Dieu n’est même pas mort de Samuel Doux

Couverture de Dieu n'est même pas mort de Samuel Doux

pioche-en-bib.jpgC’est Grégory Vouhé qui m’a fait découvrir ce livre emprunté à la médiathèque.

Le livre : Dieu n’est même pas mort de Samuel Doux, éditions Julliard, 2012, 290 pages, ISBN 9782260020363.

L’histoire : plusieurs histoires qui se croisent, celles de Elias Oberer, de nos jours (enfin, en 2010) à Poitiers, Moshe Hershel à Radom en Pologne en 1910 puis à Poitiers en 1942, Paul Serré en 1938 à Morteau puis en 1943 à Paris et à Limoges en 1976, Emmanuelle Serré en 1957 à Poitiers puis en 1968 à Châtellerault… Elias arrive de Paris à Poitiers pour l’enterrement de sa grand-mère, qui s’est suicidée le jour de Yom Kippour. Sa mère, Emmanuelle Serré, y est morte d’un cancer il y a des années, son grand-père il y a quelques mois. Sa cousine Béatrice l’attendait sur place, mais à son départ, il ne connaît pas la manière dont sa grand-mère a mis fin à ses jours. Son oncle, Dominique, viendra-t-il à l’enterrement de sa mère? Alors qu’Elias part à la recherche à travers la maison d’une bague de famille, chargée de l’histoire de cette famille depuis les pogroms de Pologne jusqu’aux rafles de la seconde guerre mondiale. Trois jours à attendre l’incinération puis, le lendemain, l’enterrement des cendres, au milieu des fantômes dans une ville qu’il n’aime pas…

Mon avis : Elias n’aime pas sa « ville natale, beige et gris, pleine d’ennui et de lourdeur, construite sur une colline faite pour dominer et qui pourtant s’enfonce dans l’éternité » (p. 37)… L’auteur non plus ne doit pas aimer la ville, y est-il seulement venu pour y avoir vu la Vienne? Au moins, il est cohérent, c’est toujours de la Vienne et non du Clain qu’il parle (p. 147, 182, 183, 222)… un éditeur qui se respecte aurait dû corriger, ainsi que quelques coquilles (au moins pages 37, 182) et quelques autres incohérences, si l’on veut ancrer un récit dans la réalité, alors il faut vérifier celle-ci, le crématorium de Poitiers n’est pas coincé entre un Bricorama et un Picard surgelé (page 185), il n’est pas loin d’une zone commerciale, mais encore entouré de verdure (ça risque de ne pas durer…)… Et la procédure d’une succession ne permet pas à un petit-fils (ni à personne) d’aller clôturer les comptes de sa défunte grand-mère à la banque… Si l’on passe outre ces détails agaçants, la construction du roman qui alterne les chapitres placés aujourd’hui et l’histoire de la famille sur quatre générations est assez intéressante. Une petite généalogie en annexe aurait aidé à s’y repérer parfois, mais les têtes de chapitre claires permettent de se repérer dans l’espace (en Pologne, à Limoges, à Paris, à Poitiers…) et dans le temps (de 1910 à 2010). L’histoire d’une famille juive, mais aussi des histoires de maladie (le grand-père et la mère d’Elias morts du cancer), maladies qui expliquent mieux la haine du jeune homme envers sa grand-mère que l’histoire familiale.

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Ce livre entre dans le cadre du défi 1% de la rentrée littéraire organisé à nouveau cette année par Hérisson.

 

5 réflexions sur « Dieu n’est même pas mort de Samuel Doux »

  1. Grégory

    Non, vraiment, dans le cadre d’un roman, cela ne me gêne en rien.

    D’autant mieux que dans la vie réelle les gens se trompent au moins autant que ce personnage fictif, qui n’est pas le premier à commettre un lapsus : 

    qu’importe, après tout, qu’il appelle la rivière la Vienne, comme sa grand-mère a pu le lui dire par erreur… 

    Ce n’est certes pas autre chose qu’un détail, à mon sens plutôt amusant. 

    (Penses-tu que les étudiants pourraient tous donner les bons noms des deux cours d’eaux qui baignent Poitiers ? Je serais curieux des réponses 😉

     

    Personnellement, je me suis littéralement retrouvé au coeur des travaux de la place d’Armes, et aussi rue des Cordeliers.

    Je ne serais par ailleurs pas le dernier à donner une géographie très approximative des zones commerciales, où qu’elles soient !

    L’histoire est vraiment captivante (et aussi historiquement assez instructive), et c’est là l’essentiel, même si le style n’est pas particulièrement remarquable.

    Je te rejoins sur l’intérêt qu’aurait pu présenter une généalogie en annexe pour faciliter la compréhension (mais l’auteur n’a-t-il justement voulu dévoiler que progressivement les liens de parenté?).

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  2. Emmanuelle

    J’ai aussi relevé les incohérences sur Poitiers. Le cours d’eau, le crématorium…
    Véronique, vous êtes aussi sur Poitiers, c’est la première fois que je veis sur votre blog.
    Envoyez moi un petit mot 😉

    C’est un roman sinon bien construit, agréable à lire, et avec de belles surprises, certains chapitres sont magnifiques de sensibilité.

     

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  3. danielle

     la Vienne à Poitiers, il a une bonne vue… bricorama est au nord de Poitiers je crois, non?, le crématorium au sud… bon, ce genre de construction de roman, j’ai déjà vu ça (il me semble, car je n’ai pas lu ce livre!) dans un roman de Nancy Houston, et aussi Stéphanie Janicot, et je ne sais qui encore… au point que j’ai pensé que c’était une mode… moi aussi les incohérences ça m’agace, tant qu’à donner des détails du quotidien, autant qu’ils se tiennent…

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  4. Nini79

    Merci pour ce partage de lecture, mais honnêtement, cela ne m’a pas donné envie … bon, pas de regrets, je suis une lectrice leeeeeeeeeeente, et ma pile est déjà impressionnante…

    Bises et belle journée.

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