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Promenades électromagnétiques de Poitiers

Deux promeneurs électromagnétiques sur le toit du parking Carnot Depuis le 6 octobre et jusqu’au 25, si vous passez par Poitiers, vous pouvez croiser des gens affublés d’un gros casque audio et qui font des choses étranges, comme lever et baisser la tête, s’approcher des distributeurs de billet, des portiques de sécurité des magasins, ou les fuir à grands pas, par exemple à la médiathèque. Ils ne sont pas devenus fous. J’ai fait l’expérience samedi après-midi, par un très bel été indien.
Il s’agit en fait de promenades électromagnétiques organisées par l’artiste Christina Kubisch. Artiste en résidence à Poitiers il y a quelques mois, elle a concocté ces promenades, avec un parcours qu’elle recommande, mais chacun peut aller où il veut en 45 minutes. L’expérience vaut vraiment la peine. Certains passants vous demanderont ce que vous faites, intrigués.
En fait, le casque capte les ondes électromagnétiques et les transforme, suivant les fréquences et les intensités, en sons, graves, aigus, pulsatiles, etc. Un excellent moyen pour voir que nous sommes assaillis par ces ondes, les antennes relais du toit du parking Carnot bien sûr sont source de ces ondes, mais aussi toutes les bornes wifi, tous les portiques de sécurité (c’est aussi le moyen de voir ceux qui ne marchent pas, je ne vous dirai pas lesquels, et ceux qui sont terrifiants, par exemple au magasin du Printemps). Le plus étonnant, c’est au cinéma du théâtre : le casque capte le système radio pour les sourds et malentendants dans la salle, et vous pourrez ainsi assisté au film (enfin, à sa bande son) dans le hall ! Une expérience à faire absolument, les casques sont prêtés gratuitement (contre le dépôt d’une pièce d’identité) à l’office de tourisme, à ses heures d’ouverture, du lundi au samedi. C’est une autre manière de découvrir la ville… Il devrait aussi y avoir un CD prochainement. L’artiste a enregistré le parcours sonore capté par plusieurs personnes, ce sont eux qui seront restitués.

Le contexte : Les cérémonies de l’inauguration du TAP/théâtre auditorium de Poitiers ont rebondi sur une manifestation autour de Patrimoine et création, dont une première avait eu lieu il y a deux ans à Poitiers. Dans le cadre de cette opération, je vous ai déjà montré la reconstitution de l’amphithéâtre romain sur une bâche sur la façade du parking Carnot, par Jean-Claude Golvin, chercheur au CNRS et grand spécialiste de ces reconstitutions. vous pouvez encore la voir sur place jusqu’au 30 octobre. Lors des journées du patrimoine, à côté des visites de l’amphithéâtre de Poitiers, des cris d’ambiance étaient diffusés depuis le toit du parking, eux aussi réalisés par Christina Kubisch (son site personnel, en allemand, n’a pas été mis à jour depuis 2006). Il doit encore y avoir une exposition de photographies de Marc Deneyer, annoncée mais sans date et sans lieu pour l’instant.

TAP…

Non, rien à voir avec les SAL, HAL et autres TAL… Dimanche, midi pile, c’est l’heure de la chronique sur Poitiers. Le TAP, c’est LE LIEU dont on parle depuis des mois ici… Arrêt de chantier, travaux agaçants, centre-ville bloqué. Et le centre des discussions dans le bus (ça va nous coûter un max, c’est pas pour nous mais on paiera, a-t-on besoin d’un tel équipement dans une ville comme Poitiers, etc.). La fermeture de la passerelle pour piétons et vélos qui permet de relier le plateau (centre-ville) à l’avenue de Nantes (quartier des Rocs) sans descendre dans la vallée pendant 4 jours, à cause du feu d’artifice, a aussi provoqué de nombreuses réactions négatives. Dernier incident, la commission de sécurité a émis un avis défavorable en raison d’une trappe d’évacuation de fumée non conforme, l’inauguration a été maintenue avec plus de pompiers. La ministre de la Culture a eu la mauvaise idée d’arriver en avion, alors que la gare TGV est à deux pas et reliée au théâtre par la grande passerelle – dont un petit passage a été maintenu du parking de la gare au boulevard jusqu’au buffet sur le dernier étage du parking, puis fermé l’après-midi.

Le parvis du TAP, 6 septembre 2008, 16h30 Le TAP, c’est le tout nouveau Théâtre auditorium de Poitiers, inauguré en grande pompe toute la journée hier (sous les giboulées jusqu’en milieu d’après-midi), avec de nombreux spectacles… gratuits à condition d’avoir réussi à obtenir un billet à l’accueil. La ville avait aussi prévu des animations dans les rues et un grand spectacle pyrotechnique. Les animations, à part l’installation de Zo Prod de Poitiers dans la rue Édouard-Grimaux qui mène au spectacle, étaient… peu animées (animations de la fanfare des Traînes-Savates de Niort, des jongleurs de Mamagabe de Poitiers (lien vers le site de jonglerie, le site des jongleurs de Mamagabe contiendrait un virus d’après mon antivirus) et du jongleur québécois Yvan l’impossible). Mais le feu d’artifice du Groupe F a été magnifique, avant que la bruine ne commence à tomber sur le bal qui devait suivre sur le parvis du TAP.

Poitiers, inauguration du TAP, rue Edouard Grimaux, 6 septembre 2008, 16h30 Il est dû à l’architecte Joao Luis Carrilho Da Graça (et lien direct vers la maquette du théâtre auditorium de Poitiers) et comprend, outre des salles de répétition et un restaurant, une salle de théâtre de 700 places et un auditorium de 1020 places. J’ai pris la photo du haut il y a une dizaine de jours, il y avait encore plein de camionnettes, l’enduit sur le béton de l’escalier n’était pas encore réalisé. Sur les grands panneaux de verre seront projetées des images… les programmes et des créations de l’ÉESI / École européenne de l’image de Poitiers et Angoulême.

Vous pouvez maintenant aussi le revoir ici lors d’une visite avec son architecte.
Les cérémonies de l’inauguration rebondissent sur l’amphithéâtre romain, dans le cadre d’une manifestation Patrimoine et création, dont une première avait eu lieu il y a deux ans :

– une image reconstituée a été posée sur une bâche sur la façade du parking Carnot, par Jean-Claude Golvin, chercheur au CNRS et grand spécialiste de ces reconstitutions (jusqu’au 30 octobre) ;

– des visites, pour les journées du patrimoine les 20 et 21 septembre puis en octobre, par Christina Kubisch (son site personnel, en allemand, n’a pas été mis à jour depuis 2006), il faudra s’inscrire à l’office de tourisme ;

Le TAP, 6 septembre 2008, 23h, après le feu d'artifice – une exposition de photographies de Marc Deneyer, annoncée mais sans date et sans lieu dans le communiqué de presse de la ville.

Promis, je vous reparle de tout ça prochainement, mais avec les liens, vous aurez déjà un avant-goût. Je vous parlerai aussi du spectacle que j’ai vu…

Et en rebond sur cette actualité, mes collègues du service régional de l’inventaire (Région Poitou-Charentes) ont mis en ligne un album photographique avec des vues anciennes (dont la destruction d’une partie des arènes en 1856) et actuelles, et en clin d’œil sur les projets de liaison de la gare et des hauts quartiers au XIXe siècle, préoccupation qui est aussi celle du lieu d’implantation du nouveau TAP (théâtre-auditorium de Poitiers). Je vous prépare une visite très personnelle pour une prochaine chronique dominicale…

Dragons pictons

Graph sous le pont de chemin de fer, Poitiers, 30 août 2008 Plusieurs d’entre vous m’ont fait remarqué que je parle des lieux que je visite, mais pas de Poitiers, où je vis. Ce n’est pas tout à fait vrai : je vous ai montré la copie de la statue de la Liberté et parlé de l’exposition Davide Balula qui se termine bientôt au Confort Moderne. Mais pour répondre à votre attente, vous trouverez désormais chaque dimanche à midi un article sur Poitiers. Pas question de visite conventionnelle, mais d’impression, de petits détails, etc.

Je commence pour vous tous, mais aussi pour surprendre les amateurs et amatrices de dragon, et plus particulièrement Zazimuth, Cath / Cathdragon et Faby /Fil de dragon… La première image, je ne suis pas sûre que l’animal à gauche soit vraiment un dragon (je suis même sûre que non), mais c’est un très joli graph qui est actuellement sur la pile centrale du pont de chemin de fer près de mon jardin. Si quelqu’un en connaît l’auteur, je l’ajouterai ici.

Graph sous le pont de chemin de fer, détail de la bête verte, Poitiers, 30 août 2008 Je n’aime pas les tags, mais les graphs comme celui-ci, sur des piles de pont ou les murs autorisés de Poitiers me plaisent parfois beaucoup.

Le dragon le plus célèbre de Poitiers est la Grand’Goule. Nous avons ici une sainte saurochtone… J’adore ce mot ! Plus simplement, sainte Radegonde a chassé le dragon de cette bonne ville. Une effigie de ce dragon était promené à travers les rues pour la procession des Rogations (trois jours avant l’Ascension). Puis en 1677, elle a été réalisée sur commande en bois (57 x 17,5 x 70 cm) par le maître-sculpteur Jean Gargot. Elle est aujourd’hui conservée au musée Sainte-Croix. Pour respecter les droits à l’image, je vous invite à aller voir sur le site du musée la page qui lui est consacrée ou à charger le dossier qui figure sur les fiches de la salle où elle est présentée. Mais il était avant dans l’ancien musée dans l’hôtel de ville. Pour les plus curieux, vous pouvez aussi lire un article très sérieux de Paul Verdier paru dans le Bulletin de la Société de Mythologie Française en 1992 et reproduit à cette adresse. Et pour les plus joueurs, vous pouvez acheter à la boutique du musée une maquette à monter en carton ou des carnets à dessin avec sa reproduction. Le site officiel de la ville a quant à elle classé la Grand’Goule dans la mythologie et l’office de tourisme… tout simplement elle parmi les personnages célèbres !

Stalles de la cathédrale de Poitiers, un lion terrasse un dragon Stalles de la cathédrale de Poitiers, deux dragons dos à dos Mais des dragons se cachent aussi dans la cathédrale (je vous reparlerai une autre fois de la cathédrale). Où ? Pas loin de griffons, de personnages, d’un coq, de scènes bibliques… Toujours pas d’idée ? Ne trichez pas avec les info-bulles des images… Ils sont sur les plus vieilles stalles conservées en France. Le lion terrassant le dragon est sur la rangée sud, le deuxième en partant de l’est (à gauche donc si vous faites face aux stalles sud). Les deux dragons affrontés sont sur les stalles nord, le deuxième en partant de l’est.

L’article est déjà long, je vous montrerai une prochaine fois saint Michel terrassant le dragon sur le mur de l’église Saint-Hilaire.

Je vous montrerai aussi bien sûr l’église Sainte-Radegonde… (voir ici par exemple le chapiteau avec Daniel dans la Fosse aux lions et la Tentation d’Adam et Ève) et toutes les autres de la ville, les parcs, les jardins, les chemins, les petites rues, les quartiers modernes, les édifices publics, des statues, il y a de quoi tenir un bon moment !