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Petite histoire des colonies françaises, tome 1, l’Amérique, de Grégory Jarry et Otto T.

Couverture de Petite histoire des colonies françaises, tome 1, l'Amérique, de Jarry et Otto

Et voilà, je continue la Petite histoire des colonies françaises de Grégory Jarry et Otto T. avec le premier tome, consacré à l’Amérique française. Des mêmes auteurs, vous pouvez revoir mon avis sur le tome 2 (l’Empire), le tome 3 (la décolonisation) et le tome 4 (la Françafrique) bientôt, ainsi que sur Village toxique. Ce premier tome avait reçu le prix Tournesol au festival d’Angoulême en 2007.

Le livre : Petite histoire des colonies françaises, tome 1, l’Amérique française de Grégory Jarry et Otto T., éditions Flbl, 2010, 60 pages, ISBN 978-2-35761-022-4.

L’histoire : depuis le Moyen-Âge, Français et Anglais se livrent à une rivalité chronique (chapitre 1). A partir de 1560, la Floride est colonisée notamment sous l’impulsion des Protestants, il s’agit aussi pour eux d’avoir une issue de secours pour les guerres de religion qui se profilent (chapitre 2). En 1534, Jacques Cartier pose le pied au Canada (chapitre 3), bientôt suivi par Samuel Champlain, ça se corse entre les Français, les Anglais et leurs différents alliés Indiens. Le chapitre 4 est consacré à la Floride, le suivant aux Antilles (avec l’esclavagisme pour la production sucrière et le commerce triangulaire)… avant d’arriver (chapitre 6) au conflit avec les Anglais, à la vente de la Floride aux Espagnols, à la perte du Québec, à la Révolte de Saint-Domingue, et les territoires toujours colonisés aujourd’hui par la France, la Guadeloupe, la Martinique et la Guyane.

Mon avis : le récit est porté par un général de Gaulle très stylisé. Comme les autres livres signés Grégory Jarry et Otto T., nous sommes à la limite de la bande dessinée, avec sur chaque page un bloc de texte qui narre l’histoire et en dessous, une série de vignettes non délimitées par des cases, qui illustrent souvent avec beaucoup d’humour le texte, dans un dessin très stylisé, en noir et blanc sur fond bleuté (dans plusieurs nuances). L’humour est mis au service d’une histoire complexe, survolée à grands traits, comme une introduction et une invitation à approfondir le sujet.

Pour aller plus loin : Sur la Nouvelle-France, voir notamment, sous la direction de Mickaël Augeron, Dominique Guillemet, Alain Roy et Marc Saint-Hilaire, Sur les traces de la Nouvelle-France en Poitou-Charentes et au Québec, cahier du patrimoine n° 90 (978-2-84561-438-3, chez Geste éditions), dont je vous ai parlé ici (je vous conseille le chapitre sur les Filles du Roi, sujet à peine signalé dans l’album), ou encore Samuel de Champlain, Carnet de voyages au Canada, une bande dessinée du XVIIe siècle interprétée par Patrick Henniquau et Bernard Mounier, avec plusieurs liens dans l’article que je lui ai consacré.

Les cinq cents millions de la Bégum de Jules Verne

verne_begum.jpg Après la Princesse de Clèves, de Madame de Lafayette le mois dernier, pour le défi J’aime les classiques proposé par les Carabistouilles de Marie, j’ai relu Les cinq cents millions de la Bégum de Jules Verne. En fait, je ne m’en souvenais pas vraiment, j’ai lu tout Jules Verne dans la voiture entre la maison et le collège en classe de cinquième… J’aurais bien aimer lire aussi la nouvelle de Paschal Grousset dont Jules Verne s’est inspiré…

Le livre : Les cinq cents millions de la Bégum, de Jules Verne, première édition en 1879 dans la Bibliothèque d’éducation et de récréation de Jules Hetzel, il en existe de très nombreuses éditions sur le marché… J’ai pris le volume paru dans la collection lecture clé en français facile chez Nathan… Je ne suis pas très d’accord, pour comprendre ce récit, il faut un minimum de notions d’histoire…

L’histoire : dans les années 1870, à Londres. Le Dr François Sarrasin, un médecin français (ch’ti de Douai) présente une communication sur l’hygiène… Un avoué l’identifie comme un héritier des 525 millions de francs de la riche Bégum Gokool, en Inde. Quelques jours plus tard, un autre héritier se fait connaître, le professeur Schultze, un Allemand. Ils se partagent la fortune et s’en vont tous deux dans la très libérale Amérique naissante au capitalisme. Le premier construit une ville utopique, Franceville, avec les principes d’urbanisme et d’hygiène pour le confort de chacun. De son côté, Schultze construit Stahlstadt, avec une mine de charbon, de fer et une usine de métallurgie. Marcel, l’ami alsacien du fils de Sarrasin, réussit à s’y faire embaucher. Réussira-t-il à percer le secret de Stahlstadt et ses formidables canons ?

Mon avis : ce livre doit être replacé dans le contexte qui a suivi la guerre de 1870/1871, dont je vous ai un peu parlé ici. La perte de l’Alsace-Lorraine par la France, la course à l’armement qui précéda la guerre de 1914-1918 sont le fond de ce récit écrit en 1879. Les chiffres des bienfaits de Franceville sont biaisés, les chercheurs ayant sélectionné les habitants, il est impossible de les comparer à la population générale d’Amérique (elle aussi biaisée par l’immigration) ou d’Europe… Au passage, Jules Verne invente quand même les trop fameuses et meurtrières bombes à sous munitions (BASM, plus d’informations ici) et la téléconférence… Un petit livre à lire ou à relire…

Pour aller plus loin : voir Jules Verne à Nantes.


Logo du défi J'aime les classiques Je l’ai lu dans le cadre du défi J’aime les classiques (attention, nouveau blog) proposé par les Carabistouilles de Marie. Le mois prochain, un livre d’Albert Camus

Logo du challenge ABC critique de BabelioJ’ai sélectionné ce livre pour le défi ABC critique organisé par Babelio.