Depuis quelques mois, j’ai lu beaucoup de critiques positives sur cette étrange disparition d’Esme Lennox. La dernière en date, par Theoma, en septembre, m’a décidé à le réserver à la médiathèque…
Le livre : L’étrange disparition d’Esme Lennox de Maggie O’Farrell, traduit de l’anglais par Michèle Valencia, éditions Belfond, 2008, 232 pages, ISBN 9782714443342.
L’histoire : en Inde dans les années 1930, en Écosse aujourd’hui, à Édimbourg, où l’asile de Cauldstone ferme ses portes. Une jeune femme, Iris, reçoit un étrange coup de fil, elle est priée de venir chercher à l’asile une tante, Euphémia (Esme) Lennox, qui y est enfermée depuis 60 ans, elle y est arrivée à l’âge de 16 ans. Sauf que sa grand-mère, Kitty, atteinte aujourd’hui d’une maladie d’Allzheimer, lui a toujours dit qu’elle était fille unique. Elle accepte d’aller voir cette tante, de l’emmener dans un foyer, mais devant l’aspect rebutant de celui-ci, elle décide d’héberger Esme, qui ne semble guère « folle », pour le week-end. Parallèlement, Esme, encore à l’asile, puis chez sa petite-nièce, revit son enfance en Inde, avec un petit frère, Hugo, dont la mort semble d’abord mystérieux, le retour en Écosse, la mère qui veut caser ses filles, Esme et Kitty, jusqu’à découvrir le sombre secret de famille qui a entraîné l’enfermement d’Esme et sa disparition de l’histoire familiale…
Mon avis : Un début un peu confus, j’ai eu un peu de mal à situer les souvenirs qui émergent peu à peu, d’Esme mais aussi de sa sœur, Kitty, de six ans son aînée, peu à peu… Le terrible secret de la mort d’Hugo et de la bonne Jamila, morts de typhoïde, reste longtemps assez peu compréhensible, semble la clef de l’énigme… sans l’être vraiment, quoique… S’il n’était pas mort, la suite se serait-elle produite ? Et puis, derrière cette histoire terrible, on peut se demander comment une jeune femme a pu être internée à l’âge de 16 ans et ne ressortir de l’asile que 60 ans plus tard, et encore, parce que l’asile ferme et qu’ils n’ont pas trouvé de solution pour elle… Certes, cela se passe en Grande-Bretagne, mais pas sûr que ça ne puisse pas arriver chez nous… Les portraits d’Esme, mais aussi celui d’Iris, de son « frère par alliance » (le fils du second mari de sa mère) ou de son ami du moment sont dressés peu à peu, avec douceur et beaucoup de force en même temps. Un livre fort qui ne m’a pas laissée indifférente.
Pour aller plus loin : voir le site de Maggie O’Farrell (en anglais).
Ce livre entre dans le cadre du défi du tour du monde des livres, organisé par Livresque, au titre de la Grande-Bretagne (l’auteure, Maggie O’Farrel, est née en Irlande-du-Nord, a vécu en Ecosse et au Pays-de-Galle), en complément de Les chemins de Saint-Jacques, Les routes du pèlerinage médiéval à travers la France et l’Europe, de Derry Brabbs déjà lu et sélectionné pour ce pays, mais il s’agissait d’un beau livre et non d’un roman..