt que la quatrième de couverture: je ne comprends pas pourquoi l’éditeur dévoile tout le contenu du livre, jusqu’au dernier chapitre… D’après la présentation également, ce livre est le troisième d’un triptyque qui comprend Histoire de la Grande Maison (2005) et Caravansérail (2007), que je n’ai pas lus… et que je ne lirai probablement pas parce que je n’ai pas été particulièrement séduite par Nos si brèves années de gloire. Je ne sais pas, peut-être est-ce dû à la position de la femme dans ce livre, objet sexuel plutôt que sujet, ou au caractère aventureux, parfois à la limite de l’épopée orientale, du narrateur.

Bienvenue en arabeUn livre qui entre dans le cadre du défi sur le monde arabe organisé par Schlabaya.

logo tour du monde en lecture Ce livre entre dans le cadre du défi du tour du monde des livres, organisé par Livresque, au titre du Liban.

Je veux voir, de Johana Hadjithomas et Khalil Joreige

J’ai vu ce film, Je veux voir, de Johana Hadjithomas et Khalil Joreige, il y a quelques semaines, il était suivi d’un débat avec une association pacifiste, le Mouvement pour la paix (mais les bombes antipersonnelles n’ont pas été abordées, seulement de savoir si ce film est une fiction ou un reportage…).

L’histoire : Rabih Mroué, acteur libanais, et Catherine Deneuve, qu’on ne présente plus, se rendent ensembles en voiture en une journée au sud-Liban et jusqu’à la frontière avec Israël, en zone contrôlée par l’ONU, voir les dégâts de la guerre de 2006. Beyrouth est déjà en pleine reconstruction, mais dans le village où Rabih Mroué a passé son enfance, impossible pour lui de reconnaître la maison de sa grand-mère, les gravats encombrent tout, plus rien n’est reconnaissable. Catherine Deneuve, de son côté, est sidérée par cette vison de destruction.

Mon avis : un film très fort, qui prend le parti de ne pas ajouter de commentaires. Juste la sidération des deux acteurs. Il a été tourné en six jours, c’est bien une fiction… qui a pour cadre un environnement réel composé des ruines de guerre et des routes minées. La mer rouge de rouille aux abords de la plage où sont déversés les gravats du déblaiement des quartiers de Beyrouth ne vous laissera pas indifférent. Si vous en avez l’occasion, n’hésitez pas à voir ce film assez court.

À propos du débat : pendant le débat est venu la question de la ceinture de sécurité, pas portée par Rabih Mroué, qui conduit la voiture, mais à qui Catherine Deneuve dit à trois reprises de la boucler. Réflexe d’occidentale, a-t-il été dit. Je ne suis pas tout à fait d’accord, parce que spontanément, Catherine Deneuve ne boucle pas sa ceinture. Elle en prend conscience uniquement dans des situations où elle ressent le danger, à Beyrouth quand tout le monde grille les feux rouges, sur la route dans un rond-point quand une voiture arrive à contre-sens, quand des avions les survolent à basse altitude. Je ne suis pas non plus tout à fait d’accord avec le fait que les Libanais ne porteraient pas la ceinture parce qu’ils ont vécu des situations dramatiques et qu’ils décident de flirter avec la vie et la mort… Si vous allez voir Mascarades de Lyes Salem, en Algérie non plus, point de ceinture à l’écran. Et en Italie (surtout du sud), en Grèce, ailleurs en Méditerranée, la ceinture n’est pas plus systématiquement bouclée… Le problème n’est donc pas lié à la guerre. Mais portez tous la ceinture, même dans les autocars quand ils en sont équipés, cela vous évitera (et surtout à votre famille) bien des drames.

Fête du cinéma, 20000 prod et Valse avec Bachir

Aujourd’hui et jusqu’à mardi, c’est la fête du cinéma, premier billet au tarif habituel (réduit si vous y avez droit d’habitude, pour la première fois cette année), puis toutes les places à 2 euros. L’occasion de vous rappeler le pari de 20000 prod dont je vous ai parlé l’autre jour. Nous sommes toujours loin des 20000 participants pour lancer ce projet de production collective de film. Deux nouvelles vidéos présentent le projet à l’occasion de la fête du cinéma, l’une sur Dailymotion, l’autre sur Canal plus.

Sinon, je suis allée à la première et unique séance du jour (10h15) du film Valse avec Bachir de Ari Folman, metteur en scène israélien. Il n’y avait pas beaucoup de spectateurs (une quarantaine), mais il va encore passer ici pendant un mois, espérons que ce film trouvera son public. Présenté à Cannes, il en est revenu bredouille, ce qui me semble injuste. Il a été présenté dans la catégorie documentaire, c’est un dessin animé pour adultes. Vous pouvez en trouver des extraits sur le site officiel du film. Il commence par une scène très forte, le cauchemar récurrent d’un soldat israélien qui a participé la guerre au Liban au début des années 1980. Petit à petit, l’auteur et narrateur replonge dans son passé, en 1982, retrouve peu à peu son passé dont la mémoire s’était effacée, comme celle de ses anciens camarades. L’histoire de fond, vous la connaissez probablement, pour moi, ce sont des flashs à la télévision dans la véranda de ma nounou (probablement le soir en allant chercher mon petit frère, puisque le midi, je mangeais alors au collège). Il s’agit des massacres des Palestiniens des camps de Sabra et Chatila par des challengistes (chrétiens) que laissent perpétrer (voire encouragent ou au moins facilitent) les autorités israéliennes dont les troupes sont stationnées tout près, après l’assassinat du président chrétien libanais Bachir Gemayel… Mais c’est surtout un film sur la guerre, le suivi des soldats, ou plutôt son absence… qui est toujours d’actualité aujourd’hui par exemple pour les soldats américains de retour d’Irak. C’est aussi une réflexion sur les souvenirs refoulés, leur retour en cauchemars, hallucinations et autres visions. La musique est aussi extraordinaire.

Après Persepolis de Marjane Satrapi l’année dernière, voici un second dessin animé pour adultes très fort, à voir absolument.

Bonne fête du cinéma à tous, quels que soient les films que vous irez voir.

Il a reçu le César 2009 du meilleur film étranger.

Pour les 15 films du festival Télérama, ils se partagent en quatre catégories :

Ceux que j’ai vus et dont je vous ai parlé (pas beaucoup cette année)

Ceux que j’ai ratés et que je vais essayer de voir cette semaine au théâtre

Ceux que j’ai ratés et que je vais essayer de voir cette semaine au Dietrich

Ceux que je n’irai pas voir, sauf si vous avez des arguments pour me convaincre d’y aller…

  • À bord du Darjeeling Limited de Wes Anderson
  • L’heure d’été d’Olivier Assayas
  • Home d’Ursula Meier, finalement vu au Dietrich
  • Into the Wild de Sean Pen
  • Juno de Jason Reitman
  • There will be blood de Paul Thomas Anderson