Après vous avoir montré le plafond de la salle du blason par Émile Bin et avant de vous montrer celui de la salle des mariages par Léon Perrault , voici le plafond de la salle des fêtes de l’hôtel de ville de Poitiers (un édifice dont je vous ai déjà abondamment parlé : avant rénovation, en cours de rénovation et après rénovation, l’ancien musée dans l’hôtel de ville, la science et l’agriculture de Louis Ernest Barrias sur le fronton, les tigres chimères d’Auguste Cain)… Si la construction l’hôtel de ville est achevée en 1875, la réalisation du décor intérieur va encore prendre plusieurs années. Ce plafond représente la libération de Poitiers par Du Guesclin en 1372… enfin, libération, ça reste à voir, les clefs de la ville lui ont été offertes par les Poitevins!
Ce plafond est signé du peintre poitevin Jean [Baptiste] Brunet (1849 – 1917) et daté de 1885… Pour mes amies tricoteuses qui trouveraient celui-ci trop guerrier, je vous invite à découvrir sur le site du musée Sainte-Croix de Poitiers une Tricoteuse (1873). D’autres œuvres conservées au Louvre sont davantage dans la veine de ce plafond…
En pleine guerre de Cent Ans, Bertrand Du Guesclin, à la tête de ses troupes à pied sonnant des cors et protégé par une Victoire, fait une entrée triomphante à cheval dans la ville le 7 août 1372 (Poitiers avait été prise par Jean/John Chandos en septembre 1361 et était depuis sous gouvernance anglaise, voir sur Histoire Passion la reconquête de la Saintonge et de l’Angoumois par Du Guesclin de 1372/1373). Tiens, au passage, il faudra que je vous montre un de ces jours aussi le cénotaphe de Jean Chandos à Mazerolles (juste à l’entrée de Lussac-les-Châteaux).
Il y est accueilli (au moins sur le tableau) par la foule en liesse en haut des remparts (vous pouvez revoir ici le rempart sud et la tour Aymar de Beaupuy et le pont Achard).
Les troupes de Du Guesclin semblent flotter sur les nuées, les familles, hommes, femmes, enfants (et même bébé) fêtent cette arrivée…
Beaucoup de femmes et d’enfants, dans cette foule, au moins dans la partie centrale…Dans l’affaire, ce sont les échevins de Poitiers qui gagnent des privilèges… A partir de fin 1372, tout échevin de la ville est automatiquement anobli par le roi…
Photographies de septembre 2011.