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Un américain en Picardie de Ted Stanger

Couverture de Un américain en Picardie de Ted StangerUn livre qui m’a été passé par Dalinele, merci à elle!

Le livre : Un américain en Picardie, sacrés Français, le roman!, de Ted Stanger, Folio n° 4632, éditions Gallimard, 2007, 249 pages, ISBN 9782070337620.

L’histoire : dans les années 2000, à Anizy, un coin paumé de Picardie [en fait sans doute Anizy-le-Château, chef-lieu de canton dans l’Aisne]. Jonathan Bradley, la cinquantaine, est « cost-killer » chez Honeywell et Thomas, une entreprise américaine texane spécialisée dans le rachat et la revente d’entreprises en difficultés. Il est envoyé en France et chargé de redresser les comptes (avant revente) de Fabre et frères, une société familiale spécialisée dans la fabrication de robinetterie. Il abandonne donc femmes et enfants et se retrouve dans la campagne picarde. Avec son français scolaire au début, le voici aux prises avec les délégués syndicaux, une secrétaire, les règles et lois françaises (Urssaf, code du travail, mais aussi pour ses propres papiers), les salariés habitués à une certaine autonomie, très vite une grève et une « éducation » forcée au modèle français..

Mon avis : Ted Stanger est un journaliste américain installé en France depuis le début des années 1990, il écrit en français. J’ai passé un très agréable moment avec ce livre, où l’auteur se moque gentiment du « modèle français » mais reconnaît la capacité d’adaptation et de mobilisation des ouvriers pour honorer une grosse commande ou l’apprentissage (un peu forcé au début) de la gastronomie. Et il finit par apprendre que l’argent et l’apparence sociale peuvent ne pas être le seul moteur dans la vie… Une gentille et plutôt drôle critique des systèmes américains et français.

 

De briques et de sang de Régis Hautière et David François

Couverture de De briques et de sang J’avais entendu parler de ce titre à la librairie francophone sur France Inter et l’ai offert (après l’avoir lu, LOL!) à mon père qui avait déjeuné il y a un moment à l’économat du familistère de Guise, dans l’Aisne, créé par Jean-Baptiste Godin (le créateur des poêles Godin) au milieu du 19e siècle sur le modèle du Phalanstère de Fourier : un fonctionnement en coopérative autour de l’usine, avec des logements où dorment aussi bien le patron que les ingénieurs et les ouvriers, une école (mixte dès l’origine), une buanderie, un théâtre, une piscine, une cantine, etc. Attention, sur le site de l’éditeur et tous ceux qui font des copier/coller, Guise est localisé dans l’Ain, quel manque de respect, cette approximation…

Le livre : De briques et de sang de Régis Hautière (scénario) et David François (dessin et couleurs), collection KSTR, éditions Casterman, 2010, 146 planches, ISBN 978-2-203-00854-0.

L’histoire : au familistère de Guise, en 1936. Une dame revient ici à l’occasion de la mort de son père et se souvient des événements qui se sont passés au début de l’année 1914. Alors que 1500 personnes vivent au Familistère surviennent plusieurs meurtres dans cette société clause et apparemment soudée… D’abord, un ouvrier fondeur est retrouvé assassiné… Puis, quinze jours plus tard, c’est autour d’une veuve de mourir dans des conditions louches. la presse, accourue, repart aussi vite, le contexte (la montée des tensions avant la première guerre mondiale). Un couple est alors retrouvé asphyxié dans sa chambre, intoxication au monoxyde de carbone? Incroyable chez un producteur de poêles qui met en avant la sécurité et avait donc installé un système de ventilation efficace dans chaque logement. Une jeune fille, Ada, d’origine alsacienne et dont le père, Rudolf Volsheim, dit « Bismarck », dans ce contexte, est soupçonné, mène l’enquête avec Victor Leblanc, un journaliste de l’Humanité. Ils découvrent très vite que toutes ces victimes ont en commun d’avoir fait partie du même conseil de gestion du familistère il y a quelques années… Mais pourquoi sont-ils tous assassinés les uns après les autres ?

Mon avis : j’ai été un peu déroutée au départ par les tons sombres de l’encrage… mais suis vite entrée dans le scénario qui permet de découvrir le monde clos du familistère où, derrière l’utopie de la vie idéale, les hommes et les femmes qui y vivent ont les mêmes soucis, les mêmes pulsions qu’à l’extérieur, peut-être exacerbés par la promiscuité de la vie en commun permanente…

Pour aller plus loin : voir absolument le site du familistère de Guise.

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