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Un jour de pluie à New York de Woody Allen

Je vais essayer de reprendre l’ancien rythme de publication de mon blog, plus ou moins abandonné depuis des mois… Je reprends avec un article « cinéma »… J’ai hésité à aller voir le dernier film de Woody Allen, dont les accusions de viol sur sa fille adoptive sont revenues à la une de l’actualité ces derniers temps, bloquant sa sortie aux États-Unis suite à l’affaire Weinstein, dans le contexte des mouvements #MeToo puis #BalanceTonPorc. Peut-on vraiment séparer vie artistique et attitude personnelle ? Cela se pose aussi pour Pierre Loti, que l’on qualifierait aujourd’hui clairement de pédophile, Louis-Ferdinand Céline et ses écrits et positions pendant la Deuxième Guerre mondiale, etc. En tout état de cause, Griffin Newman, Rebecca Hall, Timothée Chalamet et Selena Gomez, acteurs phares du film, ont fait dons de leurs cachets à des associations et refusent de participer à la promotion du film qui a été primé au festival 2019 de Deauville. Comme je n’avais pas envie d’aller voir l’adaptation des Les hirondelles de Kaboul, de , que je craignais trop violent, je suis allée voir le film de W. Allen, plus pour l’horaire que par conviction…

L’histoire : de nos jours sur le campus d’une université secondaire du Nord-Est puis à New-York. Ashleigh Enright [Elle Fanning], étudiante en journalisme dont le père est un riche banquier texan ( » plouc  » ?), a l’occasion d’aller interviewer pour le journal de l’université un réalisateur de film, Roland « Rollie » Pollard [Liev Schreiber], un réalisateur de film d’art et essai. Gatsby Welles [Timothée Chalamet], étudiant qui préfère le poker et autres jeux aux études, lui propose de passer le week-end ensemble, en amoureux, tout en essayant de fuir au maximum la grande fête littéraire d’automne que sa mère [Cherry Jones] doit donner le même. La pluie se met à tomber, Gatsby tombe sur d’anciens camarades et sur Gatsby [Selena Gomez], la petite sœur d’une de ses ex-petites amies, Ashley est coincée avec son réalisateur en pleine crise existentielle, qui n’aime pas son film, et l’embarque faire le visionnage d’une nouvelle version avec son scénariste, Ted Davidoff [Jude Law], trompé par sa femme [Rebecca Hall], avant de tomber sur un célèbre acteur, Francisco Vega [Diego Luna].

Mon avis : j’ai passé plutôt un agréable moment avec ce film, même s’il y a toujours les mêmes références de Woody Allen, les Juifs New-Yorkais, la dépression chronique, les clichés sur les ploucs – cette fois les Texans (la jeune étudiante n’a mis que deux fois, enfants, les pieds à New-York) – et la bonne société cultivée de New-York, des passages qui manquent de rythme (le rire de la future belle-sœur de Gatsby Welles, les hoquets de Ashleigh Enright). Si la fin est prévisible, la confession de la mère est inattendue et relance l’intérêt pour la dernière demi-heure. Au passage, les personnages fument beaucoup, et pas que du tabac, et boivent en excès (dont du [Cognac] Corvoisier), on peut apercevoir l’affiche de la grande exposition sur  au MET (il faut que je vous parle de plusieurs expositions que j’avais vues dans le cadre de « l’année Rodin »)… Bref, du Allen par Allen, plutôt dans une bonne moyenne par rapport à certains de ses films de ces dernières années, mais loin d’être le meilleur à mon avis.

Pour Woody Allen, vous pouvez relire mes articles

 

The Grand Budapest Hotel, de Wes Anderson

Affiche de The Grand Budapest Hotel, de Wes AndersonIl y a des semaines sans cinéma et d’autres où plusieurs films me tentent… Cette fois, je suis allée voir The Grand Budapest Hotel, de Wes Anderson (j’avais bien aimé son précédent film d’animation, Fantastic Mr Fox).

Le film: de nos jours, dans la république de Zubrowka en Europe centrale. Une jeune fille se recueille sur la tombe ornée d’un buste en bronze d’un auteur, avec à la main l’un de ses livres, The Grand Budapest Hotel. Retour en 1985. L’auteur, déjà vieillissant, explique que l’observation des gens et de l’environnement donne les meilleurs livres. Il raconte comment, en 1968, jeune auteur [Jude Law] de passage dans le Grand Budapest Hotel vieillissant et quasi désert, il a rencontré un monsieur déjà âgé, esseulé, Zero Moustafa [F. Murray Abraham], dont le concierge dit qu’il s’agit du propriétaire. Plongé dans un bain, ce dernier l’invite à sa table, le soir même, pour lui raconter sa vie et la grande période du palace, en 1932. Gustave H. [Ralph Fiennes] règne alors en maître comme concierge de l’établissement, répondant aux moindres désirs des clients et surtout clientes. Il accueille un nouveau groom, Zero [Tony Revolori], amoureux de l’apprentie pâtissière de l’établissement voisin. Mais voilà la guerre qui arrive, une riche cliente, la comtesse Céline Villeneuve Desgoffe und Taxis [Tilda Swinton], qui décède de l’autre côté de la frontière, il se rend sur place, elle lui a légué un tableau de prix, Le garçon à la pomme, mais très vite, le voici accusé du meurtre de la comtesse et arrêté… Quels sont les rôles de Serge X. [Mathieu Amalric], l’un des employés de l’hôtel, de Dmitri [Adrien Brody], le fils de la riche veuve? Comment Gustave va-t-il se sortir de ce vilain pas? Zero est-il vraiment le propriétaire de cet hôtel aujourd’hui décati?

Mon avis: Un film rythmé et plein d’humour! Des scènes sont très drôles, comme l’entrée des armes en prison à l’intérieur des pâtisseries, la grande fusillade à l’intérieur de l’hôtel en train d’être occupé par les nazis, la fuite du monastère sur la piste et le tremplin de saut, etc. Et pourtant, le sujet est grave, le palace passe de la splendeur à l’occupation nazie puis la décadence communiste sur fond de polar (oui, quand même, une vieille dame a été assassinée, ainsi que plusieurs autres personnes…). Avec un nombre d’acteurs majeurs dans des petits rôles qui est impressionnant. Pour les acteurs français, à côté de Mathieu Amalric (la voix française de Mr Fox dans le précédent film de Wes Anderson, Fantastic Mr Fox), on trouve aussi Léa Sédoux dans un petit rôle de domestique, Clotilde. Un film à voir pour passer un bon moment dans un univers très particulier et très travaillé par .

Ce film a été inclus dans le festival Télérama 2015, dans lequel j’ai vu: