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La mouette de Tchekhov par Thomas Ostermeier

Le théâtre et auditorium de Poitiers après l'ouverture du viaduc, février 2014J’ai vu vendredi soir La Mouette d’Anton Tchekhov mise en scène par Thomas Ostermeier au théâtre et auditorium de Poitiers / TAP, déjà presque la fin de la saison 2015-2016… Il s’agit d’une nouvelle traduction proposée par Olivier Cadiot (revoir Le colonel des zouaves et Un nid pour quoi faire) à partir d’une traduction en allemand (adaptée par le metteur en scène lui-même) et non du texte original, d’après ce que j’ai lu. Donc une adaptation d’un texte traduit du russe vers allemand, adapté en allemand et retraduit en français, qu’est-ce que ça allait donner??? Et bien, un texte inspiré de Tchékhov, avec quelques coupes et des personnages qui ont disparu, comme les serviteurs: je suis allée vérifier dans ma bibliothèque, j’avais un doute, mélange avec La cerisaie? Mais non, il y a bien des serviteurs dans La mouette.

Le spectacle: la scène du théâtre est entièrement close de parois peintes en gris sur les côtés, jusqu’au bord de la scène (juste un passage vers les coulisses au fond à droite), au fond et au plafond. Une banquette court tout le long du mur, les acteurs y sont assis et viennent chacun leur tour sur l’estrade en bois sur le devant de la scène. Les éléments du décor qui sera utilisé au cours des deux heures trente suivant sont stockés sur le côté droit. Au fond, trois récipients de peinture noire plus ou moins concentrée, une artiste peint avec une grande brosse le fond de scène à chaque intermède (changement de décor)…

Mon avis : restons aux intermèdes… ils sont accompagnés d’une musique rock beaucoup trop forte, surtout au début de la pièce, si forte qu’elle doit rendre à moitié sourd et que certaines actrices deviennent inaudibles, je pense en particulier à Mélodie Richard (Nina) dont la voix ne porte pas, et pourtant j’étais dans le premier quart de la salle. Le début de la pièce est déconcertant, par la transposition de la pièce dans le monde d’aujourd’hui (selfie, nouveau théâtre de Treplev, ordinateur portable suivront…) et surtout le prologue où il est question de migrants syriens et de compréhension de l’actualité. L’effet « boîte grise » du décor (minimaliste par ailleurs) est oppressant, heureusement que le décor peint peu à peu sur le fond de scène, finit par évoquer un lac bordé de collines après avoir semblé dessiner une tête de mouette (avant d’être entièrement effacé par un gigantesque aplat noir). Ceci étant, peu à peu, j’ai fini par entrer dans la mise en scène -qui d’ailleurs s’assagit, une fois évacuée la carcasse pendue sur scène et Constantin Treplev nettoyé de son sang, … avant de m’endormir sur la fin – et oui, même avec une sieste l’après-midi (je ne travaille pas le vendredi) et en commençant à 19h30, quand arrive 21h30, difficile encore de garder mon cerveau éveillé malgré la vigilance de l’amie qui m’a permis de voir les dernières minutes! Bref, je suis un peu déçue par cette adaptation…