Cette bande dessinée est en 17e place dans le classement de novembre calculé par Yaneck / Mes BD à moi, mais était plus haut en septembre lorsque je l’ai inscrit sur un petit papier puis recopié parmi les premiers dans le petit carnet offert par Emmanuelle. Mais j’ai mis du temps pour réussir à le trouver à la médiathèque. Pour les volumes précédents, Shenzhen (qui m’intéresse car le département de la Vienne est jumelé avec cette région de Chine qui, il y a quelques années, tenaient le triste record des exécutions capitales) et Pyongyang, je devrai encore attendre un peu. [Depuis, j’ai aussi lu Chroniques de Jérusalem].
Le livre : Chroniques birmanes, de Guy Delisle, collection Shampooing, éditions Delcourt, 263 pages, 2007, ISBN 2-7560-0933-9.
L’histoire : Nadège, la compagne de Guy Delisle, travaille pour Médecins sans frontières. Elle est nommée pour un an en Birmanie (au lieu du Guatemala pressenti), ils s’y rendent donc en famille, avec leur bébé, Louis. Le récit raconte le séjour sur place à Rangoon, les pénuries dans les magasins, les problèmes des différentes ONG avec la junte, qui refuse l’accès à certaines zones où des » rebelles » se trouveraient mais qui sont aussi celles qui ont le plus besoin d’aide, le milieu des expatriés, leurs clubs, leurs quartiers réservés, les problèmes de connexions à internet alors qu’il attend des nouvelles de son coloriste pour un album en cours de fabrication. Aussi les relations louches de certaines multinationales (comme Total), qui collaborent sans scrupules…
Mon avis : le séjour est raconté de l’intérieur. Guy Delisle a eu peu de contacts avec les locaux, sauf lors de deux brefs séjours avec sa femme dans les cliniques éloignées, et avec quelques dessinateurs à qui ils donnent des cours d’animation. J’aime beaucoup ce long récit autobiographique, en noir et blanc, lucide, qui ne cache pas l’ambiguïté de la présence des ONG, des multinationales, de la junte, évoque » la dame « . Le déménagement de la capitale par la junte est un grand moment. À lire vraiment, surtout pour les archéologues que je connais et qui vont y participer à des missions, est-ce bien raisonnable ? Pas un sujet très gai pour un jour de noël, mais n’est-ce pas aussi le moment de s’interroger sur l’Humanité avec un grand H ?
Cette BD sera soumise pour le classement du TOP BD des blogueurs organisé par Yaneck / Les chroniques de l’invisible. Mes chroniques BD sont regroupées dans la catégorie pour les BD et par auteur sur la page BD dans ma bibliothèque.