Archives par étiquette : Antiquité

Voyage en mer Egée (4) : Patmos

L'île de Patmos vue depuis le monastère Après Éphèse, rembarquement en fin de matinée et départ pour l’île de Patmos. Nous y sommes arrivés en fin d’après-midi. Débarquement en chaloupe (pas un canot à rame, non, un petit bateau à moteur). Nous montons en bus local jusqu’au monastère fondé sur cette île où un (saint) Jean a vécu. Ce monastère fut fondé en 1088 par un certain Christodule. Le musée conserve une assez jolie collection d’objets religieux. De là haut, la vue est sublime. Nous redescendons à pied.
Nous pensions pouvoir visiter la grotte dite de saint Jean, où sont conservées des peintures du douzième siècle.

Ce qui est à peu près sûr, c’est qu’un Jean, auteur de l’Apocalypse a bien vécu sur cette île alors qu’il y était détenu ( » Moi Jean, votre frère, et qui ai part avec vous à la tribulation et au royaume et à la persévérance en Jésus, j’étais dans l’île appelée Patmos, à cause de la parole de Dieu et du témoignage de Jésus  » (Ap [= Apocalypse] 1, 9 ; désolée, je n’ai pas de nouvelle traduction plus récente du Nouveau Testament, alors j’ai pris ma Vulgate). Mais le fait que (saint) Jean l’Évangiliste, l’apôtre Jean et le Jean qui dit être l’auteur de l’Apocalypse soient une seule et même personne est discuté. L’Apocalypse aurait été écrite soit vers 70, soit vers 98. Je précise de notre ère, car dans un des documents remis sur le bateau, le texte parle de la persécution des Chrétiens sous Domitien, en 95 AVANT J.-C. Visionnaire… le traducteur ne devait pas savoir que le A du AD anglais signifie After, et donc après, pas avant Jésus-Christ.

La baie de Patmos et les bateaux, vus à mi pente de la colline du monastère La grotte fermant à 18h, elle était déjà fermée quand nous sommes arrivées. Nous poursuivons la descente par le chemin piéton, mieux vaut éviter le bord de la route avec les automobilistes et les taxis qui conduisent comme des fous. Le bateau repars, direction Rhodes. Sublime, mais la visite sera pour un prochain article.

Petit récapitulatif des articles que j’ai publiés sur ma croisière en mer Égée (octobre 2008) :

  1. le départ du Pirée
  2. Mykonos ;
  3. Éphèse, la bibliothèque ;
  4. Éphèse (2) ;
  5. Patmos ;
  6. le port de Rhodes ;
  7. les remparts de Rhodes ;
  8. vieilles rues de Rhodes ;
  9. l’hôpital des hospitaliers et le musée archéologique de Rhodes ;
  10. l’acropole du Mont Smith à Rhodes ;
  11. Rhodes, la rue des Chevaliers et le Palais des Grand-Maîtres ;
  12. Rhodes, une villa ;
  13. Rhodes, le départ
  14. et bientôt la suite…

Voyage en mer Egée (3) : Ephèse (2)

Le théâtre d'Éphèse Le mur de scène du théâtre d'Éphèse J’ai eu beaucoup de choses à vous montrer ces derniers jours. Mais je n’ai bien sûr pas oublié mon voyage en Grèce. À Éphèse, il n’y a pas que la bibliothèque, il y a aussi des quartiers riches (l’une des riches maisons a été restaurée et se visite avec un billet supplémentaire, mais le temps de l’escale ne permet pas de la voir), des temples, un théâtre… un quartier administratif, des latrines publiques, des thermes qu’on ne nous a pas montré, une nécropole. La visite était très confuse, et il faudrait envisager de  » dérestaurer  » certains éléments, dont le remontage est vraiment probablement très loin de la réalité.

Le nymphée de Trajan à Éphèse
Par exemple, ce nymphée dit de Trajan est vraiment un remontage invraisemblable ! Voici donc en vrac quelques photographies, je reviendrai peut-être dessus une prochaine fois, quand j’aurai compris le fonctionnement du site. Par exemple, le théâtre nous a été présenté comme un lieu où saint Jean a essayé de convertir la foule, a failli être lynché et s’est retrouvé emprisonné, sauvé par le gouverneur. Mais cela mérite d’être vérifié, vues les autres âneries que nous a servi le guide, comme un égout (d’après ce que j’ai observé) qui a été présenté comme un passage creusé par les prostituées du bordel voisin de la bibliothèque pour la commodité de leur emploi… Mais ces deux édifices ne sont pas contemporains ! Le théâtre a une origine bien plus ancienne. Son mur de scène semble remonté à peu près correctement. Éphèse, stèle

Quant au site, espérons qu’il supportera encore un certain temps la pression des touristes et surtout des guides, comme cette pauvre stèle…

Admirez quand même certains détails, comme ce sarcophage…

De toute façon, je retournerai probablement dans ce secteur de Turquie si riche en sites d’époque romaine.

Désolée pour la mise en page, je n’arrive pas à faire ce que je veux…

Petit récapitulatif des articles que j’ai publiés sur ma croisière en mer Égée (octobre 2008) :

  1. le départ du Pirée
  2. Mykonos ;
  3. Éphèse, la bibliothèque ;
  4. Éphèse (2) ;
  5. Patmos ;
  6. le port de Rhodes ;
  7. les remparts de Rhodes ;
  8. vieilles rues de Rhodes ;
  9. l’hôpital des hospitaliers et le musée archéologique de Rhodes ;
  10. l’acropole du Mont Smith à Rhodes ;
  11. Rhodes, la rue des Chevaliers et le Palais des Grand-Maîtres ;
  12. Rhodes, une villa ;
  13. Rhodes, le départ
  14. et bientôt la suite…

Voyage en mer Egée (2) : Ephèse (1)

Le site d'Éphèse avec la bibliothèque au fond, en bas Suite de mon voyage en Grèce. Je n’ai pas pu rédiger cet article hier soir, je me rattrape donc ce matin… Mardi 30, à l’aube, nous débarquons en Turquie, à Kusadasi. Direction la soit-disant maison de la Vierge, aucun intérêt, c’est une création récente, sauf un petit baptistère reconverti en citerne à eau dans les premiers siècles de notre ère. Ensuite, direction le site archéologique d’Éphèse. Impossible de tout voir en moins de deux heures, ni de tout vous montrer en un seul article. Voici donc pour commencer l’Artémison, dédié à Artémis et considéré dans l’Antiquité comme l’une des sept merveilles du monde. Et bien non, puisqu’il n’y a presque plus rien à voir de ce temple, incendié en 356 avant J.-C. et reconstruit puis détruit en 262 par les envahisseurs barbares… Une partie du décor sculpté se trouve au British museum à Londres…
La foule sur le chemin vers la bibliothèque Je commence donc cette visite par la bibliothèque, que l’on voit vraiment depuis le haut du site et quasiment tout au long de la visite. C’est un monument romain, construit à partir de 117 de notre ère par un gouverneur de la ville, Julius Aquila, et dédiée à son père, Celsus Polemaneus.

La façade de la bibliothèque d'Eacute;phèseContrairement à ce qu’à dit le guide, l’emplacement de cette bibliothèque n’était donc pas prévu à l’avance mais a été le résultat d’une évolution de l’urbanisme de la ville, bien après la construction de la grande voie menant de la ville administrative et des palais à cette bibliothèque. Attention, il s’agit bien sûr d’une reconstruction, à partir d’éléments trouvés sur place… entre 1970 et 1978. Elle aurait contenu jusqu’à 12000 rouleaux, tous incendiés lors des invasions dites barbares (incendie par les Goths en 263 de notre ère).

La fontaine voisine a quant à elle été construite avec les débris à la suite de cet incendie. Toute cette complexité chronologique n’a absolument pas été abordée par le guide sur place… Et comme vous le voyez, nous n’étions pas seuls !
Petit récapitulatif des articles que j’ai publiés sur ma croisière en mer Égée (octobre 2008) :

  1. le départ du Pirée
  2. Mykonos ;
  3. Éphèse, la bibliothèque ;
  4. Éphèse (2) ;
  5. Patmos ;
  6. le port de Rhodes ;
  7. les remparts de Rhodes ;
  8. vieilles rues de Rhodes ;
  9. l’hôpital des hospitaliers et le musée archéologique de Rhodes ;
  10. l’acropole du Mont Smith à Rhodes ;
  11. Rhodes, la rue des Chevaliers et le Palais des Grand-Maîtres ;
  12. Rhodes, une villa ;
  13. Rhodes, le départ
  14. et bientôt la suite…

Voyage en mer Egée (1) : Mykonos

La baie de Mykonos Je vais essayer de vous présenter mon voyage au fil des jours à venir…
Le premier jour donc, lundi 29 septembre, départ d’Athènes. Arrivée en fin d’après-midi sur l’île de Mykonos, il y avait un monde fou, tous les bateaux de croisière (au fond de la première photo) partis en fin de matinée du Pyrée arrivant à peu près en même temps… avant le coucher de soleil. Le ciel est bleu, mais il y a un petit vent frais. Voici juste quelques images, pas de visite archéologique ici. Les restaurants débordent sur le chemin en bord de mer, il faut se faufiler, mais ça vaut la vue à partir des moulins… Les moulins à Mykonos Les restaurants en bord de mer à Mykonos

Petit récapitulatif des articles que j’ai publiés sur ma croisière en mer Égée (octobre 2008) :

  1. le départ du Pirée
  2. Mykonos ;
  3. Éphèse, la bibliothèque ;
  4. Éphèse (2) ;
  5. Patmos ;
  6. le port de Rhodes ;
  7. les remparts de Rhodes ;
  8. vieilles rues de Rhodes ;
  9. l’hôpital des hospitaliers et le musée archéologique de Rhodes ;
  10. l’acropole du Mont Smith à Rhodes ;
  11. Rhodes, la rue des Chevaliers et le Palais des Grand-Maîtres ;
  12. Rhodes, une villa ;
  13. Rhodes, le départ
  14. et bientôt la suite…

Reconstitution de l’amphithéâtre de Poitiers

Reconstitution de l'amphithéâtre par Golvin, sur le parking Carnot à Poitiers

Aujourd’hui (14 septembre 2008), je suis à la journée des associations de Poitiers, stand D1, petite présentation ici… Si jamais vous passez par là, en dépit de la météo déplorable annoncée, faites moi un petit coucou !

Je vous parlais la semaine dernière du TAP / théâtre auditorium de Poitiers et des manifestations autour de l’Amphithéâtre retrouvé, dans le cadre d’une manifestation Patrimoine et création, dont une première avait eu lieu il y a deux ans. Voici la grande bâche (20 m sur 7,2 m) sérigraphiée et accrochée depuis fin août (et jusqu’à fin octobre) sur la façade du parking Carnot. Il s’agit d’une nouvelle restitution de l’amphithéâtre romain de Poitiers. Elle a été réalisée par Jean-Claude et Sophie Golvin. Je trouve que c’est assez impressionnant, à comparer avec les restitutions proposées dès le milieu du 19e siècle et que vous pouvez voir sur le site de Vieux-Poitiers.

Pour les Poitevins, il s’agit bien de l’amphithéâtre de Limonum Pictonum (Poitiers antique) sur cette page, et pas du site dit de Vieux-Poitiers à Naintré… À une petite trentaine de kilomètres de Poitiers, il y a en effet ce que l’on appelle une agglomération secondaire, avec un théâtre… et qui porte le nom de Vieux-Poitiers. Si vous passez par là, il est possible de le visiter.

Pour revenir au parking Carnot, je trouve que cette reconstitution est très belle, surtout, elle améliore considérablement la façade ! Si vous êtes à Poitiers, levez la tête sur cette façade, parce que d’après mes questions, très peu de gens ont remarqué cette toile. Le vrai amphithéâtre est à quelques dizaines de mètres… Visite très bientôt, mais pas dimanche prochain ! Il faut varier les sujets…

Et en rebond sur cette actualité, mes collègues du service régional de l’inventaire (Région Poitou-Charentes) ont mis en ligne un album photographique avec des vues anciennes (dont la destruction d’une partie des arènes en 1856) et actuelles, et en clin d’œil sur les projets de liaison de la gare et des hauts quartiers au XIXe siècle, préoccupation qui est aussi celle du lieu d’implantation du nouveau TAP (théâtre-auditorium de Poitiers).

Reflets d’or au musée national du Moyen-Âge / thermes de Cluny

Les thermes de Cluny à Paris, vus depuis le boulevard Saint-Michel Je vous avais prévenu, il ne faut pas me lâcher deux jours à Paris avec une amie aussi folle d’expositions que moi… Et ceci n’est encore qu’un début ! Car nous avons vu tout ça en deux jours, le lundi, je suis allée seule au Musée d’archéologie nationale, anciennement musée des antiquités nationales, dont le nom apparaît toujours sur le site internet officiel. C’est à Saint-Germain-en-Laye, à un bout de la ligne A du RER. J’y allais pour un projet avec Oxford, prélever des échantillons pour datation au radiocarbone, rien à voir donc… Si vous êtes curieux, vous retrouverez tout cela sur mon site personnel, lieu d’échange avec des Paléolithiciens. Et aussi papoter un peu avec la responsable du département du Paléolithique, Catherine Schwab, que je n’avais pas vue depuis longtemps. Mais aujourd’hui, je voulais vous parler du musée national du Moyen-Âge/thermes de Cluny, qui a pour point commun avec le Musée d’archéologie nationale d’avoir testé au premier semestre 2008 la gratuité de certains musées nationaux, opération suspendue sans publicité depuis le 1er juillet.

En ce moment donc, et jusqu’au 1er septembre 2008, a lieu une exposition très pointue intitulée Reflets d’or, d’Orient en Occident, la céramique lustrée, IXe – XVe siècle. Cette exposition a été organisée avec le département des arts islamiques du musée du Louvre, département qui est en pleine restructuration. De quoi parle l’exposition ? De la céramique à décor de lustre métallique… Que des termes techniques, qui ne vous diront sans doute pas grand chose, et si vous ne connaissez pas avant, il y a peu de chance que vous ayez compris après la visite, sauf si vous prenez le temps de lire de très (trop) longs panneaux… Pour essayer de vous expliquer, il s’agit d’un décor fait d’oxydes de cuivre et d’argent et faisant l’objet d’une cuisson très particulière, après la première cuisson des céramiques…

Mais si vous ne connaissez pas ce musée, il faut vraiment que vous le visitiez – à moins que vous ne soyez handicapé, car côté accessibilité, c’est un des pires musées que je connaisse. Il est situé dans l’ancien hôtel à Paris des abbés de Cluny, et une grande partie est constituée de thermes romains, que vous pouvez voir quand vous passez sur le boulevard Saint-Michel. Cette partie est actuellement en cours de rénovation. Parmi les collections du musée, ne ratez surtout pas la très célèbre tapisserie de la Dame à la licorne, qui a le droit depuis quelques années, enfin, à une salle bénéficiant de bonnes conditions de conservation (sur la page que je vous ai mise en lien, cliquez sur les petits boutons en bas pour voir la suite et les détails de cette tapisserie). J’adore aussi la très belle collection d’émaux de Limoges.

La prochaine exposition aura lieu du 1er octobre 2008 au 12 janvier 2009 et pour thème Celtes et Scandinaves, rencontres artistiques, VIIe – XIIe siècle.