Une bande dessinée trouvée dans les bacs de la médiathèque.
Le livre : Saison brune de Philippe Squarzoni (scénario et dessin), éditions Delcourt, 2012, 476 pages, ISBN 978-2756018089.
L’histoire : 2006, dans les Alpes près de Grenoble. Philippe Squarzoni décide, après un voyage dans son Ardèche natale, de comprendre le réchauffement climatique. Il va se lancer dans des entretiens avec de nombreux spécialistes de la question (dont plusieurs membres du GIEC) et en rendre compte. Il pointe du doigt la surconsommation et finit par hésiter à partir pour l’Asie, où il vient de recevoir une offre de résidence: d’un côté, il s’agit d’un travail rémunéré, mais de l’autre, il lui faut prendre l’avion… Comment mettre en concordance les recommandations des experts au niveau individuel?
Mon avis : un long reportage graphique très bien documenté, mais je trouve que cela manque un peu de recommandations concrètes, la décroissance reste abstraite pour beaucoup de gens, et à part les interrogations sur les voyages en avion, il n’y a pas beaucoup d’exemples concrets, ce qui laissera facilement la possibilité aux adversaires de crier au « retour à la bougie »! Les cases sont organisées de manière très rigoureuses, à partir d’un découpage de chaque page en six cases, qui peuvent être regroupées, mais qui ont toujours le même module assez rigide. Il n’y a un passage sur le sur-éclairage des villes visible depuis l’espace, mais pas une seule case sur l’une des solutions, qui est d’interdire l’éclairage inutile (bureaux, vitrines) la nuit, et pas seulement à partir de 1h du matin avec de multiples dérogations comme le prévoit un récent décret en application du Grenelle de l’environnement. Il y a bien un petit passage sur l’énergie la moins chère est celle que l’on de consomme pas, mais pas une case sur le gaspillage d’énergie par les milliers de lampes qui restent allumées à longueur de journée sur les lieux de travail (c’est le cas dans mon bureau, éclairage par le plafond aux néons tous les jours, toute l’année, bureau au nord avec des vitres teintées qui absorbent la lumière et aucune étude pour un éclairage individuel efficace), la chasse au gaspillage permettrait de réduire sérieusement les factures d’énergie et par voie de conséquence la production inutile de cette même énergie… Bref, un livre pointu sur les constats du réchauffement climatique et le lien avec notre mode de consommation, sur ses conséquences, mais pas assez sur les remèdes possibles…
Pour rebondir sur mon blog, voir:
– voitures électriques et méthane du pôle nord, je suis énervée!!!
– avec des épluchures et autres… dans ma cuisine et au jardin
– Tous cobayes de Jean-Paul Jaud
– une fuite de tritium dans ma centrale nucléaire préférée (Civaux).
Cette BD sera soumise pour le classement du TOP BD des blogueurs organisé par Yaneck / Les chroniques de l’invisible. Mes chroniques BD sont regroupées dans la catégorie pour les BD et par auteur sur la page BD dans ma bibliothèque.