Depuis de longs mois, je suis relancée par un de mes lecteurs pour souligner l’absence de liste exhaustive des morts pour la France à Poitiers. Comme je le disais dans mon article sur le monument aux morts de 1914-1918 de Poitiers (centre-ville) par Aimé Octobre et comme Grégory l’a rappelé dans le dernier numéro de L’actualité Poitou-Charentes n° 106, automne 2014 (Aimé Octobre, de la femme éplorée à la Victoire, page 24), « les listes des morts de la Vienne ont été déposées dans le socle du monument inauguré le 15 mars 1925 ». Des listes partielles se trouvent dans les différents lieux et plaques commémoratives (revoir le carré militaire de la Pierre Levée et monument aux morts allemands, la plaque commémorative de 1939-1945 au cimetière de la Pierre-Levée, les plaques commémoratives des déportées du lycée Victor-Hugo, le monument au réseau Louis Renard dans le cimetière de Chilvert, également à la gare, à l’université, dans les églises, aux Coloniaux, sur le monument du parc de la Roseraie, sur le monument commémoratif du stade poitevin), mais il n’existe pas de liste complète des morts pour la France de Poitiers et cela est assurément en contradiction avec les différentes lois commémoratives et la dernière en date, la loi n° 2012-273 du 28 février 2012 fixant au 11 novembre la commémoration de tous les morts pour la France qui précise dans son article 2: « Lorsque la mention « Mort pour la France » a été portée sur son acte de décès dans les conditions prévues à l’article L. 488 du code des pensions militaires d’invalidité et des victimes de la guerre, l’inscription du nom du défunt sur le monument aux morts de sa commune de naissance ou de dernière domiciliation ou sur une stèle placée dans l’environnement immédiat de ce monument est obligatoire ».
Je ne suis pas sûre que le futur monument qui inscrira virtuellement le nom des morts pour la France dans le « béton connecté », d’abord annoncé dans le parc de Blossac puis près de l’ancien printemps, réponde à cette obligation. Ne me demandez pas comment ça marche, ni si ça vieillira bien, je n’ai pas bien compris ce qui était annoncé dans la presse.
A ce propos, le parc de Blossac a été « judicieusement » contourné par le secteur sauvegardé de Poitiers, sans doute pour permettre ce genre d’aménagement, mais il reste un site classé au sens de la loi de 1930, et donc soumis à des permis d’aménager. Cependant un grand monument dans un parc ne me choque pas, voir à Lyon dans le parc de la Tête d’Or, où il était malheureusement en cours de réhabilitation lors de mon dernier passage à Lyon en avril 2012.
Dans les chefs-lieux de département, les listes des morts peuvent être longues et nécessitent de dresser des stèles ou des plaques sur une grande longueur. Les monuments sont alors souvent aussi dédiés aux morts du département et non aux seuls morts de la ville.
Comme Poitiers, certaines villes n’ont pas de listes de morts sur leurs monument aux morts principal, comme ici à Angers…
… ou à Angoulême (liste à l’intérieur, non visible du public)…
… ou encore à Metz, mais les communes d’Alsace et Moselle sont soumises à d’autres réglementations.
Certaines villes ont choisi de mettre ces stèles à l’écart. Ainsi, il n’y a pas de liste de morts sur le monument aux morts de Haute-Garonne à Toulouse.
Mais les morts de la ville de Toulouse figurent sur le monument aux morts du cimetière de Salonique.
Une configuration en grand arc de cercle a aussi été retenu à Lons-le-Saunier.
Nantes a choisi de réaliser un grand mur de noms…
Dans des villes plus petites, la liste tient à l’avant, comme à Cahors…
… ou à Niort, …
… ou derrière le monument comme ici à La Rochelle.
Affaire à suivre…
PS: un généalogiste poitevin, Frédéric Coussay, publie chaque jour jusqu’à la fin de conflit et au-delà (les soldats ou soignants morts après 1918 de leurs blessures de guerre ont pu être reconnus morts pour la France plus tard) au minimum la fiche de Mémoire des hommes, à la date de leur décès, des soldats nés dans la Vienne. Il ajoute dans la mesure du possible aux « morts pour la France » les autres morts (de maladie sans lien avec le conflit, suicidés, fusillés, etc.). A voir sur son blog.
Lusignan bientôt ?
je garde ton article et je repasserai le re-lire. très intéressant! comme tu vois je suis peu présente, mais pas totalement absente.
Bonjour,
et merci pour avoir cité mon blog sur les poilus de la Vienne.
Si des personnes cherchent la liste complète des soldats décédés durant le conflit et natifs d’une commune de la Vienne en particulier, je peux transmettre les informations sans souci ! (mon recensement est différent des noms inscrits sur les monuments aux morts puisque sur ces derniers sont inscrits les soldats dont le dernier domicile connu était la commune – pour faire simple-, moi je travaille par commune de naissance)
Cordialement, et merci encore.
Fred