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Saint-Amour de Benoît Delépine et Gustave Kervern

Affiche de Saint-Amour de Benoît Delépine et Gustave de KervernCe week-end, ma sortie cinéma était pour Saint-Amour de Benoît Delépine et Gustave Kervern [voir aussi les films où il a un rôle principal,  Dans la cour de Pierre Salvadori et Cigarettes et chocolat chaud de Sophie Reine].

Le film : bien qu’officiellement en retraite depuis cinq ans, comme chaque année, Jean [Gérard Depardieu], veuf, éleveur dans le Morvan, vient présenter son meilleur taureau au salon de l’agriculture. Il est accompagné de son fils, Bruno [Benoît Poelvoorde] qui n’a pas la foi pour reprendre l’élevage et profite comme chaque année de sa semaine de vacances au salon pour faire le « tour de France des vins », de stand en stand. Jean l’embarque en taxi, avec Mike [Vincent Lacoste] au volant. Ils y croiseront un propriétaire de la maison d’hôte dépressif [Michel Houellebecq], un enterrement de vie de jeune fille, Venus [Céline Sallette], une femme en mal d’enfant.

Mon avis : vous croyez que c’est normal de plus rire pour un documentaire (Merci Patron ! de François Ruffin la semaine dernière) que pour une comédie ? Bon, je pensais que ce film était au moins drôle et rendait hommage aux vignobles traversés, mais à part une plaquette sur le vin achetée sur une aire d’autoroute (et largement montrée à maintes reprises), il est peu question de vin de qualité, de terroir, même pas pour le Saint-Amour (un vin du sud du Jura) qui donne son nom au film, seulement beaucoup de beuveries et de « coucheries » (suggérées la plupart du temps)… Bon, aller, je n’ai pas aimé et me suis souvent ennuyée, mais beaucoup de spectateurs semblent apprécier ce film si on en juge par les entrées de la première semaine, une personne sur les trois qui étaient avec moi l’a aimé, l’autre a dit « bof », la dernière « sans intérêt », je partage son avis…

Hippocrate de Thomas Lilti

Trois semaines sans cinéma, c’est assez rare pour moi… Je suis allée voir hier Hippocrate de Thomas Lilti [du même réalisateur, voir aussi mon avis sur Médecin de campagne].

L’histoire: de nos jours dans un grand hôpital parisien. Benjamin [Vincent Lacoste] commence son premier semestre d’internat dans le service de médecine interne de son père, le professeur Barois [Jacques Gamblin]. Il va faire équipe avec Abdel [Reda Kateb], médecin algérien qui fait fonction d’interne pour valider en France son diplôme. Une nuit de garde, un patient alcoolique et SdF pour lequel le jeune interne ne fait pas d’électro-cardiogramme (la machine est en panne), et au réveil, il est mort. La hiérarchie couvre, ça l’arrange. Mais voici qu’une vieille dame est admise, qui va poser de graves questions de conscience et d’éthique…

Mon avis: interne débordé (et qui fume trop), baisse des moyens des hôpitaux, salle de garde avec blagues de carabins, père grand patron absent, voilà un cocktail pour une comédie assez réussie. S’y ajoutent des sujets qui méritent un débat sérieux, les FFI (médecins étrangers faisant fonction d’interne, des médecins expérimentés qui repassent un internat pour valider leur diplôme étranger) et la question de la fin de vie. Côté acteurs, j’ai un faible pour Reda Kateb, découvert dans Gare du Nord de Claire Simon. Le cas de la vieille dame, d’abord opérée d’une fracture du col du fémur alors qu’à 88 ans, elle souffre d’un cancer généralisé. Elle arrive dans un service de médecine interne, avec la morphine elle peut avoir un meilleur confort de vie, mais l’intérêt du service est de la faire transférer ailleurs, quitte à la nourrir de force par sonde gastrique pour la faire sortir plus vite (elle émargerait sur un autre budget et le service récupèrerait un livre lit [oups, grosse fatigue pour moi! merci Grégory!]). On dépasse l’acharnement et la maltraitance quand elle est ranimée contre sa volonté. Et là, on rejoint la question des directives anticipées, et de leur caractère non contraignant pour les médecins, ce qui est à mon avis inadmissible. Une bonne comédie, n’hésitez pas à aller la voir!

Ce film a été inclus dans le festival Télérama 2015, dans lequel j’ai vu: