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Daddy cool de Maya Forbes

Affiche de Daddy cool de Maya ForbesSortie cinéma ce week-end, avec Daddy cool de Maya Forbes.

Le film : à Boston à la fin des années 1970. Un couple et leurs deux fillettes, Amélia et Faith. La mère, Maggie [Zoe Saldana] noire et jeune juriste prometteuse. Lui, Cameron Stuart [Mark Ruffalo], descendant de l’une des plus grandes familles de Boston, et diagnostiqué bipolaire. Alors qu’il n’avait pas pris ses médicaments, il « pète les plombs » et se retrouve interné, shooté aux tranquillisants. Contre promesse de prendre ses médicaments, il emménage dans un appartement thérapeutique. Pour trouver un meilleur travail, Maggie décide de reprendre ses études, est acceptée comme boursière à Columbia à New-York, mais impossible d’y vivre avec ses filles. Elle va donc accepter que le père s’installe dans l’appartement familial, avec les filles, et elle rentrera chaque week-end. Commence alors une drôle d’années, avec un père « pas dans la norme ».

Mon avis: j’ai lu que ce film était en grande partie auto-biographique, la cinéaste et sa sœur ayant été élevées par leur père bipolaire. A part l’épisode de départ, en pleine dépression, le père est en phase maniaque pendant la plus grande partie du film, envahissant pour ses filles, ne sachant pas maîtriser ses envies, il collectionne tout ce qu’il trouve, en quête de reconnaissance il tente de s’imposer auprès des voisins et des copains des filles, qui ont honte et n’osent pas accepter les visites chez elles, jusqu’au jour où finalement, les ami(e)s vont découvrir cet univers particulier. S’il est inadapté à la vie en société, il fait découvrir la nature aux enfants, plein d’autres aspects de la vie! Je vous laisse découvrir la scène assez drôle avec la patriarche (la grand-mère qui tient les cordons de la bourse). Les deux fillettes sont aussi très bien, l’aînée, Imogene Wolodarsky, pré-ado un peu enrobée, est la propre fille de la cinéaste, la cadette est souvent irrésistible avec ses petites fossettes quand elle sourit! Je pense que c’est une vision très intéressante des troubles bipolaires, pour lesquels on parle plus souvent des phases dépressives, mais les phases maniaques peuvent être aussi très compliquées à vivre pour le malade… et surtout son entourage! Un film à voir!

Journal d’une bipolaire de Emilie et Patrice Guillon

Couverture du Journal d'une bipolaire de Emilie et Patrice Guillon pioche-en-bib.jpgLogo BD for WomenJ’avais noté cette bande dessinée chez Audouchoc et je l’ai réservée à la médiathèque

Le livre : Journal d’une bipolaire de Émilie et Patrice Guillon (scénario), Sébastien Samson (dessin), collection : Contre-cœur, éditions La boîte à bulles, 2010, 88 planches , ISBN 978-2-84953-106-8.

L’histoire : Aujourd’hui, Camille et son père décident d’écrire le scénario d’une bande dessinée sur la maladie de Camille. Montréal, septembre 2001, au moment des attentats du 11 septembre. Camille, alors en vacances, est coincée quelques jours de plus sur place, qu’elle passe avec son amoureux québécois. De retour en France, elle est inscrite en maîtrise et loge dans un studio adjacent à la maison de ses grands-parents. Son copain, resté au Canada, lui fait une sorte de chantage affectif, par mél et par téléphone, pour qu’elle vienne le rejoindre. Avec l’approche des examens, la pression monte, Camille craque, fait une tentative de suicide, arrêtée à temps par ses grands-parents et son oncle, sa mère l’accompagne aux urgences psychiatriques, elle y est internée pour la première fois. Puis c’est la dépression chronique (qui va régulièrement jusqu’aux tentatives de suicide), en alternance avec quelques phases maniaques (fièvre acheteuse, comportements à risque), la vie à l’hôpital, dans une clinique spécialisée et dans un foyer, les relations pas toujours faciles avec sa famille (son père, divorcé et lointain, sa sœur jumelle, sa mère, ses grands-parents, son oncle), qui ont du mal à la comprendre. Ce n’est que quelques années plus tard qu’elle apprend le nom de sa maladie, la bipolarité ou maniaco-dépression. Et pourra tenter de s’insérer dans le monde du travail, en essayant de gérer la pression.

Mon avis : la bande dessinée, en noir et blanc, est partagée en chapitres portant chacun le nom d’une chanson et correspondant à une étape dans la vie de Camille. Car s’il s’agit d’un récit autobiographique, Émilie Guillon, aidée par son père, a décidé de prendre de la distance en changeant le prénom de son personnage. Un récit poignant, qui montre la spirale de la dépression, l’exaltation des phases maniaques, la difficulté des traitements (psychothérapie et médicaments), la difficulté de s’en sortir pour la personne malade mais aussi le bouleversement de son entourage. Je trouve que la postface du Dr Gay, sensée expliquée médicalement la maladie, n’est pas très réussie, trop clinique et pleine de chiffres en deux pages. Peut-on résumer cette maladie à des statistiques ?

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