Lors du Voyage à Nantes en juillet 2012 (voir les liens en fin d’article), j’étais entrée dans l’opéra Graslin à Nantes, dont la façade était encore en cours de restauration. En 1880, la ville de Nantes confie la réalisation du plafond au peintre Hippolyte [Dominique] Berteaux (Saint-Quentin,
Il s’agit d’une grande toile tendue illustrée de thèmes allégoriques. « Musique, depuis le luth primitif jusqu’aux instruments modernes: accords parfaits. Gloire couronnant la musique moderne », telle est la description qu’en donne l’artiste dans le catalogue du salon. Vous remarquerez que la Gloire aux ailes largement déployées tient aussi… dans la trompette de la Renommée!
Le dieu Momos ou Momus (fils de la nuit, Nys, frère de Thanatos, la mort) est représenté armé d’une masse d’arme et brandissant le masque de la Comédie. Le catalogue du Salon précise (entre guillements, le reste, ce sont mes commentaires): « Momus, dieu de la raillerie, satyrique jusqu’à l’excès, tourne en ridicule les dieux et les hommes ». Mais juste au-dessus de lui, trône la comédie érotique, la partie du plafond la plus détaillée dans la description du Salon: « Comédie érotique : danse et chant, coquetterie, beauté, etc. ». » Thallo écrivant des comédies érotiques ». La belle est lascivement allongée sur un nuage. « Une jeune fille aux pieds délicats, portant un thyrse qui frémit dans le lierre, danse au son du luth: près d’elle, un jeune homme à la belle chevelure marie, aux accords de la lyre, les accords d’une voix mélodieuse ». Ils se trouvent sur la gauche de Momus. « L’Amour aux cheveux dorés, le riant Bacchus et la belle Cythéris viennent se réjouir au banquet du dieu qui charme la vieillesse (Anacréon) ». Vous voyez l’Amour avec son arc et ses ailes au-dessus d’un couple enlacé?
La scène avec la comédie érotique se poursuit sur le quart suivant.
Sur le dernier côté, Oreste, tourmenté par les Furies, symbolise la Tragédie.
Je me verrai bien prendre un jour place dans ce théâtre pour assister à un opéra de Nantes-Angers Opéra…
Pour aller plus loin : voir la synthèse sous la direction de Philippe Le Pichon et d’Arnaud Orain, Graslin. Le temps des Lumières à Nantes, Presses universitaires de Rennes, 2008, 324 pages.
Pour ceux qui préfèrent un texte court, voir l’article de Laure Nemski, Le théâtre Graslin, Nantes au Quotidien, supplément au n° 143, mars 2004, p. 26-29.
- Estuaire 2012 et voyage à Nantes :
- un aperçu,
- croisière de Nantes à Saint-Nazaire : le début et la fin du trajet
- à Saint-Nazaire
- ça grimpe : trois plates-formes et le mont Gerbier de Jonc
- au jardin des plantes : avec des plantes et des oeuvres contemporaines
- sur l’île de Nantes : à l’ouest et au centre
- en ville : le début et la suite du parcours, de l’art dans la rue (avec une suite en octobre 2012)
- je suis retournée à Nantes en octobre 2012 et ai pu voir les nuages et le soleil…
j’avoue n’avoir jamais eu droit à une visite commentée, alors le coup d’oeil ne suffit pas^^
merci , du coup pour ces commentaires fort à propos
J’aime beaucoup, différent mais n’a rien à envier à celui de l’Opéra de Paris peint par Chagall.
Il est superbe ..!!
Bisou
Superbe plafond ! merci pour la visite commentée…
Bises et belle soirée.
Super commentaire et magnifiques peintures de Berteaux. J’adore et je veux bien t’accompagner le jour où……! Qui sait
Superbe ! il faudrait des fauteuils qui permettent de s’allonger et d’admirer tout à loisir !
ohhhh que c’est beau ! cath