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Baden Baden de Rachel Lang

Affiche de Baden Baden de Rachel LangJe suis allée voir avec Baden Baden de Rachel Lang le week-end dernier.

Le film: de nos jours à Bruxelles. Ana, 26 ans [Salomé Richard], termine un petit boulot de chauffeur des vedettes lors du tournage d’un film. Au lieu de rendre la Porsche de location, elle file vers Strasbourg, sa ville natale. Elle se réfugie chez sa grand-mère chérie [Claude Gensac], qui habite dans un ensemble HLM. Elle retrouve Simon [Swann Arlaud], son ancien copain musicien professionnel, et renoue avec son ex, Boris [Olivier Chantreau], avec qui elle a eu une histoire. Sa mère [Zabou Breitman] et son frère [Thomas Silberstein] s’interrogent sur la reprise de cette relation et lui rappellent que la fin de cette aventure l’avait plongée dans une profonde dépression. Quand sa grand-mère tombe et se casse le col du fémur, elle lui promet de l’emmener à Baden Baden quand elle sera remise. Elle s’engage dores et déjà dans la démolition de la baignoire qu’elle veut remplacer par une douche de plain-pied, avec l’aide de tutos sur internet, de Grégoire, intérimaire dans un magasin de bricolage [Lazare Gousseau] qui n’y connaît pas grand-chose non plus et d’Amar, un poseur de carreaux de piscine [Driss Ramdi]…

Mon avis: ce film met en scène deux actrices très fortes, Salomé Richard, habillée d’un tee-shirt et d’un short en jeans, et Claude Gensac, aussi tendre que la vieille dame qui recueille Lulu dans Lulu femme nue (qui est passé récemment sur Arte). La photographie est très soignée, notamment la manière de filmer les visages dans quelques longs plans séquences (l’errance en voiture sans trouver son chemin) ou lorsque l’on voit des visages qui se détachent de profil à contre-jour perpendiculairement dans le cadre de l’image, l’un en haut, l’autre sur le côté. Le scénario n’est pas très original, avec une héroïne adolescente attardée, qui cherche sa voie, n’arrive pas à s’engager vraiment (ni en amour, ni dans un travail durable) mais peut être très persuasive pour obtenir ce qu’elle veut (l’aide de l’intérimaire du magasin de bricolage puis de l’ouvrier carreleur qu’elle va débaucher sur un chantier). C’est néanmoins un tendre tableau d’une jeunesse ordinaire en quête de sens dans la vie.

 

Monument à Victor Nessler à Strasbourg

Strasbourg, parc de l'orangerie, monument à Victor Nessler, vue d'ensembleLe samedi, quand je peux, après le marché, j’assiste au concert qui est donné à Poitiers à Notre-Dame-la-Grande. En cherchant dans mes photographies, j’ai retrouvé ce compositeur très peu joué de nos jours, Victor [Ernst] Nessler (Baldenheim, 1841 – Strasbourg, 1890) comme le dit en partie son monument… qui se trouve dans le parc de l’Orangerie à Strasbourg. Il est peut-être plus joué en Allemagne, je ne me souviens pas d’avoir entendu une de ses œuvres… à découvrir dans sa biographie sur ce site de musicologie. J’ai trouvé quelques CD: découvrir par exemple son opéra Der Trompeter Von Sackingen (j’ai testé le prélude et le premier acte…). Le monument a été dessiné par l’architecte Joseph Hug, avec un haut socle en grès rouge sur lequel est installé un buste en bronze, coulé à Munich, œuvre du sculpteur [Frédéric] Alfred Marzolff (Strasbourg, 1867 – Rountzenheim, 1936), dont je n’ai pas trouvé la signature.

Strasbourg, parc de l'orangerie, monument à Victor Nessler, le buste et le haut du socleLe monument a été inauguré pendant la grande exposition industrielle, le 28 mai 1895. Caché en 1941, le buste a été ré-installé dans le parc seulement en 1953.

Strasbourg, parc de l'orangerie, monument à Victor Nessler, le socle en grèsLe texte inscrit à la base du socle en grès est illisible. Une lyre repose sur une branche de laurier.

Strasbourg, parc de l'orangerie, monument à Victor Nessler, le buste en bronzeMèche au vent, belle barbe, joli nœud papillon, Victor Nesler le porte beau sur ce buste!

Strasbourg, parc de l'orangerie, monument à Victor Nessler, vue rapprochée du visageDe plus près, le nez un peu froncé, les sourcils proéminents, lui donne un air plus concentré que de loin, les poches sous les yeux et les pattes d’oie le vieillissent, il est pourtant mort à moins de 50 ans (d’une hépatite).

Photographies d’octobre 2010.

Le tombeau d’Auguste Jundt par Bartholdi au cimetière du Montparnasse à Paris

Tombe de Gustave Jundt par Bartholdi au cimetière du Montparnasse à Paris, deux vues généralesJe poursuis ma série sur l’œuvre du sculpteur Auguste Bartholdi (Colmar, 1834 – Paris, 1904). Après la statue de Rouget-de-Lisle à Lons-le-Saunier, la fontaine Bartholdi à Lyon, la statue du sergent Hoff au cimetière du Père Lachaise, le  tombeau de l’artiste par lui-même au cimetière du Montparnasse et la copie du lion de Belfort place Denfert-Rochereau à Paris, les copies de La Liberté éclairant le monde à Poitiers et Châteauneuf-la-Forêt), nous retournons au cimetière du Montparnasse, cette fois sur la tombe du peintre Gustave [Adolphe] Jundt (Strasbourg, 1830 – Paris, 1884), qui porte la dédicace suivante : « A / Gustave Jundt / 1830 / 1884 » (voir quelques-unes de ses œuvres dans la base Joconde).

Sur le piédestal qui tient lieu de stèle est posé un buste du peintre tandis que devant se tient une fillette, alsacienne (le peintre avait dû fuir l’Alsace après l’occupation allemande), qui tient une palette de peintre.

Tombe de Gustave Jundt par Bartholdi au cimetière du Montparnasse à Paris, les deux signaturesDeux signatures se trouvent sur les bronzes, l’une sur le buste (« A. Bartholdi 1885 »), l’autre sur la palette (« A. Bartholdi »).

Tombe de Gustave Jundt par Bartholdi au cimetière du Montparnasse à Paris, le busteLe buste a été présenté au salon des artistes français de 1885, sous le n° 3330. Un modèle en plâtre teinté est présenté au musée Bartholdi de Colmar. La maquette du monument complet figure dans la partie illustrée du catalogue du salon.

Tombe de Gustave Jundt par Bartholdi au cimetière du Montparnasse à Paris, deux vues de l'AlsacienneLa jeune Alsacienne se tient debout sur la pointe de ses pieds nus, dans une position différente de l’Alsacienne de la tombe du sergent Hoff au cimetière du Père Lachaise…

Tombe de Gustave Jundt par Bartholdi au cimetière du Montparnasse à Paris, le visage de l'Alsacienne… mais avec la même longue tresse au milieu du dos, retenue par un fichu noué par un gros nœud au dessus du front. Auguste Bartholdi, Alsacien d’origine, a beaucoup développé ce thème de l’Alsacienne, vous pouvez en voir une autre version, en terre cuite, au musée de Colmar (1883).

Photographies de juin 2013.

Le sergent Hoff par Bartholdi au Père Lachaise à Paris

La tombe de Hoff par Bartholdi, Paris, cimetière du Père Lachaise, vue générale de la tombeLe cimetière du Père Lachaise à Paris n’est pas seulement un cimetière, c’est aussi un vrai musée en plein air où l’on croise les plus célèbres artistes… qui n’ont pas toujours réalisé des chefs-d’œuvre. Il fallait bien vivre et répondre à des commandes. En témoigne la statue en bronze sur la tombe du Sergent Hoff, Ignace Hoff (20 juillet 1836-25 mai 1902), qui s’est illustré lors de la guerre de 1870, voir sa biographie ici. Elle se trouve juste à côté de la tombe du sculpteur Alexandre Falguière (la dalle de marbre que l’on aperçoit à droite de la photographie, promis, je vous la monterai un de ces jours).

La tombe de Hoff par Bartholdi, Paris, cimetière du Père Lachaise, signature A. Bartholdi 1904La statue porte la signature « A. Bartholdi 1904 », oui, le célèbre [Frédéric] Auguste Bartholdi (Colmar, 1834 – Paris, 1904), dont je vous ai déjà montré Auguste Bartholdi , un sculpteur dont je vous ai déjà montré la fontaine monumentale à Lyon (1888), le monument à Rouget-de-Lisle à Lons-le-Saunier et les répliques des statues de la Liberté à Poitiers et Châteauneuf-la-Forêt. Cette œuvre a été réalisée l’année de sa mort, le plâtre a été présenté au salon des artistes français de 1904 sous le n° 2645 (vue numérisée 50), il est aujourd’hui conservé au musée Bartholdi à Colmar. La statue a été fondue à titre posthume.

La tombe de Hoff par Bartholdi, Paris, cimetière du Père Lachaise, marque du fondeur Capitaine GényLe bronze a été « fondu par / E. Capitain-Geny / Bussy Hte Marne », comme en témoigne la marque.

La tombe de Hoff par Bartholdi, Paris, cimetière du Père Lachaise, la statue du soldat HoffAu sommet du monument, le sergent Hoff est représenté debout, en uniforme, guettant l’horizon, en appui sur son fusil. Une sculpture de bonne facture mais sans grande originalité.

La tombe de Hoff par Bartholdi, Paris, cimetière du Père Lachaise, détail du soldatLe numéro 107 inscrit sur son col fait référence au 107e régiment d’infanterie dont il dépendait.

La tombe de Hoff par Bartholdi, Paris, cimetière du Père Lachaise, la filletteAu pied de la tombe, une fillette inscrit sur le piédestal qui porte la statue cette devise patriotique: « France, souviens-toi ». Cette fillette semble être en plomb (je n’ai pas pu vérifier), une matière utilisée par Auguste Bartholdi par exemple pour la fontaine monumentale à Lyon (1888). Je n’ai trouvé aucune marque ni signature sur la fillette. Sur le plâtre présenté au salon des artistes français de 1904 et conservé au musée Bartholdi à Colmar, c’était un garçonnet qui était prévu, avec une devise différente : « Quand faudra l’enfant d’Alsace renaîtra ». Je ne suis donc pas certaine que cette fillette ait été réalisée d’après un plâtre d’Auguste Bartholdi (ou bien il y a eu une seconde version?).

Photographies de novembre 2012.