Après Thomas et le voyageur, voici le salon des Berces, également trouvé à la médiathèque.
Rappel : j’ai pu apprécier par le passé un certain nombre de réalisations de Gilles Clément (à retrouver sur son site officiel), le jardin des Sens à Poitiers, le jardin des orties à Melle, le parc André Citroën et le jardin du musée du quai Branly à Paris (un musée à revoir ici). Il a aussi réalisé une installation sur le toit de la base sous-marine de Saint-Nazaire. J’ai aussi participé au grand week-end (pluvieux) de replantation en 2002 d’une parcelle à côté du centre d’art de Vassivière en Limousin, dévastée par la tempête de 1999, plantation guidée par Gilles Clément… Je n’ai bien sûr pas raté son dernier passage en avril à la librairie La Belle Aventure à Poitiers, pour une entrevue guidée par la libraire et Dominique Truco (commissaire, entre autre, de la biennale de Melle), et ai eu envie de relire certains de ses livres, dont je n’avais pas parlé même pour ceux parus depuis la création du blog (et oui, je parle de deux livres par semaine, mais en lis le double à peu près…).
Le livre : Le salon des berces de Gilles Clément, NiL éditions, 2009, 206 pages, ISBN 978-2-84111-394-1.
L’histoire : à partir de 1977 en Creuse et ailleurs… Après plusieurs années de recherche à travers la France, Gilles Clément se rend à la conclusion qui s’impose à lui, le terrain idéal pour implanter sa maison est en Creuse, à quelques kilomètres de la maison paternelle où il ne veut (peut?) plus aller. Une fois le terrain acheté commence la difficile et ubuesque demande de permis de construire: sans électricité, impossible d’avoir le permis (en zone agricole, mais il compte y installer son activité de paysagiste), sans permis, impossible de se faire installer l’électricité… Il décide de commencer à construire quand même, seul ou avec des amis, il réunit pierre après pierre, éléments de récupérations, etc. Jusqu’à ce que, sur dénonciation d’un puissant voisin, débarquent les gendarmes… à la recherche de cannabis chez ces jeunes qui vivent à l’écart, ils trouvent… une maison construite sans permis! Mais après deux visites de la DDE, il peut brandir aux gendarmes un permis en bonne et due forme… avant de voir débarquer EdF qui lui propose de brancher le courant à un prix exorbitant. Ce qu’il refuse, il fonctionnera sans électricité (un groupe électrogène intermittent, des panneaux solaires en 2006). L’histoire de la construction de la maison, et de l’aménagement du jardin, les deux étant intimement liés…
Mon avis : un récit jubilatoire, avec de charmants portraits des voisins, ceux qui sont favorables comme ceux qui sont hostiles, ceux qui passent régulièrement voir l’avancée des travaux (et boire un coup). Quelques éléments qui ne peuvent que me réjouir, comme page 56 les cartes postales du collectif Plonk & Replonk (dont je vous ai parlé pour la première fois en septembre 2009), ou encore le château de Crozant… Je suis plus surprise par l’éloge des berces du Caucase, présentes sur le terrain et qu’il choisit de conserver, même si elles sont généralement considérées comme invasives et dangereuses (elles peuvent provoquer de graves brûlures, voir dans cet article sur les plantes invasives). Un récit à lire absolument pour un autre rapport au monde et à la nature, à la maison et au jardin!
merciii de nous donner envie de le lire
bisouss
cagouille
très très tentant 🙂
jamais entendu parler des berces… il semble que la Creuse attire beaucoup les parisiens…
Ce doit être super intéressant !!!
J’ai suivi les liens, ton article me donne envie de relire celui-ci… j’espère un bon présage pour les mois à venir !
En attendant gare au vent !
Bise et bonne reprise, de mon côté je reprends le travail mardi avec le graphiste