Archives par étiquette : Guise

A louer sans commission, de Didier Daenincks

pioche-en-bib.jpg Couverture de A louer sans commission, de Didier DaenincksJe lis de temps à autre un livre de cet auteur, mais je m’aperçois que je ne vous en ai jamais parlé (sauf pour une adaptation en bande dessinée, Levée d’écrou (scénario de Didier Daeninckx, dessin de Mako)… J’ai choisi ce titre parce qu’il se passe dans un immeuble qui fait référence au familistère de Guise, dont je vous ai parlé au sujet de De briques et de sang de Régis Hautière (scénario) et David François (dessin et couleurs). Un livre trouvé à la médiathèque.

Le livre : À louer sans commission, de Didier Daenincks, collection Frontières, éditions Gallimard Jeunesse, 1998, 155 pages, ISBN 9782070519880.

L’histoire : Paris, été 1990 (non spécifié, mais l’Irak attaque le Koweït)… José et Milna cherchent depuis des mois un nouvel appartement à la place de leur minuscule studio… José, ouvrier dans une imprimerie, a beau dépouiller les petites annonces dès leur sortie, il arrive toujours trop tard, jusqu’au jour où il finit par être accepté près du canal de l’Ourcq, square de Gréville, au sixième étage d’un immeuble tout en coursives. Une bonne partie sont en loyers 1948, un promoteur immobilier réussit à acheter peu à peu chaque appartement et à le relouer plus cher. En dessous de chez eux, un étrange monsieur, qu’ils croisent régulièrement sur le palier à 3h du matin… Un jour, les « hommes en vert » de la propreté de Paris font le ménage, ont évacué tous les papiers qu le vieux monsieur gardait chez lui depuis des dizaines d’années, les voisins se sont répartis ses quelques meubles… Où est passé le monsieur? Ils finissent par le retrouver, anonyme et refusant de donner son nom, dans une maison de retraite de l’aide sociale, à Pantin. Sur un coup de tête, ils décident de l’héberger chez eux…

Mon avis : un court roman attachant qui aborde néanmoins des questions importantes, la spéculation immobilière (qui a encore augmenté depuis à Paris, surtout dans ce quartier là devenu très à la mode), l’anonymat des « vieux », la mémoire recomposée qui lui fait raconter à sa manière divers vieux polars des années 1950. Des portraits courts et hauts en couleur aussi, le chauffeur de taxi fan de Claude François, le patron de bistrot auvergnat et raciste, la concierge, etc. Un petit instant de lecture réjouissante!

 

De briques et de sang de Régis Hautière et David François

Couverture de De briques et de sang J’avais entendu parler de ce titre à la librairie francophone sur France Inter et l’ai offert (après l’avoir lu, LOL!) à mon père qui avait déjeuné il y a un moment à l’économat du familistère de Guise, dans l’Aisne, créé par Jean-Baptiste Godin (le créateur des poêles Godin) au milieu du 19e siècle sur le modèle du Phalanstère de Fourier : un fonctionnement en coopérative autour de l’usine, avec des logements où dorment aussi bien le patron que les ingénieurs et les ouvriers, une école (mixte dès l’origine), une buanderie, un théâtre, une piscine, une cantine, etc. Attention, sur le site de l’éditeur et tous ceux qui font des copier/coller, Guise est localisé dans l’Ain, quel manque de respect, cette approximation…

Le livre : De briques et de sang de Régis Hautière (scénario) et David François (dessin et couleurs), collection KSTR, éditions Casterman, 2010, 146 planches, ISBN 978-2-203-00854-0.

L’histoire : au familistère de Guise, en 1936. Une dame revient ici à l’occasion de la mort de son père et se souvient des événements qui se sont passés au début de l’année 1914. Alors que 1500 personnes vivent au Familistère surviennent plusieurs meurtres dans cette société clause et apparemment soudée… D’abord, un ouvrier fondeur est retrouvé assassiné… Puis, quinze jours plus tard, c’est autour d’une veuve de mourir dans des conditions louches. la presse, accourue, repart aussi vite, le contexte (la montée des tensions avant la première guerre mondiale). Un couple est alors retrouvé asphyxié dans sa chambre, intoxication au monoxyde de carbone? Incroyable chez un producteur de poêles qui met en avant la sécurité et avait donc installé un système de ventilation efficace dans chaque logement. Une jeune fille, Ada, d’origine alsacienne et dont le père, Rudolf Volsheim, dit « Bismarck », dans ce contexte, est soupçonné, mène l’enquête avec Victor Leblanc, un journaliste de l’Humanité. Ils découvrent très vite que toutes ces victimes ont en commun d’avoir fait partie du même conseil de gestion du familistère il y a quelques années… Mais pourquoi sont-ils tous assassinés les uns après les autres ?

Mon avis : j’ai été un peu déroutée au départ par les tons sombres de l’encrage… mais suis vite entrée dans le scénario qui permet de découvrir le monde clos du familistère où, derrière l’utopie de la vie idéale, les hommes et les femmes qui y vivent ont les mêmes soucis, les mêmes pulsions qu’à l’extérieur, peut-être exacerbés par la promiscuité de la vie en commun permanente…

Pour aller plus loin : voir absolument le site du familistère de Guise.

Logo top BD des blogueurs 2011 Cette BD sera soumise pour le classement du TOP BD des blogueurs organisé par Yaneck / Les chroniques de l’invisible. Mes chroniques BD sont regroupées dans la catégorie pour les BD et par auteur sur la page BD dans ma bibliothèque.