

Cela fait des années que lorsque j’entends ou lis un entretien de Scholastique Mukasonga, j’ai envie de lire l’un de ses livres (notamment Notre-Dame du Nil pour lequel elle a reçu le prix Renaudot), mais je n’avais pas eu l’occasion de le faire avant de voir son dernier titre parmi les nouvelles acquisitions de la médiathèque. Et c’est aussi l’occasion d’alimenter mon Tour du monde en lecture auquel je n’ai ajouté aucun nouveau pays depuis des mois!
Le livre : Cœur tambour, de Scholastique Mukasonga,
collection blanche, éditions Gallimard, 176 pages, 2015, ISBN 9782070149810.
L’histoire : en Amérique (Carïbes et Amérique du Nord) puis au Rwanda. La célèbre chanteuse rwandaise d’un groupe rasta, Kitami, est morte écrasée par son grand tambour dans des conditions mystérieuses (accident, meurtre, suicide?) il y a un an lorsqu’un journaliste reçoit une valise qui contient un manuscrit autographe dans lequel est raconte sa vie au Rwanda sous le nom de Prisca jusqu’à sa rencontre avec trois joueurs de tambours rastas à la recherche de leurs racines africaines. Enfant brillante, elle arrive à poursuivre des études malgré les transes qui déjà l’envahissent de temps à autre…
Mon avis : j’ai eu un peu de mal avec la première partie,
Kitami (jusqu’à la page 60, sur les tambourinaires du groupe de Kitami) et préféré les deux suivantes, qui chronologiquement se placent avant, Nyabongui (souveraine légendaire dont elle est -serait- la réincarnation) et Ruguina (le nom de son grand tambour). Le récit au Rwanda m’a particulièrement plu, tant pour l’histoire que pour le style. Le lecteur assiste aux études d’une fille brillante, entre école au village, cours supplémentaire par le missionnaire, puis la bourse pour aller au collège puis au lycée à la capitale. En parallèle, après une première transe, on croise le monde des esprits, des superstitions. Pas de chance pour cette jeune fille, elle appartient à la mauvaise ethnie, elle ne pourra pas poursuivre ses études au-delà. Au village, elle est crainte (ses pouvoirs sont-ils bénéfiques ou maléfiques?), elle va devoir fuir. Mythe, réalité, passé colonial, cohabitation ethnique difficile entre hutus et tutsis, recherche des origines par certains américains descendants d’esclaves, rôle des tambours, légendes et mythes ancestraux confrontés aux Églises chrétiennes (catholique et évangélique), pouvoirs thaumaturgiques ou maléfiques, transmission du passé, des légendes, des pouvoirs, rapports hommes / femmes, … Ce roman aborde de nombreux sujets avec beaucoup de « douceur », comme dans un murmure à l’oreille du lecteur…
Ce livre entre dans la catégorie romans pour le défi de la rentrée littéraire organisé à nouveau en 2015 par Hérisson.
A Châtellerault, après une histoire mouvementée (voir lien à la fin de l’article), le palais de justice est reconstruit à partir de 1842/1844 à son emplacement actuel qui correspond à une partie de l’ancien couvent des Minimes, sur les plans de Dulin, architecte du département, juste à côté du théâtre (qui vient juste d’être restauré). L’ensemble comprend l’hôtel de ville, le palais de justice installé dans le corps de bâtiment central, une école, le musée et la bibliothèque. C’est sans doute sur cette carte postale ancienne que l’on voit le mieux l’organisation de l’ensemble.
Voici aujourd’hui (enfin, en 2012) la façade de l’hôtel de ville côté cours de Blossac (à revoir à une extrémité du boulevard le
…et celle du palais de justice.
Voici la même façade sur une carte postale ancienne.
Le fronton a été sculpté par Honoré Hivonnait, qui a aussi réalisé une partie du décor peint du théâtre voisin mais qui est surtout connu dans le département de la Vienne pour ses vitraux et ses peintures religieuses (à voir prochainement sur ce blog le chemin de croix peint de l’église Saint-Jacques de Châtellerault et le décor peint de l’église de Civaux).
Au centre du fronton trône une allégorie de la Justice encadrée par la ville et l’art… La Justice, vêtue à l’Antique, cheveux longs nattés et chaussée de sandales, porte ses attributs habituels, un glaive (levé vers le haut) et une balance. Sa tête est cernée de foudres et ses épaules se détachent sur un fond de drapeaux déployés. Une tête de lion est posée à son côté.
A gauche (côté hôtel de ville), la Ville avec ses armoiries, assise mais manches retroussées, tient un rouleau de parchemin et des outils liés à la métallurgie, tenailles et massette. La production métallurgique locale, couteaux et baïonnettes (en savoir plus sur la
A droite (côté musée), l’art est assise la tête penchée en avant, un papier posé sur les genoux avec à ses côtés tout ce qui lui est utile (palette, équerre, compas, lyre, tambour, globe terrestre etc.).