Retour à l’hôtel de ville de Poitiers… Après les plafonds peints de Émile Bin (salle du blason), de Jean Brunet (salle des fêtes) et de Léon Perrault (salle des mariages, plafond et cheminée), nous retournons aujourd’hui dans la salle des fêtes, devenue salon d’honneur, où la grande fenêtre est ornée d’un vitrail commandé en avril 1874 à A. C. E. Steinhel.
Aliénor d’Aquitaine confirme devant les échevins (avec deux chiens comme témoins ) la charte de la commune de Poitiers en 1199. Cette charte a été signée par Aliénor juste après la mort de son fils Richard-Coeur-de-Lion (son second époux, Henri II Plantagenêt, roi d’Angleterre, était mort dix ans plus tôt). Elle semble bien jeune, sur cette représentation, alors qu’elle a alors 75 ans et a beaucoup voyagé à travers l’Europe et le proche-Orient, a eu de nombreux enfants, dont Jean-Sans-Terre, qui a hérité à la mort de son frère du royaume d’Angleterre.
C’est un moine qui est chargé de recopier la charte. Cette dernière confirme des privilèges accordés par Guillaume IX duc d’Aquitaine (grand-père d’Aliénor) à la ville, en espérant ainsi obtenir leur loyauté au nouveau roi. Les Poitevins peuvent élire leurs magistrats (dont les échevins, un peu des équivalents de nos conseillers municipaux, avec à leur tête le maire), rédiger les règlements de police de la ville et fixer l’impôt. Si l’original de cette charte est perdu, il en reste un Vidimus (« nous avons vu », sorte de certificat authentifiant la copie d’un acte) conservé aux archives municipales de Poitiers (et dont vous pouvez voir une reproduction dans cet article de l’Actualité Poitou-Charentes, n° 61, p. 41-46).
Sur la droite, les échevins se tiennent devant la reine (le maître verrier a donné à l’un d’eux les traits de l’architecte de l’hôtel de ville, Antoine-Gaétan Guérinot.
Voici de plus près ces échevins…
Photographies de septembre 2011.
Pour en savoir plus :
– Hôtels de ville de Poitou-Charentes, de Charlotte Pon-Willemsen et Geneviève Renaud-Romieux, Collection Itinéraires du patrimoine, n° 208, édition et diffusion C.P.P.P.C. (Connaissance et Promotion du Patrimoine en Poitou-Charentes), 1999, ISBN : 2-905764-19-8.
– Anne Benéteau-Péan, Grégory Vouhé, Un Louvre pour Poitiers, catalogue d’exposition du Musée Sainte-Croix, 2011. Voir notamment (merci à Grégory Vouhé qui a vite retrouvé les citations), p. 98 : c’est en avril 1874 qu’une commission municipale étudie la question des vitraux, et arrête que » les cartons des verrières de la grande fenêtre au centre seraient confiés à un artiste justement renommé, Mr Steinel « , ajoutant que « Les projets de cartons à exécuter par Mr Steinel devront être préalablement acceptés par le conseil » (arch. mun. liasse 914, citée note 32).
– le numéro 65 de juillet 2004 de la revue L’actualité Poitou-Charentes, dont plusieurs articles sont consacrés à Aliénor d’Aquitaine. Voir notamment p. 18-19 l’article sur la charte communale de Poitiers.
– Bonnes villes du Poitou et des pays charentais (XIIe-XVIIIe siècles), sous la direction de R. Favreau, R. Rech, Y.-J. Riou, Société des Antiquaires de l’Ouest, 2003 (présentation dans cet article de l’Actualité Poitou-Charentes, n° 61, p. 41-46).
Mes articles sur l’hôtel de ville de Poitiers : l’hôtel de ville avant rénovation, en cours de rénovation et après rénovation, l’ancien musée dans l’hôtel de ville, la science et l’agriculture de Louis Barrias sur le fronton, les tigres chimères d’Auguste Cain, les plafonds peints de Émile Bin (salle du blason), de Jean Brunet (salle des fêtes) et de Léon Perrault (salle des mariages, plafond et cheminée),
je viens d elire la charte, un sacré cadeau au niveau « libertés »….merci Véronique,tout çà me serait passé inaperçu, j’aurais juste vu la beauté lumineuse des vitraux^^
Sur ces belles photos, on reconnaît à l’arrière-plan Notre-Dame-la-Grande et le baptistère qui localisent cette scène palatiale, les lévriers évoquant la vie de cour…
l’hommage à l’architecte est habituel, et les trais de la reine idéalisés…
merci pour la citation
les traits*
Merci pour toutes ces explications très intéressantes !
La magie des vitraux… J’aime, j’aime! Même si parfois ils sont un peu noircis, ou abandonnés, mais la lumière qui transparait est toujours superbe!!!
magnifiques ces tableaux ! belle visite proposée par pamina –
sait-on lequel de ces échevins est ainsi le portrait de l’architecte?
ohh ce vitrail est vraiment superbe! cath
bonjour , je viens de chez pamina , et je suis ravie d’avoir « aterrit » chez toi ! si je puis dire ton blog est super, vraiment , je me promene de tps en tps aussi pour me faire connaitre, parfois , je me suis inscrite a ta news, ton blog est super complet , si cela te dit de passer chez moi , je te souhaite une bonne visite
amicalement frifricreations
Il est superbe, ce vitrail !! mais effectivement, Alienor a été quelque peu rajeunie petit embellissement flatteur pour une grande dame de notre histoire… à chaque fois, ça me rappelle le vieux film avec une autre grande dame, Katherine Hepburn…
Bises et belle journée.
J’adore les belles couleurs de ces vitraux !
magnifique ce vitrail!!! j’aime beaucoup la belle Aliénor…